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Les affrontements se sont déroulés le week end dernier dans cette partie Nord du pays et les Forces de sécurité ont réussi à maîtriser une position de l‘État islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWAP), tuant ainsi de nombreux éléments de ce groupe terroriste dissident de Boko Haram. 

 

L’information a été donnée dans un communiquée rendue publique ce lundi,  par le commodore (capitaine de vaisseau), Ibikunle Daramola, directeur des relations publiques et de l’information au sein de l’armée de l’air nigériane (NAF) cité par l’agence de presse pro-gouvernement NAN.

D'après les informations relayées par la même source,  le raid aérien a été mené au moment où ces éléments de l’ISWAP étaient en plein rassemblement dans leur camp de Kollaram, un de leurs bastions dans l‘État de Borno aux abords du lac Tchad : « L’opération a été exécutée à la suite de rapports de renseignements crédibles indiquant que certains des dirigeants de l’ISWAP s‘étaient réunis pour une réunion dans l’un des deux bâtiments », a indiqué Ibikunle Daramola.

S’il n’a pas immédiatement donné d’autres détails comme le nombre de morts, l’officier a toutefois ajouté que ces bombardements ont gommé ces éléments de l’ISWAP et leurs responsables.

Destinée à appuyer les forces terrestres épaulées par des milices civiles anti-jihadistes, cette opération est intervenue trois jours après qu’une quinzaine de ces miliciens pro-gouvernementaux ont perdu la vie dans une attaque revendiquée par l’ISWAP.

Le nord-est du Nigeria est plongé dans un conflit entre l’armée et les groupes, jihadistes (dont Boko Haram et son dissident ISWAP), qui a fait au moins 35.000 morts depuis 2009 et plus de 2 millions de déplacés.

Les membres de cette secte semblent avoir repris du poil de la bête. Au Nigéria et au Cameroun voisin, ils multiplient des raids, des kidnappings et n’ont eu de cesse, au cours des derniers mois, d’apporter à nouveau la psychose, au sein des populations qui peinaient à peine à panser leurs blessures.

Au Cameroun, les Forces de Défense et de Sécurité veillent au quotidien au niveau d’une frontière poreuse. Les comités de vigilance ont eux aussi redoublé la surveillance dans les villages, afin d’éviter que les « mécréants » ne les prennent pas surprise.

Et, cette nouvelle apparition des terroristes dans les régions du Grand Nord Cameroun est devenue pour certains « politiciens », un prétexte pour appeler le soutien, de plus en plus obscure de la communauté internationale. Ces derniers profitent de l’occasion pour se permettre de donner des leçons de gestion au gouvernement camerounais.

Alors que les populations bien qu’ayant des attentes pas toujours comblées vis-à-vis de ceux qui ont en charge de gérer leur pays, il n’en demeure pas moins qu’elles n’admettent en aucun cas, cette interférence dans les affaires qui ne concernent que le Cameroun et les Camerounais.

 

Nicole Ricci Minyem

 

C’est par un communiqué signé par le Directeur de la communication de l’archidiocèse de Yaoundé, Abbé Appolinaire Bertrand NDZOUMOU MENDO, que nous apprenons d’autres détails de cette agression de ce matin.

 

Dans sa communication, l’Abbé Appolinaire MENDO nous confirme que les brigands étaient deux jeunes hommes. En fait dans les usages au sein de la Cathédrale, une fois la messe terminée, certains fidèles ont pour habitude de venir auprès de la secrétaire de l’économat pour obtenir la petite monnaie. Et c’est ce qu’a feint de faire les deux garçons en suivant la caissière dans son bureau. Et d’après des informations complémentaires, une fois à l’intérieur, ils ont refermé la porte derrière eux. C’est alors que la secrétaire va se douter qu’il y a un problème. Elle va pousser des cris de détresse sans succès. Elle sera brutalisée, puis ligotée. Les brigands vont s’emparer des clés de la caisse. Ce n’est donc pas la quête de ce matin seulement qui a donc été emporté, mais tout le montant en caisse à l’économat. Les chiffres de 08 millions ne sont pas confirmés par l’archidiocèse. Mais le montant reste à déterminer bien que certaines sources estiment à 500.000 frs le montant emporté. 

D’après le Directeur de la Communication, la secrétaire Mme BILOA Nicaise épouse ATANGANA se porte plutôt bien.

Lire aussi : Grand Banditisme : Braquage à main armée à la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé

 

L’intégralité du communiqué :

« Ce matin du 17 décembre 2019 vers 7h20 du matin deux individus ont pris d’assaut le bureau de la caissière de la Cathédrale de Yaoundé Mme BILOA Nicaise épouse ATANGANA qui venait d’arriver pour débuter son office. Lesdits individus ont feint d’être à la recherche du change pour s’en prendre à elle en la ligotant, saccageant son bureau et emportant ses effets personnels ainsi que le contenu de différentes caisses dont le montant reste à déterminer. La scène s’est donc déroulée en dehors de la chapelle de la Cathédrale et non pendant la messe comme le stipule un certain message en circulation dans les réseaux sociaux.

Aussitôt informés, les éléments des forces de défense et de sécurité sont descendus sur le théâtre des faits et ont instruit une enquête qui suit son cours en ce moment.

L’Archevêque de Yaoundé en saluant le courage, la foi et la probité de Mme BILOA Nicaise épouse ATANGANA, rassure l’opinion nationale que, à l’heure actuelle, elle est saine et sauve. Par ailleurs, aucun prêtre ni autre fidèle n’a été l’objet de quelques sévisse que ce soit.

Il déplore de tels comportements qui relèvent d’une autre époque et appelle les auteurs de ces forfaits à la conversion en ce temps de l’Avent.

Il remercie la diligence des forces de sécurité et de défense et invite les chrétiens à rester sereins et vigilants dans la prière en cette année dédiée au Sacré-Cœur dans notre diocèse.

Il invoque la bénédiction de Dieu sur tous afin que cette fin d’année soit pleine de grâce et fructueuse en bénédiction pour tous. »

 

Par Stéphane NZESSEU

 

Les faits remontent à la nuit du dimanche 15 au lundi 16 décembre 2019.

 

Le domicile de l’Honorable Joseph Mbah Ndam situé dans la ville de Batibo, région du Nord-Ouest a été réduit en cendres. L’incendie a été constaté par les riverains à une heure tardive de la nuit. Selon des sources, le feu qui a calciné la maison du Député a été déclenché par des séparatistes. Ils sont pointés du doigt parce que d’après nos mêmes sources, ils ont brandi des menaces contre les parlementaires du Social democratic front (Sdf), qui essaieraient de briguer un autre mandat. On apprend que ceux-ci ne veulent pas voir les parlementaires du parti politique de Ni John Fru Ndi compétir lors des élections législatives et municipales de 2020.

Il convient de rappeler que par le passé, lors du premier enlèvement du Chairman Ni John Fru Ndi, les sécessionnistes avaient demandé à celui-ci de retirer ses parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le président-fondateur du Sdf avait répondu que cela n’était pas possible. Parce que ses parlementaires avaient besoin d’un espace pour s’exprimer. Et le parlement est nécessaire. Sur la base de ces faits, on pourrait s’interroger sur les désistements des députés du Sdf aux élections législatives.

On sait que deux Honorables du parti de la balance ont adressé des correspondances au Chairman. Le premier l’Honorable Cyprian Awudu Mbaya qui a été a été questeur à l’Assemblée nationale, a décidé de se retirer de la course aux prochaines législatives, au moment où le Sdf était lancé dans la composition de ses dossiers de candidature. Il avait refusé de briguer un 5e mandat. Les raisons avancées ont tourné autour de la crise anglophone.

Pour le Député il fallait ne plus se présenter aux élections législatives parce que «considérant la guerre civile en cours dans la région du Nord-Ouest et qui a entraîné des tueries des enlèvements contre rançons, et le taux élevé d’insécurité, couplé aux conditions inhumaines dans lesquelles des milliers de personnes ont été soumises et qui a poussé les populations à se réfugier au Nigeria voisin et occasionner des déplacés internes ».   

 

Liliane N.

 

Les raisons du report de la rencontre initiée par Emmanuel Macron sont entre autres, la dernière attaque terroriste dans le Niger

 

Cependant, les Présidents des pays concernés (Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Idriss Déby Itno du Tchad, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani  de la Mauritanie) ont promis d’être présents à Pau et de discuter de la réévaluation des objectifs de l’engagement français.  

« Ce sommet aura pour objectif de définir et de réévaluer le cadre et les objectifs de l’engagement français au Sahel. Il va par ailleurs permettre de poser les bases d’un soutien international accru aux pays du Sahel », précise l’Elysée dans un communiqué.

A cette fin, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le président du Conseil européen, Charles Michel, le vice-président de la Commission européenne et haut représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borrel, ont également été conviés, selon cette source.

La France fait depuis plusieurs mois des appels du pied à ses alliés européens pour qu’ils s’impliquent davantage dans la crise sahélienne. Le président français a indiqué vouloir repenser l’opération Barkhane dans les prochaines semaines.

Clarifier les positions sur la présence militaire française

Emmanuel Macron avait invité le 4 décembre les membres du G5 Sahel à le retrouver le 16 décembre pour un sommet à Pau, la ville où étaient basés sept des 13 soldats français de la force antijihadiste Barkhane tués le 25 novembre au Mali.

Le président français leur avait demandé de clarifier leur position sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.

Il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils assument publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des visées néocoloniales. Faute de quoi, avait-il indiqué, il en tirerait toutes les conséquences.

Mais le message avait été perçu comme une dégradante convocation par beaucoup dans les pays concernés.

Le 11 décembre, lors d’un entretien télévisé, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré avait critiqué la forme et le contenu, de la déclaration de M. Macron sur cette réunion qui selon lui ont manqué de tact. Il avait profité de cette occasion pour repréciser le rôle que les pays comme la France peuvent jouer dans les Etats africains, en rappelant qu’il est plus que temps d’oublier la période coloniale et le pillage des territoires qui malheureusement se fait avec la complicité de certains dirigeants.

 

Nicole Ricci Minyem

 

Cette mesure va s’étendre dans le monde entier à travers un programme rénové de lutte contre la désinformation

 

Instagram perfectionne ses techniques pour empêcher le harcèlement en ligne  et étend son programme américain de « fact-checking » (vérification des faits) au reste du monde, a annoncé lundi dernier l’application   

« A partir d’aujourd’hui, nous déployons une fonctionnalité qui prévient les utilisateurs quand leur légende pourrait être considérée comme blessante », explique la plateforme de Facebook, très populaire chez les jeunes. « Cela leur donne une chance de réfléchir avant de poster », continue-t-elle.

Technologie à base d’intelligence artificielle

Instagram avait déjà ajouté cet été cette technologie à base d’intelligence artificielle pour les commentaires sous les contenus, et les « résultats sont prometteurs », estime l’appli. Par exemple, si quelqu’un écrit « tu es stupide », une fenêtre va apparaître pour lui dire « cette légende ressemble à d’autres légendes qui ont été signalées », et lui donner le choix entre modifier sa formulation, « en savoir plus » ou ignorer.

Facebook multiplie les efforts sur toutes ses plateformes pour favoriser une ambiance moins agressive et restaurer la confiance avec les utilisateurs et les autorités. Dans cette logique, le géant des réseaux sociaux a mis en place un programme de vérification des informations douteuses  («fact-checking ») sur son principal réseau, avec l’aide de tiers, principalement des organes de presse, dont 20 Minutes.  

Les informations sur Instagram vérifiées depuis mai

Les partenaires américains de Facebook travaillent aussi depuis mai sur Instagram pour examiner et identifier les contenus qui relèvent de la désinformation. Les informations douteuses sont repérées par des technologies d’intelligence artificielle, des équipes de modération des contenus et les signalements des utilisateurs. Les journalistes partenaires du réseau sont ensuite chargés de les vérifier.

Quand un contenu est évalué comme « faux » ou « en partie faux », « nous réduisons sa visibilité (…) et nous lui ajoutons une étiquette pour que les gens décident eux-mêmes ce qu’ils veulent lire ou partager », explique la plateforme. Les étiquettes seront automatiquement adossées aux contenus identiques sur Facebook et Instagram, précise l’appli.

Et les déclarations des politiques ?

Ce processus de « fact-checking » ne s’applique cependant par  à ce stade aux déclarations des personnalités politiques, un sujet qui suscite la polémique aux Etats-Unis depuis des semaines, alors que Twitter a décidé de bannir toutes les publicités à caractère politique.

 

N.R.M

 

Le braquage de l’économat de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé n’est pas un cas isolé. De nombreuses capelles et paroisses subissent régulièrement les assauts des malfrats qui commettent dans la maison de Dieu des forfaits divers.

 

De nombreux cas de cambriolages ont été recensé cette année dans de nombreux lieux de cultes. L’un d’entre eux, le Ministère International de la Foi Triomphante, une église que dirige un pasteur pentecôtiste l’Apôtre Julius EKIE, a été victime d’un cambriolage au cours du mois de Mai de cette année finissante. En effet, la chapelle située au quartier Mbog Abang à Yaoundé avait reçu dans la nuit la visite des brigands qui, ayant trouvé les gardiens endormis, ont brisé une fenêtre de l’église et emporté tout le matériel de sonorisation (instruments de musiques, baffles, consoles…). Quelques semaines plus tôt c’est une autre église pentecôtiste encore, située au quartier Etoa Meki et dirigé par le pasteur Fomesseng qui subissait les assauts des brigands. Là encore, c’est le matériel de sonorisation qui est visé par ces hors la loi.

Malheureusement, ces braquages et autres cambriolages ne sont pas toujours médiatisés. Par ailleurs, ces pasteurs des églises de réveil posent un autre problème. C’est que lorsque ces infractions sont commises, ils se rapprochent des postes de police et de gendarmerie environnant pour déposer une plainte. Mais aucune suite n’est donnée à leur plainte, si ce n’est le mépris et la condescendance dont ils font l’objet devant l’officier. Certaines des patrons de ces églises dénoncent le cas de deux poids deux mesures des forces de l’ordre fasse à ce phénomène de grand banditisme dont ils sont eux aussi victimes.

S’il est vrai que plusieurs communautés font l’objet de ce genre de vol, il faut tout de même reconnaître que le cas de la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé est un pas de plus dans la cruauté, dans la violence. L’attaque est tout de même spectaculaire. S’attaquer de si bonne heure le matin (environ 7 heures du matin), à l’économat alors que la messe est encore en train de se tenir, et des fidèles à genoux en train de prier. Des malfrats armés et (selon les informations issues du témoignage de la femme agressée) venus avec l’intention de tuer le recteur de la Cathédrale de Yaoundé. La criminalité dans les lieux sacrés… Puisse Dieu sauver son église.

Lire aussi : Braquage à la Cathédrale de Yaoundé : L’archidiocèse précise les circonstances

 

Stéphane NZESSEU

 

Depuis son dévoilement, la mascotte qui animera la compétition de football à venir fait polémique. Ils sont nombreux les camerounais qui estiment que cette mascotte ferait retourner Apollon dans sa tombe. Aucune attraction, aucune plaisance, ce qui sera catastrophique pour la dimension marketing de la compétition, aspect pour lequel est créé une mascotte. 

 

A quoi sert une mascotte ? Une mascotte joue un rôle important dans la promotion de l’image d’une marque et pour la circonstance, d’une compétition. La mascotte est l’interface vivante entre la marque et le monde extérieur. C’est un outil fondamental dans la dimension relations publiques de la compétition ou de la marque. C’est un moyen de communication, mais davantage il est comme un outil de charme, dont l’esthétique doit pouvoir adoucir et attendrir le regard de ceux qui entrent en rapport avec la compétition. Une mascotte est aussi un trait d’union entre les enfants et les adultes. Sa conception et sa constitution devraient tenir compte des réalités sociales de son environnement, mais aussi de ceux qui sont la cible de la campagne de communication en question. Elle rend aussi la marque sympathique, avenante aux yeux des consommateurs. Certaines marques adoptent la métonymie : elles font de leur produit phare leur mascotte. Michelin a donc créé Bibendum à partir de pneus.

Mais la fonction n'est pas toujours la même. Parfois, la mascotte est un instrument marketing à part entière, comme Ronald McDonald qui sert à attirer les enfants pour inciter leurs parents à consommer. Une mascotte peut aussi influencer la perception que de potentiels clients peuvent se faire de la marque ou de ses collaborateurs. L'écureuil de la Caisse d'épargne en France a contribué à rendre les banquiers plus sympathiques aux yeux du public par exemple.

Une mascotte permet une identification rapide et agréable de la compétition qui devient une marque, une destination. Celle-ci parle à travers sa mascotte, se distingue de ses concurrents. En général, les marques préfèrent relooker leur mascotte, quitte à ce qu'elle ne ressemble plus du tout à son aspect originel, mais garde toujours un aspect esthétique qui est nécessaire à la commercialisation du produit qu’on vend derrière.

Malheureusement, on n’a pas le sentiment qu’en regardant cette mascotte du CHAN 2020 au Cameroun, qu’on se situe dans ces exigences de style et de compétition marketing. La mascotte « TARA » que le ministère des sports et de l’éducation physique à travers son COCAN ont offert au Cameroun. Depuis qu'elle a été dévoilée le 14 décembre dernier, elle n'a cessé d'être contestée. Sur la toile par exemple, des ironies de toutes sortes ont été publiées. Elle a été qualifiée "d'effrayante", "d'abomination", de "totem", "d'anormale" par plusieurs internautes qui y voient tout simplement une apologie de la médiocrité.

"La déception du public est d’autant plus grande car il a été associé au choix de la mascotte, mais son choix a été détourné au final", peut-on lire dans une tribune de Christian Djimadeu. Toujours d'après lui, pendant la cérémonie de dévoilement, "les cœurs ont semblé frémir pour la deuxième proposition de mascotte : Capitaine Léo. Mais le jury prétendra qu’elle a déjà été utilisée autrefois". Entre nostalgie pour la mascotte de la CAN féminine de football en 2016 (Lili) et colère, certains sont allés jusqu'à produire de nouveaux dessins, question de demander au jury s'il n'y avait pas mieux parmi les propositions reçues. 

 

Stéphane NZESSEU

 

Me Paul Simo, avocat spécialisé dans le droit public, constitutionnel, et international et le Dr Éric-Adol Gatsi Tazo, titulaire de plusieurs diplômes universitaires ont apporté des pistes de réponse en ressortant vingt points. 

 

Définition

Le Statut spécial c’est une autonomie régionale spéciale. Cela veut dire que dans un pays qui compte plusieurs régions (comme les 10 régions du Cameroun), certaines de ces régions (Nord-Ouest, Sud-Ouest) acquièrent certains pouvoirs, fonctions ou compétences qui ne sont pas conférés au reste des régions du pays.

Cela est généralement effectué en raison des spécificités historiques des régions bénéficiaires, afin de tenir compte de leurs particularités et de les maintenir au sein de la Nation.

2. Les régions à Statut Spécial, les Régions Autonomes Spéciales et les Régions Administratives Spéciales renvoient-elles à la même réalité ? Y a-t-il une différence dans les titres ? Pourquoi utiliser le terme « Statut Spécial » ?

Le  « Statut Spécial » désigne également une partie d'un pays qui jouit d'un degré d'autonomie territoriale différent de la manière dont l'État central traite les autres unités constituant le pays.

Dans le langage de la science politique comparée, au regard des pays du monde, le « Statut Spécial » attribué à une région n’est pas un handicap. C’est une responsabilisation additionnelle desdites régions, qui leur donne des pouvoirs que les autres unités territoriales du pays n’ont pas.

3. Quelle est la différence entre un pays ayant une région à Statut Spécial ou une Région Autonome Spéciale, et un pays qui est une Fédération ? S'il existe des groupes différents ou uniques dans le pays, pourquoi ne pas simplement créer une Fédération ?

Pour un citoyen résidant dans une région à Statut Spécial, l'effet net de ce statut devrait être assez similaire à celui d'un citoyen au sein d’un État fédéré d'une Fédération. La principale différence entre un pays avec des régions à Statut Spécial et un pays qui est une Fédération apparaît lorsqu’on les survole.

Le Statut Spécial est une technique d’ingénierie constitutionnelle utilisée principalement lorsque certaines unités territoriales ou régions d’un pays, mais pas toutes, aspirent à une auto-gestion de certains domaines spécifiques de leur existence. Ainsi, seules les régions qui exprimant ce besoin obtiennent un Statut Spécial.

4. Le fait d'adopter une loi créant des régions à Statut Spécial est-il suffisant pour rétablir la paix dans lesdites régions, si un conflit s’y déroule ? Quelles autres étapes sont généralement nécessaires pour aboutir à la paix? L'octroi d'un statut spécial ou d’une autonomie régionale, a-t-il vraiment jamais résolu un tel conflit dans un autre pays?

Non, ce n'est pas suffisant d’adopter une telle loi. Dans la plupart des pays où un conflit a déjà eu lieu entre le groupe qui arbore des spécificités historiques et l'État central, l’on procède généralement par un accord de paix (signé entre le Gouvernement, les groupes armés, et autres forces vives) et une loi accordant un Statut Spécial ou une autonomie régionale.

Un Accord de paix est important, car c’est ce qui permet : (i) un cessez-le-feu, (ii) le retrait des forces offensives par toutes les parties au conflit, (iii) le début effectif du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR) des ex-combattants, (iv) l'amnistie, la libération et la réhabilitation des prisonniers incarcérés en raison du conflit politique, et (v) un processus national de réconciliation, ainsi que des réparations pour les victimes du conflit, afin de réparer les torts qui leur ont été causés.

5. Une région à Statut Spécial a-t-elle généralement son propre gouvernement régional et sa propre administration ?

Oui. Une région dotée d’un Statut Spécial ou d’une autonomie régionale doit disposer de son propre gouvernement régional, qui s’occupe des questions relevant de la compétence de la région.

Pour fonctionner, la région a aussi besoin d’un organe représentatif (législatif) qui vote des lois et des règlements dans ses domaines de compétence, ainsi qu’une administration (fonction publique) régionale qui assure la prestation des services publics qui sont confiés à la région en vertu du Statut Spécial ou du cadre de l'autonomie. Il faut préciser qu'il s'agit d'un gouvernement régional qui gère les affaires intérieures de la région à Statut Spécial, et non pas un gouvernement qui prend sa place.  

Au sein de la communauté mondiale des Nations. L’État du Cameroun demeure souverain sur le plan international - tout en respectant les termes du Statut Spécial.

6. La création d’une région à Statut Spécial change-t-elle la citoyenneté des résidents et des personnes issues de cette région ? Quelle citoyenneté auront-ils ?

Les personnes résidant dans la région à Statut Spécial ou qui ont leurs origines dans ladite région restent des citoyens de l’État (du Cameroun). Leur citoyenneté ou leur nationalité ne change pas. Dans certains pays, leurs documents d’identité ou de voyage peuvent porter une mention spécifique indiquant qu’ils résident dans, ou sont issues de la région à Statut Spécial. Cependant, ils restent des citoyens à part entière de l’État, bénéficient de tous les avantages (tel le droit de vote), et sont assujetties aux mêmes obligations que les autres citoyens du pays.

7. Les régions à Statut Spécial ont-elles leurs propres ambassades ou représentations diplomatiques à l'étranger, et gèrent-elles leurs propres affaires étrangères?

Non. Un élément clé du dispositif des régions à Statut Spécial à travers le monde, est qu'elles fonctionnent dans le cadre de la souveraineté de l'État dans lequel elles sont situées. Ces régions ne sont pas de nouveaux États, ou des entités au regard du droit international, et ne peuvent pas mener leur propre politique étrangère. L’État-mère reste celui qui occupe le siège aux Nations Unies et à l’Union Africaine.

Cependant, presque tous les dispositifs comparés du Statut Spécial accordent une importante ouverture aux régions concernées : lorsque l’État mère négocie tout accord ou traité international qui touche à un sujet présentant un intérêt particulier pour la région à Statut Spécial (comme un sujet relevant des compétences spéciales de la région, ou qui pourraient autrement avoir un effet sur les intérêts de la région), l’État mère est tenu de consulter la région. L’État inclut généralement des représentants de la Région à Statut Spécial parmi ses diplomates qui négocient le traité ou l’accord international, afin de veiller à ce que les préoccupations de la région à Statut Spécial soient prises en compte.

8. Lorsque seules quelques régions d’un pays bénéficient d’un Statut Spécial ou d’une Autonomie Régionale, en quoi seront-elles différentes des autres régions du pays ?

Dans la plupart des pays du monde, toutes les unités territoriales (telles que les Régions) s’acquittent de certaines fonctions, car l’État central seul ne peut pas tout gérer. Ainsi, toutes les Régions d’un pays (c’est-à-dire les institutions constituées au niveau de la région) assument certaines obligations. Au Cameroun, par exemple, il est prévu que les autorités régionales (une fois opérationnelles) gèreront les écoles secondaires et les lycées publics, tandis que les communes gèreront les écoles maternelles et primaires publiques. Cela contribuera à réduire la charge de travail des Ministères centraux de l'Enseignement Secondaire et de Base, qui gèrent des milliers d'établissements scolaires à travers le pays.

La particularité de la Région à Statut Spécial réside dans le fait qu'au-delà des fonctions que toutes les autres régions (ordinaires) exerceront, elle disposera de pouvoirs et de compétences spécifiques qui vont au-delà de ses pairs. En fonction du contexte et des besoins, cela peut inclure des pouvoirs dans des domaines tels que l’utilisation d’une langue principale dans l’administration et les procédures officielles dans la région. Le mode de gouverner et d’administrer ladite région seront également différents.

9. L'octroi d'un Statut Spécial aux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ne créera-t-il pas des inégalités, et ne constituera-t-il pas une discrimination envers les autres régions du Cameroun ?

Non. Il est important que tous les Camerounais prennent conscience de la raison pour laquelle le Statut Spécial est créé. Il a été affirmé dès les premières évocations de cette option, et réaffirmé aux plus hauts niveaux de l’Etat, que le Statut Spécial est prévu pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest « en raison de leurs spécificités historiques ». C'est une précision importante. Il tient du fait que ces régions ont acquis un patrimoine linguistique, éducatif, juridique et culturel qui leur est propre, du fait de la période pendant laquelle elles ont été administrées en tant que mandat et territoire sous tutelle de la Grande-Bretagne.

Toutes les autres régions du Cameroun ont des particularités, en termes de cultures traditionnelles, endogènes, et africaines (le Nord-ouest et le Sud-ouest aussi). Cependant, les autres régions du pays n’ont pas la particularité d’un système éducatif, juridique ou linguistique différent du système prédominant dans le pays. Ce sont ces spécificités qui sous-tendent l'octroi du Statut Spécial. Les autres régions, une fois leurs institutions mises en place, exerceront les compétences qui leur seront transférées dans le cadre du processus de décentralisation.

10. Le gouvernement central peut-il annuler le dispositif du Statut Spécial ou de l'autonomie régionale s'il n'est pas satisfait de son fonctionnement ?

Non. Généralement, les textes mettant en place un Statut Spécial prévoient que toute modification substantielle à leur contenu doit être approuvée à la fois par le Parlement national et par l’organe représentatif (législatif) de la région concernée. Ils ne peuvent pas être modifiés à travers une action unilatérale. 

11. Les autorités de la région à Statut Spécial peuvent-elles décider d'abandonner ce dispositif, cesser de collaborer avec l'État central, et de gérer leur région selon leur propre gré ?

Non. Généralement, les textes mettant en place un Statut Spécial prévoient que toute modification substantielle à leur contenu doit être approuvée à la fois par le Parlement national et par l’organe représentatif (législatif) de la région concernée. Ils n’admettent pas d'action unilatérale. Le Statut Spécial est un moyen d’assurer l’autodétermination interne du groupe ou de la région concerné(e) à l’intérieur du pays. Ils ne donnent pas lieu à un droit de sécession ou d'autodétermination externe.

12. Que se passera-t-il si un désaccord se produit entre l’État central et la Région à Statut Spécial sur leurs compétences ou leurs attributions ? Comment cela sera-t-il résolu ?

En règle générale, le texte qui établit les régions à Statut Spécial prévoit un mécanisme pour le règlement des différends qui peuvent survenir entre l'État central et la Région (ou entre leurs administrations respectives) par exemple, des conflits sur leurs domaines de compétence respectifs. Au premier niveau, il existe généralement une Commission Mixte composée d’un nombre égal de représentants de la région à Statut Spécial et de l’État central, qui examine ces questions afin de trouver des solutions. Cela encourage les parties à résoudre leurs différends au niveau des décideurs politiques.

Ensuite, un certain nombre d’accords créant des régions à Statut Spécial (en particulier à la suite d’un conflit) incluent un mécanisme international de garantie qui constitue un moyen de recours, et qui rend des décisions contraignantes sur de tels différends entre l’État et la région. Dans les pays qui présentent des garanties judiciaires adéquates, la plus haute juridiction du pays qui connait les litiges entre ses principaux organes gouvernementaux (souvent une Cour Suprême ou une Cour Constitutionnelle), joue souvent ce rôle de juge de dernier ressort dans de tels différends.

13. Si la région à Statut Spécial assume des obligations additionnelles dans la prestation de certains services publics, comment obtiendra-t-elle des ressources pour son budget ? Comment les revenus seront ils alloués à la région à Statut Spécial ?

Partout dans le monde, tous les textes instituant un Statut Spécial incluent une disposition claire qui indique comment les régions concernées vont mobiliser ou recevoir les fonds nécessaires pour s’acquitter des fonctions qu’elles assument. L’accord ou la loi sur le Statut Spécial spécifie généralement le droit de ladite région à des fonds de façon statutaire (automatique), prévisible, et récurrent afin de s’acquitter de ses responsabilités.

Dans certains pays, pour être prévisible, cela est indexé à un pourcentage précis du budget de l’État. Ces dispositifs incluent généralement une spécification des rôles et des responsabilités dans la mobilisation de l’impôtUn mécanisme commun associant les deux parties est généralement mis en place pour garantir la bonne mise en œuvre de la mobilisation des recettes et de l'allocation budgétaire, ainsi que de la reddition de comptes publiques et des rapports correspondants.

14. Un Gouverneur nommé par le pouvoir central gouvernera-t-il la Région à Statut Spécial ? Qui est l'exécutif de la Région ?

Généralement, la création d'une région à Statut Spécial modifie la manière dont ladite région est administrée. Étant donné que la région assume la responsabilité principale de certaines fonctions ou compétences qui lui sont assignées, son propre exécutif assume un rôle plus important. Par conséquent, l’exécutif propre de la région dirige l’administration sous son autorité pour s’acquitter des fonctions dont la Région est responsable.

Cependant, une région à Statut Spécial ne prend pas en charge toutes les fonctions publiques ou gouvernementales dans son ressort. Par exemple, la défense et la sécurité nationale, le contrôle des frontières internationales, et la monnaie et les affaires monétaires sont des fonctions que ces Régions n'assument pas.

Par conséquent, l’État central a un représentant auprès de la région à Statut Spécial, qui ne s’occupe que des questions relevant de la responsabilité de l’État central. Il ne supervise pas, et n’a pas de fonction de tutelle sur les autorités de la région à Statut Spécial, dans les domaines de compétence de ces dernières.

Ce représentant n’a généralement pas le titre de « Gouverneur », mais plutôt de Commissaire ou de Délégué. Dans la plupart des pays dotés des régions à Statut Spécial, la nomination du représentant de l’Etat auprès de la Région tient compte de son expérience, et de ses connaissances des spécificités historiques desdites régions. En plus, les autorités de la région à Statut Spécial sont consultées et donnent leur consentement, avant leur nomination ou leur destitution.

15. Comment définira-t-on les fonctions qui incombent à la région à Statut Spécial, et celles qui incombent à l'État central ? N'y a-t-il pas un risque de confrontation ?

Les lois ou accords qui créent des régions à Statut Spécial incluent généralement une énonciation claire des domaines de compétence attribués à la région. Par souci de clarté, ladite énonciation comprend généralement : (a) les domaines ou les fonctions pour lesquels la région à Statut Spécial assume la responsabilité exclusive, (b) les domaines qui demeurent du ressort de l’État central, et (c) plus important encore, les domaines dans lesquels, pour que la région ou l'État central agisse, il est nécessaire qu'ils se consultent et/ou obtiennent le consentement mutuel. Il est possible que des divergences d’interprétation se produisent entre les parties en ce qui concerne la responsabilité de telle ou telle entité, d’où les mécanismes de règlement des différends décrits ci-dessus. 9

16. Quels sont les types de fonctions spéciales ou des domaines de compétence que les Régions à Statut Spécial peuvent avoir ?

Les domaines ou les fonctions spécifiques attribuées à une région à Statut Spécial reflètent généralement les spécificités historiques qui ont mené à l’attribution dudit statut. Il s’agit des domaines qui ont créé des tensions lorsqu’ils ont été gérés par des institutions au niveau central, et pour lesquels il a été décidé de les gérer au niveau régional. Cela peut inclure par exemple : la langue officielle ou principale à utiliser pour les procédures officielles dans la région, le système éducatif, ou le mode de pratique juridique.

17. Quels sont quelques exemples d’Etats où des régions à Statut spécial ont été créés ? Permettent-ils de retrouver la paix et la stabilité ? Qu’est-ce qui se passe si ce dispositif échoue ?

• Indonésie : Province d'Aceh

• Philippines : région de Bangsamoro

• Finlande : îles Åland

• Tanzanie : Zanzibar

• Portugal : Açores et Madère

• Danemark : Groenland

• Danemark : îles Féroé

• Italie : Trentin-Haut-Adige, dit Tyrol du Sud

• Italie : Vallée d’Aoste, dite Vallée d’Aoste

• Italie : Sicile

• Italie : Sardaigne

• Italie : Frioul-Vénétie Julienne

Les régions à Statut Spécial sont le fruit des efforts des décideurs politiques et des négociateurs de paix pour tenter de maitriser des situations dans lesquelles un État a un groupe minoritaire souvent occupant un espace territorial défini, et avec des particularités difficiles à gérer par l’État central. De nos jours, peu de pays ont une Nation parfaitement homogène (les groupes constitutifs culturels, linguistiques et autres) au sein de l'État (le territoire reconnu en droit international).

Comme toutes les dispositions prises pour résoudre un conflit, elles ont besoin de l’entretien régulier, de la patience, de la confiance et de la tolérance de toutes les parties pour pouvoir fonctionner. Même si elles comportent des défis, ceux-ci sont probablement mieux à gérer que les souffrances d'un conflit.

18. Tous les anglophones ne vivent pas dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Comment alors un Statut Spécial limité à ces régions leur procurera-t-il des avantages, garantissant la protection de leur spécificité ?

En règle générale, lorsqu'un pays parvient à accorder une certaine autonomie territoriale à une partie de sa population pour des raisons historiques importantes pour gérer leurs spécificités, il entreprend d’autres mesures, que les spécialistes appellent l’autonomie « non territoriale ». La Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme au Cameroun est un exemple à cet effet.

Il convient de rappeler que la région à Statut Spécial ne gère pas toutes ses affaires. Certains continuent d'être gérés par les institutions centrales de l'État (telles que la défense et la sécurité extérieure, les questions bancaires et monétaires). C’est pourquoi les résidents de cette région ou les anglophones en général, ont besoin d’avoir accès à ces autres services de manière équitable ailleurs dans le pays.

Bien qu’ils ne puissent pas se prévaloir de tous les effets du Statut Spécial, où qu’ils aillent dans le pays (et ils doivent reconnaître que les autres Régions n’ont pas les mêmes obligations envers eux que la région à Statut Spécial), ils ont droit à être pris en compte, notamment pour accéder sur un pied d'égalité aux services fournis par l'État au niveau central.

19. Quelle sera la situation des personnes venant d'autres régions (y compris celles qui utilisent principalement le français) qui vivent dans la région à Statut Spécial ? Pourront-elles y vivre et y travailler ?

Les régions à Statut Spécial sont le produit d’un exercice national très minutieux de conciliation et d’inclusion qui vise à assurer que chacun dispose d’un espace à l’ombre, sous le parasol de la Nation. Ils ne sont pas destinés à créer des forteresses ou des zones exclusives dans lesquelles la population qui porte la spécificité historique (pour laquelle le Statut Spécial est accordé) vit isolée et sans interaction avec l’État mère.

Des experts renommés qui ont étudié des dizaines de conflits séparatistes à travers le monde (comme le professeur grec et spécialiste éminent de l'étude des conflits séparatistes, Alexis Heraclides) affirment en fait que de telles régions ne devraient pas être établies s’il en résulte des entités intolérantes envers d'autres groupes, y compris des minorités en leur sein.

Par conséquent, la spécificité historique au sein desdites régions doit être respectée de manière fondamentale, mais certaines mesures doivent être adoptés pour tenir compte des minorités (telles que les écoles dispensant le système éducatif en français), en fonction des besoins des habitants.

20. Comment peut-on lire, ou savoir plus sur les régions à Statut Spécial ou l’autonomie régionale ? Que pensent les experts en science politique, en résolution de conflits, et en droit constitutionnel de ces régions à Statut Spécial ou des Régions Autonomes Spéciales ?

Partout dans le monde, dans les disciplines du droit international, de la diplomatie, de la résolution des conflits, des systèmes politiques comparés, et du droit constitutionnel comparé, il existe un intérêt croissant sur l’utilisation de l’autonomie territoriale (autre désignation de Statut Spécial ou des Régions Autonomes Spéciales) pour résoudre ces situations très difficiles découlant de sous-groupes au sein d’un État qui méritent des mesures spéciales, en raison de leurs spécificités. Certains des meilleurs spécialistes de droit international, et experts en droit constitutionnel comparé à travers le monde ont passé des dizaines d’années de travail pour concevoir cette approche, et pouvoir prodiguer des conseils sur comment créer des autonomies régionales, au sein des États.

 

N.R.M

Les deux généraux de brigade Agah Robinson Ndong et Loubazal Pierre ont été installés dans leurs nouvelles fonctions à Garoua. C’était au cours d’une cérémonie présidée par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo qui a demandé à ces nouveaux commandants de travailler avec détermination et abnégation pour relever le défi sécuritaire. 

 

Cette cérémonie de prise de commandement met au défi les deux officiers généraux installés. Ils sont appelés à mener une lutte sans merci contre l’insécurité avec notamment le phénomène d’enlèvements avec demande de rançons, le grand banditisme, les vols de bétails dans les régions du Nord (excepté le Mayo-louti) et de l’Adamaoua. Sur le terrain fort heureusement dans ces deux régions, l’opération Adano initiée depuis le 10 août 2019 par le Chef de l’Etat Paul Biya, porte de bons fruits car elle a permis de mettre en déroute plusieurs ravisseurs et de libérer de nombreux otages. 

En installant le général Agah Robinson Ndong au poste de commandant la 3ème région militaire et Loubazal Pierre comme commandant la 3ème région gendarmerie, le ministre délégué à la présidence chargé de la défense Joseph Béti Assomo les invite ainsi, à la préservation de la paix sociale. « Monsieur les officiers généraux, nouveaux commandants la 3ème région interarmées, commandant la 3ème région de gendarmerie, vous êtes ici à la tête d’une circonscription frontalière de trois pays frères et amis le Nigéria, le Tchad et la République centrafricaine. Cette conjonction de frontière n’a pas que des avantages, elle induits également des problèmes tels que la criminalité transfrontalière, la transhumance parfois belliqueuse des bergers venus de ces pays », dira le ministre. 

Les comités de vigilance doivent être redynamisés, va prescrire par ailleurs Joseph Beti Assomo dans la mesure où ils jouent un rôle important dans la lutte contre la criminalité. Les questions d’éradication de la contrebande et de la contrefaçon s’inscrivent aussi aux rangs des challenges à relever par les nouveaux commandants. Ceux-ci doivent enfin être à mesure de résoudre les conflits agro-pastoraux afin que les retombées de ce secteur favorisent pleinement la croissance économique. 

 

Innocent D H

 

C’est le journaliste et lanceur d’alerte Christian Mpondo qui a attiré l’attention de l’opinion publique sur cet état de chose. Par une réaction au sortir de la salle des festivités, il a dit toute sa tristesse et son amertume quant aux choix effectués par le Comité d’organisation des Balafon Music Awards, en excluant de la compétition tout un pan de la musique camerounaise, notamment la musique religieuse.

 

Au cours de la cérémonie qui s’est tenue en fin de semaine dernière, la station de radio leader sur la ville de Douala, Radio Balafon a choisi de primer quelques artistes camerounais qui se seront distinguer au cours de l’année finissante. Une cérémonie de récompense qui devient de plus en plus un rendez-vous annuel pour les acteurs du showbiz camerounais. Seulement, cette année, les organisateurs du Balafon Music Awards n’ont pas pensé au genre musical gospel.

Oubli ou mépris ?

De prime à bord, impossible de penser à un oubli. Le professionnalisme des équipes que conduit le promoteur de ladite station de radio, Cyrille Bojiko, est ce qui les distingue et à contribuer à faire d’eux la station de radio la plus écoutée dans la capitale économique du Cameroun. De plus, le journaliste qui éveille l’attention des observateurs sur la question, Christian Mpondo, est bel et bien producteur d’une émission gospel sur Radio Balafon. Et pour davantage souligner l’impossibilité pour les organisateurs d’avoir oublié, l’émission de gospel diffusée sur cette antenne est dans une campagne de communication accrue à la faveur du premier anniversaire de ce programme (Gospelmania). Pour ces raisons et autres, il est inimaginable de croire qu’il s’agit d’un oubli des organisateurs du Balafon Music Awards. Si ce n’est pas un oubli, il va de soi que c’est un choix délibéré d’exclure de leurs récompenses les artistes et acteurs de l’univers musical gospel.

Un choix qui en dit long sur l’état d’esprit des patrons de média au Cameroun, quant à la considération qu’ils ont à l’égard de ce couloir musical. Pourtant on observe une véritable recrudescence de l’intérêt de toute la classe musicale camerounaise pour ce genre musical. En effet, de plus en plus d’artistes dont ce n’est pas le registre principal s’adonne à la production des musiques gospel. Les producteurs de musique de chez nous exigent à la limite à chaque artiste d’insérer dans son album ou maxi single, une chanson « gospel ». C’est dire si on en doutait encore que le gospel se vend plutôt bien sur le marché du disque au Cameroun. Peut-être se reprendront-ils à la prochaine édition.

 

Stéphane NZESSEU

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01