Cette interdiction est portée de façon particulière aux trafiquants des médicaments et des produits pharmaceutiques. En effet, le Dr Malachie rappelle dans ledit communiqué, que cette interdiction est contenue dans la loi n°90/035 du 10 août 1990 en son article 53, qui stipule que, « tout délit, étalage ou distribution de médicaments est interdit sur la voie publique, dans les foires et marchés à toute personne même titulaire du diplôme de pharmacien. »
Par conséquent, le Minsanté a attiré l’attention de ceux qui exercent cette activité illégale à travers les étals, les kiosques, des pharmacies ou même des magasins de stockages illégaux, qu’ils sont passibles de poursuites judiciaires, conformément à la législation en vigueur.
Aussi, au regard des dangers encourus par les populations victimes de ce phénomène répréhensible, et surtout conscient des conséquences néfastes des médicaments de la rue sur la santé ainsi que sur l’économie camerounaise, le Dr Malachie Manaouda a annoncé « l’opérationnalisation aussi bien au niveau central que dans chaque que de chaque région, d’une brigade chargée spécialement de sillonner nos villes et localités, en vue de procéder, avec l’appui d’autres administrations concernées, à la saisie et destruction systématique de ces médicaments. »
Par ailleurs, le ministre de la santé continu à sensibiliser et à mettre en garde les populations sur les méfaits qu’entraîne la consommation des médicaments et produits de la rue, sur la santé. Et il appelle « à la collaboration de tous pour le succès de cette opération appelée à durer dans le temps donc l’objectif ultime est la protection de la vie de nos compatriotes. »
Danielle Ngono Efondo
Selon les spécialistes en charge de la santé dans la capitale régionale du Nord, la vente illicite des médicaments fait donc partie du quotidien des populations qui s’en accommodent, d’autant plus qu’il leur semble que ces gélules, comprimés, cachets et sirops achetés a la sauvette sont moins onéreux que ce que les pharmacies légales proposent. Hamadou Dibe pharmacien dans la ville de Garoua, explique la prolifération de ce commerce :
« Le constat est clair, depuis un certain temps, La pharmacie des centres de santé de Garoua n’attirent plus et pour cause : les petits vendeurs ambulants des médicaments de cette localité sont omniprésents. Désormais, les malades, face à une ordonnance se tournent plutôt vers ces pharmaciens sauveurs », affirme le chef de district de santé de Garoua 2eme.
« Le chômage qui tenaille les jeunes autochtones et la pauvreté dont souffrent les populations de la ville de Garoua, poussent des jeunes diplômés ou non afin de joindre les deux bouts à se livrer à cette activité de vente de médicaments de la rue qui vraisemblablement rapporte, puisque la demande est forte ! », renchérit-il.
Pourtant les médicaments de la rue ne présentent aucune garantie. Il peut s’en suivre un risque d’intoxication, car il est impossible de connaitre leur origine.
Excepté, certains médicaments s’avèrent efficaces ; comme pour dire chez certains ; on trouve une garantie pour la santé. Souffrante d’un mal de tête, Fadimatou se souvient avoir acheté du "Doliprane" qui l’a soulagé. Contrairement, Moussa s’est procuré du "Paracétamol" qui avait plutôt les effets du Tramol.
La confusion est grande. Face à ses constats, la nécessité de sensibiliser sur les génériques et de dissuader les populations d’acheter ces produits dangereux s'impose, d’autant plus qu’à la pharmacie des centres de santé il est possible d'acheter des médicaments génériques à moindre coût. Il faudrait juste que la population de Garoua et ses environs soient informés.
Pour les adeptes de ces artères, ils doivent faire preuve de sagesse. Comme l’a souligné Hamadou Dibe : « La santé n’a pas de prix, alors êtes-vous convaincus que ces produits que vous avez à moindre coût ne vont pas compliquer davantage votre état ? ».
Félix Swaboka