C’est le 5 septembre dernier que Alain Tehindrazanarivelo, Ambassadeur de la République de Madagascar et par ailleurs représentant de l’Union Africaine a été reçu en audience par Péter Mafany Musunge qui, pour la circonstance était entouré par Oumarou Djika et le docteur Cornelius Chi Asafor respectivement vice-président et secrétaire général de cet organisme.
Le diplomate est venu prendre la mesure des dispositions envisagées par le gouvernement Camerounais à travers cette institution, afin de rétablir la paix dans les deux régions du Cameroun, en crise depuis un peu plus de deux ans.
Par exemple, les informations de ces dernières heures font état d’une énième attaque des sécessionnistes qui auraient assassiné un chauffeur de bus, blessé de nombreux passagers et détruit du matériel roulant à Akum, petite localité située à 45 minutes de Bamenda. Le gouverneur de la région du Nord Ouest Adolphe Lele Lafrique a instruit un couvre feu pour limiter les mouvements, les déplacements et sécuriser les populations: Interdire les mouvements de véhicules, de motos, de personnes de 18h à 6h ; fermer les bars et restaurants durant cette période; suspendre les voyages de nuit jusqu’à nouvel ordre dans toute la région.
L’envoyé spécial de l’Union Africaine a exploré avec l’équipe Musunge, les mesures qu’il convient de prendre par l’organisation régionale afin d’accompagner le Cameroun, pour un cessez-le-feu des terroristes qui au quotidien, commettent des exactions sur les populations et sur les forces de défenses et de sécurité dans les deux régions anglophones.
Pour Alain Tehindrazanarivelo, malgré les moyens limités de l’Union Africaine, il convient de revisiter les mesures encore appliquées aujourd’hui, pour une riposte plus rigoureuse et urgente. Il a promis que tous les mécanismes seront déployés lorsque le besoin se fera ressentir.
Le diplomate a reconnu que la cohésion sociale a jusqu’à lors été la priorité du gouvernement. Des actions selon l’ambassadeur de Madagascar telles que la relaxe des chefs sécessionnistes, la prise en compte des doléances des avocats et des enseignants. Le refus, malgré les agressions permanentes des terroristes d’apporter une riposte plus sévère qui n’ont malheureusement pas apporté les résultats escomptés.
La visite au siège de la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme du représentant de l’Union Africaine intervient après celles de nombreuses autres personnalités. François Louncery Fall, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique Centrale, Salah Khaled, Directeur du bureau régional multisectoriel de l’Unesco. La visite de de Rowan James Lanton, Haut Commissaire de Grande Bretagne au Cameroun, Gilles Thibault, Ambassadeur de France dans notre pays, entre autres.
C’est un ballet incessant de diplomates et autres qui veulent accompagner la commission Musunge dans ses fonctions régaliennes depuis sa création en janvier 2017: Maintenir la paix, consolider l’unité nationale, renforcer la volonté et la pratique quotidienne du vivre ensemble de ses populations.
La coopération entre le Cameroun et les organisations onusiennes et autres représentations diplomatiques va en sus permettre au personnel de la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme, de bénéficier de l’expertise extérieure dans les domaines en rapport avec les missions qui leurs sont assignées; mais aussi en matière de médiation, de renforcement des capacités dans la prévention des conflits sans oublier l’appui à la traduction.
Nicole Ricci Minyem
L’événement se tiendra le mercredi 29 et jeudi 30 août 2018 à Buea.
Accusée de demeurer silencieuse face à la crise anglophone qu’elle subit de plein fouet, l’église catholique, par la voix du cardinal Christian Tumi, vient de réagir en initiant une conférence générale des anglophones à ce propos. Il s’agit de la principale résolution issue de la concertation qui s’est déroulée ce 25 juillet à Douala entre cette éminence de l’église catholique, les imams des mosquées de Buea et Bamenda, et le chef de l’église presbytérienne au Cameroun.
Les quatre autorités religieuses indiquent que ce grand rassemblement public aura pour but de désigner les personnes qui seront habilitées à parler au nom des populations anglophones au cours d’un éventuel dialogue national sur la crise anglophone. Car, bien que convoquée à plusieurs reprises par les différentes parties qui se sont prononcées dans cette crise, la matérialisation du dialogue national sur la question du problème anglophone est toujours attendue.
La conférence générale des anglophones sera ouverte à tous ceux qui se réclament de cette partie du Cameroun, et qui répondent aux deux exigences précisées dans le communiqué publié après le meeting des leaders religieux. Il s’agit de « ceux dont les ancêtres sont issus des 13 départements qui composent les deux régions anglophones du Cameroun« , et de ceux dont les ancêtres s’y sont installés permanement « avant 1961« .
L’organisation de cette conférence a par ailleurs été confiée à M Simon Munzu, une personnalité bien connue de la scène socio-politique anglophone, ancien assistant et porte-parole du secrétaire général des nations unies. Pour assurer sa tenue effective, les autorités religieuses plaident pour un cessez-le-feu immédiat, aussi bien du côté des forces de défense comme chez les sécessionnistes.
Les autorités administratives des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, ainsi que la communauté internationale, sont invités à supporter cette initiative qui vise « la recherche commune d’une paix définitive et durable au problème anglophone, et à la crise anglophone au Cameroun ».