L’information a été publiée ce dimanche par nos confrères du journal “Echos Santé”: “Vidal Bodo, ingénieur agronome en service à l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (Irad) s’est tranché la gorge, les mains et le ventre devant l’incapacité de sa femme et de sa fille aînée…”.
C’est dans le même article que l’on apprend que le défunt est en outre propriétaire d’un secrétariat bureautique mais aussi d’une vente à emporter et réside derrière les locaux de la mairie de Yaoundé 3.
Les circonstances du drame et les faits relatés par l'épouse du défunt
“Mon mari s’est subitement réveillé dans la nuit et s’est dirigé vers la douche. Alors qu’il s’attardait, je suis allée le rejoindre afin de m’enquérir de la situation et comprendre pourquoi il met autant de temps ;
Lorsque je lui ai posé la question, il m’a, à ma grande surprise, répondu qu’il médite ; peu de temps après, il ressort et rentre dans la chambre conjugale, prenant la peine de refermer la porte derrière lui.
J’ai toqué en vain en l’appelant mais je n’ai reçu aucune réponse. C’est alors que j’ai décidé de faire appel à sa fille aînée ; elle vient d’ailleurs de réussir à son Certificat d'Étude Primaire ( CEP) ; elle m’a rejoint et a, elle aussi appelé son père, le suppliant d’ouvrir la porte.
Quand il a enfin décidé de nous répondre, il est sorti en tenant un poignard dans sa main et a menacé de nous assassiner si on tente d’entrer dans la chambre ;
Prise de panique, je me suis mise à appeler à l’aide malheureusement, aucun voisin n’est sorti ; J’ai donc pris la résolution de me rendre en courant au Commissariat du 7ème qui est situé non loin de la maison ; A mon retour, il s’était déjà tranché la gorge, les mains et le ventre…”.
Selon nos confrères de “Echos Santé”, la fille aînée du défunt corrobore les dires de sa maman et se trouve dans en état de choc, car ayant vécu de bout en bout, le “suicide” de son père.
Le corps de celui-ci a été déposé dans une morgue de la ville aux sept collines et, une enquête a été ouverte au niveau du Commissariat du 7ème arrondissement et les véritables causes de cette mort seront certainement au terme de cette dernière.
En attendant, c’est la désolation totale au sein de cette famille en plus des questions qui taraudent les esprits. Qu’est ce qui a pu pousser un homme à qui tout semblait sourire de franchir une étape aussi extrême ?
Comment comprendre qu’au milieu de la nuit, une personne qui, au regard du récit, n’avait manifestement aucun problème la veille mais décide cependant de “se donner la mort” ?
Ployait-il sous le lourd fardeau de quelques dettes ? Avait-il des problèmes de santé ? A-t-il commis un acte dont les conséquences étaient devenues insupportables pour sa conscience ?
Pour l’Oms, le Cameroun est le pays Africain qui a enregistré le taux de suicide le plus élevé au cours des dernières années
Le rapport avait été rendu public le 09 Septembre 2020, quelques heures avant la commémoration de la 18ème édition de la journée mondiale de Prévention du suicide.
Des chiffres sont alarmants, avec un taux estimé à 19, 5% de suicide pour 100 mille habitants, soit un total de 2867 victimes, dont 864 femmes contre 2003 hommes.
Les causes sont multiples et, le rapport relève, entre autres : la dépression, les troubles liés à l’usage de l’alcool, la santé mentale…
Nicole Ricci Minyem
La Journée mondiale de la santé mentale, célébrée demain 10 octobre, est l’occasion de mieux faire connaître les questions de santé mentale et de susciter une mobilisation dans ce domaine.
C’est sous le thème : « Prévention du suicide », que sera célébré demain jeudi 10 octobre la Journée mondiale de la santé mentale. Ainsi, l’ONU invite à prévoir une action de 40 secondes le 10 octobre pour chaque personne.
Le suicide est un fléau mondial. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rapporte que, chaque année, près de 800 000 personnes mettent fin à leurs jours. Ce qui signifie qu’à chaque 40 secondes qui passent, qu’une personne s’ôté la vie quelque part sur cette planète et d’autres, plus nombreuses encore, font une tentative de suicide. Chaque suicide est une tragédie qui frappe une famille, une communauté ou un pays tout entier et qui a des effets durables sur l’entourage. Le suicide touche des personnes de tous âges et est la deuxième cause de décès dans le monde parmi les 15-29 ans.
Le suicide est évitable
Le suicide est évitable mais sa prévention exige une organisation et un engagement qui vient du plus haut niveau de l’Etat, se diffusant vers le système de santé, les institutions sociales, les communautés les individus et leurs proches. La connaissance des facteurs associés au suicide et les moyens utilisés dans les suicides est nécessaire à leur prévention.
Le suicide n'est jamais causé par un seul facteur ou un seul événement. C'est l'accumulation et l'interaction de plusieurs facteurs à un moment particulier dans la vie d'une personne qui peuvent l'amener à vivre de la détresse, du désespoir et à avoir des idées suicidaires. Elle peut alors en arriver à penser que la mort est une solution à son désespoir, pour cesser de souffrir. Parmi les facteurs associés au suicide, l’on peut citer la dépression, l’ensemble des événements qui entraînent la honte ou toute autre émotion forte comme par exemple les dettes. On peut par ailleurs citer les maladies et douleurs chroniques, une maladie physique ou mentale grave, le fait de vivre des conflits avec ses proches etc.
Quant aux moyens utilisés, 20% de ceux qui se sont suicidés dans le monde, l’ont fait avec des pesticides, selon l’OMS. Parmi les autres moyens, se trouve les cordes dans la pendaison, et es armes à feu.
Comment prévenir le suicide ?
La prévention commence par la connaissance et la compréhension des signes précurseurs et des symptômes de la maladie mentale. Lorsqu'une personne suit un traitement pour maladie mentale, il lui faudra peut-être encore du temps avant de pouvoir contrôler et de réprimer ses pensées suicidaires. Un bon traitement est très important, mais il pourrait ne pas éliminer le risque de suicide immédiatement. Il est important de rester en contact avec une équipe de santé, de surveiller les pensées suicidaires et d’obtenir plus d’aide, s’il y a lieu. Les programmes communautaires qui aident les gens à gérer le stress ou d’autres difficultés quotidiennes peuvent aussi être très utiles.
Selon le World health statistics 2017, les États d’Afrique possédant les taux de suicide les plus élevés sont la Guinée Équatoriale, l’Angola, la Cote d’Ivoire, la Centrafrique et la Sierra Léone. Les pays du continent ayant le taux de suicide les plus faibles sont : Sao-Tomé Et- Principe, l’Égypte, l’Algérie, le Niger et Madagascar.
Pour rappel, la journée mondiale de la santé mentale (célébrée le 10 octobre), est une journée internationale consacrée à l'éducation et à la sensibilisation du public envers la santé mentale contre la stigmatisation. Elle a été célébrée pour la première fois en 1992.
Danielle Ngono Efondo