Le ministre de la santé publique, Manaouda Malachie, ne sait pas où se trouve ce haut fonctionnaire depuis sa nomination comme directeur de l’hôpital de district de Yabassi, le 20 novembre 2020. Le ministre de la santé vient de lui appliquer quelques sanctions administratives.
Le Dr Missé Missé Yves n’a jamais pris ses fonctions dans la ville de Yabassi. Comme c’est souvent le cas pour de nombreux fonctionnaires, le médecin a fait le choix de ne pas continuer sa carrière dans les hôpitaux de « villages ». Après avoir travaillé pendant un certain temps comme directeur de l’hôpital de district d’Eseka, il a fait le choix de ne pas se présenter à son prochain poste d’affectation : Yabassi, dans le département du Nkam, région du littoral.
Voici cinq mois que les populations de Yabassi sont orphelins du médecin Directeur Général de leur hôpital. Un médecin qui au-delà de ses responsabilités administratives devaient être d’un important secours aux professionnels de la santé, en nombre très réduits, qui exercent dans cet hôpital. Mais qui mesurera les conséquences d’une telle situation sur la qualité du service de la santé aux populations de Yabassi ? Difficile à dire.
Qu’est ce qui put bien justifier cette absence de cinq mois qu’accuse le médecin ? En attendant savoir les raisons que pourraient avancer le Directeur d’hôpital, on peut déjà souligner pour fustiger cette attitude de certains fonctionnaires de l’administration de notre pays qui délaissent les régions reculées et enclavées du triangle national, préférant rester dans les centres urbains. Mais continuer d’émarger dans le fichier solde de l’Etat. Pour les médecins, il arrive très souvent qu’ils aient déjà un autre emploi dans une clinique qui rémunère mieux dans les centres urbains, ou encore, ils ont fait le choix d’aller chercher fortune hors du pays sans l’autorisation du ministre de tutelle. Et pour des rares cas, ils sont partagés par des responsabilités d’enseignants dans nos universités et centres de formations.
La décision du ministre Manaouda Malachie intervient peut-être tardivement, mais c’est une décision qui permet tout au moins de préserver les caisses de l’Etat en faisant faire des économies au contribuable. En raison de cette absence « irrégulière », le Ministre Manaouda Malachie a décidé que l’ancien Directeur, qui est passé aussi par l’hôpital de District d’Eseka, perd le droit au salaire, aux indemnités, aux primes diverses mais conserve l’intégralité de ses allocations familiales.
Où est passé Dr Misse Misse Yves ? Peut-être le saura-t-on dans les jours à venir.
Stéphane NZESSEU
Le Ministère de la Santé a décidé de ce fait de lancer une campagne qui va se dérouler dans les 10 régions du Cameroun.
Du 16 au 27 novembre 2020, le Ministère de la Santé s’est donné l’objectif de déparasiter plus de 7 millions d’enfants. L’annonce a été faite par le Dr Malachie Manaouada le patron de ce département ministériel. Ce sont les districts de santé les plus touchés qui vont abriter ladite campagne. Ils vont travailler en étroite collaboration avec le Ministère de l’Education de base, le Ministère des Enseignements secondaires et les Communes. Pour ce qui est du déparasitage des élèves dans les établissements scolaires relevant du Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Aussi pour ceux des enfants qui ne sont pas scolarisés, le Ministère de la promotion de la Femme et de la Famille et le Ministère des Affaires sociales vont intervenir.
« Je vous demande de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer une bonne mise en œuvre des activités au niveau de vos régions respectives, notamment la formation des acteurs à tous les enfants d’âge scolaire et la bonne gestion des médicaments dans le strict respect des mesures barrière contre la Covid-19», instruit le Ministre de la Santé.
Au personnel médical le Ministre Manaouda demande de «veiller personnellement à une remontée diligente des données et à transmettre sans délai des résultats et rapports de ladite campagne au Secrétariat permanent du programme national de lutte contre la Schistosomiase et les helminthiases intestinales ».
Liliane N.
Le Dr Malachie Manaouda fait savoir que cette cellule psychologique d’écoute est adossée au numéro vert 1511 logé à la Croix Rouge.
Après le meurtre des élèves de Mother Francisca International Bilingual Academy, le gouvernement notamment le Ministère de la Santé a pris un certain nombre de mesures. Une cellule psychologique d’écoute qui travaille avec la Croix Rouge a été mise sur pied. Et la prise en charge d’une vingtaine d’enfants a été supportée par le Ministère.
«Suite aux hautes instructions du Chef de l'Etat dans le cadre à la barbarie de Kumba, nos équipes médicales ont pris gratuitement en charge une vingtaine d'enfants dans les hôpitaux de Kumba, Buea, Limbe, Mutengene. La moitié d'entre eux est sortie de l'hôpital. Dieu les protège. En vue d'accompagner les actions instruites par le Chef de l'Etat dans le cadre du drame de Kumba, j'ai mis en place une Cellule psychologique d'écoute adossée au numéro vert 1511 logé à la Croix Rouge. Aussi, une équipe ira sur place pour l'assistance psychologique des concernés», renseigne le Dr Malachie Manaouda.
Outre la cellule psychologique d’écoute, il y a une équipe pluridisciplinaire qui a été envoyée à Kumba. Elle est composée de psychiatres, de psychologues. Ces spécialistes de la santé mentale vont donc s’ajouter à l’infirmier spécialisé en santé mentale à l’hôpital de District de Kumba, à l’équipe de Médecins sans frontières (MSF) et au psychologue de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui étaient déjà sur le terrain, a-t-on appris.
« Nous sommes en contact avec eux et il n’est pas exclu qu’une équipe se déploie de Yaoundé les jours prochains pour renforcer cet accompagnement », a confié au journal L’urgentiste ce matin, le Dr Laure Menguene, Sous-directeur de la Santé mentale au Minsanté.
Seulement l’aspect sécuritaire, pose problème dans le travail de ces spécialistes suscités. «Pour aider l’autre, il faut qu’on se sente soi-même en sécurité…Dans les premiers secours psychologiques à Kumba, la priorité c’est d’abord la sécurité. Tant que la population ne se sentira pas en insécurité, le mal être règnera en maitre…Si cette population se sent en sécurité, on aura une baisse de la psychose, de la peur et ceux-ci pourront développer des mécanismes pour faire face au stress », a expliqué le Dr Laure Menguene.
Liliane N.
L’institution cofinance à hauteur de 36 milliards de FCFA, deux projets relatifs à la santé maternelle, néonatale, infantile et au renforcement du système national de transfusion sanguine au Cameroun.
Ces projets qui bénéficient de l’appui financier de la Banque islamique de développement (BID), ont été officiellement lancés le 25 octobre 2018, par André Mama Fouda, le Ministre de la Santé publique. Les 36 milliards de FCFA apportés par la BID représentent le montant de mise en œuvre desdits projets qui vise «la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile, et l’accès de tous à un sécurisé», a expliqué le Dr Phanuel Habimana, le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Cameroun.
Au cours de cette cérémonie, on a appris de la bouche d’André Mama Fouda, que les projets lancés le 25 octobre dernier vont couvrir 35 districts de santé dans cinq régions à savoir l’Adamaoua, l’Extrême-Nord, le Nord, l’Est et le Centre. Partant du fait que c’est dans ces localités que le taux de mortalité au Cameroun reste le plus élevé. «En effet ces districts présentent un accès très limité aux prestations de service, mais également c’est là où nous enregistrons les plus mauvais indicateurs dans la dimension mortalité maternelle et infanto-juvénile», a déclaré le Ministre de la Santé.
Pour rappel, c’est le 9 mai 2014 que le programme national multisectoriel de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile a été lancé au Cameroun. L’enquête démographique et de santé (EDS) réalisée en 2011, avait présenté des données, qui révélaient qu’en ce qui concerne la mortalité maternelle et infanto-juvénile, la situation était alarmante. Le ratio de mortalité maternelle est de 782 décès pour 100000 naissances vivantes, et le taux de mortalité des enfants de moins d’un an est de 62 décès pour 1000 naissances vivantes. Il faut noter que le Programme National Multisectoriel de Lutte contre la Mortalité Maternelle et Infanto-juvénile met en cohérence les actions de différents partenaires - publics et privés, techniques et financiers, société civile, communautés et familles - en vue d’améliorer la situation. On peut donc aisément comprendre l’apport de la BID dans la lutte de la mortalité maternelle.
A titre de rappel la BID est un partenaire de longue date du Cameroun. L’institution a eu à octroyer au pays, des crédits d’un montant de plus de 1 000 milliards de francs CFA (plus de 1,7 milliard USD) depuis 1975, date de son établissement avec la participation du pays d’Afrique comme membre fondateur, a annoncé Abakar Abdourassoul le responsable de la BID au Cameroun. «En 2018, nous avons un portefeuille actif de l’ordre de 450 milliards (de francs CFA, soit plus de 803,5 millions de dollars américains), qui est en cours d’exécution et une programmation de l’ordre d’une trentaine de milliards qui doivent être décaissés, non compris les opérations de commerce qui sont financées au niveau de la Banque islamique», a déclaré Abakar Abdourassoul dans un entretien accordé récemment à Xinhua.
Liliane N.
Actuellement six districts de santé sont touchés par cette épidémie.
Rendu à ce jour, des cas d’infection relatifs à l’épidémie de poliomyélite ont été détectés dans les régions de l’Est, de l’Ouest et du Nord-Ouest. Ils ont été confirmés au Centre Pasteur du Cameroun. Pour être plus précis on dénombre quatre survenus dans les districts de santé de Malantouen et de Foumbot dans la région de l’Ouest, entre les mois d’août et de septembre 2018. Une personne en service au Programme élargi de vaccination (Pev) au Ministère de la Santé publique (Minsanté) confirme l’information.
«Toutefois, une deuxième échelle de l’épidémie de la poliomyélite a été signalée au niveau du bassin du Lac Tchad, à cause du virus polio sauvage qu’on a découvert dans l’Etat du Bornéo au Nigeria», déclare un responsable au Minsanté. Dans la région de l’Est, l’un des responsables du Programme élargi de vaccination de cette région du pays annonce également deux cas de poliomyélite dans le district de santé de Kétté, dans le département de la Kadey. Le chef d’unité régionale du Pev pour le Nord-ouest, Dr. Julius Ntamah déclare que «la cause principale de la résurgence de cette de la poliomyélite dans le Nord-ouest est la faible couverture de la vaccination de routine».
Il faut indiquer que la poliomyélite (polio) est une maladie très dangereuse, infectieuse et très contagieuse. D’ailleurs le Minsanté indique que du fait de la cote d’alerte, le pays est «au niveau maximal» selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Les médecins expliquent cela par le fait qu’«un cas de polio est une urgence». Partant du fait que d’après l’Organisation mondiale de la santé, un cas de poliovirus sauvage expose au moins 200 enfants dans le voisinage et nécessite au moins trois campagnes de riposte. Pour ce qui est des cas détectés au Cameroun, le Ministère en charge de la Santé révèle que ce sont des enfants âgés de huit mois à sept ans.
Et ils ont été contaminés soit parce qu’ils n’ont pas été vaccinés, soit parce qu’ils n’ont pas suivi normalement leur calendrier de vaccination. C’est l’occasion pour les médecins de rappeler aux parents de faire vacciner leurs enfants. Le De Sévérin Ndeffo dresse de ce fait le schéma vaccinal de la polio. «En ce qui concerne le vaccin de la poliomyélite, il y a la 1ère dose de vaccin polio dès la 4è semaine, et il faut repartir dès la 6è, la 10è, et la 14è semaine pour une autre dose. Et il faut ensuite penser à la forme injectable, le Pvi qu’on administre et qui va remplacer la dose orale quand le pays sera certifié Polio Free, ou alors quand la polio sera éradiquée du monde», déclare-t-il.
Pour ce qui est des types de vaccins contre la polio le Dr Sévérin Ndeffo indique qu’il y en a deux. «Un vaccin poliomyélitique inactivé injectable (Vpi), qui contient trois stéréotypes de virus inactivés et qui induit une protection due à une bonne immunité générale. Ce vaccin nécessitant plusieurs injections et des rappels réguliers, il doit être utilisé dans des conditions d’asepsie. Le Vaccin poliomyélitique oral (Vpo). Ce vaccin possède de multiples avantages ce qui explique qu’il ait été jusqu’à maintenant l’outil privilégié du programme d’éradication: il est facile à utiliser car il ne nécessite pas d’injection, il confère rapidement une bonne immunité générale et une immunité locale au niveau de l’intestin, réduisant par conséquent la transmission du poliovirus sauvage», ajoute-t-il.
Liliane N.