C’est désormais vers les médicaments de la rue, que les malades se dirigent quand ils ont des prescriptions médicales.
Selon les spécialistes en charge de la santé dans la capitale régionale du Nord, la vente illicite des médicaments fait donc partie du quotidien des populations qui s’en accommodent, d’autant plus qu’il leur semble que ces gélules, comprimés, cachets et sirops achetés a la sauvette sont moins onéreux que ce que les pharmacies légales proposent. Hamadou Dibe pharmacien dans la ville de Garoua, explique la prolifération de ce commerce :
« Le constat est clair, depuis un certain temps, La pharmacie des centres de santé de Garoua n’attirent plus et pour cause : les petits vendeurs ambulants des médicaments de cette localité sont omniprésents. Désormais, les malades, face à une ordonnance se tournent plutôt vers ces pharmaciens sauveurs », affirme le chef de district de santé de Garoua 2eme.
« Le chômage qui tenaille les jeunes autochtones et la pauvreté dont souffrent les populations de la ville de Garoua, poussent des jeunes diplômés ou non afin de joindre les deux bouts à se livrer à cette activité de vente de médicaments de la rue qui vraisemblablement rapporte, puisque la demande est forte ! », renchérit-il.
Pourtant les médicaments de la rue ne présentent aucune garantie. Il peut s’en suivre un risque d’intoxication, car il est impossible de connaitre leur origine.
Excepté, certains médicaments s’avèrent efficaces ; comme pour dire chez certains ; on trouve une garantie pour la santé. Souffrante d’un mal de tête, Fadimatou se souvient avoir acheté du "Doliprane" qui l’a soulagé. Contrairement, Moussa s’est procuré du "Paracétamol" qui avait plutôt les effets du Tramol.
La confusion est grande. Face à ses constats, la nécessité de sensibiliser sur les génériques et de dissuader les populations d’acheter ces produits dangereux s'impose, d’autant plus qu’à la pharmacie des centres de santé il est possible d'acheter des médicaments génériques à moindre coût. Il faudrait juste que la population de Garoua et ses environs soient informés.
Pour les adeptes de ces artères, ils doivent faire preuve de sagesse. Comme l’a souligné Hamadou Dibe : « La santé n’a pas de prix, alors êtes-vous convaincus que ces produits que vous avez à moindre coût ne vont pas compliquer davantage votre état ? ».
Félix Swaboka