c’est par le biais d’une Lettre Circulaire signée ce 2 Septembre par le Dr Fuh Calistus Gentry, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique.
La correspondance adressée aux Gouverneurs, Délégués Régionaux, Préfets, Délégués départementaux et Sous - Préfets stipule que:
“Suite au constat d'innombrables accidents enregistrés dans les sites miniers ayant causé de multiples pertes en vies humaines…
J’ai l’honneur de vous demander de veiller à l’observation des mesures de prévention ci - après:
Tenir régulièrement des concertations avec tous les exploitants miniers en vue de la sécurisation des sites d’exploitation;
Obliger les exploitants miniers à s’engager à refermer les sites creusés et abandonnés;
Interdire formellement le recrutement des enfants mineurs dans les sites d’exploitation, sous peine de poursuites judiciaires”.
Allant plus loin, le membre du Gouvernement ajoute:
“Au regard de cette situation d’extrême gravité et de violation flagrante des textes, j’invite les autorités administratives, les services déconcentrés des ministères sectoriels concernés par les présentes instructions présidentielles, notamment le Minmidt, le Mineped, le Minas et le Mintss ainsi que les Forces de Maintien de l’Ordre, à travailler en synergie en vue de l'éradication complète du travail des enfants mineurs dans les sites d’exploitation minière qui constitue la principale cause de la déperdition scolaire dans les zones d’exploitation, et la restauration systématique des sites miniers par les exploitants…”.
S’agit-il ici du “politiquement correct”?
Cette question et bien d’autres méritent d’être posées car, dans le document sus- mentionné, l’on ne précise pas à quel moment les décisions prises doivent entrer en application;
On ne fait nulle part mention des énormes fosses qui ont longtemps été creusées et abandonnées par les exploitants miniers qui ne respectent pratiquement jamais les clauses incluses dans les contrats d’exploitation ( lorsque ces derniers existent) et qui aujourd’hui constituent un véritable scandale environnemental.
S’il faut saluer la décision prise par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique d’interdire l’accès des sites aux enfants mineurs, il serait intéressant d’avoir la position de son collègue de l’Education de Base, lorsqu’on sait que les établissements scolaires sont quasi inexistants dans ces contrées, notamment à l’Est Cameroun (Kambele).
Quelles sont les dispositions qui sont prises afin d’inciter les enfants à reprendre le chemin de l’école, eux qui n’ont pratiquement connu que les mines;
Quels sont les mécanismes mis en place afin de faciliter l’intégration des enseignants affectés dans ces lointaines contrées, lorsqu’on sait que le paiement de leurs émoluments revient presque toujours aux parents…
Nicole Ricci Minyem