Ils bénéficient de ce module de formation à l’initiative du Ministère des Forêts et de la Faune en collaboration avec le Réseau des Institutions de Formation forestière et environnementale d’Afrique centrale (Riffeac) ainsi que des partenaires au développement. C’était au cours d’une cérémonie de lancement présidée à Garoua par Landry Ngono Tsimi, représentant personnel du MINFOF.
Les ressources naturelles occupent une place prépondérante dans la vie et la même la survie des populations. Les autochtones et autres communautés trouvent dans la faune et la flore des moyens de subsistance et de développement durable. Le module de formation sur les droits de l’homme et la conservation dont l’implémentation est lancée à l’Ecole de Faune de Garoua est doté d’un contenu qui se décline en plusieurs axes. « La prise en compte des droits humains dans le cadre général au niveau du conseil des Nations Unies ; faire le lien entre la conservation et l’anthropologie parce qu’il s’agit aujourd’hui de pouvoir comprendre la place de l’homme dans la conservation ainsi que la participation des populations à la prise des décisions », évoque Vincent de Paul Zoalang, formateur à l’Ecole de faune de Garoua.
Il s’agit à terme de permettre aux étudiants de cette institution de prendre en compte dans leur formation, les attentes des populations dans les mesures de conservation et de gestion des conflits dans les aires protégées. Pour Hortense Batindek, représentante du coordonnateur du Riffeac, « Il y a eu une étude des besoins. On a constaté qu’il y a des problèmes dans la gestion de la biodiversité avec les peuples autochtones. Il faut vulgariser le module, l’implémenter au niveau de l’Ecole de faune de Garoua. Nous allons diffuser l’existence de ce module au travers de nos différents supports de communication ».
Le lancement du module de formation sur les droits de l’homme et la conservation coïncide avec la célébration de la journée mondiale de la vie sauvage sous le thème, préserver la planète et ses habitats. Une invite à l’endroit de la population appelée à protéger la biodiversité pour un développement durable assuré.
Innocent D H
L’archevêque émérite de Douala réagissant lors d’une émission diffusée sur les antennes de la Cameroon Radio Television (Crtv), affirme avoir en sa disposition des preuves de graves atteintes aux droits humains dans le cadre de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Le cardinal Christian Tumi invite par ailleurs, le Gouvernement camerounais et les groupes armés à aller vers un véritable dialogue inclusif aboutissant à un cessez-le-feu pour éviter de nouveaux drames.
« 400 personnes ont été tuées dans le diocèse de Kumbo dans le Nord-Ouest. L’évêque de Kumbo et certains prêtres, ont réalisé une étude, la majorité des personnes tuées n’ont pas été le forfait des séparatistes parce qu’ils n’ont pas des armes sophistiquées identiques à celles de l’armée. Peut-être s’ils étaient détenteurs de ces armes, ils auraient tué plus de personnes, mais ils n’ont pas la possibilité de le faire. L’armée arrive peut-être un séparatiste a tué un soldat, ils entrent dans la famille et tuent tout le monde », déclare le cardinal Christian Tumi dans l’extrait de son intervention dans une émission sur les antennes de la Crtv. L’Archevêque émérite de Douala soutient d’ailleurs fermement ses propos. « C’est parfaitement vrai. Et je suis prêt à mourir pour cela », a-t-il ajouté.
Outre ces preuves que l’homme d’Eglise avoue détenir sur la question de la crise anglophone, il appelle les groupes armés à revenir à la raison en renonçant à leur projet. « A ceux qui sont dans les forêts, je leur demande de déposer les armes pour l’amour de leurs frères et sœurs. Ces jeunes dans les brousses sont à l’origine de la fermeture des écoles. Leurs frères et sœurs ne vont pas à l’école à cause d’eux. Je connais une fille dont le bras a été coupé parce qu’elle allait composer le CEP ».
Mentionnons que ces propos du cardinal Christian Tumi interviennent dans un contexte où Washington vient une fois de plus de se prononcer sur la crise anglophone. Lors d’une audition mardi dernier devant la chambre des Représentants américains, le Sous-secrétaire d’Etat chargé des affaires africaines, Tibor Nagy, a déclaré que, ni la stratégie militaire, ni le Grand dialogue national ont apporté des solutions concrètes aux problèmes de fond dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les Etats-Unis appellent le Gouvernement Camerounais à un véritable « transfert de pouvoir » vers ces régions et d’aller vers des solutions politiques inclusives.
Innocent D H
« Interdire à notre chercheuse d’entrer sur le territoire constitue clairement un pas en arrière pour le Cameroun », a déclaré le 02 mai 2019 Philippe Bolopion, directeur adjoint du plaidoyer mondial au sein de Human Rights Watch. Selon ce dernier, « le gouvernement cherche à dissimuler aux yeux du monde les abus qu’il est en train de commettre, mais il n’y parviendra pas ». Human Rights Watch continuera à documenter et faire connaître les violations des droits humains au Cameroun, promet l’ONG.
En effet, apprend-on sur le site internet de l’organisation, le 12 avril dernier, les agents de l’aéroport international de Douala ont interdit à Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior de Human Rights Watch sur l’Afrique centrale, d’entrer au Cameroun. Ilaria Allegrozzi s’était pourtant vu délivrer un visa de trois mois le 25 mars 2019.
Dans sa demande de visa, elle avait expliqué qu’elle comptait se rendre dans les régions anglophones du pays pour mener des recherches au nom de Human Rights Watch sur les abus commis à la fois par les forces du gouvernement et des séparatistes armés, ainsi que sur l’impact de la crise sur les personnes handicapées.
À en croire Human Rights Watch, les agents de l’aéroport international de Douala n’auraient fourni à Ilaria Allegrozzi aucune explication sur le refus d’entrée sur le territoire camerounais. Malgré plusieurs demandes d’explications, l’ONG n’aurait reçu aucune clarification de la part du gouvernement sur le motif de sa décision de lui interdire l’entrée.
Depuis 2018, Human Rights Watch a publié un certain nombre de rapports sur les violations des droits humains commises aussi bien par les forces de sécurité gouvernementales que par les séparatistes armés, notamment un rapport exhaustif en juillet 2018 et plusieurs autres en 2019.
Deux jours avant qu’on interdise à Ilaria Allegrozzi d’entrer au Cameroun, le 10 avril 2019, Human Rights Watch a publié un court rapport sur l’attaque meurtrière menée le 4 avril par des soldats, des gendarmes et des membres du Bataillon d’intervention rapide (BIR) contre le village de Meluf, dans la région du Nord-Ouest du pays, tuant cinq hommes civils, dont l’un avait un handicap mental, et blessant une femme.
L’ONG précise sur son site internet que les organisations nationales et internationales de défense des droits humains ont un rôle important à jouer pour observer et rapporter la situation des droits humains, non seulement au Cameroun mais dans le monde entier. « En laissant les organisations de défense des droits humains fonctionner sans entraves, le Cameroun ferait preuve de sa volonté de soumettre à un regard rigoureux et indépendant les efforts qu’il accomplit pour se conformer au droit international relatif aux droits humains », rappelle Human Rights Watch.
Otric N.