Une question, comment lutter contre le chômage des jeunes ? L'interrogation était au centre de la visite de travail qu'a effectué à Douala le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle Issa Tchiroma Bakary du 16 au 19 juillet 2019.
Le MINEFOP a visité 12 industries implantées dans la capitale économique du Cameroun. « A chaque fois, il a soulevé la même problématique de la mise à exécution des directives du chef de l’Etat relativement à la création des richesses et d’emplois. Il est question pour ces entreprises donc, en fonction de leurs disponibilités, d’ouvrir leur centre de formation à la jeunesse désireuse de travailler, mais sans qualification », précise le quotidien Le Jour dans sa parution du mardi 23 juillet 2019.
En clair, s'il est vrai que le secteur privé souhaite davantage être accompagné, le gouvernement veut atteindre ses objectifs. Le Président directeur général de la Société BIOPHARMA, Francis Nana Djomou, a fait relever qu’il existe une inadéquation entre la formation et les besoins des entreprises au Cameroun. « On a souvent besoin des personnes qualifiées, capables de travailler immédiatement. On s’est rendu compte que la formation au Cameroun mettait juste 10 % sur la pratique. Nous demandons au ministre d’insister un peu là-dessus pour que nous puissions avoir du personnel opérationnel juste après la formation », a-t-il déploré.
Pour le PDG de BIOPHARMA, l’objectif du groupe est de créer dans les cinq prochaines années, 500 à 1 000 emplois pour permettre aux jeunes en quête d’emploi ou désireux de se lancer dans une activité, d’acquérir le savoir-faire nécessaire. Le ministre Tchiroma précisé qu’il existe au Centre de Formation Professionnelle d’Excellence (CFPE), « une formation qui s’occupe de renforcer les capacités des Camerounais dans le domaine de l'entrepreneuriat. Ici, les formateurs mettent à la disposition des apprenants le talent et le savoir-faire nécessaires pour monter leur propre projet et diriger leurs propres affaires », selon les déclarations du ministre.
Innocent D H
La nouvelle est tombée à l'issue de l'atelier de consultation participative de deux jours tenu à Garoua, à l'initiative du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop) avec l'appui du Pnud, le Programme des Nations unies pour le développement . Il était ainsi question de permettre à travers les travaux dudit atelier, l'amélioration des conditions d'accès des populations vulnérables et les femmes aux opportunités d'emplois dont est porteur le nouveau septennat du Chef de l'Etat.
Présents à l'atelier, les membres de la société civile, les maires des communes de l'Extrême-Nord, du Nord et de l'Est. Pour Esther Yafo, maire de la Commune de Garoua Boulaï : "la commune qui est à la lisière de la République centrafricaine. La commune de Garoua Boulaï a reçu plus de 60.000 réfugiés et en majorité des jeunes ".
Dorénavant, les Centres d'écoutes, d'orientation, de conseil et d'accompagnement vont opérer une migration en bureaux d'emplois municipaux pour une réponse mieux adaptée aux attentes des jeunes. " Les besoins recensés en matière d'emplois des jeunes dans l'Arrondissement de Garoua 2ème sont énormes ", a soulignée Mounira Tizerma, présidente du Cnjc de Garoua 2ème.
Les travaux de l'atelier de Garoua offrent donc une possibilité d'élargissement des compétences transférées au communes pour impacter positivement leur développement.
Innocent D H
Le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle a tenu à venir découvrir de plus près les conditions de travail de ses collaborateurs, mais aussi des réalités de l'enseignement professionnel dans le Nord du Cameroun.
Premier arrêt, le centre de formation professionnelle aux métiers industriels de Pitoa. Là bas, le patron de la formation professionnelle a été clair: "vous n'avez rien, mais le gouvernement a décidé de vous donner tout". Des propos du ministre pour rassurer personnel de cette institution de formation, un établissement d'enseignement professionnel dont les équipements et infrastructures seraient frappés de plein fouet par la vétusté.
L'autre établissement professionnel ayant reçu le passe du ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, c'est la Sar/Sm de Garoua, considérée comme creuset de la formation professionnelle dans le Nord. Une réunion lui a permis de noter les difficultés auxquelles est confronté le personnel de cet établissement. Issa Tchiroma Bakary a promis l'amélioration de la situation.
Le Minefop accompagné de ses proches collaborateurs, a aussi visité le centre technique de Djamboutou, le centre de formation professionnelle rapide des employés de bureau de Garoua. Dans ces centres, la mise en œuvre de la mécanique, des technologies innovantes et surtout l'existence des filières de développement durable, a le plus retenu l'attention du ministre. De cette étape de la visite de travail du Minefop, des perspectives et des opportunités. "Nous avons recensé plus de 260 000 emplois qui vont être créés dans le secteur privé, puis il y a des ONG, des coopératives et des collectivités territoriales décentralisées qui sont de véritables niches d'emplois", a indiqué Ibrahima Abba chef de la Division des études, des prospectives et de coopération au Minefof.
Cette visite de travaille que vient d'effectuer le Minefof dans le Nord constitue donc des esquisses de solutions pour lutter contre le chômage des jeunes dans le Nord.
Innocent D.H