Le juge d’instruction Bias Joel Albert vient de placer en détention provisoire 09 militants du MRC à la prison centrale de Kondengui. Ceci, après plus d’un mois de détention sans aucun acte légal.
Enfin, on a une idée de ce qui est réellement reproché aux militants du MRC qui étaient jusqu’alors détenus au sein de la prison du Secrétariat d’Etat à la Défense ((SED) à Yaoundé. Le juge d’instruction, au nom du peuple camerounais, leur reproche : « tentative de révolution, rébellion, attroupement aggravé et défaut de la carte nationale d’identité ». Des faits qui selon le juge sont de la compétence du tribunal militaire.
Par ailleurs, dans le cadre du procès qui va suivre, et considérant « la gravité des faits liée à leur nature criminelle, aux circonstances de notoriété dans lesquels ils ont été commis, à la pluralité des acteurs dont certains sont encore en cavale et aux moyens pluriels par lesquels ils ont été organisés, exposent les inculpés à la soustraction personnelle, à la subordination des témoins et à la dissipation des preuves », le juge d’instruction, BIAS Joël Albert a décidé de les garder dans les geôles de la prison centrale pour une période de six mois renouvelables.
C’est dans les environs de 18 heures que les militants du MRC vont être exfiltrés de leurs cellules au SED pour être conduits vers le tribunal militaire de Yaoundé. Quelques minutes plus tard, les neufs sont dans l’attente dans le hall de ce tribunal. Pour se voir servir quelques heures plus tard, une ordonnance de détention provisoire signé des mains du juge d’instruction BIAS Albert. Ces derniers vont être conduits vers la prison centrale de Kondengui où ils vont passer leur première nuit. Il faut rappeler que pour l’essentiel de ces militants, ils sont détenus pour certains depuis le 21 septembre au soir. Et pour des cas comme ceux de Olivier Bibou Nissack, il a été interpellé à son domicile la veille de cette fameuse marche.
On apprend également de Me MELI Hippolyte, avocat du MRC que l’un de ces militants a subi des sévices corporels graves. « Détenu au secret depuis le 18 septembre 2020 au SCRJ/SED et découvert tout à l'heure parmi les 09 déférés au TM: INTIFALIA OBEN. Ainsi s'appelle t'il.
Sauvagement torturé par un certain OBONO, ses avoirs confisqués, a subi les simulations de noyades, le ballonnement au plastique, les traces sont encore visibles sur les plantes de pied, aux deux poignets, au dos et à la fesse. Jusqu'à quand ? »
Stéphane NZESSEU