C’est le journaliste et lanceur d’alerte Christian Mpondo qui a attiré l’attention de l’opinion publique sur cet état de chose. Par une réaction au sortir de la salle des festivités, il a dit toute sa tristesse et son amertume quant aux choix effectués par le Comité d’organisation des Balafon Music Awards, en excluant de la compétition tout un pan de la musique camerounaise, notamment la musique religieuse.
Au cours de la cérémonie qui s’est tenue en fin de semaine dernière, la station de radio leader sur la ville de Douala, Radio Balafon a choisi de primer quelques artistes camerounais qui se seront distinguer au cours de l’année finissante. Une cérémonie de récompense qui devient de plus en plus un rendez-vous annuel pour les acteurs du showbiz camerounais. Seulement, cette année, les organisateurs du Balafon Music Awards n’ont pas pensé au genre musical gospel.
Oubli ou mépris ?
De prime à bord, impossible de penser à un oubli. Le professionnalisme des équipes que conduit le promoteur de ladite station de radio, Cyrille Bojiko, est ce qui les distingue et à contribuer à faire d’eux la station de radio la plus écoutée dans la capitale économique du Cameroun. De plus, le journaliste qui éveille l’attention des observateurs sur la question, Christian Mpondo, est bel et bien producteur d’une émission gospel sur Radio Balafon. Et pour davantage souligner l’impossibilité pour les organisateurs d’avoir oublié, l’émission de gospel diffusée sur cette antenne est dans une campagne de communication accrue à la faveur du premier anniversaire de ce programme (Gospelmania). Pour ces raisons et autres, il est inimaginable de croire qu’il s’agit d’un oubli des organisateurs du Balafon Music Awards. Si ce n’est pas un oubli, il va de soi que c’est un choix délibéré d’exclure de leurs récompenses les artistes et acteurs de l’univers musical gospel.
Un choix qui en dit long sur l’état d’esprit des patrons de média au Cameroun, quant à la considération qu’ils ont à l’égard de ce couloir musical. Pourtant on observe une véritable recrudescence de l’intérêt de toute la classe musicale camerounaise pour ce genre musical. En effet, de plus en plus d’artistes dont ce n’est pas le registre principal s’adonne à la production des musiques gospel. Les producteurs de musique de chez nous exigent à la limite à chaque artiste d’insérer dans son album ou maxi single, une chanson « gospel ». C’est dire si on en doutait encore que le gospel se vend plutôt bien sur le marché du disque au Cameroun. Peut-être se reprendront-ils à la prochaine édition.
Stéphane NZESSEU