Alain Fogue et Christian Penda Ekoka vont devoir s’expliquer sur l’opération Survie Cameroun Survival Initiative, jugée illégale par Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale.
Alain Fogue le trésorier national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et Christian Penda Ekoka le président du comité de gestion de l’opération suscitée, seront entendus à la police judiciaire, les 14 et 15 mai prochains. De façon précise, ils doivent être à la Direction de la police judiciaire sous-direction des enquêtes économiques et financières à la porte 220 aux dates sus mentionnées. Les hommes politiques ont reçu leur convocation respective. Dans les documents qu’ils ont reçu, il est précisé qu’ils sont appelés suite à une enquête ouverte sur l’opération Survie Cameroun Survival Initiative (Scsi).
« Dans le cadre de l’enquête en cours à la Direction de la police judiciaire et suite aux instructions de Monsieur le Procureur près le Tribunal de Grande instance du Mfoundi contenues dans son soit transmis 20-A-692/PPR/TGI/MFDI/638 du 15 avril 2020 prescrivant l’ouverture d’une enquête minutieuse et approfondie relativement à l’appel à générosité public lancé par les responsables du programme humanitaire « Survie Cameroun-Survival Cameroon », Monsieur Penda Ekoka Christian et Monsieur Fogue Tedom Alain sont invités à se présenter à la Direction de la police judiciaire « sous-direction des enquêtes économiques et financières à la porte 220 pour être entendus », peut-on lire dans la convocation signée par Jacques Dili le Directeur de la police judiciaire. La convocation servie à Alain Fogue et à Christian Penda Ekoka indique qu’ils peuvent venir avec le conseil de leur choix.
Il faut souligner que Penda Ekoka et Alain Fogue sont convoqués à la Police judiciaire au moment où, environ une dizaine de membres de l‘opération de Scsi ont été arrêtés au marché Mokolo à Yaoundé. Les faits remontent à la journée du lundi 11 mai 2020. Ces personnes arrêtées procédaient à la distribution des masques et des gels hydro alcooliques issus de l’opération jugée illégale par le Ministre de l’Administration territoriale.
Liliane N.
Pour Olivier Bibou Nissack, c’est une situation inacceptable. C’est un quasi crime contre l’humanité. « Crime d'humanité, ou quand servir une cause humanitaire devient criminel. »
Dans un communiqué publié aux premières heures de ce mardi 12 Mai, le porte-parole a dans un premier temps décrit les événements qui ont conduit ces jeunes volontaires de l’initiative Survie Cameroun derrière les barreaux du Commissariat Central du 2e arrondissement. Accusés de violation d’une loi qui visiblement n’existe pas encore, les jeunes volontaires vont passer la nuit en cellule. Et pourtant, ils ne visaient qu’un seul objectif distribuer gratuitement des gels hydroalcooliques et des masques de protection aux populations.
« Au vu de ces faits extrêmement graves, l'on est en droit de se demander si le Régime illégitime de Yaoundé ne connaît-il donc aucune borne à son indécence ? Ne connaît-il pas ce sentiment noble qui règle avec justesse la conduite lorsque le vice du zèle tente de séduire, et que l’on appelle la honte ? Son inhumanité ne se laisse-t-elle donc jamais choir sous le grotesque des situations qu’il génère dans son aveugle et politicienne furie vengeresse et cruelle ? Dans la commission de ces quasi crimes contre l’humanité, ce régime ne réalise-t-il pas qu’il va trop loin trop follement ? » Dixit le porte-parole du Président du MRC.
Il poursuit : « Désormais plus que jamais au Cameroun, vous pouvez donc être condamné sans avoir violé la loi ; être traité comme un criminel sans avoir commis de crime ; être traité de voleur sans avoir commis le moindre vol. Être arrêté de façon parfaitement arbitraire, subir des interrogatoires policiers parce que vous avez porté assistance à des personnes en danger de mort des suites de Covid-19. Les bonnes âmes de quelques bords qu'elles soient ont ici de la matière pour leur méditation sur la direction que prend notre Pays. »
Des citoyens interdits de distribuer des gels et des masques au marché Mokolo à Yaoundé
« Par ces événements ahurissants, le Cameroun n'est plus seulement une curiosité planétaire, il est en passe de devenir le chantre décomplexé de la cruauté et de l'inhumanité érigées en principe de fonctionnement des institutions publiques. Dans ce sublime Pays à la Présidence-gouvernance hideuse, le juste est persécuté par l'injustice en toute impunité ; le cruel opprime l'altruiste et torture le généreux qui tous deux expriment pourtant leur grandeur d'âme. La suite de cette écriture en négatif de l'histoire du Cameroun se poursuivra demain avec la comparution des six humanitaires devant le Procureur de la République. Si jamais ne vous avez du mal à croire à ce qui précède, dites-vous seulement que vous êtes dans le Pays … Du jamais vu !! » Fait savoir Olivier Bibou NISSACK.
Affaire à suivre !
Stéphane NZESSEU
Des jeunes ont été arrêtés ce lundi après-midi au marché Mokolo à Yaoundé par les policiers du Commissariat du 2e arrondissement situé dans ledit marché. Leur crime, avoir décider de distribuer gratuitement aux populations des gels hydroalcooliques et des masques de protection en tissu. Pour les forces de l’ordre, ces jeunes camerounais violent la loi en distribuant ces objets nécessaires à la lutte contre le Coronavirus.
Ils sont 10 jeunes camerounais. Ils ont été présentés devant le Procureur de la République ce mardi (si l’on s’en tient aux déclarations du patron du Commissariat du 2e arrondissement de Yaoundé). Ils se sont portés volontaires pour distribuer les produits mis à la disposition des camerounais par l’initiative Survie Cameroun.
Ils avaient commencé la distribution des gels et des caches nez sans aucun problème, c’est alors que vont survenir les agents de la police camerounaise. Ces derniers vont dans une brutalité incompréhensible confisquer les produits ainsi distribués pour par la suite entraîner les jeunes volontaires au sein de son poste de police. Olivier Bibou Nissack décrit ce qui s’est passé par la suite.
« Une fois les humanitaires entre les murs du Commissariat Central Numéro II, nombre d'entre eux va déclarer vouloir être interrogé en présence de leur conseil, tout en demandant pour quel motif ils avaient été arrêtés et conduits au Commissariat. Interrompant les auditions de ceux qui souhaitaient la présence d’un conseil, il leur sera permis d’entrer en contact avec eux. C’est ainsi qu’une équipe d’assistance va arriver sur les lieux. Sous le contrôle des conseils présents, et en réaction à la question du motif des interpellations et des auditions en cours des humanitaires, une réponse renversante sera entre autres donnée par une dame Officier de Police Principal en charge de certaines auditions : ''violation de la réglementation en vigueur". Interrogée sur la disposition réglementaire précise qui était ici violée en procédant à la distribution gratuite de masques de protections et gels hydroalcoolisés anti-covid-19, la dame officier dira qu'il faut poser cette question au chef d'unité « aux épaules remplies de galons » et pas à elle. Sur la même lancée les auditionnés diront pour l’essentiel d’entre eux, à leurs proches présents, avoir déclaré sur les Procès-verbaux qu’ils ont demandé ne serait-ce qu’à lire l’arrêté préfectoral d’interdiction ayant été violé, sans que cela ne le leur soit présenté par les policiers. »
Il est bon de rappeler que c’est certainement la suite de l’acharnement manifesté par le ministre de l’administration territorial à l’égard de l’initiative Survie Cameroun. Ou alors un excès de zèle de certains agents de l’Etat. Puisqu’il est difficile de comprendre que cette même distribution se fait actuellement dans les marchés et les quartiers de la ville de Douala sans que ses volontaires ne soient particulièrement inquiétés.
Souvenons-nous que du fait de ce conflit ouvert entre Atanga NJI et les actions de Survie Cameroun, le ministre de la Santé avait refusé d’accepter les dons de Survie Cameroun pourtant nécessaire pour les personnels de santé au plus fort de la crise à Covid 19. On ne cite plus les demandes de fermetures de compte auprès des opérateurs téléphoniques et auprès de Afriland First BANK. Vivement que ce soit le bien-être des camerounais qui prime.
Arrestation des volontaires de Survie Cameroun : Bibou Nissack dénonce un crime contre l’humanité
Stéphane NZESSEU