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Un atelier de renforcement des capacités des acteurs locaux de la région de l'Est sur l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) s'est ouvert à Bertoua le mercredi 8 décembre 2021.

Ledit atelier réunit une trentaine de participants, principalement de la région de l'Est, dont des autorités traditionnelles, des organisations de la société civile, des femmes leaders, des organisations de peuples autochtones, des administrations publiques et des représentants des médias. 

Il s'inscrit dans le cadre du projet "Renforcement de l'engagement des OSC dans l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) au Cameroun", financé par le Haut-Commissariat de Grande-Bretagne au Cameroun et mis en œuvre par le Centre pour l'Environnement et le Développement (CED). 

Le projet vise à améliorer la participation des organisations de la société civile à travers le Cameroun dans la mise en œuvre de l'Initiative de Transparence des Industries Extractives au Cameroun.

Dans son discours d'ouverture, le Secrétaire Général des Services du Gouverneur de la Région de l'Est, représentant le Gouverneur, a reconnu l'importance de la nature multipartite de l'ITIE, et a déclaré : "Il n'y a pas d'obstacles juridiques, réglementaires ou pratiques à la capacité de la société civile à s'engager dans l'ITIE, ni à sa capacité à opérer, communiquer et coopérer librement avec la population au sens large sur les questions d'extraction ou le contrôle de la gestion des finances publiques". 

Le Cameroun est membre de l'ITIE depuis 2005, et a publié un total de quatorze rapports. Le dernier rapport, celui de 2019, a été publié en novembre 2021. 

La session qui s'est ouverte aujourd'hui se veut à la fois une session de formation et une réunion de réflexion, qui permettra aux acteurs locaux (autorités traditionnelles, femmes leaders, représentants des communautés autochtones et OSC) d'évaluer leur participation au processus ITIE, et de faire des recommandations pour améliorer la transparence et la gouvernance du secteur extractif, ainsi que sa contribution au développement local. 

Gerald Afadani - Senior Political and Programmes Manager du Haut-Commissariat de Grande-Bretagne au Cameroun a salué l'organisation de cette session, "qui répond à la nécessité de renforcer la participation pleine, effective et active de la société civile et des communautés locales dans la gestion des ressources naturelles…

Avec l'engagement du Royaume-Uni à accompagner la gouvernance soutenue par une société civile forte et des institutions ouvertes et responsables, la transparence dans la publication des revenus générés par les industries extractives devrait être accompagnée par la gestion durable des terres, la protection de l'environnement et la préservation des moyens de subsistance des communautés, en particulier des groupes autochtones''.

Samuel Nguiffo, le Secrétaire général du CED a déclaré que : "Compte tenu de l'énorme potentiel de la région de l’Est, le renforcement des capacités des acteurs locaux à s'engager dans le suivi du secteur extractif est un défi que nous sommes heureux de relever, avec le soutien de tous nos partenaires, y compris les communautés locales".

N.R.M

L'atelier sera suivi de séances de sensibilisation dans certains villages de la région de l’Est, où se trouvent des exploitations aurifères.

Published in Agro-Industrie

Le malheureux incident se serait déroulé sur un site minier appartenant à l’entreprise “Manching mining”.  

 

Un “ meurtre” qui a suscité le courroux des populations qui sont descendues dans les trous, détruisant tout sur leur passage à l’instar des engins utilisés par ladite société pour chercher de l’or

 

Les événements se seraient déroulés le 9 Octobre dernier 

 

“Le défunt serait entré par effraction sur le site dans l'après-midi. Un chinois et un militaire auraient tiré sur lui, le tuant avant d’ensevelir son corps sous des monceaux de terre. Ayant eu vent de l’information, les populations ont voulu en avoir le cœur net et après avoir constaté le décès du riverain ont entamé un vaste mouvement de grève; descendant dans les trous et détruisant tout sur leur passage, notamment les engins utilisés pour extraire de l’or…”. 

 

Cependant, poursuit la source non officielle, “ Des militaires ont été envoyés de ce côté afin de faire entendre raison aux grévistes; Ce qu’ils ont finalement réussi à faire après moult négociations. On ne peut toutefois pas dire ce qu’il est advenu de ceux qui ont tiré. Certainement, les enquêtes, si elles sont ouvertes, vont nous permettre de connaître la suite donnée à cette autre sombre histoire, qui a entraîné le décès brutal d’un jeune Camerounais”.  

 

Un événement qui n’est pas isolé   

 

Car, si les petits exploitants d’or ( ceux qui utilisent la manière artisanale) ne meurent pas dans les trous des sites miniers creusés et abandonnés par les grandes entreprises industrielles suite aux éboulements de terrain, ils sont simplement et froidement abattus ou, dans une moindre mesure grièvement blessés par balles car considérés comme des voleurs. 

 

Des grèves qui n’apportent aucun résultat 

 

Confrontés à la puissance financière de ceux qui sont installés sur leurs terres, exploitant de vastes étendues qui sortent assez souvent des superficies auxquelles ils ont droit, ils n’ont pas les moyens de se plaindre, encore moins de changer la donne car, face à chaque crise, il leur est opposé une et une seule réponse: “ C’est Yaoundé qui nous donne les autorisations et si vous voulez vous plaindre, allez le faire à Yaoundé”. 

 

Alors, même s’il est avéré que le riverain abattu “ est entré par effraction” sur le site octroyé à cette société d’exploitation minière, méritait - il la mort?  

 

Avait - on le droit de lui tirer dessus, comme un vulgaire individu qui n’a aucun droit alors qu’il est chez lui, dans son pays?

 

Même s’il est avéré que nombreux sont les riverains qui passent des deals avec des exploitants miniers car ne possédant pas le matériel d’exploitation adéquat, s’offrant ainsi en “ holocauste” à ceux qui les spolient de leurs richesses, il n’en demeure pas moins que la quasi majorité des populations de Kambele 3 et de ses environs n’ont parfois pas d’autres moyens de subsistance et se trouvent donc contraints d’aller chercher leur “ pitance” dans les trous béants qui d’ailleurs constituent un énorme scandale environemental. 

 

Vivement les résultats de l’enquête, afin que les sanctions prévues par la Loi Camerounaise tombent lourdement sur ceux qui ont ôté la vie à un Camerounais. 



Nicole Ricci Minyem

Published in Agro-Industrie

Âgé de 20 ans, ce camerounais a été interpellé par les éléments de la gendarmerie de Bertoua à bord d’un car de transport en commun, arborant un treillis militaire et une paire de botte. 

 

Présenté il y a quelques heures à la presse, il prétend ignorer la Loi qui interdit le port de la tenue militaire à toute personne non autorisée et assure qu’il a simplement voulu réalisé le rêve qu’il caresse depuis toujours   

Zock Ivan Claude : “ J’étais à Douala à 23 heures et je me rendais à Yaoundé. C’est arrivé à destination que j’ai porté le pantalon et la chaussure; Je suis trop passionné par l’armée, j’aime l’armée, j’aime leur travail et je ne rêve que d’une chose, être un militaire…”.

Selon nos confrères conviés à la présentation du jeune homme, ce dernier a profité de la requête que lui a adressé son oncle maternel, le Matelot de première classe Awona Wilfried, en service au Bataillon de fusil marin de Campo, pour se faire plaisir;

En effet, son parent lui a demandé de récupérer ses affaires, dans la capitale économique du Cameroun et de les apporter à Bertoua, car ils y seront plus en sécurité; Le package, outre quelques effets personnels, contenait également les tenues de dotation, celle-là même que le sieur Zock Ivan Claude va porter:

Myoupo Patrick, Chef cellule anticriminelle à la légion de gendarmerie de l’Est : “il était plutôt habillé en civile, c’est à dire qu’il troquait  un tee - shirt blanc, un pantalon sport et une paire de tennis blanche mais, monsieur Zock prétend que lorsqu’il est arrivé à Yaoundé, il a plutôt changé le pantalon noir qu’il portait pour mettre le pantalon treillis vert armé et a également mis la paire de toile verte  aux pieds...”.

C’est au niveau du contrôle mixte de Bonis qu’il sera appréhendé par les éléments de la gendarmerie de l’Est pour “port illégal de la tenue militaire; une interpellation qui le surprend car, il prétend qu’il n’était pas au courant de l’interdiction du port de tenue de l’armée

“Je ne savais pas que c’était strictement interdit de porter les tenues militaires…”, précise le .

Une méconnaissance qui le fait tomber sous le coup de la Loi du 26 Novembre 1982 portant la réglementation qui interdit l’achat, la vente, la confection, la distribution, le port ou la détention d’effets et insignes militaires par toute personne physique ou morale non autorisée. 

Le jeune homme a peut être voulu contourner la Loi, en arborant une tenue qui lui échappe depuis longtemps.  Son exploitation a permis de découvrir que Zock Ivan Claude a été le malheureux candidat  du recrutement militaire à trois reprises; il a cédé à la tentation, et pour Myoupo Patrick - Chef cellule anticriminelle à la légion de gendarmerie de l’Est, son oncle a été très imprudent:

“Son oncle n’aurait pas dû lui demander de transporter les effets militaires, sachant qu’il a cette passion du métier. Par ailleurs, même s’il n’avait pas arboré cette tenue, une simple fouille de bagages pouvait le faire tomber sous le coup de la Loi…”.

Naïveté, mauvaise foi, inconséquence, inconscience, Zock Ivan Claude va malheureusement passer devant le Commissaire du Gouvernement, près le tribunal militaire de Bertoua.

Un rêve longtemps nourri mais qui malheureusement, a tourné au cauchemar car, la Loi prévoit des sanctions: “ Est puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 50 000 à 200 000 Fcfa ou de l’une de ces deux peines, celui qui vend, confectionne, achète, distribue, porte ou détient des effets ou insignes militaires”.  

 

Nicole Ricci Minyem

 

Published in Société

Ce sont des petits de tout âge, filles comme garçons qui se tiennent à côté de leurs parents et autres aînés dans la quête permanente de l’Or car de l’avis de nombreux observateurs, ils représentent une main d’œuvre importante    

 

Le phénomène a pris une telle ampleur qu’il en est devenu presque banal et ne semble plus retenir l’attention de quiconque ; Surtout pas celle des responsables des sites d’exploitation uniquement fascinés par l’appât du gain.

C’est ainsi qu’au détriment de leur instruction, avec ce que cela peut entraîner comme conséquences pour leur avenir, ce sont des centaines d’enfants qui descendent dans des trous béants, s’attelant durement à la tâche, alors que les salles de classe construites pour eux sont abandonnées au courant de l’année scolaire, aussi bien par les enseignants que par les élèves.

Les raisons évoquées sont de divers ordres     

Notamment dans l’un des sites d’exploitation de Kana ; Les parents de ce côté crient leur désespoir parce qu’ils sont aujourd’hui incapables d’assurer le salaire de la maîtresse recrutée pour transmettre le savoir aux enfants.

Une situation qui prévaut depuis qu’ils ont été « chassés » par les chinois, détenteurs des titres d’exploitation minière dans cette localité :

Giscard, habitant de Kana : « Nous allons encore parler, même si nous savons que cela ne servira pratiquement à rien mais, tout le monde sait que les Camerounais sont chassés de leurs sites par les chinois, avec la complicité de Yaoundé.

Chaque fois que nous avons osé nous plaindre, c’est la réponse que nous obtenons de ces chinois et aujourd’hui, ce sont nos enfants qui en pâtissent.

Oui, la maîtresse est partie parce que nous n’avons pas pu assurer son salaire. Comment pourrons-nous encore le faire, puisque nous n’avons plus de revenus ?

Dans le grappillage que nous faisons par ci, par là, nous parvenons à peine à nous nourrir et, pour ne pas rester comme ça, nos enfants nous ont retrouvés dans les trous et les plus petits travaillent dans les piscines que vous voyez devant nos maisons ».

Djibrill Assana, mineur et travailleur dans la mine de Kana : « Je suis élève au CMI et depuis que je suis tout petit, je travaille avec mes parents et mes grands frères dans les trous là bas pour chercher mon argent ;

J’ai 15 ans et je me suis arrêté dans cette classe parce qu’une fois, la toiture de la salle de classe est tombée sur nous ; Pendant longtemps, j’ai été malade et mes parents ont donné l’argent au guérisseur ici pour me soigner.

Ils n’avaient plus alors les moyens de me renvoyer à l’école et du coup, je suis venu aussi travailler dans les mines et je pars partout où on me dit qu’il y’a de l’or pour chercher mon argent… ».

Une existence consacrée au travail dans les mines, sur des raisons qui n’ont aucun fondement logique  

Djibrill Assana : « Non, je ne veux pas faire un autre travail et je veux ressembler aux aladjis qui viennent souvent nous demander de travailler pour eux et ils nous payent, selon ce que nous leur rapportons. Je sais qu’un jour, mes autres parents qui sont morts et qui ont aussi travaillé dans les mines vont me parler en rêve et m’indiquer des endroits et alors, je vais devenir très riche…».

Responsabilité sociale des entreprises exploitatrices des sites miniers

Ces dernières doivent en principe être inscrites dans les cahiers de charge que l’Etat confie aux exploitants miniers et pourtant, la réalité sur le terrain est toute autre, comme le relève Bernard Repélé, délégué Départemental de l’Environnement dans la Kadey : « Dans les cahiers de charge confiés aux exploitants miniers, il leur est demandé de construire un certain nombre d’infrastructures sociales mais malheureusement, rien n’est fait sur le terrain… ».

Violation criarde des Conventions de l’Organisation Internationale du Travail par rapport aux enfants

Notamment la Convention n° 138 de l'OIT qui définit l'âge minimum d'admission à l'emploi d’un enfant ; Mais plus encore la 182 qui décrie les pires formes du travail des enfants.  Les deux ont pourtant été ratifiées par le Cameroun et pourtant, elles sont allègrement violées, au vu et au su de tous, sans que ceux qui sont sensés veiller à leur application ne lève le petit doigt.

 

Nicole Ricci Minyem

 

 

Published in Agro-Industrie

Cette activité est principalement menée par les femmes qui, réveillées dès les premières heures de la matinée, s’attèlent à trier, laver, tamiser les graviers pilés, traiter les déchets ou vendre les minerais aussi bien aux nombreux négociants qui circulent dans les camps qu’à des privés

 

Il faut relever qu’elles n’ont pas véritablement le choix, étant donné que c’est de là qu’elles tirent principalement leurs revenus ; Ceux – ci étant plus élevés, par rapport à ce qu’elles pourraient avoir dans la vente des produits issus des champs, d’autant plus qu’elles ne sont pas à l’abri des mauvaises récoltes, suite à la détérioration de l’environnement. 

Même s’il n’est pas inopportun de penser qu’il existe une raison bien plus importante que celles qui sont relevées plus haut :    

Maîmouna, minière de Kana : « Vous savez, nous vivons dans des campements qui sont créés au gré des différentes recherches de l’or que nous recherchons. Nous abandonnons nos villages, nos familles parce que nous sommes informés de la présence de l’or à tel ou à tel autre endroit. Nous ne pouvons de ce fait définir dès le départ, le temps que nous ferons quelque part. Pourquoi dès lors faire des champs » ?

La quête permanente d’un mieux être

La quasi majorité de celles qui ont été rencontrées à Kambele III et à Kana disent fuir la misère, mais aussi les fausses promesses qui leurs sont faites par des « escrocs » qui prétendent leur offrir monts et merveille, alors qu’ils ne cherchent qu’à les utiliser à des fins peu honorables.

Certaines se trouvent obligées de contracter des mariages précoces car, arguent elles, « Cela rehausse le statut social ». Il arrive toutefois que les époux soient obligés de s’absenter pendant de longues périodes, dans la quête des moyens de subsistance et, s’ils ne reviennent pas, pour une raison ou pour une autre, elles contractent de nouveaux mariages, plus par nécessité et pour obtenir un statut dans la société que par plaisir.

Par ailleurs, l’afflux massif des populations diverses sur les sites d’exploitation a entraîné une dégradation rapide des mœurs et la prostitution atteint des chiffres exponentiels.

Bien qu’il soit impossible d’avoir des statistiques nationales officielles récentes sur la prostitution pratiquée sur ces sites, les dernières publiées par la « Fondation Scelles », font savoir qu’en 2010, 40 % de jeunes filles dont l’âge varie entre 9 et 20 ans, seraient victimes de prostitution au sein de ces exploitations.

Conditions de travail et violations des droits humains dans les mines

Selon certains spécialistes, les sites miniers sont un monde à part, une zone de non-droit, où règne la loi de la jungle. Les droits civils et sociaux sont absents et nombreux : pauvreté extrême accompagnée de violations des droits à la santé, en particulière à la santé reproductive, à l’eau potable, à l’alimentation, à la sécurité, à l’éducation et au logement.

Certaines femmes font également savoir qu’elles sont confrontées à l’exploitation sexuelle, qui frise des conditions d’esclavage. Une situation préoccupante pour elles et qui est aggravée par une discrimination basée sur le genre.

Celles qui acceptent de témoigner racontent que parmi elles, nombreuses sont – elles qui sont des filles mères, obligées de vivre avec leurs enfants dans les camps des creuseurs.

Violences faites aux femmes dans les mines

Bien qu’elles soient dans leur grande majorité assez réticentes lorsqu’il faut aborder ce sujet, certaines vont même jusqu’à nier l’existence des cas de violences de tout genre dont elles sont victimes.

Des sources non officielles font savoir que « 15 % de femmes disent qu’elles ne subissent pas des violences sexuelles  et 11,25 % ne se prononcent pas ».

Or, les mêmes sources relèvent que « 73,75 % de femmes subissent des violences sexuelles. Elles sont entre autres recrutées par les propriétaires des sites ou encore des exploitants qui leur imposent la vente de leurs corps pour un revenu…

C’est ce qui pourrait expliquer « le taux de prévalence élevé du Vih, qui est de 4,5 % dans les zones minières ».

Les nombreuses grossesses précoces des filles âgées de 13 à 15 ans, les maladies sexuellement transmissibles, les viols dans le cadre de rites traditionnels pour obliger les femmes à « céder leurs corps sans résistance » et les chantages exercés sur elles par les hommes qui pensent devenir leurs protecteurs sont eux aussi considérés comme des violences.

Malheureusement, elles ne peuvent compter sur aucun véritable soutien : Yanelle, minière à Kambele III : « Nous ne pouvons même pas compter sur la protection des hommes en tenue qui sont pourtant présents ici ; Au contraire, nous sommes considérées comme leur proie. Lorsque nous essayons de nous plaindre, ils nous obligent à coucher avec eux et, nous voyons que ça ne vaut pas la peine. Qui peut nous rendre justice dans ce cas ? Alors, nous sommes obligées de subir et subir encore parce que personne ne peut venir à notre secours… ».  

Risques sanitaires énormes  

La nocivité des activités menées par ces femmes reste une préoccupation de tous les instants. Elles sont entre autres exposées à diverses formes de cancer et diverses autres maladies car, elles travaillent sans masques et pieds – nus. Elles sont aussi exposées aux radiations de certains minerais qui nuisent à leur santé reproductive.  

Leurs enfants sont eux aussi exposés

A Kambele III et à Kana, il est loisible de voir des enfants qui présentent quelques malformations au niveau des yeux, de la tête, de la bouche et des bras, peut être à cause d’une contamination toxique pendant la grossesse chez la mère.

Yanelle : « Nous faisons face à de multiples problèmes de santé parce que vous savez, nous n’avons pas la notion de gynécologie ici chez nous et même si nous y pensons de temps en temps, comment y aller, alors que nous travaillons sept jours sur sept et nous avons très peu de temps de repos dans la journée ;

Je ne vous cache pas que nombreuses parmi nous souffrent de   perturbations menstruelles ; Nous ne pouvons pas compter le nombre d’avortements involontaires dont nous sommes victimes, des mycoses vaginales…Nous aurons pu éviter tout cela et nous prendre en charge, si nous étions proches des Centres de Santé Communautaires, je ne sais pas si c’est ainsi que cela se dit mais bon, nous sommes obligées de vivre ainsi, en espérant qu’un jour, les promesses qui nous sont faites soient enfin tenues ».

L’impérieuse nécessité d’agir dans les plus brefs délais, notamment dans un cadre juridique  

A l’instar des « Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme » qui mentionne la mise en œuvre du cadre de référence « protéger, respecter et réparer » des Nations Unies.

Cela est d’autant plus important que faire le « droumage » pendant 8, voire 10 heures par jour dans les mines artisanales n’est pas chose aisée : Ce d’autant plus que les femmes, qui y passent la quasi majorité de leur vie, plongées dans des eaux boueuses, pleines de mercure et autres produits chimiques, peinent à sortir de la précarité qu’elles semblent pourtant vouloir fuir.

Bien qu’analphabètes, elles ne manquent toutefois pas de sagesse et savent exactement ce qu’elles désirent afin que leurs conditions de vie soient améliorées.

Leurs souhaits, de même que les propositions qu’elles font, comprennent des solutions durables de santé, de respect de l’environnement et de la terre : (Puits d’eau potable, Centres de Santé, Engrais, Semences…). 

Si l’on considère uniquement les deux derniers éléments, ces femmes pourront ainsi mener des activités qui vont leur permettre d’évoluer vers une économie agricole, éloignée des productions minières.

Toutes sont conscientes que l’industrie minière suit une logique capitaliste et économique qui place le profit économique au-dessus du bien-être des personnes et de la planète.

Il revient donc au Gouvernement Camerounais, notamment au ministère des Mines et du Développement Technologique de même qu’au ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature  de prendre les mesures qui s’imposent afin que l’extraction minière soit contrôlée et respectueuse des droits humains et de l’environnement ; Qu’elle soit une extraction qui participe au bien-être des personnes et ne pense pas uniquement au profit des entreprises exportatrices des minerais.

 

Nicole Ricci Minyem

 

 

Published in Agro-Industrie
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Alors qu’il parcourt le Cameroun et procède à l’installation des comités départementaux de la formation politique dont il préside aux destinées, Samuel Billong n’a de cesse de tenir le même discours devant ses camarades et ceux de la Région du Soleil Levant n’y ont pas échappé :  

 

« Notre devoir, c’est d’épargner aux camerounais de demain la pauvreté, le clientélisme, le favoritisme, le tribalisme, la corruption, les détournements des fonds publics et la guerre…

Donner un peu de son temps pour construire l’avenir de notre pays est un engagement salutaire. C’est un devoir pour nos enfants qui ne doivent pas connaître le même sort que nous…

Ceux d’entre nous qui n’ont pas cette ambition aujourd’hui devraient se ressaisir. Ceux qui pensent que, parce qu’ils ont un travail décent, un toit, une voiture…etc dans un océan de misère, ils n’ont rien à faire de l’avenir du pays se trompent lourdement… ».

Du point de vue du président du Mouvement Réformateur, ceux qui ne s’inscrivent pas dans cette dynamique « Jouent le jeu du pouvoir qui a plongé le pays dans la misère, la désolation et la guerre…

La Région de l’Est qui a pourtant un potentiel immense est malheureusement abandonnée et plongée dans un état misère inqualifiable à cause d’une bureaucratie aux services des intérêts égoïste…

Le potentiel minier, forestier et touristique de la région devrait suffire à lui seul pour porter tout le pays vers le développement ou si l’on veut, vers l’émergence puisque c’est le mot à la mode ».

 

Les griefs de Samuel Billong contre les tenants du pouvoir sont nombreux

Dans son discours, il prend entre autres exemple, le Décret d’application de la loi portant code minier sur la répartition des recettes relatives à l'extraction dans l’exploitation des substances minérales qui s’apparente, de son point de vue comme une vache à lait  pour des « Fonctionnaires et bureaucrates dont la gestion « est tournée essentiellement vers l’enrichissement des fonctionnaires et responsables publics qui se servent au lieu de se mettre résolument au service des populations…

Après le Trésor public qui bénéfice de 50% des recettes, ceux qui ont initiés ce décret se sont attribués 25% en laissant 10% seulement aux  populations riveraines et 15% à la commune du lieu d’extraction.

Cette répartition est déjà choquante. Plus grave, il est à peu près certain que les 10% des populations et les 15% des communes vont arriver très difficilement et dans bien de cas la part des populations sera détournée ».

Pour corroborer ses dires, Samuel Billong, nostalgique a conté l’histoire de la Société Sofibel, implanté à Belabo entre autres chargée de traiter sur place la majorité du bois coupé avec une scierie et une usine de contre-plaqués…

En outre, la Sofibel avait comme autre charge de mettre en valeur 112 000 ha pour l’agriculture et assurer la pérennité de la forêt de Deng-Deng en procédant à un reboisement sur place des espèces détruites. Enfin, les déchets du bois devraient être utilisés pour la fourniture du complexe en énergie électrique ».

 

Le changement s’impose de lui-même

Toutes choses que le Mouvement Réformateur ambitionne de changer, en procédant d’abord à l’éducation des masses afin que les uns et les autres se sentent impliqués dans la construction d’un Cameroun nouveau, dans lequel « les richesses du pays seront reparties entre tous les Fils et les Filles du Cameroun ».

 

Nicole Ricci Minyem   

Published in Parti politiques






Sunday, 05 June 2022 11:01