Le fils de l’ancien président commence comme son père, à quelques exceptions près. Comme Idriss Déby Itno, son fils sera dans un premier temps Président de la République par intérim. Sera-t-il simplement une pâle copie de son paternel ?
Il n’est pas le plus gradé de l’armée tchadienne, encore moins le plus anciens au sein de cette armée, mais il est celui qui a été choisi par le Conseil Militaire qui a pris le pouvoir en main pour assurer l’intérim à la tête du pouvoir en République du Tchad. D’aucuns décrivent déjà ce dispositif comme un coup de force au sein de l’armée tchadienne. Puisque le fils du Président ne fait pas vraiment l’unanimité au sein des forces armées tchadiennes. Même s’il a déjà à son actif quelques faits d’armes.
En mai 2009, il participe à la bataille victorieuse d'Am-Dam contre une coalition rebelle menée par Timan Erdimi, dans l'est du Tchad. Dès 2010, il reçoit au sein de la DGSSIE (la garde présidentielle tchadienne), le commandement de l'escadron blindé et des gardes du corps. En 2012, il est ensuite nommé à la tête du groupement numéro 1 de la DGSSIE (sur trois groupements), chargée de la sécurité du palais présidentiel. En 2013, il est nommé au poste de commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention au Mali (Fatim), dans le nord du Mali, sous les ordres du général Oumar Bikomo, mais en serait le chef officieux. Il participe notamment à la bataille du Tigharghâr. Il va être fait Général de 4e grade par son père lorsque ce dernier s’octroie le titre de Maréchal de la République du Tchad.
Celui qu’on appelle Mahamat Kaka doit dans les prochaines heures fédérer autour de lui les principales figures de l’armée. Question d’asseoir une transition pacifique au sommet de l’Etat et au même moment faire face à la rébellion qui vient de faire tomber son père. Mahamat Kaka est donc celui qui va diriger les troupes dans les combats en cours contre la rébellion. Un double front, celui de la guerre en cours et celui de la politique nationale qu’il va falloir manager avec dextérité par le jeune Général de 37 ans. En espérant qu’il parviendra à sauver le régime de son père et par là venger le décès de celui-ci, Mahamat Kaka aura le choix par la suite, soit d’organiser de nouvelles élections présidentielles puisque son père n’a pas pu entrer en fonction à l’issue de sa sixième élection, ou alors faire régner sur le Tchad un pouvoir clairement militaire.
Des perspectives et autres qui nous donnent de voir que les tchadiens sont à cette heure dans une incertitude totale sur l’avenir de leur pays.
Stéphane NZESSEU