On a appris ce mercredi que l’armée américaine aurait perturbé avec succès la diffusion des messages du groupe terroriste au cours d’une opération de hacking menée à partir de 2016. Ces documents fournis par le commandement américain pour l’attaque et la défense informatique (Cybercom) ont été rendus publics par l’université George Washington.
Selon nos confrères de « 20 Minutes Monde », les informations, jusque-là classés secret-défense, indiquent que le Cybercom a combattu Daesh avec succès dans le domaine de l’information et affecté les capacités du groupe djihadiste à radicaliser et recruter des combattants en lui imposant des coûts élevés en temps et en ressources.
Un processus encore trop lent
Obtenus en vertu d’une loi sur la transparence dans l’administration, les documents analysent les conditions dans lesquelles a été menée l’opération « Glowing Symphony », la première attaque informatique officiellement admise par le Pentagone. Le Cybercom conclut à une « réduction significative » de la campagne de recrutement de Daesh, mais ajoute que ses efforts ont été ralentis par des procédures administratives « longues et difficiles » pour faire approuver l’opération.
Vu que le Cybercom est destiné à multiplier ce genre d’attaques informatiques, de meilleures procédures devraient être mises en place pour « accélérer le processus », ajoute le commandement militaire américain dans ce qui est lisible de ces documents.
Les documents n’indiquent pas si l’opération a été interrompue, mais ils révèlent sa complexité sans précédent, avec des difficultés en termes de coordination et d’évaluation. Les Etats-Unis avaient déjà officiellement reconnu avoir ajouté l’arme informatique à leur arsenal, mais ces nouveaux documents sont les plus détaillés jamais publiés sur l’opération contre Daesh, initialement approuvée pour 30 jours fin 2016 puis prolongée en juillet 2017, selon le site de l’université George-Washington.
Le nouveau chef de Daesh identifié
Ce lundi, l’un des fondateurs et principaux idéologues du groupe djihadiste a été identifié par plusieurs services de renseignements comme le successeur d’AbouBakr al –Baghdadi à la tête de l’organisation, a indiqué lundi le quotidien britannique The Guardian.
Peu après la mort de Baghdadi dans une opération américaine fin Octobre en Syrie, Daesh avait désigné Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi comme nouveau « calife des musulmans ». Mais ce dernier était inconnu des analystes, certains doutant même de son existence, et un haut responsable américain le qualifiant de « parfait inconnu ».
Selon The Guardian, qui cite des responsables de deux services de renseignement non précisés, l’organisation est désormais dirigée par Amir Mohamad Abdel Rahmane Al-Maoula Al-Salbi, l’un des fondateurs du groupe et « considéré comme l’un de ses idéologues ».
Un des rares dirigeants non arabes
Originaire d’une famille de la minorité turkmène d’Irak, c’est l’un des rares non Arabes dans la direction de Daesh. Diplômé de l’université de Mossoul, il aurait joué un rôle-clé dans la persécution des yézidis, communauté religieuse ancestrale prise pour cible en Irak par les djihadistes en 2014.
Amir Mohamad Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi figure depuis août 2019 sur la liste des « terroristes les plus recherchés » par les Etats-Unis, qui offrent jusqu’à 5 millions de dollars pour des informations permettant de le capturer. Il est présenté sur le site ad hoc du département d’Etat américain comme « un successeur potentiel du chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi ».
N.R.M