Des jeunes ont été arrêtés ce lundi après-midi au marché Mokolo à Yaoundé par les policiers du Commissariat du 2e arrondissement situé dans ledit marché. Leur crime, avoir décider de distribuer gratuitement aux populations des gels hydroalcooliques et des masques de protection en tissu. Pour les forces de l’ordre, ces jeunes camerounais violent la loi en distribuant ces objets nécessaires à la lutte contre le Coronavirus.
Ils sont 10 jeunes camerounais. Ils ont été présentés devant le Procureur de la République ce mardi (si l’on s’en tient aux déclarations du patron du Commissariat du 2e arrondissement de Yaoundé). Ils se sont portés volontaires pour distribuer les produits mis à la disposition des camerounais par l’initiative Survie Cameroun.
Ils avaient commencé la distribution des gels et des caches nez sans aucun problème, c’est alors que vont survenir les agents de la police camerounaise. Ces derniers vont dans une brutalité incompréhensible confisquer les produits ainsi distribués pour par la suite entraîner les jeunes volontaires au sein de son poste de police. Olivier Bibou Nissack décrit ce qui s’est passé par la suite.
« Une fois les humanitaires entre les murs du Commissariat Central Numéro II, nombre d'entre eux va déclarer vouloir être interrogé en présence de leur conseil, tout en demandant pour quel motif ils avaient été arrêtés et conduits au Commissariat. Interrompant les auditions de ceux qui souhaitaient la présence d’un conseil, il leur sera permis d’entrer en contact avec eux. C’est ainsi qu’une équipe d’assistance va arriver sur les lieux. Sous le contrôle des conseils présents, et en réaction à la question du motif des interpellations et des auditions en cours des humanitaires, une réponse renversante sera entre autres donnée par une dame Officier de Police Principal en charge de certaines auditions : ''violation de la réglementation en vigueur". Interrogée sur la disposition réglementaire précise qui était ici violée en procédant à la distribution gratuite de masques de protections et gels hydroalcoolisés anti-covid-19, la dame officier dira qu'il faut poser cette question au chef d'unité « aux épaules remplies de galons » et pas à elle. Sur la même lancée les auditionnés diront pour l’essentiel d’entre eux, à leurs proches présents, avoir déclaré sur les Procès-verbaux qu’ils ont demandé ne serait-ce qu’à lire l’arrêté préfectoral d’interdiction ayant été violé, sans que cela ne le leur soit présenté par les policiers. »
Il est bon de rappeler que c’est certainement la suite de l’acharnement manifesté par le ministre de l’administration territorial à l’égard de l’initiative Survie Cameroun. Ou alors un excès de zèle de certains agents de l’Etat. Puisqu’il est difficile de comprendre que cette même distribution se fait actuellement dans les marchés et les quartiers de la ville de Douala sans que ses volontaires ne soient particulièrement inquiétés.
Souvenons-nous que du fait de ce conflit ouvert entre Atanga NJI et les actions de Survie Cameroun, le ministre de la Santé avait refusé d’accepter les dons de Survie Cameroun pourtant nécessaire pour les personnels de santé au plus fort de la crise à Covid 19. On ne cite plus les demandes de fermetures de compte auprès des opérateurs téléphoniques et auprès de Afriland First BANK. Vivement que ce soit le bien-être des camerounais qui prime.
Arrestation des volontaires de Survie Cameroun : Bibou Nissack dénonce un crime contre l’humanité
Stéphane NZESSEU