Le 06 juillet 2019, la caravane de l’Union des populations du Cameroun (Upc) a marqué d’une empreinte indélébile son étape d’Eséka, son fief, où repose Ruben Um Nyobe, ancien secrétaire général et figure emblématique de ce parti lui aussi historique. Le meeting tenu à la place des fêtes s’est déroulé sans fausses notes sous la présidence du Dr. Pierre Baleguel Nkot, loin des tensions enregistrées au cours des précédents meetings de l’Upc.
Dans son discours, le maire d’Eséka a félicité et remercié les autorités administratives du Nyong-et-Kéllé et celles de l’arrondissement d’Eséka, qui ne se sont pas laissés manipulés comme cela a été le cas à Edéa lorsque le préfet du département de la Sanaga-Maritime a poussé l’adjoint au sous-préfet de l’arrondissement d’Edéa à signer un document controversé. Le maire d’Eséka a aussi assuré son soutien sans faille au SG de l’Upc aux prochaines échéances électorales. «Sans confusion», a-t-il insisté.
Le meeting s’est poursuivi avec l’installation de la section Upc d’Eséka, de la section Udefec d’Eséka, l’organe des femmes de l’UPC, la mise en place de la section Jdc d’Eséka, l’organe des jeunes de l’Upc. Le secrétaire général, Pierre Baleguel Nkot a réitéré le message adressé aux militants et sympathisants de Bafoussam une semaine auparavant. Un message d'« unité, de vigilance et de respect de la légalité ».
Par la suite, il a remercié les autorités administratives d’Eséka, pour leur posture légaliste et républicaine. Aux militants et sympathisants du parti, il a requis le respect de la légalité et de la légitimité, puis le respect des statuts et règlement intérieur de l’Upc qui prescrivent l’élection d’un Sg de l’Upc au cours d’un congrès.
La paix, un idéal à promouvoir
« Le gouvernement de la République doit faire en sorte que les lois, nos lois protègent les citoyens au lieu que celles-ci divisent les Camerounais avec l’immixtion de l’Etat dans le fonctionnement interne des associations politiques », prescrit Pierre Baleguel Nkot.
Le Sg a réaffirmé l’attachement de l'UPC aux idéaux de «paix, d’unité et de vivre-ensemble». Il faisait allusion à l’assaut donné le 25 juin dernier à l’hôtel intercontinental de Genève en Suisse, par des membres de la Brigade anti-sardinards (Bas), aux fins d’expulser le président de la République.
Innocent D H
Alors qu’il devait s’exprimer sur la position de son parti politique, l’Honorable Robert Bapooh Lipot à la tribune de l'hémicycle de l’Assemblée nationale, a dénoncé le comportement d’une opposition qui pour lui, ne joue pas franc jeu. Sans nommer précisément un parti politique de l’opposition, le Député de l’Union des populations du Cameroun (Upc) a décrit les agissements d’une formation représentée au Parlement. Notre confrère Mutations dans son édition du 09 juillet 2019, pense que le Député indexait ainsi le Social democratic front (Sdf), parti politique du Chairman Ni John Fru Ndi.
« Nous ne sommes pas, au niveau du parti historique, comme une certaine opposition qui dans cet hémicycle s’offre régulièrement en spectacle, souvent avec les trompettes et violons, dans une volonté de tromper la vigilance d’une partie de nos populations. Alors qu’en réalité, elle a au quotidien, toutes les faveurs les plus insoupçonnables du pouvoir. Elle a tout de ce pouvoir et s’est embourgeoisée avec son aide.
Elle roule carrosse à Yaoundé et à Douala, se transformant en de simples acteurs-endimanchés d'un théâtre agropole dont l’écho est inaudible aujourd'hui au sein de nos populations... Le vrai problème de [notre] pays, c'est une opposition tricheuse qui s'est enrichie sur le dos des populations, et développe une stratégie de maîtres-chanteurs chaque fois que le gouvernement veut réellement se mettre au service du peuple afin d'impulser le développement de [notre] nation. Il importe de sortir de ce cercle vicieux d'embourgeoisement permanent d'une certaine opposition caviar insoucieuse de l'avenir de ce pays [...] », a-t-il déclaré.
Les déclarations du Député de l’Upc n’ont pas laissé ceux du Social democratic front indifférents. L’Honorable Paul Nji Tumasang qui est le président du groupe parlementaire du Sdf s’est étonné du fait qu’à l’Assemblée nationale, le perchoir soit offert aux personnes qui s’attaquent aux partis politiques de l’opposition. «Je suis surpris de constater que le président de l’Assemblée nationale accorde de la place aux personnes qui s'en prennent aux partis politiques de l'opposition. Je crois que nous n'avons pas besoin de recevoir des leçons des autres partis politiques qui pensent nous dicter la conduite à tenir», a-t-il déclaré.
Liliane N.
Dans une lettre ouverte, il s’est adressé ce jour aux différents acteurs de cette crise, en affirmant entre autres qu’ « au–delà des clivages ethniques, linguistiques et politiques, l’absolu c’est le Cameroun »
Au nom de tous les militants et sympathisants de l’Union des Populations du Cameroun et, à mon nom personnel, permettez-moi tout d’abord de saluer à sa juste valeur, l’Initiative et le Succès de la descente du Premier Ministre, Chef de Gouvernement à BAMENDA et BUEA. Ce qui laisse présager un état d’esprit novateur au sein de nos compatriotes de ces deux régions en crise. Tout cet environnement renforce notre option quant à la gestion de cette crise en se référant au respect primordial des Institutions de la République et ceux qui les incarnent. La Position de l’UPC est claire :
Le Dialogue inclusif doit être une affaire Camerouno-Camerounaise. Il s’agit d’une rencontre entre les Filles et Fils d’un même Pays qui doivent se faire mutuellement confiance et réfléchir sur les solutions à apporter à un problème interne à la Vie de notre Nation.
L’Initiative et l’Organisation incombent à l’Etat du Cameroun qui, dans cette perspective, doit rester absolument attaché à la Sauvegarde de la Souveraineté du Peuple Camerounais, l’Intégrité de notre Territoire et l’Unité de notre Nation. Comme vous pouvez le constater, l’UPC met un accent particulier sur le Sens Républicain et Régalien à assigner à ce Dialogue qui en aucun cas ne devrait mettre entre parenthèses la Souveraineté de l’Etat du Cameroun. La Constitution de l’Etat du Cameroun doit en être la Boussole.
Sur le plan politique, le Peuple Camerounais dans son ensemble s’est rendu aux urnes le 07 Octobre 2018 et, en toute souveraineté, a choisi à la tête de nos Institutions le Président Paul BIYA. Le Dialogue Inclusif ne doit pas remettre en cause ces Elections. Sur le plan sécuritaire, nos forces de défense et de sécurité se sont attelées à vaincre la secte terroriste BOKO HARAM. Elles restent mobilisées sur des multiples fronts pour l’Intérêt Supérieur de notre Nation. Leur professionnalisme et la détermination à sauvegarder la Souveraineté de nos Institutions et l’Intégrité de notre Territoire, ne sont plus à démontrer. Les Forces de Défense et de Sécurité doivent rester en poste sur toute l’étendue du Territoire Nationale pour vaincre tous les complots visant à déstabiliser le Cameroun.
Au Moment où doit impérativement sonner la Cloche de la Paix, l’UPC appelle ceux qui ont pris les armes contre les Institutions de la République et ceux qui les incarnent, à les déposer et réintégrer une Vie Citoyenne au sein de l’Etat. L’option de la Sécession n’est pas une forme d’Etat discutable par les Camerounais. Il s’agit d’une auto exclusion de la Réflexion sur l’Avenir de la Grande Nation Camerounaise. Le Cameroun est Un et Indivisible. Seul cet Absolu peut véritablement fonder un Nouvel Elan pour la Consolidation de notre Vivre-Ensemble : le Dialogue Inclusif et Républicain.
Aujourd’hui plus qu’hier, pour l’intérêt Supérieur de notre Nation, chaque Citoyen Camerounais doit cultiver en lui, l’Esprit de Tolérance, d'Abnégation et de Confiance aux Institutions Républicaines. Nous sommes condamnés à Vivre Ensemble. La Diversité Ethnique qui caractérise notre Pays est une richesse dont l’importance n’est plus à démontrer. Alors, combattons la transformation des ethnies en de multiples miroirs à travers lesquels se construirait un certain « Vivre-Ensemble ». Nous devons véritablement être Ensemble, pour éloigner de notre Nation tous les plans de sa déstabilisation.
Pour une Nation multiethniques comme le Cameroun, les leaders politiques doivent toujours avoir à l’Esprit que la Politique doit être une Pensée Fondatrice de la Paix, fille de la Tolérance, du Dialogue et de Pardon, Vue sous l’angle de l’Union des Volontés éclairées par le Droit et le Devoir de participer activement à la réalisation du Bien Commun qui, en fin de compte est la joie commune qu’engendre l’élévation de standard de vie des populations camerounaises. C’est le lieu pour nous de le rappeler : l’Action Politique édificatrice d’une Nation Camerounaise Unie, Forte et Prospère ne peut se fonder sur les bases des haines et querelles intestines, de l’animosité, de l’exclusion voire des intrigues. Elle se doit d’être le cadre par excellence de l’expression d’une vie pleinement citoyenne et respectueuse de nos Institutions.
Il revient à tous les acteurs de mettre entre parenthèses des attitudes de défiance tendant à installer un climat d’instabilité permanente dans notre Pays. A ce titre, pour l’UPC, la Forme de l’Etat du Cameroun n’est pas discutable. Car, c’est un leg des Pères Fondateurs de notre Nation.
L’UPC, le Parti Historique, l’Ame Immortelle du Peuple Camerounais, sait pouvoir compter sur la détermination des dignes descendants des Pères Fondateurs de cette Nation que nous avons reçue en héritage, afin de faire triompher, par le biais du Dialogue Inclusif et Républicain, les vertus de notre attachement à la Paix et à l’Unité.
Honorable Bapooh Lipot Robert
« Réunification-Indépendance-Elévation du standard de vie de la population kamerunaise. »
« Nous avons été choqués déjà par le traitement de l’information par les différents médias, les différents animateurs des débats de dimanche qui avaient pourtant accordé la part belle au RDPC (Rassemblement Des Pilleurs du Cameroun) la semaine du 24 mars ont ignoré complètement cet événement, chose qui m’a inspiré la réflexion sur la relation entre le Kamerun et le devoir de mémoire.
Le devoir de mémoire désigne un devoir moral attribué à des États d'entretenir le souvenir des souffrances subies dans le passé par certaines catégories de la population, surtout s'ils en portent la responsabilité (en tant qu'États, non en tant que nations ou que régimes politiques, car c'est après un changement de régime que le devoir de mémoire, et d'éventuelles réparations, deviennent possibles). Il entend remédier à l'amnésie collective. Comment donc être citoyens de ce pays et oublier que les jeunes kamerunais au péril de leurs vie ont revendiqué et obtenu notre particularité née de la réunification, et surtout notre droit à nous autodéterminer, même si ceux qui ont été porté à la tête de ce pays, ces nègres de salon disaient quelques années plus tôt que nous étions immatures ,voire incapables de diriger un pays indépendant, c'est-à-dire que ceux qui bradaient notre souveraineté ont été les premiers à découvrir leur virginité d’hommes libres, mais dociles prêt à rendre service aux maîtres. Il est important de se souvenir de ces valeureux martyrs : Um Nyobe, Felix roland Moumie, Ernest Ouandjie, Abel Kingue, Michel Ndoh, Samuel Mack-Kit, Moukoko Priso, Woungly Massaga, Anicet Ekane ...etc.
Presque tous assassinés parce qu’ils rêvaient d’un Kamerun meilleur, un kamerun libre et d’un kamerun prospère. Nos héros sont des victimes et leur sacrifice était involontaire ; voilà pourquoi en ce 10 avril, il est urgent et impératif de rendre hommage à tous ces valeureux combattants de la liberté.
Le devoir de mémoire a été reconnu officiellement dans certains cas (dans certains pays), à travers des déclarations officielles et des textes de loi (lois mémorielles) à partir de la fin du siècle dernier. Honorer la mémoire relève du souvenir, mais il s’agit d’aller au-delà, maintenir présent à l’esprit de tous les souffrances et humiliations de nos martyrs. C’est pourquoi je propose que le mois de Mai soit dans pays reconnu comme le mois des martyrs en mémoire de tous ces patriotes tués lâchement à Douala au mois de Mai 1955 parce qu’ils revendiquaient pacifiquement la réunification et l’indépendance de ce pays le Kamerun.
Le devoir de mémoire consiste d'abord à reconnaître la réalité de l'état de victime et de persécutions subies par des populations et leur environnement ; pour des raisons éthiques, pour répondre aux besoins de l'Histoire, et parce que la psychologie a montré combien cette reconnaissance était essentielle à la résilience pour la reconstruction des individus et des sociétés après les crises, et pour que ces crises n'en engendrent pas d'autres; on peut notamment rapprocher la question du devoir de mémoire de la catharsis. Ainsi donc pour éviter toute récupération politicienne et même gain politique, il est important d’honorer nos martyrs loin du mouvement nationaliste, mais les kamerunais comprendront bien que l’âme immortelle est le flambeau de la lutte dans ce pays, ses divisions apparentes que je considère comme une source de vitalité va bientôt disparaître avec la nouvelle génération qui est loin des conflits du passé.
En effet, une des limites du devoir de mémoire est qu'imposé à des générations nouvelles, qui n'ont pas été partie prenante dans les régimes politiques ou les phénomènes politico-sociaux ayant conduit à des crimes de masse, il peut provoquer chez celles-ci le rejet de ce devoir, si elles se sentent culpabilisées par le seul fait d'appartenir à une nation jugée responsable de ces crimes. On voit l'exemple au Kamerun quand les héritiers du régime UC-UNC-RDPC ont peur d’être des victimes de notre histoire, ils entretiennent ainsi le mythe des faux champions et des passagers de l’histoire.
Une autre limite du devoir de mémoire vient de ce que les victimes d'actes graves ont souvent dans un premier temps, voire toute leur vie, des difficultés à parler de ce qu'elles ont vécu, sans pour autant que le traumatisme, non-dit ou profondément refoulé, puisse être réellement oublié. Conscientes et inconscientes, individuelles et collectives, les conséquences socio-psychologiques sont durables. Il faut donc dans notre contexte donner la parole aux acteurs encore vivants, pour restituer l’histoire réelle des événements, éviter surtout en l’absence des acteurs de valoriser ces faux héros qui meublent nos plateaux de télévisions pour perpétuer l’insulte à l’égard de nos vrais héros et martyrs. »