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Une décision du ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique prise le 30 août dernier interdit formellement la présence des enfants en âge scolaire dans les sites d'exploitation artisanale

La région de l’Est Cameroun est considérée comme étant l’une des plus touchées par le phénomène d’enfants travaillants dans les sites miniers au Cameroun. Chaque année, ces derniers mettent en péril leur santé, leur vie et pour la plupart leur éducation pour des salaires de misère.

C’est fort de ce constat que le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Gabriel Dodo Ndoke a dans une décision prise le 30 août dernier interdit la présence d’enfants mineurs sur des sites exploitation artisanale. « Il est strictement interdit, pour compter de la date de signature de la présente décision, l’accès des enfants mineurs aux sites d’exploration et d’exploitation minière sur toute l’étendue du territoire national, de même que toute forme de travail à l’intérieur desdits sites impliquant les enfants en deca de l’âge obligatoire de scolarité tel que prévu par la règlementation en vigueur », peut-on lire dans cette décision.

Pour assurer le respect de cette instruction, les brigades nationales et régionales de contrôle des activités minières du Ministère procèderons à des descentes ciblées aux fins de constater les violations et suggérer des mesures correctives.

A la suite du ministre Gabriel Dodo Ndoke, le secrétaire d’Etat auprès du ministère des Mines, le Dr. Fuh Calstu Gentry a rendu publique une lettre circulaire invitant les autorités administratives à veiller à ce que les exploitants miniers referment les sites creusés et abandonnés et mettent un terme au recrutement des enfants mineurs dans les sites d’exploitation, sous peine des poursuites judiciaires.

Beaucoup se réjouissent de cette décision qui interdit l’accès aux enfants sur les sites miniers au Cameroun mais se demandent si elle sera exécutée à la lettre. Le phénomène étant culturel et même lié à des divinités selon des sociologues camerounais, ce qui pourrait rendre la tâche plus difficile.

 

Ariane Foguem

Published in Société

Ce sont des petits de tout âge, filles comme garçons qui se tiennent à côté de leurs parents et autres aînés dans la quête permanente de l’Or car de l’avis de nombreux observateurs, ils représentent une main d’œuvre importante    

 

Le phénomène a pris une telle ampleur qu’il en est devenu presque banal et ne semble plus retenir l’attention de quiconque ; Surtout pas celle des responsables des sites d’exploitation uniquement fascinés par l’appât du gain.

C’est ainsi qu’au détriment de leur instruction, avec ce que cela peut entraîner comme conséquences pour leur avenir, ce sont des centaines d’enfants qui descendent dans des trous béants, s’attelant durement à la tâche, alors que les salles de classe construites pour eux sont abandonnées au courant de l’année scolaire, aussi bien par les enseignants que par les élèves.

Les raisons évoquées sont de divers ordres     

Notamment dans l’un des sites d’exploitation de Kana ; Les parents de ce côté crient leur désespoir parce qu’ils sont aujourd’hui incapables d’assurer le salaire de la maîtresse recrutée pour transmettre le savoir aux enfants.

Une situation qui prévaut depuis qu’ils ont été « chassés » par les chinois, détenteurs des titres d’exploitation minière dans cette localité :

Giscard, habitant de Kana : « Nous allons encore parler, même si nous savons que cela ne servira pratiquement à rien mais, tout le monde sait que les Camerounais sont chassés de leurs sites par les chinois, avec la complicité de Yaoundé.

Chaque fois que nous avons osé nous plaindre, c’est la réponse que nous obtenons de ces chinois et aujourd’hui, ce sont nos enfants qui en pâtissent.

Oui, la maîtresse est partie parce que nous n’avons pas pu assurer son salaire. Comment pourrons-nous encore le faire, puisque nous n’avons plus de revenus ?

Dans le grappillage que nous faisons par ci, par là, nous parvenons à peine à nous nourrir et, pour ne pas rester comme ça, nos enfants nous ont retrouvés dans les trous et les plus petits travaillent dans les piscines que vous voyez devant nos maisons ».

Djibrill Assana, mineur et travailleur dans la mine de Kana : « Je suis élève au CMI et depuis que je suis tout petit, je travaille avec mes parents et mes grands frères dans les trous là bas pour chercher mon argent ;

J’ai 15 ans et je me suis arrêté dans cette classe parce qu’une fois, la toiture de la salle de classe est tombée sur nous ; Pendant longtemps, j’ai été malade et mes parents ont donné l’argent au guérisseur ici pour me soigner.

Ils n’avaient plus alors les moyens de me renvoyer à l’école et du coup, je suis venu aussi travailler dans les mines et je pars partout où on me dit qu’il y’a de l’or pour chercher mon argent… ».

Une existence consacrée au travail dans les mines, sur des raisons qui n’ont aucun fondement logique  

Djibrill Assana : « Non, je ne veux pas faire un autre travail et je veux ressembler aux aladjis qui viennent souvent nous demander de travailler pour eux et ils nous payent, selon ce que nous leur rapportons. Je sais qu’un jour, mes autres parents qui sont morts et qui ont aussi travaillé dans les mines vont me parler en rêve et m’indiquer des endroits et alors, je vais devenir très riche…».

Responsabilité sociale des entreprises exploitatrices des sites miniers

Ces dernières doivent en principe être inscrites dans les cahiers de charge que l’Etat confie aux exploitants miniers et pourtant, la réalité sur le terrain est toute autre, comme le relève Bernard Repélé, délégué Départemental de l’Environnement dans la Kadey : « Dans les cahiers de charge confiés aux exploitants miniers, il leur est demandé de construire un certain nombre d’infrastructures sociales mais malheureusement, rien n’est fait sur le terrain… ».

Violation criarde des Conventions de l’Organisation Internationale du Travail par rapport aux enfants

Notamment la Convention n° 138 de l'OIT qui définit l'âge minimum d'admission à l'emploi d’un enfant ; Mais plus encore la 182 qui décrie les pires formes du travail des enfants.  Les deux ont pourtant été ratifiées par le Cameroun et pourtant, elles sont allègrement violées, au vu et au su de tous, sans que ceux qui sont sensés veiller à leur application ne lève le petit doigt.

 

Nicole Ricci Minyem

 

 

Published in Agro-Industrie






Sunday, 05 June 2022 11:01