Le siège de la Bourse des valeurs immobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) à Douala au Cameroun a abrité le 03 février dernier, la cérémonie de première cotation de l’emprunt obligataire « Bdeac 5,45% Net 2020-2027 ». C’était en présence du président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac), Fortunato-Ofa Mbo Nchama et du vice-président Marcel Ondele.
Cette cérémonie de cotation fait suite à l’opération d’emprunt obligataire dont le lancement a eu lieu du 21 au 29 décembre 2020 sur le marché sous-régional par l’institution de financement du développement en Afrique centrale. Ce qui a permis à la Bdeac de procéder à la levée environ 107 milliards de FCFA. Un emprunt introduit dans la bourse de Douala qui devra permettre le financement des projets des secteurs privé et public, mais aussi la mise en œuvre des projets intégrateurs prioritaires du Programme économique régional de la Communauté économique et Monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en monnaie locale.
L’inscription en bourse des titres « Bdeac 5,45% Net 2020-2027 » marque l’engagement de cette institution bancaire à animer le marché financier sous-régional, à en croire Fortunato-Ofa Mbo, président de la Bdeac. Les opérateurs du secteur boursier peuvent ainsi acquérir des titres de cet emprunt obligataire de 107 milliards de nos francs. Il est question pour la Bdeac de montrer sa crédibilité étant donné que selon M. Mbo Nchama, elle a une ambition clairement affichée pour les deux prochaines années. Elle compte lever des ressources pour un montant d’environ 450 milliards de FCFA.
Rappelons ici que, la cotation dont il est question désigne l’opération par laquelle un titre financier entre sur le marché boursier. Une opération qui consiste à attribuer une valeur de marché à un titre émis par une société. Et convient d’indiquer que pour le cas de la Bdeac, la procédure d’introduction retenue pour la première journée de cotation est l’offre publique de vente à prix déterminé avec un cours de référence fixé à 100%, soit 10 000 FCFA.
Innocent D H
C’est ce qui justifie un récent décret présidentiel habilitant le Ministre de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, à conclure cet accord de prêt avec la Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC). De l’argent qui va permettre d’appuyer le Cameroun dans le financement de son plan de riposte contre la Covid-19.
Le texte présidentiel est sans équivoque. Les fonds attendus de BDEAC par l’Etat camerounais serviront au financement partiel du plan de riposte contre la pandémie du coronavirus mis en place et implémenté par le gouvernement camerounais depuis mars 2020, date de l’apparition des premiers cas dans le pays.
Indiquons à titre de rappel, en avril 2020, l’institution financière régionale avait annoncé la mise à la disposition des six pays de la Communauté économique et Monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), d’une enveloppe de 03 milliards de FCFA dans le cadre de lutte contre la Covid-19. Cet « appui direct » visait « à soutenir les pays de la Cemac dans la mise en œuvre de leurs programmes de riposte contre cette pandémie, dont l’objectif principal est de contenir la propagation du virus et préserver la santé et le bien-être des populations », avait précisé la Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale dans un communiqué officiel.
La stratégie de riposte contre le coronavirus annoncée par le Gouvernement camerounais dès la survenue de la pandémie dans le pays, est adossée sur cinq paliers couvrant une période de trois ans. Le programme élaboré destiné aux partenaires techniques et financiers se résume en 5 piliers à savoir : la riposte sanitaire, la résilience économique et financière, l’approvisionnement stratégique, le renforcement de la recherche et de l’innovation, ainsi que la préservation de l’outil de production. Cette stratégie est dotée d’une enveloppe globale de 479,3 milliards de FCFA. Elle avait prévu d’injecter 296 milliards de FCFA en 2020.
Innocent D H
Selon le Fonds monétaire international (FMI), c’est un principe, il ne revient pas à une banque centrale d’assurer le financement d’une banque de développement. Pour cela, l’institution de Bretton Woods a dans un communiqué publié le 18 décembre 2019 recommandé à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), d’éviter de s’engager dans un nouvel accord de financement avec la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC).
Le FMI qui a avait déjà recommandé à la Beac de réduire progressivement son engagement auprès de la BDEAC, estime par ailleurs qu’en observant de plus près certains projets publics portés par la BDEAC, les financements de la banque centrale s’apparentent à des avances statutaires déguisées au bénéfice des Etats membres de la sous-région Cemac. L’institution financière fait marteler dans la foulée que les avances statutaires qui avaient cours au sein de la Beac sont interdites aujourd’hui.
A en croire certaines indiscrétions, cette recommandation du FMI intervient dans un contexte où la Beac est contrainte de soumettre son intervention auprès de la BEDEAC à des arbitrages. La question a certes fait l’objet d’une annonce dans l’agenda du Conseil extraordinaire des ministres de finance de la sous-région, mais n’a pas finalement été introduite lors des travaux car considérée comme étant très complexe, apprend-on également.
Les contraintes existantes
Signalons que la Beac participe à hauteur de 33,4% dans le capital social de la BDEAC, et à ce titre se présente comme le premier actionnaire de celle-ci. Dans cette posture, la banque centrale avait opté investir, un compte courant de 240 milliards de FCFA. Elle avait déjà en fin novembre 2019 pu alimenter le compte concerné à hauteur de 120 milliards de FCFA et la BDEAC est toujours dans l’attente du reste de financement. La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale était pourtant sensée bénéficier d’un financement de l’ordre de 150 milliards de FCFA auprès de la Beac.
L’on note que l’alimentation du compte courant ne peut être effective que dans la mesure des fonds propres libres de la Beac. La banque centrale indique que ses fonds propres libres à fin septembre 2019 n’étaient que de 140 milliards de FCFA et étaient déjà affectés à d’autres objectifs de financement. Elle précise aussi que les besoins de financement de la BDEAC concernant la réalisation des projets publics, ne doivent pas se situer au-delà du taux de 50% par rapport à la ligne globale de couverture disponible qui est de 150 milliards de FCFA.
Innocent D H
Le projet, d'une valeur supérieure à 4,5 milliards de FCFA, comportera entre autres structures, 125 chambres standard, cinq chambres pour personnes handicapées et 20 suites, dans le but de relancer l'économie du pays. Selon un communiqué officiel sur le projet, il devrait réduire le chômage en créant plus de 200 emplois.
"Ce projet contribuera à renforcer le produit intérieur brut du pays et à réduire le chômage grâce à la création d'environ 122 emplois directs au cours de sa phase de mise en œuvre et de 156 emplois directs au cours de sa phase d'exploitation", peut-on lire.
Ce projet devrait non seulement créer des emplois, mais également dynamiser le secteur du tourisme et des loisirs au Cameroun. Il sera situé à proximité de Limbé, dans la région du Sud-Ouest présentée comme une plaque tournante du tourisme dans la zone côtière du Cameroun.
Alors que le Cameroun se prépare à accueillir la Coupe d'Afrique des Nations 2021, il est prévu que l'hôtel serve de lieu de repos pour les touristes et accueille d'autres équipes prenant part à la compétition. La région du Littoral compte actuellement 134 hôtels, quatre hôtels de quatre étoiles, des hôtels classiques et 11 hôtels de trois étoiles. La région du centre est en tête de liste des hôtels au Cameroun, avec environ 172 hôtels et le seul hôtel cinq étoiles du pays est l’hôtel Hilton.
La construction de cet hôtel s’inscrit en droite ligne des priorités nationales du Gouvernement Camerounais dont l’un des axes majeurs est d’attirer plus de touristes extérieurs et d’accroître la part de ce secteur de 6,8 à 10 % dans la production nationale.
Par ailleurs, Cette vision gouvernementale cadre parfaitement avec le Plan Stratégique 2017-2022 de la Banque, et notamment l’axe visant la diversification des économies par la capitalisation des avantages comparatifs des Etats membres de la CEMAC.
En outre, cet hôtel vient renforcer le parc hôtelier existant tout en générant des avantages socio-économiques divers. Enfin, ce projet contribuera au renforcement du produit intérieur brut du pays et à la réduction du chômage à travers la création d’environ 122 emplois directs pendant sa phase de réalisation, et de 156 emplois directs pendant sa phase d’exploitation.
Il y a lieu de rappeler que la BDEAC est l’Institution du financement du développement de la CEMAC. Ce faisant, elle participe au financement des projets publics et privés relevant des secteurs d’activités variés tels que l’industrie, l’agriculture, les infrastructures, le négoce, les technologies de l’information, l’éducation et la santé, la gestion des ressources naturelles, les services, l’industrie hôtelière et touristique et l’immobilier.
Otric N.