C’est sous ce thème que l’on commémore ce Samedi, la 67ème édition de la journée sus - citée ainsi que le 75ème anniversaire du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance.
À cette occasion, le Cameroun, à l’instar de tous les autres pays dans le monde, se rappellent que la Charte Africaine des Droits et du Bien être de l’Enfant énonce que: “ L’enfant, compte tenu des besoins liés à son développement physique et mental, a besoin de soins particuliers pour son développement corporel, physique, moral et social et qu’il a besoin d’une protection légale dans des conditions de liberté, de dignité et de sécurité”.
De plus, tout en gardant à l'esprit le thème de réflexion choisi cette année, tous les Etats sont invités, à travers les collectivités territoriales, à “S’illuminer en bleu, couleur de paix, afin de porter des messages en faveur de l’enfance, de collecter des fonds pour les plus vulnérables d’entre eux et de sensibiliser le grand public à cette cause”...
Constat
En 2020, l’Organisation des Nations Unies renseigne qu’il y’a eu:
26425 cas de violations à l'encontre des enfants dans les situations de conflits, soit 72 survenant chaque jour; 120 millions d'enfants qui vivent dans les rues du monde; Que le nombre d’enfants soumis au travail précoce est d’environ 160 millions dans le monde et, ce chiffre a augmenté de 8,3 millions en 2021…
Cas du Cameroun
Dans la déclaration faite à l’occasion de cette journée, la Commission des Droits de l’Homme au Cameroun se dit préoccupée par le fait qu’:
Environ 1 million d’enfants ont besoin d’être protégés contre les violences - Au moins 150 mille enfants ont été déplacés à cause des conflits - Environ 441 enfants sans abri, vivant dans les rues des centres villes de Yaoundé; Douala; Buea; Ngaoundéré; Maroua; Bafoussam ont été enregistré en 2019 - 3 millions de jeunes filles sont sous - scolarisées et déscolarisées, principalement dans les trois Régions Septentrionales - 90% de violences sensuelles exercées sur les enfants des deux sexes et en bas âge sont commises dans le cercle familial ou amical…”.
Par conséquent,
La Commission des Droits de l’Homme au Cameroun monte au créneau, afin de rappeler aux Institutions qu’il est primordial pour elles de respecter les Clauses et Conventions Internationales signées, mais aussi qu’il est de leur devoir de tout mettre en oeuvre afin d’assurer l'Éducation, la Santé, l’Information et mêms des cadres de Loisirs à ceux là qui sont considérés comme “ Fer de lance de la Nation”.
Les Institutions Camerounaises, rappellent cet Organisme, ont en outre l’obligation de promouvoir, de protéger et de garantir tous les Droits des Enfants, de manière de leur assurer un épanouissement harmonieux dans la société.
Nicole Ricci Minyem
c’est par le biais d’une Lettre Circulaire signée ce 2 Septembre par le Dr Fuh Calistus Gentry, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique.
La correspondance adressée aux Gouverneurs, Délégués Régionaux, Préfets, Délégués départementaux et Sous - Préfets stipule que:
“Suite au constat d'innombrables accidents enregistrés dans les sites miniers ayant causé de multiples pertes en vies humaines…
J’ai l’honneur de vous demander de veiller à l’observation des mesures de prévention ci - après:
Tenir régulièrement des concertations avec tous les exploitants miniers en vue de la sécurisation des sites d’exploitation;
Obliger les exploitants miniers à s’engager à refermer les sites creusés et abandonnés;
Interdire formellement le recrutement des enfants mineurs dans les sites d’exploitation, sous peine de poursuites judiciaires”.
Allant plus loin, le membre du Gouvernement ajoute:
“Au regard de cette situation d’extrême gravité et de violation flagrante des textes, j’invite les autorités administratives, les services déconcentrés des ministères sectoriels concernés par les présentes instructions présidentielles, notamment le Minmidt, le Mineped, le Minas et le Mintss ainsi que les Forces de Maintien de l’Ordre, à travailler en synergie en vue de l'éradication complète du travail des enfants mineurs dans les sites d’exploitation minière qui constitue la principale cause de la déperdition scolaire dans les zones d’exploitation, et la restauration systématique des sites miniers par les exploitants…”.
S’agit-il ici du “politiquement correct”?
Cette question et bien d’autres méritent d’être posées car, dans le document sus- mentionné, l’on ne précise pas à quel moment les décisions prises doivent entrer en application;
On ne fait nulle part mention des énormes fosses qui ont longtemps été creusées et abandonnées par les exploitants miniers qui ne respectent pratiquement jamais les clauses incluses dans les contrats d’exploitation ( lorsque ces derniers existent) et qui aujourd’hui constituent un véritable scandale environnemental.
S’il faut saluer la décision prise par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique d’interdire l’accès des sites aux enfants mineurs, il serait intéressant d’avoir la position de son collègue de l’Education de Base, lorsqu’on sait que les établissements scolaires sont quasi inexistants dans ces contrées, notamment à l’Est Cameroun (Kambele).
Quelles sont les dispositions qui sont prises afin d’inciter les enfants à reprendre le chemin de l’école, eux qui n’ont pratiquement connu que les mines;
Quels sont les mécanismes mis en place afin de faciliter l’intégration des enseignants affectés dans ces lointaines contrées, lorsqu’on sait que le paiement de leurs émoluments revient presque toujours aux parents…
Nicole Ricci Minyem
Les enfants proposent entre autres qu’il y ait un renforcement du cadre juridique de la protection contre la violence, dont ils ont droit.
180 enfants parlementaires ont participé à la 22e session du Parlement des enfants à l’Assemblée nationale le samedi 26 juin 2021. Ils ont porté le plaidoyer contre la violence qu’ils subissent au quotidien. Pauline Irène Nguene la ministre des Affaires sociales étant présente lors de cette session, les enfants ont interrogé les membres du gouvernement sur les actions posées par les autorités pour mettre fin aux violences dont ils sont victimes. Ainsi, Jaques Brian Ayuk de la région du Sud-Ouest s’est demandé quels efforts significatifs sont faits pour lutter contre les violences faites aux jeunes filles. A ce niveau, Marie Thérèse Abena Ondoa la ministre de la Promotion des femmes et de la famille a déclaré que son département ministériel sensibilise les parents et la communauté éducative, afin d’éduquer les enfants à un niveau précoce sur les dangers de la violence. Elle a ajouté qu’ils appellent toutes les jeunes filles à dénoncer et à s’exprimer contre toute forme de violence à leur encontre.
Pour ce qui est de la baisse du taux d’éducation des enfants dans les groupes minoritaires des régions du Nord tels que les mbororo, le ministère de l’Education de base a déclaré qu’il mettait en œuvre des programmes éducatifs pour sensibiliser à l’importance de l’éducation dans ces communautés. Asheri Kilo, s’exprimant au nom du ministère, a également déclaré qu’il s’associait à des ONG pour mieux promouvoir l’éducation dans ces régions.
Ci-dessous les recommandations du parlement des enfants
A la fin de la 22ème session du Parlement des enfants, les recommandations suivantes ont été faites ;
L’utilisation des médias sociaux et l’utilisation restrictive Nous recommandons : des stratégies des jeunes aux responsables de la protection des enfants contre la violence des mécanismes institutionnels qui prennent en charge
-Le renforcement du cadre juridique de la protection des enfants contre la violence.
-L’enregistrement systématique et obligatoire de chaque enfant à la naissance.
-L’organisation de campagnes nationales, régionales et locales pour la prévention et la lutte contre la toxicomanie chez les jeunes.
-le soutien psychosocial et la réinsertion des enfants soupçonnés d’être associés à des groupes et forces armés.
Le Parlement des Enfants s’est également engagé à promouvoir les droits de l’enfant, tant dans le milieu scolaire que dans les activités extra-scolaires, et à devenir des artisans de la paix dans leurs communautés respectives.
Des informations puisées à bonne source, sur une population de 25 millions d’habitants que compte le pays, plus million de diabétiques sont recensés parmi lesquels sont dénombrés environ 800 enfants insulino-dépendants dont l’âge oscille entre 0 et 21 ans. Il faut reconnaître que ces chiffres sont strictement estimatifs compte tenu du fait de plusieurs paramètres.
Le nombre global exact d’enfants souffrant de diabète est « un peu difficile à savoir, parce que beaucoup d’enfants meurent dans la communauté sans qu’on ne fasse le diagnostic », a confié Dr Adèle Chetcha Bodieu, pédiatre endocrinologue à notre confrère L’œil du Sahel. Elle soutient néanmoins que, « globalement, nous avons autour de 800 enfants diabétiques de type 1 suivis au Cameroun ». Ajouté à ce nombre, ceux souffrant du diabète de type 2 qui s’observe beaucoup chez adolescences obèses, le nombre global d’enfants atteints de cette maladie avoisine le millier, apprend-on.
La pédiatre révèle que la prise en charge du diabète chez les enfants coûte à l’Etat camerounais près de 700 000 FCFA par an et par enfant. « Comme c’est un traitement hors de portée de la bourse des parents, les enfants reçoivent gratuitement l’insuline », indique le médecin qui précise que le traitement est entièrement pris en charge par l’Etat. « Les parents dépensent uniquement en cas de complications », précise-t-elle.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le diabète se caractérise par un taux élevé de sucre dans le sang en permanence qui, avec le temps, « peut endommager le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs ». L’OMS révèle également que le diabète représente la 5ème cause de mortalité au Cameroun.
Rappelons que la journée mondiale du diabète se célèbre chaque année le 14 novembre. A en croire Dr Moeti Matshidiso, directrice Afrique de l’OMS, cette journée « est un moment clé pour attirer l’attention sur cette maladie chronique, qui menace de plus en plus la vie d’Africains ».
Innocent D H
Le Ministère de la Santé a décidé de ce fait de lancer une campagne qui va se dérouler dans les 10 régions du Cameroun.
Du 16 au 27 novembre 2020, le Ministère de la Santé s’est donné l’objectif de déparasiter plus de 7 millions d’enfants. L’annonce a été faite par le Dr Malachie Manaouada le patron de ce département ministériel. Ce sont les districts de santé les plus touchés qui vont abriter ladite campagne. Ils vont travailler en étroite collaboration avec le Ministère de l’Education de base, le Ministère des Enseignements secondaires et les Communes. Pour ce qui est du déparasitage des élèves dans les établissements scolaires relevant du Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Aussi pour ceux des enfants qui ne sont pas scolarisés, le Ministère de la promotion de la Femme et de la Famille et le Ministère des Affaires sociales vont intervenir.
« Je vous demande de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer une bonne mise en œuvre des activités au niveau de vos régions respectives, notamment la formation des acteurs à tous les enfants d’âge scolaire et la bonne gestion des médicaments dans le strict respect des mesures barrière contre la Covid-19», instruit le Ministre de la Santé.
Au personnel médical le Ministre Manaouda demande de «veiller personnellement à une remontée diligente des données et à transmettre sans délai des résultats et rapports de ladite campagne au Secrétariat permanent du programme national de lutte contre la Schistosomiase et les helminthiases intestinales ».
Liliane N.
Ils sont des milliers, ces enfants qui font face à de nombreux obstacles au quotidien dans les rues et ménages de la ville de Garoua et ne savent à quel saint se vouer.
La ville de Garoua à l’instar des autres agglomérations du Cameroun enregistre au quotidien un nombre considérable des formes de maltraitance infligées aux enfants. Cette réalité douloureuse et gênante sur laquelle ont toujours penché les pouvoirs publics est loin d’être éradiquée dans nos sociétés. La plupart de cas est souvent enregistrée au nom du sacro-saint de droit d'aînesse dont les enfants restent une proie facile pour adultes et n’ayant pas droit à la parole et à la défense parfois de leur existence.
Lesquels adultes ne cessent à travers cette pratique révolue de la culture locale, de tirer profit en les soumettant à des épreuves difficiles. Notamment, la violence domestique, l’inceste, l’abus sexuel, lesquels se posent avec acuité dans cette partie de la république où l’on prône la culture traditionnelle et conservatrice. « A mon avis, cette pratique va toujours exister du fait qu’il y a déphasage entre le maintien de la culture Africaine et l’envie de s’ouvrir au monde. Tant qu’il n’y aura pas dialogue, on fera toujours face à cette situation », confie Me Yacouba , membre de la société civile dans le Nord .
Malgré la sensibilisation et la répression des responsables de la protection civile, la situation des enfants sans défense n’est guère reluisante du fait que ces derniers continuent à subir la loi d’adultes sans scrupule, ni remords. Il suffit de faire un détour dans les agences de voyage ou au Grand marché de Garoua, pour se rendre compte de l’évidence.
Des cas de maltraitance observés à travers l’exploitation des mineurs, lesquels servent de guide aux personnes âgés en faisant la mendicité à longueur de la journée sous une pluie battante ou un soleil ardent. Le pire, c’est dans les ménages où les enfants doivent effectuer les travaux en subissant les assauts de leurs parents adoptifs.
Pour ceux-là qui ne respecteront pas le règlement intérieur, des punitions sévères leurs sont réservées. Point besoin de revenir sur le mariage forcé auquel les filles de 12 à 15 ans sont confrontées pour satisfaire le désir de leurs parents aveuglés par l’appât du gain.
Pour beaucoup de spécialistes, il faut extirper le mal à la racine en renforçant le dispositif répressif pour être impitoyable envers les responsables des cas de maltraitance. Cette résolution pourrait sans doute à l’avenir atténuer la situation des enfants victimes qui se comptent par milliers dans la ville de Garoua.
Félix Swaboka