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Crime au lycée de Deido : L’ONG Mandela Center exige une enquête et des sanctions appropriées contre les auteurs

mardi, 02 avril 2019 17:59 Félix Swaboka

L’ONG internationale Mandela Center exige une enquête indépendante et des sanctions appropriées contre les auteurs

 

Qu’en date du 29 mars 2019, jour de la remise des bulletins pour le compte des congés du second trimestre de l’année scolaire en cours, le jeune TSANOU Rochnan Bleriot alias TAMANOI, 19 ans, fils unique à ses parents, élève inscrit en classe de Seconde A4 Allemand au Lycée Bilingue de Deido, à Douala, a été, mortellement, poignardé par ses camarades ; Que tout est parti d’une dispute de téléphone pourtant formellement interdit aux élèves en milieu scolaire au Cameroun, et le jeune TSANOU a reçu un coup de poignard fatal près du cœur ; Que conduit, de toute urgence, à l'hôpital de district de Deido, situé non loin de l’établissement, le jeune élève est mort quelques instants après ; Qu’au niveau actuel des enquêtes, les auteurs présumés sont Ivan Simo, 19 ans, Loic Mukuelle, 18 ans et Mohamed Bello, 18 ans et deux de ces trois adolescents ont été exclus dudit lycée, depuis le mois de novembre 2018 pour des actes de violence caractérisés au sein de l'établissement .

 

 Qu’ils ont gardé leurs tenues de classe avec lesquelles ils circulent aisément, au vu et au su de tous, avec les autres élèves, dans un esprit revanchard ; Qu’il est évident que le dispositif de sécurité n'a pas été assuré, non seulement par le chef d'établissement, les surveillants généraux et les censeurs, mais aussi par les vigiles postés à l'entrée de cet établissement et c’est, d'ailleurs, à cause de l'effondrement de ce dispositif normatif coercitif et répressif que les deux élèves renvoyés et exclus depuis novembre 2018 ont réussi, sans la moindre difficulté, à se frayer un chemin pour continuer l'insécurité dans cette enseigne éducative ; Que l’on a souvenance qu'à la fin du mois de février 2019, un élève de la classe de sixième (6e ) a été violé collectivement par ceux de la Terminale dudit lycée et aucun dispositif sécurité n’a été envisagé bien que les auteurs du viol méditent, actuellement, sur leur sort, à la prison centrale de New Bell, Douala ; Que dans les lycées et collèges camerounais, les surveillants généraux et les censeurs ne font pas toujours preuve de vigilance, de prudence et de méfiance à travers le contrôle systématique des allées et venues de la population scolaire dûment inscrite et habilitée à être en classe surtout que des agents de sécurité juchés à l'entrée de quelques établissements scolaires, au regard de leur statut social précaire, sont, aisément, malléables et manipulables, à souhait, à tout acte de corruption des jeunes délinquants qui polluent, en permanence, l'environnement scolaire .

 

Qu’il est clairement établi que depuis quelques années, l'usage des stupéfiants en milieu scolaire au Cameroun, notamment la consommation du Tramol, un médicament bon marché, comme drogue, tout comme le chanvre indien et des pratiques sexuelles en groupe n’émeuvent plus les autorités camerounaises; Qu’un deuxième drame, plus cruel s’est produit à l’arrivée du jeune TSANOU Rochnan Bleriot, dans un état critique, à l’hôpital du district de santé de Deido où on a observé, avec la pure ignominie, le personnel soignant transformer une salle de réanimation en salle de production de film, sans aucun souci pour la déontologie requise en pareille circonstance ; Que sans aucun respect pour la conscience collective et la morale publique, ces ignobles personnels médicaux ont par la suite partagé, avec une joie criminelle, leurs différentes vidéos et photos dans les réseaux sociaux ; Que 72 heures après ce double crime odieux, aucune autorité publique que ce soit le Ministre des Enseignements Secondaires, le Ministre de la santé ou encore le Gouverneur de la Région du Littoral n’a produit le moindre communiqué pour dire ce qui s’est passé ; Que l’article 9 alinéa 1 du code civil dispose que :

 

« Chacun a droit au respect de sa vie privée » et de ce fait, chacun être humain a, le droit de s'opposer à la reproduction de son image ou la diffusion de tout commentaire relatif à sa vie privée ; Que dans la protection de la vie privée de l’individu, le médecin a l’obligation absolue de garantir le secret à la personne qui se confie à lui et elle doit être assurée de ne pas être trahie selon le principe universel : « Il n'y a pas de soins de qualité sans confidences, de confidences sans confiance, de confiance sans secret »; Qu’encore appelé obligation de se taire, le secret médical est une obligation morale de dissimuler la connaissance que l'on a pu avoir de l'intimité d'une autre personne; Que le secret médical trouve son caractère absolu dans le Serment d'Hippocrate qui stipule que : «Ce que tu as appris de ton malade, tu le tairas dans toute circonstance.

 

Les choses que dans l'exercice ou même hors l'exercice de mon art, je pourrais voir ou entendre sur l'existence des hommes et qui ne peuvent pas être divulguées au dehors, je les tairai » et que le principe « Silence quand même, silence toujours » trouve ici son application; Que le respect de la vie privée, admis aujourd'hui de par le monde est consacré tant par les instruments juridiques internationaux dûment ratifiés par le Cameroun que nationaux tels que la déclaration universelle des droits de l'homme qui prévoit que « Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée... » ou encore la Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples « La personne humaine est inviolable » (Art.4) ; Que la Loi n° 96-06 du 18 Janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972 de la République du Cameroun consacre le même principe du respect de la vie privée ; Que dans le même sens, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dispose que « toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes »; Que le Décret n° 83-166 du 12 avril 1983 portant Code de Déontologie des médecins du Cameroun a été piétiné sur toute la ligne; Que selon le Code de déontologie, « Le médecin doit veiller à ce que les personnes qui l'assistent dans son exercice soient instruites de leurs obligations en matière de secret professionnel et s'y conforment.

 

Il doit veiller à ce qu'aucune atteinte ne soit portée par son entourage au secret qui s'attache à sa correspondance professionnelle »; Que l’Association médicale mondiale (AMM) a rédigé et adopté en novembre 1983 un Code international d’éthique médicale (amendé en 2006 en Afrique du Sud), qui illustre le consensus existant sur les principes fondamentaux en matière d’éthique médicale; Que ce texte complète les règles nationales et celles contenues dans les textes internationaux précédents et développe les principes et obligations fondamentaux aux médecins de « respecter le droit du patient à la confidentialité, toujours avoir à l’esprit son obligation de respecter la vie humaine, respecter les codes d’éthique régionaux et nationaux… ».

 

Propos transcrits par Félix Swaboka

 

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