Pour la petite histoire, la journée du 06 avril a été consacrée par la résolution du 23 août 2013 de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies comme journée internationale du sport au service du développement et de la paix. Pour la première fois de son histoire le Cameroun va célébrer cet événement.
« La communauté internationale célèbre depuis 2014 cette manifestation parvenue à sa 6ème édition qui constitue une occasion idoine de réaffirmer l’importance et la contribution du sport dans la promotion de la paix ainsi que son pouvoir dans le changement social et le développement humain durable. Au Cameroun, cette journée se célèbre pour la toute première fois cette année au niveau national, sous l’impulsion du gouvernement et sous l’impulsion du gouvernement et sous l’égide du Ministère des Sports et de l’Education physique.
Je voudrais à cet égard exprimer au Président de la République, Son Excellence Paul Biya, les déférents remerciements de l’ensemble des acteurs du mouvement sportif national, pour sa très haute sollicitude à l’égard des sportifs et des activités de sport et d’éducation physique, et surtout pour le très haut parrainage. Aussi, il a bien voulu désigner Monsieur le Premier Ministre, chef du gouvernement en qualité de représentant personnel pour présider les activités liées à cette célébration », indique le Pr Narcisse Mouelle Kombi le ministre des Arts et de la Culture (Minac) dans une interview qu’il a accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune.
A la question de savoir comment le sport peut concourir à la promotion de la paix dans le contexte actuel, le ministre fait remarquer que les camerounais ont une passion et un amour particulier pour ce domaine.
« Permettez-moi de revenir sur un événement sportif récent organisé au Cameroun, à savoir la rencontre de la dernière journée des éliminatoires de la Can Egypte 2019 entre le Cameroun et les Comores le 23 mars 2019 au Stade Ahmadou Ahidjo de Mfandena. Les camerounais, sans distinction de sexe, de religion, de classe sociale ou de parti politique, ont bravé la pluie pour venir, dans une symbiose et une ferveur patriotiques, soutenir leur équipe nationale, dans un contexte interne que vous connaissez.
Je voudrais également préciser que malgré la situation socio-politique tendue dans certaines régions de notre pays, les activités sportives s’y déroulent sans heurts. Ces exemples permettent de démontrer les valeurs du sport en tant que vecteur de cohésion sociale, de compréhension mutuelle et de solidarité, des valeurs dont le Cameroun a besoin », déclare Narcisse Mouelle Kombi.
Liliane N.
En vue de repartir à la conquête du rang que le Cameroun occupait jadis au classement des leaders mondiaux en termes de production, et dans sa détermination à être un maillon essentiel de la relance, la Société de développement du cacao (Sodecao) a organisé du 20 au 22 mars derniers à Ebolowa, un atelier en vue de l’adoption d’un plan de relance de la cacaoculture.
Dans un entretien paru dans les colonnes du quotidien national Cameroon Tribune le mercredi 27 mars 2019, Jean-Claude Eko'o Akouafane, directeur général de cette entreprise, évoque les pistes de sortie de ce marasme et jette un regard optimiste sur l’avenir de la filière.
Au Cameroun le cacao contribue à hauteur de 15% aux recettes d’exportation, représente 2,1% du Pib et constitue la principale source de revenus pour 500 000 à 600 000 familles. Comment expliquez-vous la méforme actuelle de la filière ?
On peut soutenir que ce retournement a son origine dans la crise qui a frappé le pays dans les années 80-90 et qui a conduit aux plans d’ajustement. Lesquels plans ont prôné le désengagement de l’Etat du secteur de production et donc il y a eu un désinvestissement qui a frappé de plein fouet la filière cacao et la Sodecao qui est le bras séculier de l’Etat. Par la suite, des mesures n’ont pas été prises pour corriger cette situation. Nous souffrons d’un sous-investissement dans ce secteur. Ceci a concerné tous les segments de la filière.
Actuellement, nous décrions une absence criarde du matériel végétal de qualité. A l’époque par exemple, le champ semencier de Nkoemvone produisait dans les années 80 à lui seul 1 200 000 cabosses-semences. Aujourd'hui, ce champ qui est le principal champ semencier du Cameroun, produit à peine 60 000 cabosses-semences. L’insuffisance de l’offre en matériel végétal découle de cette situation parce que les autres champs ont subi la même tendance.
Depuis un certain temps, on a cessé le traitement du verger qui a une conséquence mécanique sur la production. Le verger est malade. Le sol n’est plus fertilisé. Le Conseil agricole, faute de ressources humaines, n’existe plus. Voilà le tableau que présente la cacaoculture aujourd'hui. A cause de ce désinvestissement, les investissements n’ont pas suivi. Ce qui fait qu’à ce jour, la cacaoculture est loin d’être attractive. Les bassins de production sont complètement enclavés et la Sodecao elle-même ne dispose plus d’un parc d’engins de nature à résoudre cette situation.
La Sodecao vient de réunir près d’une centaine d’experts à Ebolowa pour adopter un plan de relance de la filière. Quelles sont les mesures qui ont été arrêtées ?
Nous avons identifié les piliers de ce plan de relance qui sont au nombre de trois. Au plan agronomique, il faut résoudre le problème de la faiblesse des rendements qui consiste à accroître l’offre de matériel végétal, mais il faut parallèlement et en même temps résoudre le problème de fertilisation des sols, du Conseil agricole et de protection du verger. En la matière, c’est une démarche holistique qu’il faut. Si vous négligez un seul élément de ce dispositif, tous les efforts sont anéantis.
Il faut également améliorer l’attractivité qui repose sur une remise à niveau de toutes les ressources (humaines, financières et matérielles). L’objectif de ce plan vise à accroître la contribution de la Sodecao dans la production cacaoyère du Cameroun et la vision qui nous anime est de nous orienter vers l’industrie cacaoyère. Il faut arriver à la transformation qui pourra permettre au pays de gagner de la valeur ajoutée, des revenus, des emplois, etc.
Ce plan de relance s’étale sur la période 2020-2027. Au regard de l’urgence de la situation et des enjeux, pensez-vous que le délai de sept ans soit raisonnable ?
Nous sommes dans un secteur particulier. Vous n’ignorez pas les lois de la nature. Une action d'aujourd'hui porte ses fruits dans trois ans. Alors, le délai de sept ans me semble tout à fait raisonnable pour enclencher une action à condition que des moyens suivent. Quant aux sources de financement, nous essayons déjà d’activer nos leviers tels que les partenariats. Nous voulons aller vers les exportateurs pour leur dire que vous pouvez acheter du cacao, vous pouvez produire vous-mêmes du cacao pour améliorer vos marges. Et nous aurons gagné dans le développement de la cacaoculture.
Nous ne louperons aucune occasion de ce genre pour œuvrer dans le sens du développement, mais nous comptons sur l’onction de l’Etat qui est en définitive l’acteur principal de tout ceci. Je crois que l’Etat a tout intérêt à aller vers cette démarche qui viserait à rompre avec une économie de rente, pour créer de la valeur ajoutée, des revenus et des emplois. Nous pensons que l’Etat ne restera pas insensible à cette approche.
Otric N.
L’état piteux de quelques routes qui relient cette terre natale de Djafan Robert, l’un des premiers polytechniciens made in Cameroun, à la localité tchadienne de Fianga et à Yagoua, chef-lieu du département du Mayo Danay, ai,si que l’enclavement interne de la localité, font que le transport s’y effectue encore comme aux temps anciens ; c’est-à-dire à dos d’âne ou par charriot artisanal tiré par l’âne ou le bœuf. Cet arrondissement qui a donné au Cameroun deux délégués régionaux, l’un à l’environnement et l’autre à la santé, dispose d’un centre de santé qui s’apparente beaucoup plus à un grabat qu’à un lieu de sauvegarde de la vie.
Si le téléphone mobile permet de se connecter avec l’extérieur, l’absence d’électricité constitue pour l’arrondissement du colonel Djonga, un véritable frein au développement. Loin de baisser les bras face au mur qui semble empêcher Datcheka d’enclencher une nouvelle dynamique de développement, ces enfants du terroir entendent se mobiliser pour lui redonner sa splendeur d’antan. Un effort qui vise non seulement à relancer le processus d’aménagement du territoire, mais aussi à œuvrer pour l’éveil d’une population abusée par la misère et le charlatanisme politique.
Bien que ce mouvement soit déclenché par quelques ressortissants de l’arrondissement de Datcheka basés à l’extérieur de la localité, nous espérons que leur voix trouvera un écho favorable dans l’ensemble de la communauté et surtout au niveau des élites intellectuelles, politiques, économiques et traditionnelles qui ont le devoir d’ouvrir la voie au peuple. De leur capacité de mobilisation, dépendra l’avenir de l’arrondissement de Datcheka.
Un sujet d’actualité dans un contexte marqué par la crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Tous les esprits s’accordent sur le fait que les langues autochtones ont leur place dans le développement, la construction de la paix et la réconciliation dans un pays. Parce que celles-ci participent au renforcement de toute identité culturelle.
Plusieurs experts s’accordent à dire que tout Camerounais, à travers sa langue nationale, s’identifie à une localité donnée. Et dans cette même localité, plusieurs autres se côtoient dans la perspective du vivre ensemble préconisé dans notre pays et qui ne fait aucun doute.
« Il y a des instruments réglementaires, législatifs et légaux, nationaux et internationaux qu’on devrait traduire en nos langues nationales pour mieux se les approprier. Grâce à ces fondamentaux réglementaires, le vivre ensemble se renforce et la négociation pacifique des conflits est possible. Ceci afin d’asseoir la paix, l’unité nationale. Dans la mesure où plusieurs personnes parlent la même langue, partagent les mêmes rites culturels et traditionnels », affirme Séraphine Sylvie Ben Bole, le sous-directeur de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales au ministère de l’Education de base.
Des valeurs inestimables, vecteurs de développement comme dans le cas de la Chine qui s’est développée grâce à son génie linguistique. « Si on promeut nos langues, nous incitons également le développement parce que si on verrouille notre industrie et notre technologie à travers nos langues nationales, tout le monde viendra les apprendre pour découvrir ce qui s’y cache », conclut la même source. Une manière d’encourager les parents et les pouvoirs publics à plus d’initiation aux langues maternelles.
Fort de ses 239 langues, le Cameroun est l'un des pays dans le monde qui regorge d'une très grande diversité linguistique. Cela fait cinq ans déjà que l’apprentissage des langues maternelles signe irréversiblement son grand retour à tous les niveaux de l’éducation au Cameroun. C’est ce qui explique d’ailleurs l’ouverture des départements des langues et cultures nationales dans les universités et grandes écoles du pays.
Pour familiariser le plus tôt possible les élèves avec leurs langues maternelles, l’enseignement multilingue est en expérimentation dans des écoles-pilotes, fruits de l’initiative Ecole et langues nationales en Afrique (Elan-Afrique). L’objectif de cette organisation est de valoriser et de promouvoir lesdites langues nationales en les intégrant dans les programmes scolaires, ceci en collaboration avec le ministère de l’Education de base et des partenaires comme la Francophonie, l’Unesco et la SIL/Cameroun.
Au Cameroun, l’initiative ELAN-Afrique concerne quatre langues nationales : l’ewondo, le fufulde, le bassa et le ghomala. D’après Didier Mbouda, point focal de l’initiative Elan, « le projet-pilote concerne l’ewondo. La stratégie de l’organisation internationale de la Francophonie a consisté à produire des supports pédagogiques d’abord dans une langue, de les mettre dans le contexte, les expérimenter, les réviser si possible avant de les stabiliser et de les étendre aux trois autres langues ».
Les supports en langue ewondo sont disponibles. Ce sont : un livret de lecture de la Sil et du CP, un guide pédagogique, un lexique spécialisé pour la lecture et l’écriture. Ils ont déjà été transmis aux équipes techniques chargées du bassa, du fufulde et du ghomala, pour qu’elles s’en inspirent, afin que dès la prochaine rentrée scolaire, les classes des régions abritant l’expérimentation en disposent. A savoir l’Extrême-Nord, le Littoral et l’Ouest.
Et pour réussir ce projet des langues nationales à l’école, les enseignants sont formés en didactique du bi-plurilinguisme. Avec la méthode « lire-comprendre-écrire », de bons résultats sont escomptés par le Minedub et ses partenaires.
Otric N.