Les responsables de cette Organisation non gouvernementale aujourd’hui incarcérés, sont poursuivis pour blanchiment de capitaux et escroquerie par appel public à épargne.
Les souscripteurs devaient donner chacun la somme de 12.500 FCFA, pour recevoir en un temps très réduit de moins d’un mois, une somme alléchante de 63.000 FCFA. Et pour acquérir le statut d’adhérent, chaque postulant devait s’acquitter d’un paiement de frais divers de l’ordre de 40.000 FCFA. Par ce procédé les promoteurs de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (MIDA), ont récolté d’importantes ressources financières, estimées à plusieurs milliards de FCFA.
Un souscripteur qui a requis l’anonymat a déclaré «ils nous proposaient de nous inscrire pour recevoir une formation dans le secourisme pour la prévention des crises civiles et militaires. Pour cela, il fallait débourser la somme de 12. 500 francs CFA, et 13 000 francs CFA pendant la formation pour l’achat des documents. Et après une semaine de formation, on devait recevoir 63 000 francs CFA. En gros ils promettaient de doubler la mise de départ, car tu as la possibilité d’inscrire plusieurs personnes, suivre la formation à leur place, et percevoir les gains en fonction du nombre d’inscrits. Tout ça en une semaine».
Tout allait bien jusqu’au mois d’avril 2018 où Jean Claude Tsila, le Préfet du département du Mfoundi a décidé de suspendre les activités de cette association pour «escroquerie» et «corruption de la jeunesse». La mesure a été prise au moment où se passait le paiement de la 7e et de la 8e vague de souscripteurs. La somme de 18 milliards 807 millions 425 mille FCFA a été collectée. Cela correspond à 17.301 souscripteurs pour 1 million 504 mille 594 parts souscrites. Aussi, trois milliards 850 millions 442 mille 275 FCFA ont été saisis. Ce qui fixe le déficit par rapport à la somme collectée à 14 milliards 956 millions 982 mille 725 FCFA.
On a appris que pour le seul compte du mois de février 2018, il y a eu 1800 jeunes formés, 2250 milliards empochés par les concernés. Entre 2017 et 2018, des sources affirment qu’il y a eu 80 000 personnes formées. Des enquêtes menées avaient permis de savoir que la Mida repose sur le système dit de «Ponzi». C’est-à-dire un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Un système attractif pour des jeunes en quête de moyens de subsistance.
Neuf suspects, des responsables de la Mida ont été interpellés puis présentés en avril dernier, au parquet du Tribunal de grande instance du Mfoundi. Il s’agit d’Albert Foe Amougou, Patrick Essala’a ntsama administrateur de la MIDA, la «soeur» Tsama et le Révérend père Louis Marie Joseph. Ces derniers ont émis le vœu de comparaître libres. Mais la requête a été rejetée.
Les souscripteurs ne savent toujours pas à quel saint se vouer. Ils continuent d’attendre le remboursement. Une source dans les services du gouverneur a laissé entendre que la traîne observée dans le remboursement était dû à la procédure judiciaire en cours.
Liliane N.
Le président de la Commission des marchés financiers indique que l’emprunt obligataire est une forme de financement intéressante pour toutes les parties prenantes dans l’opération.
Interviewé par le quotidien gouvernemental Cameroun tribune, Jean Claude Ngbwa le président de la Commission des marchés financiers a expliqué ce qui peut justifier l’engouement qui a été observé pour les emprunts obligataires. «Rappelons d’abord que les obligations sont des titres de créances, émis par les sociétés ou l’Etat pour emprunter des fonds sur le marché financier. En souscrivant à une obligation, on prête donc des fonds à l’organisme émetteur. L’obligation est un investissement moins risqué que l’action et qui garantit une certaine rentabilité. Lorsqu’une entreprise émet des obligations, elle fait un emprunt obligataire. C’est-à-dire qu’au lieu de faire appel à sa banque pour obtenir un prêt, elle emprunte directement auprès des investisseurs sur le marché financier», a-t-il déclaré.
A la question de savoir si le marché camerounais tire un quelconque profit à être autant sollicité, le président de la Commission des marchés financiers déclare «toutes les opérations lancées sur notre marché contribuent à l’information et à la sensibilisation du public, sur ce mode de financement de l’économie. Elles constituent également des indicateurs de valorisation financière de certains secteurs économiques de notre pays. Au-delà de ces aspects le recours au marché financier engendre des ressources nécessaires au fonctionnement des principaux acteurs (régulateur, entreprise de marché, intermédiaires) à travers les activités générées d’une part, mais il contribue surtout au financement de l’économie: plus de 950 milliards de F mobilisés au cours de la dernière décennie».
A titre de rappel, en octobre 2018, la Commission des marchés financiers avait autorisé le Cameroun à faire son 5e Emprunt Obligataire. De la période allant du 29 octobre au 9 novembre 2018, 207 milliards de FCFA ont été collectés. En sa qualité de garant de l’emprunt obligataire ECMR 5,6% net 2018-2023, la Commission après avoir procédé au dépouillement des souscriptions, le 12 novembre 2018, a rendu sa copie. Il ressortait qu’il y a eu 204 218 290 000 FCFA collectés. Le Consortium des prestataires de services d’investissement constitué d’Afriland first bank, EDC Investment Corporation et Société Générale Cameroun a parlé de 136% de souscriptions dans le communiqué rendu public à cet effet. Dans son communiqué qui a été aussi publié, la CMF indique que l’Etat du Cameroun a voulu une «option de surallocation portant sur cinq millions d’obligations d’une valeur de cinq milliards de francs, portant à 200 milliards le total des fonds levés au titre de l’émission ECMR 5,6% net 2018-2023».
Cela revient donc à dire que de 150 milliards de FCFA voulus au départ, pour ce 5e emprunt obligataire, l’Etat du Cameroun avec autorisation de la CMF a 200 milliards de FCFA. Jean-Claude Ngbwa signataire de son communiqué précisait que dans ledit document «le produit additionnel sur l'allocation en plus d’accroître la participation de l’Etat dans les financements des projets initialement mentionnés dans la note d’information, est destiné à d’autres projets d’infrastructures inscrits dans le budget d’investissement de l’Etat du Cameroun au titre de l’exercice 2018».
Liliane N.
C’est une année présentée comme étant particulièrement fructueuse pour les relations sino-camerounaises.
Deux, c’est le nombre de fois où Paul Biya le Président de la République s’est rendu en Chine en visite d’Etat. En septembre 2018, le Chef de l’Etat a fait son septième séjour en terre chinoise. Il devait prendre part au troisième Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement du Forum de la Coopération Chine-Afrique (Focac). Au début dudit Forum, il y avait déjà eu deux accords de coopération signés, d’un don de 1,7 milliard de francs CFA pour le financement du Plan d’assistance humanitaire d’urgence en faveur des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, un accord de principe pour le financement de trois projets autoroutiers.
Dans le détail, le premier accord porte sur la coopération et l’assistance technique au bénéfice de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé, de l’hôpital régional de Buea et de l’hôpital de Mbalmayo. Le second est un mémorandum d’entente sur l’initiative chinoise de la «Ceinture et la Route». Cette initiative «offre au Cameroun une opportunité en or de renforcer son intégration sous-régionale et continentale d’une part, et de poursuivre durablement sa croissance économique d’autre part», avait expliqué S.E. Wang Yingwu, Ambassadeur de Chine au Cameroun. En effet, cet ambitieux programme initié par la Chine vise à construire des infrastructures routières, maritimes, ferroviaires, portuaires et des parcs industriels dans l’optique de relier la Chine, par la mer et par la terre, à plus de 60 pays, majoritairement des pays en développement. Plus de la moitié des dix milliards de dollars d’investissements prévus par la Chine dans le cadre de ce projet iront en Afrique.
Après Septembre 2018, Paul Biya est reparti en Chine cinq mois plus tard à l’invitation de son homologue. Sa visite d’Etat a duré trois jours, à savoir le 22, 23 et 24 mars 2018. Cet autre voyage survenait juste cinq jours seulement après la réélection à l’unanimité du Président Xi Jinping à la Présidence de la République populaire de Chine pour un second mandat de cinq ans par l’Assemblée nationale populaire. Cinq accords ont été signés. Ils concernaient de la construction d’infrastructures jusqu’à une coopération industrielle et technologique renforcée.
Il convient de noter ici qu’à l’heure actuelle, la Chine est le premier partenaire commercial et le premier investisseur au Cameroun dans la réalisation des projets de développement. La coopération sino-camerounaise n’est pas que commerciale. Elle est aussi portée vers le domaine militaire. Le 11 décembre dernier, le Cameroun a honoré quatre civils et un militaire chinois. A titre exceptionnel, ils ont été faits Chevaliers du mérite camerounais.
Liliane N.
D’après les experts, du fait de la crise, les indicateurs sont au rouge.
La région du Nord-Ouest passe pour être le principal bassin de production du café arabica avec plus de 70% de la production nationale. Tandis que celle du Sud-Ouest représente 45% de la production cacaoyère nationale. Les violences survenues lors de l’année 2018 qui vient de s’achever, ont mis au plus bas l’économie dans ces régions anglophones. L’instabilité a impacté négativement la filière cacao-café. Au cours de la campagne 2017/2018 on a enregistré une perte de 56 milliards soit 20% de recettes d’exportation.
Les entreprises spécialisées dans l’agro-industrie comme la Cameroon Development Corporation (Cdc) sont au bord du gouffre. Pour parler brièvement de la Cdc, il faut noter que selon l’une de nos sources, les employés réclament six mois d’arriérés de salaire. Leur souhait est que la descente aux enfers prenne fin. Alors qu’en début de l’année dernière, Franklin Njie le Directeur général de la Cdc parlait de lueur d’espoir, l’instabilité qui s’est accrue au fil du temps a tout gâché. Selon les experts en question d’économie, la situation pourrait être pire dans un avenir proche si la crise persiste, surtout dans la région du Sud-Ouest, où la CDC opère principalement.
«Neuf champs, à savoir Boa, Moulin Illoani, Illoani, Mbonge, Mukonje, Malende, Mungo, Meanja, et Tombel ne sont pas opérationnels. Il n’y a aucune garantie de vente d’huile de palme l’année prochaine. Illoani est à production nulle depuis le mois d’avril. Mondoni fonctionne partiellement, et la sécurité des travailleurs est une préoccupation majeure», a déclaré le Dg de la Cdc au cours d’une réunion de crise tenue le 8 juin dernier avec des représentants du personnel et des syndicalistes.
Déjà que selon les statistiques de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), la Cdc n’a pas exporté de bananes en septembre et octobre 2018. De ce fait elle a été exclue de la liste des exportateurs de banane du Cameroun. En effet, sur les 17 137 tonnes (t) de bananes exportées en novembre 2018 du Cameroun, 15 821 t proviendraient de la société des Plantations du haut Penja, filiale de la Compagnie fruitière dont la maison mère se trouve en France à Marseille, le solde, soit 1 316 t, provenant de Boh Plantations.
Dans un rapport publié en juillet 2018, le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) une valorisation sommaire des pertes enregistrées se chiffre à: productions perdues de banane, huile de palme et de caoutchouc: 9,2 milliards de Fcfa, un manque à gagner en chiffres d’affaires: 11,4 milliards de FCFA, autres pertes (équipements volés/détruits, rançons, vols…): 1,031 milliards de FCFA. Le Gicam indiquait également que dans le cas qu’il pourrait avoir un retour au calme rapide et la sécurité, cette entreprise deuxième employeur après l’Etat au Cameroun, aurait besoin d’une injection de fonds de l’ordre de 15 milliards de Fcfa pour financer un éventuel plan de relance.
Pour ce qui est des opérateurs de téléphonie mobile, on parle de 300 millions de FCFA d’équipements détruits et plus d’un milliard FCFA de manque à gagner par mois.
Liliane N.
L’étude desdits dossiers a débuté le 28 décembre 2018 et s’est achevée le jour d’après.
Depuis jeudi dernier, on connait le nombre d’enseignants ayant fait la demande d’un changement de grades au Ministère de l’Enseignement supérieur. Le Pr Jacques Fame Ndongo le chef de ce département ministériel a prescrit aux experts de faire preuve de pondération, d’objectivité et d’élévation d’esprit pour laisser éclore le génie. Lors des 39e et 40e sessions du Comité Consultatif des Institutions Universitaires (CCIU), présidé par le Ministre par ailleurs Chancelier des Ordres Académiques, on a appris qu’il y a 202 assistants qui ont postulé pour le grade de Chargé de cours. 278 actuellement Chargés de cours ont souhaité accéder à celui de Maître de conférences. 104 qui sont Maîtres veulent avoir le grade de Professeur titulaire. Ce qui fait un total de 590 demandeurs de changement de grades.
Les dossiers ont été traités par les 442 experts du CCIU. «Vous avez été choisis par vos institutions pour évaluer les travaux de vos collègues et décider de leur sort. Ce choix est en votre honneur. Maizs il ne vous institue pas en potentats ou en bourreaux, parce que nous sommes pas dans une séance de règlement de comptes ou dans une arène de combat», a déclaré le Pr Jacques Fame Ndongo lors du lancement des travaux. En demandant aux experts de faire preuve de pondération, le Ministre a ajouté «ne l’étouffez pas, ne vous mettez pas en position de compétition avec les candidats. Vous serez d’autant plus grands que vous leur permettrez de s’exprimer, de donner la pleine mesure de leur savoir et de recevoir un salaire qui correspond à leur mérite».
Pour ce qui est des points qui ont été observés lors de l’examen des dossiers, selon le Pr Richard Laurent Omgba le Secrétaire permanent du CCIU, il y a le diplôme, l’ancienneté dans le grade précédent, les publications scientifiques qui sont prises en considération. A cela s’ajoutent la manière de dispenser les enseignements et la participation à la vie de l’établissement. Le Pr Richard Laurent Omgba avait indiqué jeudi dernier que ceux qui postulent pour le rang magistral vont également devoir passer devant un jury d’experts. Le but étant qu’ils doivent eux-mêmes bien défendre leurs travaux en démontrant la pertinence de la problématique soulevée et son résultat. Le jury va regarder également l’aptitude pédagogique du candidat et son éloquence.
A titre de rappel, en 2017, il y avait eu 713 dossiers des candidats au passage de grade universitaire examinés. 353 candidats aspiraient au grade d’assistant, 277 postulaient pour celui de Chargé de cours et 83 espéraient être reconnus comme Maîtres de conférences. Comme pour cette fois, le Chancelier des Ordres académiques, a prescrit un travail dans la règle de l’art: sans complaisance afin que seul, le mérite prime.
«Le CCIU n’est pas une arène de combat, un prétexte d’humiliation et de brimade des collègues des niveaux inférieurs. Il est le cénacle où l’on adoube les nouveaux chevaliers du savoir», avait-il précisé en insistant sur la qualité du travail attendu dans la promotion en grade des enseignants des Universités du Cameroun.
Liliane N.
Entre diverses raisons avancées pour expliquer son affirmation, le Professeur de science politique évoque les attentes des camerounais et les élections législatives et municipales prévues cette année.
Au cours d’une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune, le Pr Aboya Manasse appelé à dire en quoi le scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, sera déterminant cette année, il déclare «sur le plan strict de l’analyse politique, l’élection présidentielle s’appréhende essentiellement comme un contrat, conclu entre le Président élu sur la base de son projet de société et le peuple qui l’a librement élu. Celle du 7 octobre 2018 ne déroge pas à cette logique du marché politique. En effet, le Président réélu a désormais ce regain de légitimité qui lui permettra d’orienter, de déterminer et de diriger l’État selon les engagements pris dans sa profession de foi et consignés dans son programme politique».
Répondant à la même question, le Professeur de science politique poursuit «or en tant qu’évènement-phare de l’année 2018, l’élection présidentielle sera déterminante aussi bien pour structurer et construire 2019 que pour préfigurer 2019. D’abord parce que cette élection vient re légitimer le président de la République, en lui conférant un surcroît de légitimité politique pour traduire en actes les grandes orientations proposées au peuple lors de la campagne électorale. Ensuite, parce que son issue cristallise de nombreuses attentes légitimes de la part des Camerounais qui considèrent 2019 comme une année-test pour le président réélu et les grandes opportunités qu’il nourrit pour les Camerounais. Enfin, parce qu’elle est aussi une année d’élections locales, aussi bien au niveau de l’Assemblée nationale que pour ce qui est des conseillers municipaux».
En 2018, des institutions ont vu le jour, d’autres ont pour la première fois depuis leur création jouées leur mission, c’est le cas du Conseil constitutionnel qui a étudié les recours déposés dans le cadre du contentieux post-électoral. A la question de savoir comment elles peuvent changer le visage du Cameroun dans la mise en œuvre effective de la démocratie au Cameroun, le Pr Aboya Manasse déclare «le processus de parachèvement du dispositif constitutionnel s’est donné à voir au cours de l’année 2018, à travers la mise en place du Conseil constitutionnel. Il s’agit d’un organe essentiel, voire vital pour la consolidation et la maturation du processus démocratique camerounais. En effet, le Conseil constitutionnel s’est illustré dans ce rôle d’arbitre du jeu politique et de juge du contentieux constitutionnel à l’occasion de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Son entrée en scène constitue une importante avancée dans le processus de consolidation de la démocratie au Cameroun. Il lui revient ainsi de «négocier» ou de construire sa crédibilité en mettant à contribution le statut de ses membres pour participer véritablement à l’œuvre de construction de la démocratie camerounaise».
Parlant du Ministère de la Décentralisation et du Développement local qui a aussi vu le jour, le Professeur de science politique indique «son actualité conforte la pertinence de sa création. Cette création participe donc d’un souci d’efficacité de l’administration publique, si tant est que ce ministère a pour objectif majeur d’impliquer les populations et de les intéresser à la gestion des affaires locales».
Liliane N.
Le financement accordé dans le cadre du Pidma devrait permettre à la coopérative Apmab de passer à l’industrialisation de la culture du manioc dans cette partie du pays.
La société coopérative avec conseil d’administration des agriculteurs producteurs de manioc de Batouri (Coop CA Apmab), basée dans la région de l’Est au Cameroun, entend développer ses activités dès l’année 2019. Une volonté marquée par la signature d’une convention de financement entre cette coopération et le Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma). Ce dernier entend ainsi mettre à la disposition des agricultures quelque 91 millions FCFA, tandis qu’eux-mêmes devront apporter 39 millions FCFA, soit au total 130 millions FCFA.
Selon les explications du directeur général de l’Apmab, relayées par Eco Matin, cette société coopérative entend passer à l’industrialisation de la culture du manioc, en introduisant notamment le volet transformation. «Nous avons réalisé des études qui montrent que les techniques traditionnelles de trempage et de séchage du manioc pour sa transformation comporte des risques pour la santé des populations qui consomment la farine obtenue au final», indique Amidou Mbouombouo.
Dans ses explications, il indique que l’élaboration de ce projet vise également la réduction des importations et le positionnement du Cameroun en tant qu’acteur majeur de la production du manioc en Afrique. Pour y parvenir, l’ambition est de produire annuellement un peu plus de 2 500 tonnes de manioc sur une superficie globale de 126 hectares (soit 20 tonnes par hectare), en privilégiant les variétés de manioc à haut rendement et à faible teneur de cyanure.
Depuis l’année 2006, le Cameroun a élaboré une stratégie visant à développer la filière manioc, avec pour principal objectif de fournir suffisamment son marché et d’aller à la conquête de l’Afrique où cet aliment et ses dérivés sont très prisés. La transformation du manioc est un volet important de cette stratégie, surtout qu’elle se fait encore de manière artisanale dans les différentes zones où la production est importante.
D’où l’intervention du Pidma qui a pour objectif d’accroitre la production du maïs, du sorgho et du manioc, dans l’optique d’approvisionner les unités agro-industrielles locales. Le programme est financé à hauteur de 50 milliards FCFA par la Banque mondiale.
Le Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles (PIDMA) est une initiative conjointe du Gouvernement Camerounais et de la Banque mondiale dont la vision est d’améliorer la productivité et la compétitivité des chaînes de valeur du maïs, manioc et sorgho, et d’accroître la production pour répondre à la demande des matières premières locales exprimée par les Agro-business.
Le PIDMA a été conçu sous forme d’un modèle inclusif d’Agro-business. Cette approche à la fois innovante et transformationnelle, consiste à développer des relations d’affaire fonctionnelles durables entre les organisations de producteurs, les acheteurs et les institutions financières. Ce modèle repose sur les piliers suivants: Une compétitivité des chaînes de valeurs basée sur l’amélioration de la productivité et de la qualité des produits; Une mise en relation directe des petits producteurs organisés en coopératives avec les acheteurs (agro-industries, grossistes, etc.).
L’objectif de développement du PIDMA est de passer d'une agriculture de subsistance et de faible productivité des filières maïs, manioc et sorgho à une agriculture commerciale avec des chaînes de valeurs compétitives dans les cinq zones agro-écologiques du pays. A cet effet, les activités du projet sont axées sur les investissements dans les domaines de la production, de la transformation, de la commercialisation ainsi que des services dérivés des produits des filières concernées.
Otric N.
L’utilisation d’un seul livre par matière a été effective dès la rentrée scolaire 2018-2019.
Dans le système éducatif, on ne saurait citer les grandes révolutions opérées en 2018 sans en parler. La politique du livre unique par matière rendue effective cette année. De la maternelle à la fin du secondaire, les élèves utilisent désormais les mêmes ouvrages sur toute l'étendue du territoire. Qu'on soit au public comme au privé. Par matière, un livre a été sélectionné pour une durée de six ans renouvelables. Les textes signés par Philemon Yang le Premier Ministre le 23 novembre 2017 sont venus mettre fin au désordre qui a souvent ou ces dernières années existé dans la filière du livre. Dans la circulaire du Premier Ministre, il avait été fait état des «dérives» observées dans le secteur du livre et du manuel scolaire et qui compromettaient les ambitions et projets de développement de la nation. Le PM à travers ses deux décrets portait donc création, organisation et fonctionnement de la Commission nationale chargée du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre de la politique nationale du livre, du manuel scolaire et autres matériels didactiques et sur l’organisation du Conseil national d’agrément des manuels scolaires et matériels didactiques.
Interviewé par le journal Afrique gouvernance le Pr Marcelin Vounda Etoa en sa qualité de Secrétaire permanent du Conseil de l’agrément du manuel scolaire, est revenu sur le combat qu’il a livré pour que la politique du livre unique soit effective au Cameroun. «J’en suis arrivé-là par la découverte d’un manuel inscrit sur les listes officielles qui était truffé de fautes et ma curiosité a été piquée par plusieurs autres que j’ai découvert par la suite. Auparavant j’avais déjà dénoncé un ensemble de dérives par la publication d’un article sur un livre inscrit au programme scolaire, à savoir le recueil de poème de Guillaume Apollinaire qui faisait l’apologie de l’homosexualité. J’ai donc pris conscience qu’il y avait quelque chose à creuser et c’est après que j’ai découvert que l’ampleur du problème était grande. Et le premier constat était le non-respect de l’arrêté du Premier ministre du 4 janvier 2002 qui restituait la pluralité du manuel scolaire, mais avait arrêté un ou deux manuels par matière, le but étant de créer une saine émulation entre les éditeurs pour stimuler les efforts face à la concurrence. Mais cette approche a pris une autre tournure et le nombre du manuel s’est multiplié au gré de tous ceux qui avaient un ouvrage à proposer, écumant les lycées et les collèges et réussissant par des moyens suspects à les inscrire sur les listes avec la complicité des chefs d’établissements. Pour crier ma révolte j’ai écrit un livre pour dénoncer le mercantilisme qui s’était emparé du système éducatif à tout le moins dans le circuit des manuels scolaires», a-t-il déclaré.
Sur les critères conduisant au choix du livre unique à adopter pour une matière, il faut savoir que les autorités se basent sur la circulaire de Philemon Yang. Celle-ci précise les axes devant servir à l’évaluation. «Cette critélogie a trois axes principaux: le premier concerne l’évaluation physique du manuel et ces aspects étaient noté sur 25 points. Il s’agit du façonnage et de la finition de l’ouvrage. Nous retiendrons qu’un livre cousu est plus résistant et plus adapté à notre environnement qu’un livre collé qui sèche et dont les feuilles sautent par la suite. Le deuxième critère porte sur le prix du livre. Dans les anciennes grilles d’évaluation des manuels scolaires, le prix du livre était noté sur 10 points. Nous avons fait passer le nombre de points pour le prix du livre à 25. C’est pour cette raison que les éditeurs pour être dans la course étaient obligés d’avoir un prix compétitif ne sachant pas quel était le prix de leur concurrent», a expliqué le Secrétaire permanent du Conseil de l’agrément du manuel scolaire.
A ces critères s’ajoutent ceux concernant l’aspect éthique à préserver et le respect de l’approche pédagogique dans l’évaluation des contenus et le niveau de langue.
Liliane N.
Elles ont signé des conventions avec l’Etat du Cameroun, le 20 décembre dernier, au siège de l’Agence de Promotion des Investissements (API) à Yaoundé.
Quatre nouvelles entreprises vont désormais bénéficier de la loi sur les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun. Elles ont signé le 20 décembre dernier à Yaoundé, des agréments avec l’Etat du Cameroun, représenté par l’Agence de Promotion des Investissements (API). Parmi ces nouvelles entreprises, il y a Panafrican Pacific Plazza Sarl, Welcome Garden’s Sarl, opérant dans le secteur de l’hôtellerie, Catopco Sarl et Vernice Sarl investissant dans le secteur de la transformation du Tabac et de l’industrie chimique.
Ces entreprises comptent investir environ 2,5 milliards de FCFA pour leur déploiement pour une projection de 387 emplois. En paraphant les documents relatifs à ces agréments, apprend-on, Marthe Angeline Minja, DG de l’API, a souligné que l’accompagnement institutionnel dont bénéficient les signataires témoigne de la volonté gouvernementale d’améliorer le climat des affaires tout en encourageant les initiatives porteuses de développement. D’où l’appel à une matérialisation immédiate de ces investissements de nature à consolider la visibilité de la destination Cameroun et à accroitre son économie.
Tout comme d’autres signataires, Bienvenu Lonkeu Njouboussi, promoteur du complexe hôtelier Welcome Garden’s Sarl, a exprimé sa satisfaction quant à l’accompagnement dont sa société a bénéficié et à la célérité dans le traitement de sa demande, lui permettant d’achever les travaux de construction rendus à plus de 50% et d’être opérationnel au plus vite.
En rappel, avant les dernières conventions du 20 décembre dernier, en quatre années de mise en œuvre effective de la loi du 12 juillet 2017 modifiant et complétant certaines dispositions de celle du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun fait des émules, ce sont 157 conventions qui avaient déjà été signées entre le gouvernement et le secteur privé, sous l’accompagnement de l’API. Ce, pour un volume global d’investissements projetés de plus de 3 424 milliards de FCFA et plus de 55 000 emplois directs projetés.
Mais depuis que l’API est placée sous la tutelle directe de la présidence de la République, ce sont 34 conventions d’investissement qui ont été signées pour des investissements projetés de plus de 1 173 milliards de FCFA. Pour la directrice générale de l’API, Marthe Angéline Minja, ce nouveau dispositif incitatif à l’investissement privé permet d’assurer un accompagnement rapproché des investisseurs à travers un système simplifié et allégé des procédures administratives.
Selon l’économiste Patrice Yantho, la loi de 2013, modifiée en juillet 2017, a le mérite d’avoir incité et encouragé beaucoup d’investissements. «Il faut le reconnaitre, même si un débat actuel est pendant sur les questions de fond et la consistance opérationnelle des incitations prévues, relativement aux résultats obtenus, comparés aux attentes escomptées. A notre humble avis, l’efficacité d’une loi comme celle d’une décision de justice, s’apprécie par l’aisance de sa mise en œuvre et son opérationnalité. Dans la pratique, le processus pour bénéficier des avantages prévus par cette loi est lourd, ce qui fait qu’il n’est pas facile de le boucler en moins de plusieurs mois. Le processus de jouissance des avantages l’est encore plus. Les institutions en charge devraient auditer le circuit, pour analyser sa performance pour l’investissement privé, l’améliorer et le fluidifier davantage, en excluant toutes les pesanteurs».
Otric N.
L’ordre et la sérénité règnent de nouveau dans la cité balnéaire après que des échauffourées ont éclaté entre des conducteurs de motos-taxis et des gendarmes le 25 décembre dernier.
Les populations, au rang desquelles les conducteurs de moto-taxis, vaquent tranquillement à leurs occupations, rapporte Cameroon Tribune. Installé dans son lit d’hôpital ce 26 décembre, le crâne complètement recouvert d’un bandage, le préfet de l’Océan, Antoine Bisaga, rassure sur son état de santé. « Je me porte bien. Dans les heures qui suivent, je vais me rendre au bureau pour continuer mon travail ».
L’administrateur civil principal a reçu un projectile sur le crâne vers 23h, le 25 décembre 2018. camer.be. A l’origine de cet incident, des échauffourées entre les gendarmes et les moto-taxis. Les moto-taximen ayant posé des barricades sur le pont de la Kienké, le préfet s’y est rendu pour trouver une solution à l’accrochage les opposant à des gendarmes.
Tout a commencé au poste de contrôle de Pangou vers 20h30. Un élève gendarme tire sur un conducteur de moto. L’homme est touché à la cuisse gauche. Les collègues du moto-taximan vont aller à la résidence du préfet, portant leur camarade. « Nous voulons qu’il meure et on va mettre le feu dans la ville », disent-ils. Le préfet va user d’une grande diplomatie pour que le blessé soit transporté à l’hôpital. Vers 22h, les conducteurs de motos bloquent l’axe menant au port de Kribi. Même les piétons sont obligés d’obéir. Informées de la situation, les autorités administratives, judiciaires et militaires de la ville de Kribi se rendent sur les lieux de la manifestation.
En pleine négociation, un groupe de moto-taximen se met à huer et à lancer des pierres, des bouteilles en direction des autorités. Le préfet est blessé au crâne. « On était presque vers la fin quand j’ai senti un coup sur la tête. Je ne sais pas de quoi il s’agit. Certains disent que c’est une bouteille, d’autres disent que c’est un caillou. De toutes les façons j’ai vu le sang jaillir et immédiatement j’ai été conduit à l’hôpital », raconte-t-il.
Des coups d’intimidation seront alors tirés en l’air par les forces de maintien de l’ordre. Les conducteurs de moto, dans leur fuite, saccagent tout sur leur passage. Vers minuit, les forces de maintien de l’ordre sont appuyées par les éléments de la base navale de Kribi. Le calme revient.
Le gouverneur de la région du Sud se dit convaincu que son collaborateur n’étaut pas visé par le jet de projectile. Félix Nguélé Nguélé est immédiatement parti du chef- lieu Ebolowa le 26 décembre pour tenter de ramener le calme dans la cité balnéaire. « Nous déplorons des blessés au premier rang desquels le préfet qui n’était pas particulièrement visé. Je demande aux populations de rester calmes, sereines et de continuer à vaquer à leurs occupations ».
Pour le moment, des enquêtes sont ouvertes. 23 personnes ont déjà été interpellées. « Nous sommes en train de prendre toutes les dispositions pour que l’ordre règne à Kribi pendant ces fêtes de fin d’année », fait savoir le préfet de l’Océan, Antoine Bisaga.
Otric N.
D'abord un instrument virtuel utilisé par les financiers et comptables, l'euro s'est matérialisé le 1er janvier 2002, si bien que 340 millions de citoyens de 19 pays partagent aujourd'hui une même monnaie.
La Banque centrale européenne (BCE), qui a pris les rênes de la politique monétaire dès 1999, se targue elle d'avoir empêché une escalade des prix, même si l'image d'un euro inflationniste lui colle encore à la peau.
De fait, la popularité de la monnaie unique est au plus haut. En moyenne 74% des citoyens en zone euro estiment que la monnaie unique a été bénéfique à l'UE, et 64% à leur propre pays, selon le baromètre publié en novembre par la BCE. Et cela malgré l'essor de mouvements populistes anti-UE.
« L'euro est ancré dans la population, même les partis anti-système ont dû en convenir », pointe Nicolas Véron, économiste aux instituts Bruegel à Bruxelles et Peterson aux États-Unis.
L'euro a également dopé le commerce intra-communautaire et est la deuxième monnaie la plus utilisée, même s'il reste loin derrière le dollar américain.
Handicaps et divisions
Mais au milieu de l'été 2012, après la crise financière, la monnaie unique a failli être emportée par la crise de la dette souveraine qui menaçait le système bancaire de dislocation.
Ces événements braquent les projecteurs sur des handicaps originels: absence de solidarité budgétaire européenne par la mutualisation de la dette, des investissements et donc des risques, disparités profondes entre les économies, défaut d'un prêteur de dernier recours pour les Etats en difficultés...
Sur fond de crise grecque en particulier, "l'euro a attisé les reproches réciproques, les pays latins du sud attaquant ceux du nord sur leur ordo libéralisme, ceux du nord les latins sur leur laxisme", relève Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG.
Mario Draghi, président de la BCE, va éteindre l'incendie l'été 2012 en assurant que son institution fera "tout pour sauver l'euro". Celle-ci se dote d'un programme pour racheter, sous conditions, une quantité illimitée de dette d'un pays attaqué sur les marchés. Une arme jamais utilisée mais qui a suffi à ramener le calme.
Puis, pour juguler le spectre de la déflation, elle a amené ses taux au plus bas et racheté des dettes à fin décembre pour un total de 2.600 milliards d'euros.
Sur le plan politique en revanche, peu a été fait pour corriger les défauts innés de l'euro. Les 19 pays n'ont toujours pas d'outils pour une convergence des économies ou investir pour répondre aux défis économiques.
De l'argile aux briques
Dans les années 1990, "le plus important en Europe était, au plan économique, de doter le marché unique d'une monnaie unique pour en finir avec d'importantes variations de change entre pays membres, et au plan politique, d’arrimer l'Allemagne réunifiée à l'Europe de l'ouest", explique Gilles Moec, économiste de Bank of America Merrill Lynch et ancien de la Banque de France.
Selon la réforme a minima de la zone euro annoncée en décembre 2018, les 19 pays ne se sont accordés que sur un instrument budgétaire très limité, loin des idées plus audacieuses portées par le président français Emmanuel Macron, l'Allemagne, chantre de l'équilibre, rejetant toute forme de mutualisation des dettes.
Rien ne pouvant se faire sans ou contre Berlin, « l'hubris allemande est devenue le problème de la zone euro", juge Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles du quotidien Libération, dans son dernier ouvrage "Il faut achever l'euro ».
« Toutes les solutions imaginées par la Commission, le Parlement, la France et la plupart des économistes pour stabiliser la zone euro et pour la démocratiser se heurtent à un puissant +nein+ », ajoute-t-il.
De son côté, la BCE se retrouve un peu à bout, après avoir stabilisé monnaie et système bancaire, prévient Gilles Moec.
L'économiste Nicolas Véron se veut un peu plus optimiste. Selon lui, avec l'assainissement bancaire, des dettes publiques et l'action de la BCE, l'euro est désormais « colosse aux pieds de briques plutôt que d'argile ».
Nicole Ricci Minyem
Le Ministre de la Communication M. Issa Tchiroma Bakary et son homologue des Finances, M. Louis Paul Motaze ont donné jeudi, 27 décembre 2018, une conférence de presse.
Le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du programme économique et financier du Cameroun/FMI était au centre des échanges entre les membres du gouvernement et une douzaine de journalistes.
En effet, à l’issue de son conseil d’administration tenu le 17 décembre dernier, le Fonds Monétaire International a déclaré concluante la troisième revue de l’Accord en faveur du Cameroun au titre de la Facilité Elargie de Crédit. Le FMI a ainsi marqué sa satisfaction pour l’ensemble des réformes mises en œuvre par le Gouvernement camerounais.
Les deux ministres étaient assistés par le Secrétaire Général du ministère de L’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire et des directeurs généraux du Budget, du Trésor, des Douanes, des Impôts et de l’Economie, ainsi qu’un représentant du Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement.
Ci-dessous l’intégralité du propos liminaire du Ministre de la Communication:
Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Le 17 décembre dernier, le Fonds Monétaire International a, à travers un communiqué de presse publié à l’issue de son conseil d’administration, déclaré concluante la troisième revue de l’Accord en faveur du Cameroun au titre de la Facilité Elargie de Crédit, marquant ainsi sa satisfaction pour l’ensemble des actions menées par le Gouvernement dans le cadre des réformes en cours relatif audit Accord.
Afin d’éclairer nos populations sur la résilience et la solidité de notre économie, et compte-tenu du rôle moteur joué par le Cameroun au sein de la CEMAC, le Gouvernement a jugé utile d’organiser une communication spécifique sur ce sujet.
Aussi, Monsieur le Ministre des Finances et moi-même sommes convenus de vous rencontrer ce jour, pour aller plus loin dansl’évaluation de la mise en œuvre de cet Accord, et édifier l’opinion publique nationale et internationale sur les perspectives pour l’économie nationale et celle de la sous-région Afrique centrale, en ce qui concerne en particulier les pays membres de la CEMAC.
Je voudrais donc saluer la présence ici de Son Excellence Monsieur le Ministre des Finances, et lui souhaiter une chaleureuse bienvenue au Ministère de la Communication.
Je voudrais également souhaiter la bienvenue aux Experts de haut niveau venus des deux Ministères en charge des Finances et de l’Économie, qui ont été commis par leurs Chefs de Départements respectifs, pour nous apporter, en cas de nécessité, l’accompagnement nécessaire aux éclairages que vous pourriez solliciter.
Il s’agit : du Secrétaire Général du Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, du Directeur Général du Budget, du Directeur Général du Trésor et de la Coopération Financière et Monétaire, du Directeur Général des Douanes, du Directeur Général des Impôts, du Directeur Général de l’Économie, du Représentant du Directeur Général de la Caisse Autonome d’Amortissement.
À vous-mêmes, Mesdames, Messieurs les Journalistes, je voudrais exprimer toute ma gratitude pour votre présence massive à cette rencontre, répondant ainsi de manière prompte à l’invitation que je vous ai adressée.
Mesdames, Messieurs les Journalistes,
À l’instar des autres pays de la CEMAC, l’économie camerounaise a souffert à partir de l’année 2014, du double choc de la chute des prix des produits pétroliers sur le marché international et des menaces sécuritaires dans la sous-région, avec les attaques répétées du groupe terroriste BOKO HARAM à l’Extrême-nord du pays.
Après avoir initialement manifesté une forte résilience de son économie, le Cameroun s’est ensuite heurté à un ralentissement de sa croissance qui est passée de 5,9% en 2014 à 4,5% en 2016, puis à 3,7% en 2017.
Ces chocs extérieurs ont engendré une détérioration des finances publiques due à la baisse des recettes pétrolières, conjuguée à l’augmentation des dépenses sécuritaires et humanitaires liées à l’afflux de réfugiés venant des pays voisins, et ainsi qu’aux déplacés internes en proie aux problèmes d’insécurité.
Dans un tel contexte et afin d’impulser une riposte coordonnée pour préserver la stabilité extérieure de la sous-région et l’intégrité du régime monétaire, le Chef de l’État, Son Excellence Paul BIYA a réuni ses pairs à Yaoundé le 23 décembre 2016, dans le cadre d’un sommet extraordinaire, dont la plus importante résolution invitait chaque État membre de la CEMAC à engager des discussions avec le FMI, en vue de la conclusion rapide d’un programme économique et financier.
En ce qui concerne le Cameroun, les discussions engagées avec le FMI ont abouti à l’approbation le 26 juin 2017 par le Conseil d’Administration de cette institution, d’un programme économique et financier triennal appuyé par la Facilité Élargie de Crédit, la FEC, et destiné à accompagner les réformes économiques et financières du Gouvernement sur la période allant de 2017 à 2020.
Je voudrais indiquer ici que, contrairement à certaines allégations qui ont été entendues çà et là, le programme de réformes économiques et financières du Cameroun n’est pas un programme de développement de plus. Il a été élaboré pour répondre aux objectifs de notre Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, le DSCE, qui vise à réduire la pauvreté et le sous-emploi et à accélérer la croissance économique, dans le but d’atteindre le statut de pays émergent d’ici 2035. Il s’inscrit dans un effort collectif des pays de la CEMAC visant à faire face à la crise économique qui n’épargne aucune des économies la sous-région.
À travers une telle démarche, il s’agit en effet de faire en sorte que l’ensemble des politiques mises en œuvre, soit cohérent et que collectivement, ces politiques soutiennent la viabilité des finances publiques et des comptes extérieurs de la sous-région, ainsi que la stabilité de son arrangement monétaire.
Je voudrais à présent vous apporter quelques informations sur la Facilité Élargie de Crédit, la FEC, qui soutient le programme économique et financier en cours avec le FMI.
La FEC est un guichet du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, créé pour mieux adapter les interventions du FMI aux besoins divers des pays à faible revenu, notamment en période de crise. Elle permet aussi de protéger les couches les plus vulnérables des populations de ces pays des effets des ajustements opérés.
Ainsi, les programmes conclus par le FMI avec le Cameroun et les autres pays de la CEMAC mettent l’accent sur l’importance qu’il y a à préserver les dépenses sociales et de garantir la mise en place des projets d’infrastructures prioritaires favorables à la croissance. Les financements apportés par le FMI et les autres partenaires permettent quant à eux d’opérer un ajustement beaucoup plus graduel et moins abrupt.
Dans ce cadre, notre programme économique et financier appuyé par la FEC s’élève à 666,2 millions de dollars américains, soit à peu près 340 milliards de FCFA. Il vise à accompagner les efforts déployés par les pouvoirs publics pour restaurer les grands équilibres macroéconomiques et favoriser une croissance forte et inclusive. Il s’agit donc de renforcer la résilience du secteur financier et de créer les conditions d’une diversification de l’économie tirée par le secteur privé.
Outre l’apport financier direct procuré par le FMI, le Cameroun est éligible de par ce même programme, à d’autres appuis émanant des partenaires techniques et financiers comme la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement, pour un montant d’environ FCFA 639 milliards.
Pour accéder à tous ces appuis, le Cameroun doit travailler sur quatre piliers essentiels qui sont : la consolidation budgétaire, la gestion de la dette, la stabilité monétaire et les réformes structurelles et institutionnelles.
Son évaluation qui se fait de manière concertée avec le FMI, s’appuie sur chacun de ces quatre piliers.
En ce qui concerne la consolidation budgétaire, l’évaluation porte sur six critères de réalisation dont les plus importants concernent la réduction du déficit budgétaire et le niveau de mobilisation des recettes non pétrolières.
À ce titre, la performance du Cameroun est jugée globalement satisfaisante.
En effet, les efforts fournis par le Gouvernement en terme de réduction du train de vie de l’État ont permis de réduire le déficit budgétaire de 6,5% en 2016 à 4,5% en 2017. Pour l’exercice 2018 qui s’achève, le déficit est projeté à 2,6%. Cette évolution de la réduction du déficit budgétaire s’inscrit dans la trajectoire définie dans le programme, qui prévoit une réduction du déficit budgétaire de 6,5% en 2016 à 1,7% en 2020.
Pour ce qui est de la mobilisation des recettes non pétrolières, malgré les perturbations économiques dans quatre des dix régions du Cameroun en raison des questions sécuritaires, les efforts du Gouvernement sont jugés encourageants.
On peut en effet considérer que les recettes de la fiscalité intérieure ont progressé de 110% entre 2016 et 2017, première année de mise en œuvre du programme. Ces recettes ont atteint 1790 milliards de FCFA en 2017, contre 1615 milliards de FCFA en 2016.
Pour l’exercice 2018, à la fin du mois de novembre, 1719 milliards de FCFA avaient déjà été mobilisés, soit 90% de l’objectif annuel fixé à 1912 milliards de FCFA. Le mois de décembre en cours permettra à coup sûr d’atteindre, voire de dépasser cet objectif.
En ce qui concerne la dette, un effort considérable de ralentissement du rythme d’emprunt a été observé. C’est ainsi que le plafond des emprunts concessionnels et non concessionnels fixé à 650 milliards de FCFA pour 2017 et 2018, a été à chaque fois respecté.
Par ailleurs, les engagements du Gouvernement en termes de remboursement de la dette extérieure et intérieure ont été honorés. C’est ainsi qu’en 2017, sur une prévision de remboursement de 727 milliards de FCFA, les paiements effectifs se sont situés à 761 milliards de FCFA, avec un léger dépassement pour ce qui est du paiement de la dette intérieure.
Sur les 1056 milliards de FCFA prévus au terme de l’année 2018, 1040 milliards ont déjà été remboursés. Toutes ces performances renseignent à suffisance sur la viabilité de la dette du Cameroun, que ce soit à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Au plan monétaire, le Gouvernement a poursuivi la mise en œuvre des politiques définies dans le cadre de la convergence communautaire pour la stabilisation et le redressement des réserves par la Banque des États de l’Afrique Centrale. Ces mesures se sont traduites par une augmentation de nos avoirs extérieurs nets de 15,5%, pour se situer à 1 milliard 970 millions de FCFA.
S’agissant des réformes structurelles et institutionnelles, deux importantes lois ont été adoptées en ce qui concerne la gestion des entreprises publiques et établissements publics. Il s’agit des lois n°2017/010 et n°2017/011 du 12 juillet 2017 qui viennent contribuer à l’amélioration de la gouvernance dans les entités publiques.
Pour ce qui est de la gestion des finances publiques, deux autres lois ont été promulguées par le Chef de l’État le 11 juillet 2018, à savoir, la loi n° 2018/011 portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques, et la loi n° 2018/012 portant régime financier de l’État et des autres entités publiques.
Par ailleurs deux importants décrets ont été pris dans le domaine de la gestion des marchés publics. Il s’agit du décret n° 2018/355 du 12 juin 2018 fixant les règles communes applicables aux marchés des entreprises publiques et du décret n° 2018/366 du 20 juin 2018 portant code des marchés publics. Ces décrets ont pour principal objectif l’amélioration et le renforcement du cadre règlementaire de gestion des marchés publics.
Dans le cadre du processus d’amélioration et d’accélération de l’investissement public, le Chef du Gouvernement a fixé les règles régissant le processus de maturation des projets d’investissement public à travers le décret 2018/4950/PM du 21 juin 2018.
Pour ce qui est spécifiquement de la réduction du train de vie de l’État, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a pris deux importants décrets : le décret n°2018/1968/PM du 13 mars 2018 modifiant et complétant certaines dispositions du décret N°2000/693/PM du 13 septembre 2000 fixant le régime des déplacements des agents publics civils et les modalités de prise en charge des frais y afférents, et le décret n°2018/9387/CAB/PM du 30 novembre 2018 fixant les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement des comités et groupes de travail interministériels et ministériels.
Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Voilà donc résumées les performances qui ont valu au Cameroun le satisfecit du FMI au terme de la troisième revue du programme économique et financier liant les deux entités.
Les retombées économiques et financières qui en découlent s’apprécient en des termes variés dont on peut retenir pour l’essentiel :
Mesdames, Messieurs les Journalistes,
En dépit de ces résultats satisfaisants, il demeure que l’environnement qui entoure la mise en œuvre du programme de réformes économiques et financières avec le FMI, ainsi que tous les programmes d’appui avec nos partenaires techniques et financiers comporte un certain nombre d’exigences du point de vue de la discipline budgétaire, de l’efficacité et de l’efficience de la dépense publique. Il est donc primordial de continuer d’être mobilisé et organisé de la façon la plus efficace possible, afin de relever cet important défi, gage de l’amélioration continue du niveau de vie de nos populations.
Dans son discours d’investiture le 6 novembre 2018, le Chef de l’État Son Excellence Paul BIYA a placé le redressement économique du Cameroun au centre de son action politique au cours du septennat qui vient de s’ouvrir.
Le Gouvernement par ma voix, réaffirme sa détermination à poursuivre les réformes engagées dans le cadre du programme économique et financier conclu avec le FMI et les autres partenaires techniques et financiers. À cet effet, aucun effort ne sera ménagé pour atteindre les objectifs que le Gouvernement s’est fixé et qui sont détaillés dans la dernière Lettre d’Intention de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Je ne saurais terminer mon propos sans une fois de plus exprimer toute ma gratitude à l’endroit de Son Excellence, Monsieur le Ministre des Finances, pour l’appui substantiel qu’il aura apporté à la consistance et à la densité des informations mises à notre disposition, ainsi que pour la qualité de l’expertise déployée et ici présente, afin que tous les éclairages sollicités puissent trouver des réponses à la fois utiles et pertinentes de la part du Gouvernement.
Je vous remercie pour votre bienveillante attention.
Otric N.
Le président de la République s’adressera à ses compatriotes dans le cadre de son traditionnel message.
Grand moment lundi prochain pour les Camerounais qui seront, tous ou presque, scotchés à leurs écrans de télévision ou à leurs récepteurs-radio pour le traditionnel rendez-vous annuel avec le président de la République. Paul Biya va en effet s’adresser à ses compatriotes dans le cadre de son traditionnel message de fin d’année. Occasion pour le chef de l’Etat de faire le bilan de l’année qui s’achève et jeter les bases de ce que devra être la nouvelle année. Un message particulièrement attendu cette année, selon Cameroon Tribune.
Ce sera en effet la première sortie du genre dans le cadre du septennat des Grandes opportunités qui a commencé avec la prestation de serment le 6 novembre 2018 à la suite de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, scrutin qui avait vu le président Paul Biya l’emporter brillamment face à huit autres candidats avec 71,28% des suffrages exprimés. Une année 2018 qui n’aura pas été uniquement électorale puisqu’elle a vu l’entrée en scène de l’une des institutions parmi celles qui étaient sans doute très attendus: le Conseil constitutionnel dont les membres et le président ont été nommés le 7 février dernier.
Une institution qui est venue confirmer la solidité du processus électoral camerounais dans le cadre de la gestion du contentieux de l’élection des sénateurs du 25 mars 2018, mais surtout de la présidentielle. Au rang des sujets sur lesquels le président de la République n’hésitera sans doute pas à revenir, il y a incontestablement la situation socio-politique dans notre pays, et particulièrement la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le président de la République s’est montré particulièrement actif au cours de l’année qui s’achève concernant ce cas. Il a procédé en juin dernier à la mise sur pied d’un plan d’assistance humanitaire d’urgence en faveur des populations des deux régions.
Plus récemment, il a procédé à la création d’un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants qui se sont engagés dans ce conflit, au même titre que les anciens miliciens de la secte terroriste Boko Haram. Le chef de l’Etat avait par ailleurs indiqué avoir été conforté dans l’idée que ses concitoyens souhaitaient participer davantage à la gestion de leurs affaires, notamment au niveau local.
Une issue se présentait alors pour le président de la République : l’accélération du processus de décentralisation. Il devenait donc impératif de donner à ce processus toute l’importance qu’il mérite. Le président Paul Biya a, dans le cadre du réaménagement gouvernemental intervenu le 2 mars 2018, procédé à la création d’un département ministériel entièrement dédié à la décentralisation et au développement local.
La diligence dans la mise sur pied des structures de ce ministère renseigne à suffisance sur la détermination qui est la sienne en la matière. L’accroissement des compétences des collectivités territoriales décentralisées et la fin de mandat des élus locaux en 2019 devraient donner une nouvelle indication de la détermination du président de la République à faire participer les populations à la gestion de leurs collectivités territoriales. Des sujets et d’autres qui pourraient revenir dans le discours présidentiel lundi prochain.
Otric N.