Les responsables de cette Organisation non gouvernementale aujourd’hui incarcérés, sont poursuivis pour blanchiment de capitaux et escroquerie par appel public à épargne.
Les souscripteurs devaient donner chacun la somme de 12.500 FCFA, pour recevoir en un temps très réduit de moins d’un mois, une somme alléchante de 63.000 FCFA. Et pour acquérir le statut d’adhérent, chaque postulant devait s’acquitter d’un paiement de frais divers de l’ordre de 40.000 FCFA. Par ce procédé les promoteurs de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (MIDA), ont récolté d’importantes ressources financières, estimées à plusieurs milliards de FCFA.
Un souscripteur qui a requis l’anonymat a déclaré «ils nous proposaient de nous inscrire pour recevoir une formation dans le secourisme pour la prévention des crises civiles et militaires. Pour cela, il fallait débourser la somme de 12. 500 francs CFA, et 13 000 francs CFA pendant la formation pour l’achat des documents. Et après une semaine de formation, on devait recevoir 63 000 francs CFA. En gros ils promettaient de doubler la mise de départ, car tu as la possibilité d’inscrire plusieurs personnes, suivre la formation à leur place, et percevoir les gains en fonction du nombre d’inscrits. Tout ça en une semaine».
Tout allait bien jusqu’au mois d’avril 2018 où Jean Claude Tsila, le Préfet du département du Mfoundi a décidé de suspendre les activités de cette association pour «escroquerie» et «corruption de la jeunesse». La mesure a été prise au moment où se passait le paiement de la 7e et de la 8e vague de souscripteurs. La somme de 18 milliards 807 millions 425 mille FCFA a été collectée. Cela correspond à 17.301 souscripteurs pour 1 million 504 mille 594 parts souscrites. Aussi, trois milliards 850 millions 442 mille 275 FCFA ont été saisis. Ce qui fixe le déficit par rapport à la somme collectée à 14 milliards 956 millions 982 mille 725 FCFA.
On a appris que pour le seul compte du mois de février 2018, il y a eu 1800 jeunes formés, 2250 milliards empochés par les concernés. Entre 2017 et 2018, des sources affirment qu’il y a eu 80 000 personnes formées. Des enquêtes menées avaient permis de savoir que la Mida repose sur le système dit de «Ponzi». C’est-à-dire un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Un système attractif pour des jeunes en quête de moyens de subsistance.
Neuf suspects, des responsables de la Mida ont été interpellés puis présentés en avril dernier, au parquet du Tribunal de grande instance du Mfoundi. Il s’agit d’Albert Foe Amougou, Patrick Essala’a ntsama administrateur de la MIDA, la «soeur» Tsama et le Révérend père Louis Marie Joseph. Ces derniers ont émis le vœu de comparaître libres. Mais la requête a été rejetée.
Les souscripteurs ne savent toujours pas à quel saint se vouer. Ils continuent d’attendre le remboursement. Une source dans les services du gouverneur a laissé entendre que la traîne observée dans le remboursement était dû à la procédure judiciaire en cours.
Liliane N.