Les inondations reviennent à cause des pluies tombées dans la région de l’Extrême-Nord ces derniers jours.
Alors qu’on pensait que la région de l’Extrême-Nord avait déjà fini avec les inondations, les dernières nouvelles font état de leur retour, depuis le weekend dernier. Les populations du département du Logone-et-Chari, plus exactement celle de Fotokol sont celles qui souffrent le plus. Leurs déplacements sont devenus difficiles. La situation étant délicate et nécessitant dans l’immédiat des réponses, le Préfet du département du Logone-et-Chari a présidé une réunion de crise le lundi 09 décembre 2019. L’objectif de cette réunion était de trouver une solution à cette catastrophe naturelle.
A titre de rappel, il faut souligner que l’Extrême-Nord est une région habituée de graves inondations. Il y a juste de cela deux mois, que les yeux étaient encore rivés de ce côté du pays. Du fait de cette catastrophe, de milliers de personnes ont été obligés d’abandonner leurs maisons. Ils sont devenus des sans-abris. Les localités de Kaï-Kaï et d’Alvakaï ont été les plus touchées. Elles sont concernées par le Projet d’urgence de lutte contre les inondations (PULCI) décidé par le Chef de l’Etat.
Dans la première mentionnée, il y a eu 26 villages pour 1112 ménages affectés. Dans l’arrondissement de Maga, on a compté environ 665 familles soit plus de 5000 personnes touchées par les inondations. A Zina, on était à plus de 143 villages affectés. Le pire s’est même produit avec 13 villages qui ont totalement disparu de la surface.
La situation connue par le Président de la République, des mesures avaient été prises pour limiter les dégâts et venir en aide aux populations sinistrées. Sou-Oudi Ibrahima le Sous-préfet de Kaï-Kaï avaient relevé que les populations des zones sinistrées avaient été sommées de rejoindre l’espace titré et borné par l’Etat au lendemain des inondations de 2012.
Liliane N.
La montée inhabituelle des eaux à l’origine de fréquentes inondations dans ce quartier.
Les populations de Bonamouang, entre Akwa-nord et Bonamoussadi, ont toujours vécu au rythme des différentes marées du Wouri. Depuis quelques semaines cependant, le fleuve a subitement changé de comportement. « Notre principal problème c’est la montée inhabituelle des eaux lors du quatrième cycle de la grande marée que nous appelons Endala Moudio. Quand Endala Moudio arrive, l’eau déborde les limites habituelles et cause des inondations », témoigne Noé Essesse, notable à la chefferie de 3e degré de Bonamouang, dans les colonnes de Cameroon Tribune.
Selon ce dernier, la situation devient plus critique lorsqu’il pleut. Les domiciles sont inondés, exposant les populations aux risques de noyade et d’effondrement de leurs maisons. Face à la force des eaux, certaines structures en béton ne résistent pas longtemps.
D’après le journal, les exploitants des carrières de sable sont eux aussi impactés par le dérèglement du cycle de l’eau. Quand survient le quatrième cycle de la marée, impossible de travailler. Le chantier est à l’arrêt pendant des heures. Une situation inhabituelle qui menace le millier d’employés de ces carrières de sable. L’écosystème marin constitué essentiellement de mangrove est également en danger. La destruction incontrôlée des mangroves contribue à la disparition de l’habitat de la faune aquatique et arboricole.
Les populations du quartier, par la voix de leur chef, Salomon Ekoka Mbassa, pointent un doigt accusateur sur un projet immobilier en cours sur l’une des presqu’îles voisines. Les remblais et autres travaux de terrassement effectués par le projet modifient le cours du fleuve. Avec pour conséquence, l’exacerbation des marées hautes qui aboutit à des inondations de plus en plus prononcées. Selon toute vraisemblance, les études d’impact environnemental n’auraient pas été réalisées, ou ont été mal conduites. La plaque de chantier située sur la partie continentale de la presqu’île renseigne sur l’ampleur des travaux.
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Pour Salomon Ekoka Mbassa, ce projet risque de compromettre la réalisation de l’aménagement touristique des îlots de Bonamouang, Bonamika et Yadimbam. Un projet sur lequel il travaille depuis sept ans et qui a obtenu l’accord des ministères sectoriels concernés. La zone est également ciblée pour le projet de la voie sur les berges du Wouri, initié par la Communauté urbaine de Douala.
Un projet routier d’une longueur de quatre kilomètres, allant de l’échangeur de Deïdo à Bonamoussadi. Le projet immobilier en cours de réalisation apparaît ainsi comme une entrave potentielle à ceux mentionnés plus haut. En attendant une éventuelle intervention des pouvoirs publics, les populations de Bonamouang, visiblement impuissantes, vivent au gré des marées devenues plus menaçantes.
Otric N.
Toutefois les experts recommandent aux populations de rester prudent.
Les eaux commencent déjà à s’en aller. Elles s’en vont petit à petit. Ce qui fait aujourd’hui que leur niveau a considérablement baissé. C’est une bonne nouvelle pour les habitants des localités Waza et Zina situées dans le Logone-et-Chari ; Kaï-Kaï, Vélé, Datchéka dans le Mayo Danay. Ce sont là des zones qui ont été sérieusement impactées par les inondations.
Dressant le bilan de ce sinistre, le quotidien gouvernemental Cameroon tribune rapporte que juste dans l’arrondissement de Maga, on dénombre environ 665 familles soit plus de 5000 personnes touchées par ces inondations. A Kaï Kaï, les calculs font état de 26 villages sinistrés avec 1112 ménages atteints. A Zina, on est à plus de 143 villages touchés. Plus grave, il y en a 13 qui ont totalement disparu.
La zone d’Alvakaï était hors d’atteinte ces derniers temps. La raison étant que grâce à la Semry, elle s’est vue doter d’une digue. Malheureusement pour elle et ses habitants, celle-ci a cédé. L’eau a fini par envahir le village. Les seules deux écoles du coin ont disparu. C’est dire que la pluviométrie cette fois-ci a été forte.
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Même si donc le niveau des eaux baisse progressivement et que cela fait la fierté des populations des zones ci-haut citées, les experts pensent qu’il y a lieu de rester et demeurer prudent. La raison étant que l’eau qui envahit la plaine de Logone ne sort pas de terre. Elle vient d’ailleurs, fait remarquer Abakar Mahamat environnementaliste approché par le quotidien gouvernemental. Et, il fait observer que le niveau d’eau demeure le même qu’au temps de pluies. «Il faut être prévenant car la situation peut changer à tout moment avec ces eaux qui viennent des monts Mandara, de l’Adamaoua ou même du Tchad», ajoute l’expert.
A titre de rappel, c’est depuis un mois que les inondations font rage dans la région de l’Extrême-Nord.
Liliane N.
Une partie des populations des arrondissements de Kaï-Kaï et de Maga a été contrainte par les eaux, de se mettre en hauteur depuis bientôt un mois.
Les conséquences des inondations survenues ces dernières semaines dans le Mayo-Danay auraient causé plus de dégâts qu’en 2012 à cause des précipitations exceptionnelles de cette année. Elles se sont limitées dans deux localités précises : la zone de Kaï-Kaï et d’Alvakaï à une quarantaine de km environ au nord de la bourgade de Pouss par voie nautique.
Dans les colonnes de Cameroon Tribune, l’on apprend qu’à Kaï-Kaï, les autorités administratives dénombrent 26 villages pour 1112 ménages affectés. Ici, les localités sont concernées par le Projet d’urgence de lutte contre les inondations (PULCI) décidé par le chef de l’Etat. En principe, ces villages situés au sud du lac de Maga ne devraient plus se trouver là où ils sont en ce moment.
Selon Sou-Oudi Ibrahima, le sous-préfet de Kaï-Kaï, les populations avaient été sommées de rejoindre l’espace titré et borné par l’état au lendemain des inondations de 2012 pour les recaser. D'autre part, avant la mise en place du lac artificiel de Maga, toutes les populations habitant cette partie sud ont été indemnisées en 1978. Cette partie nord de Kaï-Kaï et les abords du Mayo Guerléo, circulant dans la ville chef-lieu de l’arrondissement ont été déclarés inhabitables par les pouvoirs publics.
A cause des croyances selon lesquelles on ne fuit pas l’eau, les habitants s'y sont maintenues et ont vu les eaux monter progressivement, puis ont été forcées de rejoindre un site de recasement dans un quartier du chef-lieu de l’arrondissement. Des tentes et du matériel de couchage fourni par le PULCI ont permis de loger et de recaser une partie des déplacés.
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Selon Cameroon Tribune, ces populations qui refusent de partir sont en réalité inondées tous les ans. Une autre mauvaise habitude est aussi de coloniser les lits des rivières par des habitations non appropriées. Des faits qui se remarquent surtout dans les villes de Kaï-Kaï au quartier Colombaï aux abords du mayo Gerléo à Yagoua dans les quartiers Goboïddou, Kaskao et Danaïré le long de la rivière Danay. Pourtant des zones exondées leur ont été attribuées.
Dans la zone d’Alvakaï dans l’arrondissement Maga, la situation est tout autre. Cette partie est hors de la zone d’intervention du PULCI. Depuis deux ans, les populations ont résisté aux inondations grâce à une digue construite par la SEMRY sur budget d’investissement public en 2017. Avec la forte pluviométrie de cette année, elle a cédé et l’eau a envahi le village et les populations se sont allées s’installer sur la crête.
Otric N.
Plusieurs départements de la région de l’Extrême-Nord sont touchés par des inondations ces derniers temps, des pertes en vies humaines et des dégâts matériels sont enregistrés. Le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji est descendu sur les lieux pour mesurer l’ampleur des dégâts et transmettre le message de réconfort du Chef de l’Etat aux sinistrés.
Des inondations sévissent dans la région de l’Extrême- Nord depuis deux mois pratiquement. Les eaux de la digue de Maga dans le Mayo-Danay se sont déchaînées. Cette digue n’a pas pu supporter la furie des eaux. « Il pleut abondamment, deux à trois précipitations par jour comme à Douala. C’est rare. Depuis 40, 61 ans il n’y a pas eu ce genre de pluies selon des fins observateurs. La digue n’est pas inefficace, c’est l’abondance des pluies qui l’a fait lâcher », martèle le Gouverneur de la région de l’Extrême-Nord Midjiyawa Bakari. Selon les informations relayées par Equinoxe Télévision, ce sont 35.000 personnes en moyenne qui sont impactées par ces inondations. Il s’agit principalement de deux départements, le Mayo-Danay avec Maga et Kaïkaï, le Logone et Chari avec la localité de Zina.
Les populations touchées avouent avoir enregistré de nombreux dégâts matériels. « Nous avons perdu beaucoup de matériels surtout des infrastructures. L’eau a inondé des maisons, il y a des bêtes qui sont perdues. Il y a aussi des gens qui ont perdu beaucoup de fortunes tel que l’argent », déplore Jean-Claude Barama, habitant de Maga.
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Le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji s’est rendu à Maga pour mesurer l’ampleur de ces dégâts et transmettre le message de réconfort du Président Paul Biya aux sinistrés. « Il y a une digue longue de 50 kilomètres qui a lâché. Il faut comprendre qu’il y a eu de fortes pluies. On peut parler du changement climatique parce généralement, au 15 septembre, il n’y a plus de pluies ici », explique le membre du Gouvernement.
Selon Equinoxe Télévision, l’aide du Chef de l’Etat estimée à 1 million 500.000 F CFA, a été mobilisée pour être acheminée aux populations afin de faire face à ces inondations qui ont causé des conséquences énormes dans la région de l’Extrême-Nord. « Nous allons distribuer les dons du Chef de l’Etat aux sinistrés. Ils doivent faire confiance au Gouvernement et c’est la preuve qu’à chaque fois que les populations sont sinistrées, le Chef de l’Etat agit promptement », assure Paul Atanga Nji.
Pour les populations bénéficiaires, l’aide est la bienvenue. « C’est ce que nous attendons le plus. Mais, ce qui nous perturbe le plus souvent, c’est qu’il y a beaucoup qui ne perçoivent pas cette aide », signale Jean-Claude Barama.
En rappel, il faut noter que la dernière grosse inondation qui a touché la région de l’Extrême-Nord remonte en 2012. Ce qui avait d’ailleurs fait déplacer le Président de la République pour la zone sinistrée de Guirvigig dans le Mayo-Danay.
Innocent D H
Les dons étaient composés d’appuis financiers et matériels.
Le vendredi 20 septembre 2019, vingt familles du village Kouhouat et toutes victimes des inondations survenues dans l'arrondissement de Bangourain, ont reçu des dons d’une dizaine de millions de FCFA. Ces dons du Chef de l’Etat les ont été transmis par Mariatou Yap, le Directeur de la Protection civile au Ministère de l’Administration territoriale. De façon précise les victimes ont reçu du matériel de couchage composé de matelas et couvertures, des produits de première nécessité constitués de riz, de sardine, d’huile raffinée, de savon, de sucre, de seau, de gobelet. Ils ont également perçu un soutien financier pour la reconstruction. Car faut-il le préciser les inondations ont laissé les victimes sans domicile. Les enveloppes données variaient entre 200 000 et 600 000 FCFA. Elles ont été données sur la base des pertes subies et de façon proportionnelle.
La cérémonie a été l’occasion idoine pour donner des conseils aux populations afin d’éviter la survenue de pareils sinistres. Il a été demandé déjà aux habitants de quitter le quartier Njig-banké. Ledit quartier est longé par un cours d'eau qui a traversé son lit et occasionné les dégâts. Comme mesures prises par les autorités, ils vont être recasés au quartier Njimbouot, dans une zone jugée plus sécurisée. « Dans ce nouveau quartier, chaque habitant aura le double de son ancien terrain, et pourra se construire à sa guise. Les sinistrés ont déjà reçu du Chef de l'Etat des moyens pour cela », indique Nji Fifen Njouendou Ibrahim, le chef de ce village. Ce dernier rappelle que c'est à la suite des fortes pluies diluviennes que le cours d'eau Mawet est sorti de son lit pour causer tout ce désastre. Il est aussi prévu la réalisation des digues pour contrôler cette rivière.
Après les dons présidentiels, les victimes ont reçu d’autres appuis le samedi 21 septembre 2019. Njoya Zachariaou le Ministre délégué auprès du Ministre des Transports, a lui aussi effectué une descente dans la localité. Il a apporté 50 sacs de riz de 25 kg, 20 cartons de savons, 10 cartons d'huile végétale, 30 seaux de 10 litres, 15 marmites, des fournitures scolaires (300 cahiers, des paquets de stylos, 15 paquets de craies 10 paquets de crayon, 50 ardoises)...
Liliane N.
Le Soudan, déjà confronté à de multiples défis humanitaires (combats au Darfour, réfugiés du Soudan du Sud, malnutrition...), est touché par de fortes inondations depuis 15 jours. De fortes pluies qui ont provoqué des inondations et qui ont fait, mardi 13 août, au moins sept morts dans le sud du pays, a rapporté l'agence de presse étatique SUNA.
« Sept citoyens ont été tués, deux blessés et 10 villages sont touchés par la pluie et les inondations dans l’État d'Al-Jazirah, au sud-est de la capitale, Khartoum, » a détaillé SUNA.
Par ailleurs, Plusieurs zones du Soudan ont été affectées par les fortes pluies ces derniers jours, dont certains quartiers de la capitale, où des centaines d'habitations ont été détruites. Au moins six autres personnes ont perdu la vie la semaine dernière dans l’État d'Al-Jazirah et dans la région occidentale du Darfour, où des milliers de personnes sont affectées par les inondations.
Pour rappel, en août 2013, des inondations avaient fait 50 morts, la plupart à Khartoum. La saison des pluies et son cortège de destructions, avait fait «près de 7 millions de personnes soit 20% de la population avaient grand besoin d’aide» avait rappelé l’ONU. En août 2016, une centaine de personnes ont été tuées au Soudan dans des inondations provoquées par des pluies torrentielles qui ont également détruit des milliers d'habitations.
La crue des cours d’eau au cours de la saison annuelle des pluies au Soudan est la principale cause de ces inondations dévastatrices.
Danielle Ngono Efondo
Les conclusions issues de la visite du ministre des domaines et des affaires foncières à la suite des inondations en 2012 dans le Nord, sont claires. Il était question que les victimes du sinistre devraient être amenées à occuper des villages situés dans le voisinage de Wantouni au pied du Mont Tinguelin à quelques encablures de la ville de Garoua.
Aujourd'hui, 7 ans après où en est-on?
Sept années sont ainsi écoulées, à l'évidence sur le terrain actuellement, rien aurait considérablement changé puisque les familles concernées sont toujours installées dans leurs anciennes maisons. Une autre évidence, c'est que ces habitants sont dans une situation dominée par la peur, la saison pluvieuse étant là, les risques d'inondations ne sont pas exclure à la longue. Pourtant, plusieurs réunions avec pour seule visée la sensibilisation des familles sinistrées se sont enchaînées sous la bannière du Sous-préfet de Garoua 2. Selon certains représentants de ces familles, "environ soixante personnes étaient d'abord recasées dans les champs du quartier Takasco à environ 10 millimètres de Garoua par le Haut commissaire des réfugiés. Elles ont été plus tard déguerpies du camp pour attendre le recasement à Wantouni, site destiné pour cette fin, elles se sont retournées dans leurs habitation d'avant".
Que disent les autorités administratives?
A priori, la question de la gestion préventive des inondations dans les zones à risques de la région du Nord surtout le cas des habitations à proximité de la rive gauche de la Bénoué, semble ne pas assez intéresser une majorité d'acteurs aux rangs desquels les autorités administratives. Néanmoins, il faut reconnaître les inquiétudes incessantes manifestées par le Gouverneur de la région du Nord Jean Abate Edi'i à propos des risques que courent les population vivant dans les zones inondables pendant la période de forte pluviométrie, surtout sur la probable propagation de l'épidémie de choléra.
Innocent D.H