Actuellement six districts de santé sont touchés par cette épidémie.
Rendu à ce jour, des cas d’infection relatifs à l’épidémie de poliomyélite ont été détectés dans les régions de l’Est, de l’Ouest et du Nord-Ouest. Ils ont été confirmés au Centre Pasteur du Cameroun. Pour être plus précis on dénombre quatre survenus dans les districts de santé de Malantouen et de Foumbot dans la région de l’Ouest, entre les mois d’août et de septembre 2018. Une personne en service au Programme élargi de vaccination (Pev) au Ministère de la Santé publique (Minsanté) confirme l’information.
«Toutefois, une deuxième échelle de l’épidémie de la poliomyélite a été signalée au niveau du bassin du Lac Tchad, à cause du virus polio sauvage qu’on a découvert dans l’Etat du Bornéo au Nigeria», déclare un responsable au Minsanté. Dans la région de l’Est, l’un des responsables du Programme élargi de vaccination de cette région du pays annonce également deux cas de poliomyélite dans le district de santé de Kétté, dans le département de la Kadey. Le chef d’unité régionale du Pev pour le Nord-ouest, Dr. Julius Ntamah déclare que «la cause principale de la résurgence de cette de la poliomyélite dans le Nord-ouest est la faible couverture de la vaccination de routine».
Il faut indiquer que la poliomyélite (polio) est une maladie très dangereuse, infectieuse et très contagieuse. D’ailleurs le Minsanté indique que du fait de la cote d’alerte, le pays est «au niveau maximal» selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Les médecins expliquent cela par le fait qu’«un cas de polio est une urgence». Partant du fait que d’après l’Organisation mondiale de la santé, un cas de poliovirus sauvage expose au moins 200 enfants dans le voisinage et nécessite au moins trois campagnes de riposte. Pour ce qui est des cas détectés au Cameroun, le Ministère en charge de la Santé révèle que ce sont des enfants âgés de huit mois à sept ans.
Et ils ont été contaminés soit parce qu’ils n’ont pas été vaccinés, soit parce qu’ils n’ont pas suivi normalement leur calendrier de vaccination. C’est l’occasion pour les médecins de rappeler aux parents de faire vacciner leurs enfants. Le De Sévérin Ndeffo dresse de ce fait le schéma vaccinal de la polio. «En ce qui concerne le vaccin de la poliomyélite, il y a la 1ère dose de vaccin polio dès la 4è semaine, et il faut repartir dès la 6è, la 10è, et la 14è semaine pour une autre dose. Et il faut ensuite penser à la forme injectable, le Pvi qu’on administre et qui va remplacer la dose orale quand le pays sera certifié Polio Free, ou alors quand la polio sera éradiquée du monde», déclare-t-il.
Pour ce qui est des types de vaccins contre la polio le Dr Sévérin Ndeffo indique qu’il y en a deux. «Un vaccin poliomyélitique inactivé injectable (Vpi), qui contient trois stéréotypes de virus inactivés et qui induit une protection due à une bonne immunité générale. Ce vaccin nécessitant plusieurs injections et des rappels réguliers, il doit être utilisé dans des conditions d’asepsie. Le Vaccin poliomyélitique oral (Vpo). Ce vaccin possède de multiples avantages ce qui explique qu’il ait été jusqu’à maintenant l’outil privilégié du programme d’éradication: il est facile à utiliser car il ne nécessite pas d’injection, il confère rapidement une bonne immunité générale et une immunité locale au niveau de l’intestin, réduisant par conséquent la transmission du poliovirus sauvage», ajoute-t-il.
Liliane N.