75% du financement soit 4,5 milliards de FCFA de la Maison de la culture Sawa a été ordonné en 2014 par le Chef de l’Etat et le Ngondo a supporté 25% de son coût soit 1,5 milliard.
La Maison de la culture Sawa est un impressionnant ouvrage de 6 milliards de FCFA qui ne laisse personne indifférent. Sa construction est finie et aujourd’hui, il ne reste plus que l’inauguration. Le joyau architectural qui est bâti sur un site de 5000 m², se trouve au lieu-dit Besseke dans la ville de Douala. La Maison de la culture Sawa se veut à la fois un repère et une plateforme de référence pour les Camerounais qui souhaiteraient enrichir leurs connaissances et avoir une traçabilité de leurs origines Sawa.
Il convient de noter que le financement de cette Maison de la culture Sawa a été assuré par l’Etat et le Ngondo, l’association culturelle du peuple Sawa. L’Etat a apporté 75% dudit financement via la Communauté urbaine de Douala (CUD) qui a été le maître d’ouvrage. Le Ngondo a contribué à hauteur de 25% soit 1,5 milliard de FCFA.
Pour parler un peu plus de son potentiel, selon Félix Mbarga, Directeur technique de Dik’s Business Group, maître d’œuvre par ailleurs conducteur des travaux, ce bâtiment R+3 peut accueillir plus 2000 personnes et des cérémonies diverses. Il a en son sein un musée Sawa qui est précisément logé au dernier niveau.
Pour ce qui est de sa forme, il faut dire que l’édifice s’étale sur 1760 m², près du tiers de la superficie globale du site qui est de 5000 m². Il a la forme d’une pirogue, un symbole fédérateur qui renvoie à des éléments naturels et culturels comme l’eau et les activités de pêche que les Sawa, peuple de l’eau et de la côte ont en partage. Il est constitué d’un ensemble en 3 blocs. Le bloc central qui dispose d’une salle polyvalente modulable (920 m²) et d’une mezzanine (560 m²) et ses deux ailes.
Liliane N.
Les chefs traditionnels du grand Sawa, peuple vivant dans les régions du Sud, du Sud-Ouest, du Littoral, ainsi que leurs pairs du Cameroun sont conviés à une mobilisation générale le 31 octobre 2020 à Buea, la capitale du Sud-Ouest. C’est la substance d’une note que vient de signer sa Majesté Essombey Ndambwe, président en exercice des chefs traditionnels du département du Wouri, dans la région du Littoral.
Cette mobilisation sera marquée par l’organisation d’un rituel visant à conjurer la violence sur les terres du peuple sawa et la guerre au Cameroun. Elle sera conduite par les chefs traditionnels du Sud-Ouest, encadrés par leurs homologues sawa du département de la région du Littoral et du département de l’Océan dans le Sud.
L’évènement auquel ces notabilités traditionnelles attachent du prix trouve toute sa résonnance dans la mesure où le Cameroun est le théâtre des attaques de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord depuis bientôt dix années. Il y a surtout la crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest depuis fin 2016. Le Cameroun fait également face aux attaques sporadiques des groupes armés centrafricains la région de l’Est.
Martelons que le rituel convoqué par les Chefs sawa pour ce 31 octobre 2020 coïncide avec la journée de deuil national décrétée par le Président de la République, Paul Biya le 28 octobre dernier à la suite du massacre des élèves dans une école de Kumba, région du Sud-Ouest, le 24 octobre 2020.
En rappel, cette attaque terroriste a fait 07 décès et 12 blessés selon les informations rendues disponibles par des sources officielles. Le Gouvernement camerounais a attribué les exactions aux combattants sécessionnistes, qui luttent pour l’indépendance de l’Etat imaginaire de l’Ambazonie. Un massacre condamné avec véhémence de l’intérieur comme de l’extérieur du Cameroun.
Innocent D H
Comme les communautés du Grand Nord, de l'Ouest, du Centre, du Sud et de l’Est vivant dans la ville de Douala, le peuple Sawa du Wouri a tenu à montrer publiquement sa position par rapport aux discours haineux et tentative de déstabilisation du Cameroun. Comme un seul homme, il s’est rendu le 18 juillet 2019, dans les services du gouverneur du Littoral qui les a fièrement reçus. Conduit par Laurent Esso le Ministre d'Etat, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le peuple Sawa du Wouri a transmis son message au patron de la région.
« Si nous sommes ici aujourd'hui, M. le gouverneur, c’est pour vous demander de rassurer, encore une fois, le Président de la République, Son Excellence Paul Biya, que nous, peuple Sawa du Wouri, restons fidèles à sa politique d'intégration nationale largement approuvée par tous les Camerounais de bonne foi », a déclaré Laurent Esso en sa qualité circonstancielle de porte-parole des ressortissants Sawa du Wouri.
En remettant à Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, une déclaration de soutien et de déférence adressée au Président de la République, le peuple Sawa du Wouri a tenu à souligner que si rien n’est fait, l'environnement socio-politique actuel pourrait se dégrader. « Nous sommes plus que jamais décidés à renforcer la construction de l'unité nationale sans laquelle le vivre ensemble, qui est la spécificité même de notre ville, serait un leurre... Condamnons vigoureusement tous les propos haineux empreints de tribalisme qui tentent de lever les Camerounais les uns contre les autres », a écrit le peuple Sawa du Wouri dans la déclaration lue par Laurent Esso.
« Les Sawa ont toujours été un peuple de paix et d'hospitalité », a rappelé la délégation conduite par Laurent Esso. Cela étant donc dit, la communauté qui a rencontré le gouverneur a déclaré être contre la division et a demandé au « gouvernement de la République d'utiliser toutes les voies de droit en vue d'annihiler toutes tentatives d'où qu'elles viennent allant dans [le] sens [des] appels à la haine, au tribalisme, à la guerre civile, au génocide ».
Aussi, l’occasion a été donc idoine pour appeler tous les ressortissants Sawa « à se dresser contre toute manœuvre de déstabilisation et de dénigrement des institutions du Cameroun, d'où qu'elle vienne ».
Liliane N.
La première délégation à qui le chef du gouvernement a accordé une audience le 11 juin 2019, était celle conduite par Jean Yves Douala Manga Bell du canton Bell. Le message principal et essentiel transmis à Joseph Dion Ngute, est la disponibilité de la communauté Sawa à accompagner le gouvernement dans la promotion du vivre-ensemble. Jean Yves Douala Manga Bell a d’ailleurs fait remarquer au Premier Ministre que Douala est une ville qui accueille et abrite « tous les camerounais ». L’occasion a été idoine aussi pour féliciter celui qui préside aux destinées du Premier Ministère depuis le remaniement ministériel du 4 janvier 2019.
La deuxième délégation reçue à l’immeuble étoile était celle conduite par François Nkotti, artiste-musicien par ailleurs promoteur du de la Foire musicale, artistique, industrielle et commerciale (Fomaric). Ce dernier a sollicité le parrainage du chef du gouvernement pour la prochaine édition de la Foire. L’occasion s’est révélée également idoine pour lui, pour remercier le Président de la République qui a reconnu son festival comme festival d’utilité publique.
A titre de rappel, Fomaric a vu le jour en 1993. Il a été reconnu d’utilité publique par décret présidentiel N°2018/800 le 19 décembre 2018. Cette position lui a conféré une légitimité officielle et quelques avantages de la part de l’Etat, comme des subventions par exemple. Cette reconnaissance de la Nation est un palier supplémentaire dans l’existence de cet organisme dont l’évènement fait formellement partie du patrimoine et du calendrier de la ville sur les berges du Wouri depuis la signature, le 13 février 2017, d’une convention de partenariat avec la Communauté urbaine de Douala.
Réagissant par rapport à cette promotion de son festival, François Nkotti avait déclaré « ça a été une très grande surprise pour moi. Le festival FOMARIC est créé depuis 1993. J’ai toujours essayé de me battre depuis lors pour qu’il se tienne à Douala. A un stade, la Communauté urbaine l’a reconnu comme évènement de la ville. Alors, lorsque le chef de l’Etat décide qu’il est un événement d’utilité publique, c’est une grande bénédiction pour moi, pour tous ces jeunes qui travaillent tous les jours pour faire de FOMARIC l’évènement phare de la ville de Douala. Il est vrai que nous l’avons fait pendant plusieurs années sans soutien, mais je dis merci à l’Éternel qui a inspiré le chef de l’Etat. Merci au président Paul Biya ».
Liliane N.
Dans l’optique de procéder à la finalisation des travaux, les autorités ont récemment eu à initier une opération de collecte de fonds, qui n’a pas connu un franc succès comme ils l’auraient souhaité. D'après le représentant de l’entreprise adjudicataire des travaux de ce projet de construction de la maison de la culture Sawa, si toutes les conditions financières sont réunies, l’ouvrage sera livré dans huit mois. Même si le montant de la collecte des fonds n’a pas été révélé, on sait que Pascal Monkam homme d’affaires par ailleurs promoteur des hôtels « La Falaise », a décidé de donner une enveloppe d’un montant de 10 millions de Fcfa pour un début. Pour lui, prendre part à un projet de cette envergure et de cette nature, c’est une manière de marquer l’histoire pour les nouvelles générations.
Lors de la cérémonie de collecte de fonds, Samuel Kondo a indiqué que cette maison de culture est un symbole et le fait qu’elle soit attachée à un terroir, est une bonne chose. Sa Majesté Madiba Songue en prenant la parole a également insisté sur le caractère important de ce projet. Avec ledit projet, il s’agit pour lui d’écrire une page majeure de l’histoire du peuple Sawa. « Avançons la main sur le cœur pour apporter notre contribution à la finalisation des travaux », a-t-il déclaré.
Il faut savoir que la construction de la maison de la culture Sawa est estimée à 6,5 milliards de Fcfa. L’ouvrage est un bâtiment R+3 à usage culturel. Il est bâti sur 5400m2. Il est composé de trois principaux blocs. Le premier comprend un rez-de-chaussée, une bibliothèque, quatre bureaux, des logements d’astreinte, deux ascenseurs d’une capacité de 1000 kilogrammes et un escalier. Le deuxième bloc a une salle polyvalente et une mezzanine qui a une capacité d’accueil de 2000 personnes. Le troisième bloc a un restaurant avec possible extension, une salle de conférences et d’exposition.
Pour la petite histoire, c’est le prince René Douala Manga Bell décédé en novembre 2012, qui avait écrit au Chef de l’Etat le 14 juillet 2008 pour revendiquer au nom du peuple Sawa, la restitution d’un terrain évalué à 500 mètres, vendu sous le boisseau à 5000 Fcfa. En janvier 2009, le Président a instruit la rétrocession de la parcelle de terrain situé à Bessèkè à l’instance faîtière de la communauté Sawa afin de lui permettre, de construire les infrastructures dédiées au Ngondo.
Liliane N.
Les Femmes Deïdo réunies au sein de l’Amicale des femmes Deïdo (Afed), veulent faire du « Kaba Ngondo », ce boubou féminin long, ample et somptueux empreint d’une simplicité et d’une élégance, qu’arborent les femmes camerounaises, une tenue visible sur les grands podiums du monde. Présentées aujourd'hui comme les gardiennes de la tradition du « Kaba Ngondo », elles se sont lancées depuis 2017 à travers le concept Kab’attitude, dans la valorisation de cette tenue d’origine Sawa, adoptée non seulement par toutes les camerounaises, mais aussi par les femmes du monde entier. « Ce concept représente les attitudes que nous voulons exprimer à notre manière autour de l’idée du Kaba, ce boubou qui est devenu africain. Le Kaba tend aussi à être international, alors nous voulons profiter de cette aubaine pour valoriser notre vêtement », explique la présidente de l’Afed, Alice Mbappe Eyoum.
Evènement biannuel, la 2e édition placée sous le thème « le Kaba, un emblème Sawa au-delà des frontières», a été lancée le 2 mars dernier par une parade à Douala au cours de laquelle les femmes camerounaises et africaines ont exhibé des kaba aux coutures variées et impressionnantes. « Nous sommes venues accompagner les femmes camerounaises. La femme togolaise s’habille toujours en pagne, nous avons découvert le kaba au Cameroun et nous l’avons aussi adopté. Nous sommes fières de nous habiller en kaba comme nos sœurs camerounaises », affirme Wilson Hélène, la présidente du Rassemblement des femmes togolaises au Cameroun – Douala. Outre les togolaises, plusieurs autres délégations étrangères ont assisté à cet événement.
Pour cette édition 2019, à en croire la présidente de l’Afed, Kab’attitude se donne pour objectif de sortir le Kaba du secteur informel, pour intéresser de manière formelle les grands couturiers faiseurs de la mode, et inciter à une industrie créatrice de richesses. « Si le Kaba peut se vendre aux galeries Lafayette à plus de 800 euros, alors il a sa place au carrefour du donné et du recevoir », dit-elle. C’est dans cette logique que les stylistes, modélistes, couturiers de renom ou non, amateurs et créateurs affirmés, fans de mode et observateurs, détecteurs de talents, admirateurs, sont invités à participer à cet avènement qui met un accent sur les dimensions culturelle et créative, humaine et festive, sociale et événementielle, dans la mise en valeur des tissus et accessoires africains, et autres matières premières africaine transformées à l’africaine. Le festival continuera du 25 au 27 octobre prochain à Douala avec une Foire exposition vente et une soirée de gala avec défilé le vendredi 08 novembre 2019.
Marie Mgué