D’après les experts, du fait de la crise, les indicateurs sont au rouge.
La région du Nord-Ouest passe pour être le principal bassin de production du café arabica avec plus de 70% de la production nationale. Tandis que celle du Sud-Ouest représente 45% de la production cacaoyère nationale. Les violences survenues lors de l’année 2018 qui vient de s’achever, ont mis au plus bas l’économie dans ces régions anglophones. L’instabilité a impacté négativement la filière cacao-café. Au cours de la campagne 2017/2018 on a enregistré une perte de 56 milliards soit 20% de recettes d’exportation.
Les entreprises spécialisées dans l’agro-industrie comme la Cameroon Development Corporation (Cdc) sont au bord du gouffre. Pour parler brièvement de la Cdc, il faut noter que selon l’une de nos sources, les employés réclament six mois d’arriérés de salaire. Leur souhait est que la descente aux enfers prenne fin. Alors qu’en début de l’année dernière, Franklin Njie le Directeur général de la Cdc parlait de lueur d’espoir, l’instabilité qui s’est accrue au fil du temps a tout gâché. Selon les experts en question d’économie, la situation pourrait être pire dans un avenir proche si la crise persiste, surtout dans la région du Sud-Ouest, où la CDC opère principalement.
«Neuf champs, à savoir Boa, Moulin Illoani, Illoani, Mbonge, Mukonje, Malende, Mungo, Meanja, et Tombel ne sont pas opérationnels. Il n’y a aucune garantie de vente d’huile de palme l’année prochaine. Illoani est à production nulle depuis le mois d’avril. Mondoni fonctionne partiellement, et la sécurité des travailleurs est une préoccupation majeure», a déclaré le Dg de la Cdc au cours d’une réunion de crise tenue le 8 juin dernier avec des représentants du personnel et des syndicalistes.
Déjà que selon les statistiques de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), la Cdc n’a pas exporté de bananes en septembre et octobre 2018. De ce fait elle a été exclue de la liste des exportateurs de banane du Cameroun. En effet, sur les 17 137 tonnes (t) de bananes exportées en novembre 2018 du Cameroun, 15 821 t proviendraient de la société des Plantations du haut Penja, filiale de la Compagnie fruitière dont la maison mère se trouve en France à Marseille, le solde, soit 1 316 t, provenant de Boh Plantations.
Dans un rapport publié en juillet 2018, le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) une valorisation sommaire des pertes enregistrées se chiffre à: productions perdues de banane, huile de palme et de caoutchouc: 9,2 milliards de Fcfa, un manque à gagner en chiffres d’affaires: 11,4 milliards de FCFA, autres pertes (équipements volés/détruits, rançons, vols…): 1,031 milliards de FCFA. Le Gicam indiquait également que dans le cas qu’il pourrait avoir un retour au calme rapide et la sécurité, cette entreprise deuxième employeur après l’Etat au Cameroun, aurait besoin d’une injection de fonds de l’ordre de 15 milliards de Fcfa pour financer un éventuel plan de relance.
Pour ce qui est des opérateurs de téléphonie mobile, on parle de 300 millions de FCFA d’équipements détruits et plus d’un milliard FCFA de manque à gagner par mois.
Liliane N.