C’est la substance d’un communiqué de presse rendu public ce mardi 09 novembre 2021. En effet, la Ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Mindhu), Célestine Ketcha Courtès appelle les éboueurs de la société Hygiène et de Salubrité du Cameroun (Hysacam), « à un sens patriotique élevé pour reprendre les activités d’assainissement, afin de contribuer comme ils l’ont toujours fait à la propreté de nos villes ».
« Depuis quelques temps, il m’a été donné de constater une recrudescence des dépôts anarchiques d’ordures ménagères le long des rues de nos grandes métropoles, au moment même où notre pays se prépare à accueillir l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations », déplore la Mindhu dans son communiqué.
Rappelons que la sortie de Célestine Ketcha Courtès intervient ainsi en plein climat social agité au sein de l’entreprise Hysacam où les employés sont entrés en grève pour revendiquer le paiement de deux mois d’arriérés de salaire. Ce qui a provoqué une crise des ordures dans les grandes villes du pays.
De sources crédibles, le gouvernement a débloqué plus de 7 milliards de FCFA au titre d’une partie de la dette de l’Etat à cette entreprise de la collecte des ordures ménagères. Ce qui a abouti immédiatement à une reprise timide du travail par les employés de cette société le 1er novembre 2021. Dans l’optique d’un retour de la salubrité dans les villes du pays, les magistrats municipaux et les populations ont été appelés par la Mindhu, à plus de responsabilité et à la discipline.
Innocent D H
C’est par l’école publique « don japonais » de Mfandena II au quartier omnisports à Yaoundé que l’Association Camerounaise d’Aide à l’Hygiène et Insertion des Jeunes dans les Collectivités a démarré sa campagne de propreté.
Ils sont plus de 85 % à ce jour, les enfants malades dans nos établissements scolaires. Nos enfants sont plus malades pendant les périodes de classe, que lors des vacances. Un phénomène qui s'explique par le niveau d’insalubrité dans lequel baignent nos écoles. Le principal lieu d’incubations des bactéries ce sont les toilettes des écoles. Elles sont, soit mal entretenues, négligées, et dans certains établissements, inexistantes. Et plusieurs de ces établissements n'ont pas d'eau courante, pas d’installation électrique qui fonctionne. Dans ces établissements, les enfants partent généralement avec de l'eau de la maison, ou alors ils vont puiser cette eau en dehors de l'école et très souvent une eau usée. Toute chose qui constitue un danger pour leur sécurité.
« J'ai été meurtri en voyant l'état des toilettes que nos enfants fréquentent au quotidien, alors j'ai décidé de donner du mien pour la santé de nos enfants pupilles de la nation et futur du Cameroun » dixit Patrice Siméon Mvomo, membre de cette organisation.
Il poursuit en disant : « Sous l'initiative de madame BELEMA Chonga Yvonne présidente de l'Acahijec, nous avons samedi dernier à l'école publique don japonais de Mfandena 2, procédé au lancement officiel du projet : "Réhabilitation et entretien des toilettes des écoles primaires et maternelles publiques". Pour un départ, nous avons choisi 28 établissements scolaires don japonais, plus deux grands complexes scolaires du Mfoundi. Pour un total de 45 000 élèves et 480 box toilettes à rénover, réhabiliter et entretenir. La brigade anti insalubrité va se déployer sur l'étendue du territoire national pour combattre cette insalubrité. La santé de nos enfants n'a pas de prix. C'est la raison pour laquelle en cette période de campagne électorale, nous profitons pour faire un plaidoyer auprès des différents Candidats aux élections législatives et municipales afin qu'ils ne négligent pas cette question. »
Une invitation est adressée aux candidats aux différentes fonctions électives. Dans le but de penser aux enfants et leur bonne santé dans les établissements scolaires. Une activité qui s’est déroulée en présence de madame Ayuck Eveline directeur de la santé et des activités postes et Périscolaires au ministère de l'éducation de Base, représente personnelle du ministère De l'éducation de base, ainsi que des parents d’élèves venus en très grand nombre.
Stéphane NZESSEU
On dirait que le gros de cette insalubrité se trouve au niveau des toilettes utilisées par les mamans enceintes qui sont là pour un suivi médical ou pour toute autre raison : “ Je n’ai pas le courage de me rendre dans ces toilettes, j’ai peur d’attraper des maladies…”
Le ménage est pourtant fait chaque jour : “Vous parlez de quel ménage, madame ? Ces femmes viennent ici juste pour se faire de l’argent. Regardez autour de vous, les marches qui mènent au deuxième et au troisième niveau. Regarde cette boue qu’on retrouve même dans les chambres, alors qu’il n’a pas plu depuis quelques jours…”, s’exclame une jeune dame venue accompagner sa maman.
Effectivement, alors que la cour avant laisse transparaître un air de propreté, c’est tout le contraire dans les salles d’hospitalisation. Les matelas posés sur des lits en fer ont des trous un peu partout, aucun ne dispose d’une moustiquaire imprégnée alors que sur les murs, on peut lire sur une affiche qu’il est important pour tous, mais plus encore pour les mamans et leurs bébés, d’en avoir.
Sont – elles disponibles? Nul ne saurait répondre par l’affirmative: “ Ehhh maman, je ne sais pas. Ils ont découvert que je souffre d’un fort accès palustre mais personne ne m’a donné la moustiquaire. J’ai déjà fait deux jours ici et, les moustiques peuvent me tuer. Nous sommes obligés de fermer les fenêtres très tôt lorsque nous voulons dormir un peu dans la nuit mais, je puis vous assurer que ça ne change rien… Ces moustiques nous traumatisent et, à l’accueil là bas, on nous a fait comprendre qu’il n’y a pas de moustiquaires”.
Au delà du manque d’hygiène, les patients semblent remettre en question les soins qui leurs sont donnés par le personnel de ce centre hospitalier. L’on nous raconte l’histoire de cette dame qui a failli perdre sa vie et celle de son bébé :
“ Cette maman a perdu les eaux mais, personne n’a fait attention malgré les cris d’alarme de son époux et la mise en garde d’une maman dont la fille était hospitalisée. L’infirmière appelée, une jeune fille qu’on dit à peine sortie de l’école, a fait le doigté mais a dit à la dame de marcher dans la salle pour faciliter le travail, parce que l’enfant était encore loin. Elle nous a dit que c’est ce qu’on leur enseigne à l’école. Malheureusement pour la dame pratiquement étouffée par la douleur, les contractions se sont accélérées et c’est pratiquement à la porte de la salle d’accouchement qu’elle s’est effondrée, la tête de l’enfant était déjà dehors. Madame, je ne peux vous parler du tollé qui a suivi mais, grâce à Dieu, son enfant et elle sont en santé…”.
Ce n’est pas tout: “ Le pire c’est que ces infirmières ont dit au mari de nettoyer toute la saleté faite par son épouse et, je peux vous assurer que je n’ai jamais vu quelqu’un se mettre dans une telle colère. Le type a même dit qu’aujourd’hui, il comprend mieux les hommes en tenue qui dégainent et tirent sur les infirmières. Il aurait fait pareil. Et, alors qu’on leur demandait de rester ici, ils ont préféré s’en aller. Une autre femme qui avait les contractions est partie, en voyant cette scène…”.
Quelles sont les tâches qu’on confie à ces jeunes enfants, à peine sortie de la classe de terminale et qui ont décidé d’embrasser ce noble métier? Ils ont à peine le temps d’acquérir quelques expériences qu’ils sont envoyés dans les hôpitaux et, ce sont les malades qui tiennent lieu de cobayes. Il n’est pas évident pour le personnel médical déjà aguerri de perdre les mamans et les enfants dans les maternités, pour ne citer que cet exemple, à plus forte raison ces jeunes apprenants.
Par ailleurs, qui est chargé de mettre la propreté dans les centres hospitaliers? Certains centres médicaux ressemblent malheureusement à des bouillons de germes, propagateurs de maladies.
Nicole Ricci Minyem
Cette opération connait une mobilisation exceptionnelle.
La ville d’Ebolowa dans la région du Sud fait peau neuve depuis le 23 septembre 2018. Sous l’initiative de Rachel Ngazang Akono Préfet du département de la Mvila, des jeunes venant des différents quartiers d’Ebolowa effectuent des opérations qui s’inscrivent dans le cadre de la campagne d’hygiène et d’assainissement. Ils ont reçu de Joël Emmanuel Bitoumou Maire d’Ebolowa 1er du matériel de travail composé entre autres des brouettes, des râteaux, des pelles, des bottes, des gants et des machettes. Ces derniers de façon concrète s’attèlent au drainage des marécages et ruisseaux dans les quartiers qui sont exposés aux inondations. Ils font les curages des caniveaux, le nettoyage des abords des principaux axes, l’élagage des arbres et le balayage des rues.
Pour ces tâches quotidiennes, ces jeunes qui sont fiers de rendre leur ville propre, perçoivent la somme de 2000 FCFA. Une opération de ce genre a également été lancée le 1er octobre dernier à Bertoua dans la région de l’Est du Cameroun. Là-bas ce sont 400 jeunes venant des Communes de Bertoua 1er et Bertoua 2ème qui ont été retenus pour assurer le service de ramassage des ordures ménagères dans cette ville de la région de l’Est. De leur côté aussi, ils perçoivent une somme de 30 000 FCFA par semaine. Ils ont également reçu un équipement de travail composé des pelles, des brouettes, des brosses, des râteaux, des bottes, des gangs, des caches nez. Ils travailleront comme ça durant tout le mois d’octobre. Et à la fin de cette période, les meilleurs de chaque groupe seront retenus pour travailler dans les quartiers. Ceux-ci poursuivront ce service en tant qu’agent d’appui des Communes suscitées.
L’opération de cette ville de la région de l’Est baptisée «Bertoua ville propre» a été salué par le gouverneur de la région de l’Est, Grégoire Mvongo. L’opération est en fait une action conjointe des Communes de Bertoua 1er, Bertoua 2ème et de la société d’Hygiène et de salubrité du Cameroun (HYSACAM). Elle vise à lutter efficacement contre l’insalubrité qui gagne la ville de Bertoua. S’exprimant au sujet de cette opération, dans le quotidien Le Jour, édition parue le 3 octobre 2018, Me Bembell Dipack Cromwell, le Maire de Bertoua 1er a déclaré ceci «le problème des ordures relève de la Communauté urbaine qui signe des contrats avec l’entreprise Hygiène et salubrité du Cameroun qui fait malheureusement face à une tension de trésorerie et ne peut plus assurer ce service. La tutelle a donc demandé aux Communes de s’impliquer dans la collecte et le ramassage des ordures de la ville».
Pour revenir au Préfet Rachel Ngazang Akono qui a décidé de faire de la lutte contre l’insalubrité un champ de bataille primordial, fait partie de la minorité des femmes Préfets au Cameroun. Elle est la deuxième. C’est le 2 juillet dernier qu’elle a été nommée à cette fonction. Agée de 57 ans elle a atteint ce niveau après une carrière longue. Elle a été 2è adjoint préfectoral dans le Mfoundi, puis 1ère adjointe au préfet dans la Mefou Akono. Comme sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé 7 de 2006 à 2008, elle se souvient de sa gestion de l’extension des capacités électriques de la ville de Yaoundé.
Liliane N.