Ces réclamations seront faites dans les prochains jours, dans le cadre des manifestations que les militants de cette formation politique ont baptisée « Marche pacifique de libération ».
Eric Fokoué, responsable départemental du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dans le Noun, a signé un communiqué rendu public ce jeudi 03 juin 2021.
« Nos amis politiques ont été embastillés depuis des mois par cette dictature reptilienne en perte de repères parce qu’ils ont exercé leur droit fondamental inscrit dans la constitution. Ses ministres et ses autres sicaires sont libres alors qu’ils ont dilapidé les fonds octroyés par le FMI pour la lutte contre le Covid-19… », peut-on lire dans ledit communiqué.
Ce cadre du parti serait très remonté contre le Gouvernement, notamment le ministre de la Communication qui, dans le cadre de sa dernière communication a invité les Camerounais à être circonspects quant à la façon de gérer les informations relatives « aux détournements des fonds destinés à la lutte contre le Covid-19 ».
Eric Fokoué estime que ses camarades n’ont pas eu droit à autant d’égards : « Nos amis politiques accusés à tort et détenus ont largement dépassé la limite de probable peine en cas de culpabilité… ».
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« Peuple du changement, préparez-vous pour une «marche pacifique de libération » contre cette torture judiciaire que nos combattants de la liberté subissent depuis des mois sans aucune suite favorable. La date et les lieux de rassemblement vous seront communiqués dans les jours à venir…».
Au moment où des voix s’élèvent, afin de demander la libération de certains détenus du mouvement pour la renaissance du Cameroun, notamment Alain Fogue et Olivier Bibou Nissack.
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Les deux prisonniers, on s’en souvient, sont ceux là même qui ont, à diverses occasions invité leurs militants à descendre dans la rue, afin de revendiquer leur « fameuse victoire obtenue à l’issue de la présidentielle de d’Octobre 2018 » ou encore « Chasser le Président de la République ». Des mouvements qu’ils ont lancé en utilisant des propos identiques : « Marche pacifique ».
Qu’est ce qui pourrait expliquer ces nouveaux appels, lorsqu’on sait que depuis le 22 septembre 2020, les militants et sympathisants du parti de Kamto Maurice n’ont été libérés qu’après décision du juge et que toutes les agitations sont restées sans effet ? Va-t-on assister à une nouvelle vague d’agitation entraînant des conséquences connues de tous ? Affaire à suivre ...
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Nicole Ricci Minyem
« Trois mois de prison avec sursis d’un an… » ; Telle est la décision prise ce Mercredi par le Tribunal de Première Instance du Mfoundi. 33 militants et sympathisants de Maurice Kamto sont reconnus coupables de trois chefs d’accusations comme l’affirme Me Hippolyte Meli, avocat du collectif Me Sylvain Souop
« Le Tribunal les déclare coupables les faits d’attroupement, de rébellion simple et de manifestations. Leur accorde des circonstances atténuantes, les condamne à trois (3) mois d’emprisonnement avec sursis pendant (un)1 an. Les condamne aux dépens liquides à la somme de 63.200 F. Fixe la durée de la contrainte par corps à six (6) mois ».
Arrêtés au lendemain des marches prétendument « pacifiques » organisées en Juin 2019, quelques uns avaient été libérés au bout de cinq mois d’emprisonnement ; Cependant, s’ils ne payent pas l’amende sus évoquée, au bout de six mois ils retourneront en prison. Parmi les condamnés, un mort - Nguingou Nawessi dont l’action en justice a désormais pris fin.
Noms des manifestants interpellés en Juin 2019
1- Biloa Effa
2- Oko Appolinaire
3- Bebega Pierre Marie
4- Toungsi Jean De Gaulle
5- Chatchoua Christophe
6- Kanmoe Vincent De Paul
7- Tamonang Guy Martial
8- Tsinda Mathieu Elvis
9- Kamdoum Carlos
10- Fotsing Jean
11- Kouam Alexis
12- Tchinda Mbianda Blondos
13- Sop Tchiedo Jules
14- Kenmegni Jean
15- Kopwa Djenkou Patrick
16- Sitchou Sadio Sidoine
17- Zangue Denis Ghislain
18- Bassa Cyprien Hervé
19- Dang A Mboussi Marie Flore
20- Tsape Jordan
21- Momo Nague Rodrigue
22- Dongmo Ajouatsa Idric
23- Wamba Kueda Boniface
24- Tsafack Dontsop Josias
25- Serge Thierry Mongkou
26- Taka Tchoffo Constand
27- Kamgne Njouono Jean
28- Kuinkeu Gampa Gédéon
29- Nana Bertin Ledoux
30- Sadeu Maturel
31- (décédé)
32- Yemtsa Adeline
33-Matsang Gelanie Aïcha
Ce militantisme qui mène derrière les geôles
Et qui suscite moult interrogations car les militants et sympathisants du mouvement pour la renaissance du Cameroun semblent en faire un point d’honneur. Ils semblent tout heureux d’aller en prison, car de leur point de vue, cela démontre leur attachement à leur leader.
Ils soutiennent le contraire, lorsqu’ils organisent les marches et autres, arguant que c’est pour les Camerounais qu’ils manifestent, marchent et courent dans les rues, cassant au passage des ambassades. Des agissements qui ne rencontrent pas l’assentiment des Camerounais qui ne manquent pas de leur rappeler à l’occasion qu’ils n’ont été mandatés par personne.
Nicole Ricci Minyem
Le Pr Mathias Eric Owona Nguini affirme que si les marches de Maurice Kamto étaient aussi pour la paix, il n’y trouverait aucun inconvénient.
Sur les antennes de la radio Royal FM, le Pr Mathias Eric Owona Nguini s’est encore exprimé sur les marches que Maurice Kamto et son parti politique le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), veulent organiser dès demain 22 septembre 2020. Le politologue a affirmé que s’il s’agissait d’une marche militant pour la paix ou même pour la révision du code électoral, il la comprendrait. Pour le vice-Recteur en charge de la recherche, de la coopération et des relations avec le monde des entreprises à l’Université de Yaoundé II, cette manifestation qui vise à appeler le départ du pouvoir de Paul Biya met le Mrc en marge des prérogatives dévolues à un parti politique de l’opposition.
«Si la marche, c’était de dire que le code électoral soit révisé, moi je n’y verrai aucun inconvénient, si c’était de dire que nous sommes pour la paix –encore que ça c’est de la démagogie-, je n’y verrai aucun inconvénient. Mais à partir du moment où ils disent que Biya doit partir, ce n’est plus pacifique, parce que le Président Paul Biya est un pouvoir constitué…Le rôle de l’opposant dans une démocratie représentative, n’est pas subvertir les institutions, c’est d’avoir une ligne politique qui met en question la ligne gouvernante, mais dans le respect du système institutionnel», a-t-il expliqué.
Maurice Kamto et le Mrc ayant toujours scandé qu’ils organisent des marches pacifiques, le Pr Mathias Eric Owona Nguini a indiqué que le but de cette manifestation est en contradiction avec cette prévision.
«Vous ne pouvez pas parler de marches pacifiques en disant que le but de la marche est de faire partir un pouvoir constitué, une autorité constituée, un personnage institutionnel, qui a acquis un mandat constitutionnel, un mandat électif, qui est l’expression souveraine du peuple camerounais. Laquelle élection a été sanctionnée par l’instance compétente en la matière, le Conseil Constitutionnel », a déclaré le politologue Owona Nguini.
Liliane N.
La Vice-présidente du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, la jeune Tiriane noah, à la suite de la rencontre de la BAS à Washington, a signé un communiqué pour préciser que le MRC et la BAS sont deux entités différentes. Le contenu du rappel à l’ordre dit bien ceci :
« Le mouvement pour la renaissance du Cameroun porte à l’attention de la communauté nationale et internationale, qu’au cours d’un meeting tenu le 22 juin 2019, à Washington DC, organisé par la diaspora et intitulé « GAME OVER », un intervenant a suggéré la prise des armes au Cameroun pour la libération du Président Maurice KAMTO ainsi que de ses alliés et des autres personnes arrêtées et détenues dans le cadre des marches pacifiques organisées par le parti MRC et ses alliés.
Le MRC entend, dès à présent, marquer sa désapprobation totale de tels propos. (…) Il convient de rappeler que le MRC est et demeure un parti républicain dont la logique politique a toujours été institutionnelle, et qui prône depuis sa création, le changement dans la paix et par les urnes ».
Une démarcation qui devrait suffire à faire comprendre à tous les pourfendeurs du MRC que la BAS est un mouvement bien distinct. La raison pour laquelle les combats sont les mêmes est très simple. De nombreux camerounais de différents bords trouvent des moyens de s'accorder pour reconnaître que le Cameroun tel qu’il est géré, serait mal administré. Bien avant la création de la BAS, d’autres mouvements politiques le disaient déjà. Le SDF, l’UPC, l’UDC et d’autres partis de l’opposition au Cameroun chantent depuis de nombreuses années les noms des maux qui minent notre pays. Plus encore des institutions internationales ont accusé le Cameroun à plusieurs reprises d’être champions en corruption, un fléau qui est pourtant combattu à plusieurs niveaux. Les crimes financiers de détournements de deniers publics sont légions mais les auteurs ne restent jamais impunis. Ce n’est pas la BAS qui a créé l’opération épervier qui a permis de jeter en prison une bonne frange de hauts cadres de l’ETAT dont d’anciens Secrétaires généraux de la présidence de la république (donc les plus proches collaborateurs de Paul BIYA) des ministres et directeurs généraux de rangs. Une fois que tous ces courants cherchent à démontrer quel le pays va mal, à chacun sa voie de revendication ou de protestation. Le MRC dit avoir choisi la voie républicaine et la BAS, les marches non violentes.
Inutile donc d’assimiler la BAS au MRC.
Stéphane NZESSEU