Le Ministre demande que les autorités de cette ville se rassurent par ailleurs, que ceux qui rentrent sur le sol camerounais ont des vaccinations requises.
Malachie Manaouda poursuit avec ses visites inopinées dans les formations sanitaires du pays. Après les descentes effectuées dans des centres de santé de la capitale Yaoundé, le Ministre de la Santé (Minsante) s’est rendu à Kye-Ossi. Cette ville est située au niveau de la frontière que le Cameroun partage avec le Gabon, la Guinée équatoriale. Durant ces escales, l’attention du Dr Malachie Manaouda a été portée sur la maladie Ebola, même si rendu à ce jour, le Cameroun ne présente aucun cas.
Etant passé au Centre médical d’arrondissement (Cma) d’Ambam dans la Vallée du Ntem, ensuite au Cma de Kye-Ossi, puis à la formation sanitaire privée dénommée Clinique Yola, le Minsante a fait à chaque fois des recommandations, tout en indiquant l’objet de sa visite. « Nous sommes venus regarder la situation sur le terrain. Nous sommes dans une situation de surveillance épidémiologique. Et nous sommes aussi dans le cadre d’une urgence de santé publique, c’est un spectre international. Nous verrons avec les autorités administratives localement ce qu’il y a lieu de faire. Notre objectif n’est pas d’ajouter une sorte d’obstacles ou des tracasseries à la libre circulation dans le cadre de la sous-région. Mais c’est de nous rassurer que ceux qui rentrent sur le sol camerounais ont des vaccinations requises », a-t-il déclaré.
Durant ses descentes, le Minsante a tout de même noté qu’il y a lieu d’améliorer le plateau technique de ces formations sanitaires, pour que les patients bénéficient d’une bonne prise en charge. Il a aussi salué les efforts fournis par le corps médical. Il faut noter que le Ministre de la Santé a entrepris de se rendre à Kye-Ossi au moment où le virus Ebola a réapparu en République démocratique du Congo.
Liliane N.
Au moins 100 migrants du Togo, du Burkina Faso, du Nigeria et du Bénin en route vers la Guinée équatoriale et le Gabon sont actuellement bloqués au Cameroun, après avoir été sauvés d’un naufrage dans l'océan Atlantique.
La Voix de l'Amérique rapporte que c'est l'une des raisons pour lesquelles la Guinée équatoriale a décidé de construire un mur contre le Cameroun, ce qui a mis en colère de nombreux Camerounais, et a conduit à des rumeurs selon lesquelles la Guinée équatoriale construisait un mur sur le sol du Cameroun.
L'Ambassadeur de Guinée Equatoriale au Cameroun, Son Excellence Anastasio Asumu Mum Munoz, a nié que son pays construisait un mur au Cameroun, mais plutôt sur ses terres près de Kye-Ossi, au Cameroun.
Peu après une audience avec le Ministre des Relations Extérieures le 8 août 2019, le diplomate a mis l'accent sur une collaboration continue avec le Cameroun. La Guinée équatoriale a toujours accusé le Cameroun de laisser ses citoyens et les Africains de l'Ouest entrer illégalement sur son territoire.
« En tant que pays voisins et frères, on est condamnés à être ensemble. C’est la nature qui nous l’impose. C’est donc normal, quand il y a une mésentente, qu’on s’assoit pour voir et corriger les défauts. Tout le monde sait ce qui se passe entre les deux pays. Le ministre des Relations extérieures m’a invité à une réunion pour demander des explications sur ce qui se passe », a indiqué M. Munoz.
Officiellement, Malabo veut empêcher les ressortissants ouest-africains de traverser le Cameroun pour retourner illégalement en Guinée équatoriale. Le diplomate a assuré que le mur que son pays est en train de construire, n'est pas à la frontière, mais sur le territoire équato-guinéen.
« Je peux vous assurer que l’information qui est sur les réseaux sociaux, faisant état de ce que les soldats équato-guinéens ont traversé la frontière pour aller mettre les bornes, n’est pas vraie. Nos soldats ne peuvent pas traverser la frontière pour poser les bornes. »
Malgré cette assurance, les autorités camerounaises semblent mal à l'aise face à cette situation, puisque le chef d'état-major de l'armée, René Claude Meka, s'est récemment rendu à la frontière et a demandé aux soldats de ne permettre aucune intrusion illégale de soldats étrangers au Cameroun.
Certains experts font valoir la démarche de la Guinée équatoriale comme une tentative d'empiétement sur le territoire camerounais. Ceci intervient à un moment où les acteurs de la zone Afrique centrale sont sur le point de mettre en œuvre un accord de libre-échange (dont la Guinée équatoriale est membre), afin de stimuler le développement économique.
Otric N.
Les agents de la Commission nationale anti corruption du Cameroun ont mis la main sur quelques agents véreux de la Police et de la gendarmerie, spécialisés dans l’extorsion des sous aux citoyens installés dans cette ville frontalière avec la Guinée équatoriale.
Les usagers de la route et les commerçants se voient au quotidien extorqués de quelques sous. Ce qui rend ainsi la zone aux trois frontières semblable à une espèce de jungle des grands privilégiés. L’arnaque et la corruption qui sont devenues monnaie courante dans cette zone ont contraint les autorités équato-guinéennes à réfléchir sur la mise en place d'un mur de séparation. Celui devrait permettre d'éviter la contamination et constituer une espèce de filtre pour entrer du côté guinéen. Kyé-ossi est ainsi devenu un grand centre d’intérêt pour les fonctionnaires. Les commis de l’Etat qui y sont affectés travaillent pour nourrir le réseau, pour le patron direct et enfin pour soi-même.
La Conac qui est engagée dans la lutte contre la corruption, est passée à la vitesse supérieure. La mission débutée par le poste frontalier du Gabon permet de mettre le grappin sur des agents en poste. Pris la main dans le sac, ils sont immédiatement identifiés et entendus, leur butin mis sous scellé. Le second raid se fait à l’entrée de la ville de Kyé-ossi au lieu dit « Akonangui ». Là-bas d’autres agents sont pris en flagrant délit, les poches pleines de billets de banque.
Des agents véreux qui facilitent l’entrée des poulets congelés, des huiles interdites d’entrer en terre camerounaise et bien d’autres produits de contrefaçon. Ces postes de contrôle s’appellent ici des péages car, avec ou sans pièces tu paies. Parfois ils se livrent même au convoi de ces produits jusqu’à Yaoundé où Douala.
Queton Handerson Kongeh, préfet de la vallée du Ntem, avait signé un arrêté pour limiter le nombre de barrières sur la route.Outre des barrages mixtes, les points de dépotage commis pour le guichet unique hors des postes frontaliers de sécurité sauf sur autorisation spéciale étaient également concernés.
Les distances entre 02 barrages mixtes de sécurité ne doivent être en aucun cas situées à moins de vingt-cinq kilomètres. Les autres unités des services de sécurité notamment d’arrondissement limiteront leurs missions de contrôle sur les routes rurales ou secondaires.
Innocent D H
Suite aux évènements de la semaine dernière à la frontière Cameroun-Guinée Equatoriale, le haut commandement de l’armée sous la diligence du général René Claude Meka a déployé des troupes d’élite pour la préservation de l’intégrité territoriale.
Le général René Claude Meka, chef d’Etat-major des armées, était au début du mois d’août 2019 à Kye-Ossi à la frontière entre le Cameroun et la Guinée équatoriale. Dans l’urgence, une mission commando a été déployée le long des layons tracés par l’armée guinéenne en territoire camerounais. Le haut-commandement camerounais qualifie cet acte de « provocation ». Les responsables de la préfecture vont dans le même sens. « Ils sont carrément entrés en territoire camerounais », se plaint Joseph Happy De Nguiamba, le sous-préfet de Kye-Ossi.
L’intégration sous-régionale remise en question
Cet incident ne préoccupe pas encore les autorités guinéennes. Elles n’ont pour l’instant pas fait recours aux voies diplomatiques pour réduire à sa plus simple expression cet incident. Elles temporisent leur projet d’ériger un mur à la frontière des deux pays.
C’est dire qu’une fois de plus, les relations entre Yaoundé et Malabo, déjà très complexes, sont à nouveau tendues. L’histoire entre les deux pays n’a jamais été un long fleuve tranquille. Par exemple en 2018, alors que les soldats guinéens se battent contre des assaillants non-identifiés à Ebibeyin, la principale ville de la province du Nkié-Ntem dans le Nord-Est de la Guinée Equatoriale, des voix se lèvent dans l’administration guinéenne pour accuser les pays voisins de « tentative de déstabilisation ».
Le Cameroun et la Gabon sont pointés du doigt, sans aucune preuve matérielle. L’affaire a rapidement été oubliée, la diplomatie équato-guinéenne s’étant chargée de temporiser la situation.
Innocent D H
C’est un autre coup que vient de frapper la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes du Ministère de Commerce (Mincommerce). Le 18 juillet dernier, cette brigade a démantelé à Kye-Ossi, une commune du département de la Vallée du Ntem, dans la région du Sud, située à la frontière Cameroun - Guinée-Equatoriale, un important réseau d'importation d'huiles végétales de contrebande non enrichies à la vitamine A. Sur hautes instructions du Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, cette opération coup de poing menée par Barbara Elemva Amana, Chef de la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes du Mincommerce, a aussi permis de saisir des whiskys sans vignettes, plusieurs autres denrées alimentaires et des tôles de contrebande. En attendant de traduire les contrevenants devant la Justice, de nombreuses boutiques ont été mises sous scellées, a expliqué cette brigade.
Toujours dans le cadre de la lutte contre le commerce illicite, cette brigade a également saisi à Douala, dans la région du Littoral, près de 500 sacs de riz avariés. Cette cargaison a été découverte au quartier Akwa, dans l’arrondissement de Douala 1er, lors d’un contrôle de routine, par la police qui a alerté la brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes du Mincommerce. 150 sacs étaient en cours d’acheminement sur la marché local, tandis qu’environ 300 étaient stockés dans un magasin situé à Banamoussadi dans l’arrondissement de Douala 5e qui a été scellé. Ces produits ont présentés jeudi dernier au public de la capitale économique.
Depuis quelques mois déjà, plusieurs opérations de la brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes du Mincommerce ont permis de démanteler plusieurs réseaux des produits frauduleusement mis sur le marché camerounais. Ces produits frauduleux touchent plusieurs filières, mais principalement la filière agro-alimentaire. Le 16 juin dernier, la brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes du ministère du Commerce, avait saisi près de 350 cartons des produits Guinness et Heineken, importés dans des conditions douteuses d'un pays voisin, dans une maison située au quartier Cité Verte à Yaoundé.
Marie MGUE