Ils sont réunis au sein du CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora), du Cercle Belgo-Africain Pour la Promotion Humaine, du Mouvement de février 2008 au Cameroun, du Collectif National contre l’Impunité au Cameroun, de l’Action Solidaire Internationale, de la Fondation MOUMIE, du Comité Citoyen pour la Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun, Action Solidaire Pour Marafa (ASMA).
Le samedi 24 octobre 2020, des individus armés ont fait irruption dans une école du quartier Fiango à Kumba, chef-lieu du département de la Mémé, région du Sud-ouest Cameroun et massacré d’innocents enfants dont le seul tort est d’être allé à l'école. On dénombre provisoirement à ce jour 06 morts et plus d'une dizaine de blessés. Face à ce massacre d’enfants de trop qui vient s’ajouter à celui de Ngarbuh en février 2020, la diaspora camerounaise de Belgique monte au créneau.
« A chaque meurtre, les populations accusent les milices séparatistes ou les forces de l'ordre d'être à l'origine des atrocités. Nous condamnons sans réserve ces crimes barbares et lâches et plaidons pour qu’une enquête sérieuse soit conduite dans les meilleurs délais et que les responsables de ce massacre de Kumba soient poursuivis et punis conformément à la loi », indique cette diaspora.
Elle relève en outre que dans les régions anglophones du Cameroun, depuis 2017, une partie des forces sécessionnistes a acquise des armes et équipements militaires au même titre que l'armée régulière. « D'autres groupes armés aux ambitions floues ont également vu le jour dans cette partie du territoire camerounais. Le pouvoir central de Yaoundé qui a toujours pensé à l'option militaire dans la résorption de cette crise anglophone dans le contexte de cette guerre asymétrique a jusqu'ici contribué inéluctablement à l'échec de l'établissement de la paix durable et constructible dans cette partie du territoire camerounais. Ailleurs, lorsqu'une telle figure s'est présentée, les parties ou la partie belligérante la plus diligente, a provoqué des négociations ou des médiations nationales et mêmes internationales avec pour corollaire le cessez-le feu et le rétablissement de la paix », précise-t-elle.
En présentant ses condoléances aux familles éprouvées et souhaitant un prompt rétablissement aux blessés, la diaspora camerounaise de la Belgique condamne toute tentative de récupération politique par des aventuriers sans foi ni loi qui n’ont aucun schéma alternatif crédible et légitime de sortie de crise.
Propositions
Aux autorités camerounaises, la diaspora demande : de prendre en urgence toutes les mesures nécessaires afin que les présumés assassins des civils dans le NOSO soient retrouvés avec diligence et mis aux arrêts ; de s’assurer que les présumés assassins des civils, que ce soit du côté des groupes séparatistes ou du côté de l’armée régulière, bénéficient d’un procès équitable et puis conformément à la loi s’ils sont reconnus coupables ; faire mener immédiatement une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis le début de la crise ; et enfin, respecter les dispositions de la Charte africaine des Droits de l’homme et des Peuples ainsi que tous les instruments connexes qui garantissent l’intégrité physique et physiologique des peuples.
Cette diaspora invite la classe politique camerounaise, à s’unir aux organisations de la société civile afin de chercher des solutions durables à ces attaques qui continuent à endeuiller les familles camerounaises. Le dialogue national initié il y a de cela un an par le pouvoir de Yaoundé n'étant qu'une foire sans fondement dont les résolutions ne pouvaient contribuer qu'à cette situation de ni paix et de ni guerre que nous visons actuellement dans les régions anglophones du Cameroun.
Au peuple camerounais, la diaspora de Belgique fait savoir que, l’heure est venue de ne plus se limiter à pleurer nos morts et à dénoncer les crimes dont nous sommes en permanence victimes. Il faut maintenant des actes concrets et efficaces.
Enfin, elle adresse aux Etats frères africains que, le drame camerounais ne peut plus être regardé avec indifférence. Lorsque la case du voisin brûle, la tradition africaine impose à chacun d’agir pour éteindre le feu. Ces années de massacres et de souffrances au Cameroun sont un profond déshonneur pour l’ensemble de notre continent.
Innocent D H
L’opposante camerounaise et ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2011 n’est pas citée parmi les illustres convives du grand rendez-vous qu’est le grand dialogue national convoqué par le Chef de l’Etat, et qui vient de débuter au Palais des Congrès de Yaoundé. La présidente du CPP (Cameroon People’s Party) assimile les assises à un échec.
D’aucuns diront par force d’imagination que l’opposante camerounaise et ancienne candidate à l’élection présidentielle a tout simplement voulu à sa manière boycotter les travaux du grand dialogue national tel que convoqué par le Chef de l’Etat lors de son adresse à la Nation le 10 septembre dernier. Loin de ces suspicions, selon Edith Kah Walla, les préalables à ces assises ne sont pas réunis. « C’est inconcevable qu’on puisse dire qu’on va dialoguer sur une crise dont les principaux leaders sont encore en prison », à en croire les déclarations de la présidente de la CPP lundi matin sur les antennes de Radio France Internationale(RFI). Dans cette tournure, l’opposante sous-entend le cas de Sisiku Ayuk Tabe et ses compagnons qui viennent d’être condamné à perpétuité par la justice camerounaise.
La libération préalable des détenus des affaires politiques
La libération de toutes les personnes détenues dans les prisons camerounaises dans le cadre des affaires politiques notamment le président du MRC, Maurice Kamto, était nécessaire avant de penser à un éventuel dialogue. « Le contenu de ce dialogue a été imposé par le régime », déplore une fois de plus celle qui fut ancienne fervente militante du Social Democratic Front (SDF). S’agissant des résolutions qui sortiront de ce grand dialogue, Edith Kah Walla doute de son applicabilité. Elle ne voit aucune garantie quant à l’application des résolutions qui en découleront.
Il faut retenir que le grand dialogue débuté ce 30 septembre 2019 vise principalement à trouver des voies et des moyens pour une sortie définitive de crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest , une crise qui dure déjà bientôt trois ans. Mais à l’observation, le constat est clair, les séparatistes ont décidé outre mesure de boycotter les travaux de Yaoundé.
Innocent D H