« Réunification-Indépendance-Elévation du standard de vie de la population kamerunaise. »
« Nous avons été choqués déjà par le traitement de l’information par les différents médias, les différents animateurs des débats de dimanche qui avaient pourtant accordé la part belle au RDPC (Rassemblement Des Pilleurs du Cameroun) la semaine du 24 mars ont ignoré complètement cet événement, chose qui m’a inspiré la réflexion sur la relation entre le Kamerun et le devoir de mémoire.
Le devoir de mémoire désigne un devoir moral attribué à des États d'entretenir le souvenir des souffrances subies dans le passé par certaines catégories de la population, surtout s'ils en portent la responsabilité (en tant qu'États, non en tant que nations ou que régimes politiques, car c'est après un changement de régime que le devoir de mémoire, et d'éventuelles réparations, deviennent possibles). Il entend remédier à l'amnésie collective. Comment donc être citoyens de ce pays et oublier que les jeunes kamerunais au péril de leurs vie ont revendiqué et obtenu notre particularité née de la réunification, et surtout notre droit à nous autodéterminer, même si ceux qui ont été porté à la tête de ce pays, ces nègres de salon disaient quelques années plus tôt que nous étions immatures ,voire incapables de diriger un pays indépendant, c'est-à-dire que ceux qui bradaient notre souveraineté ont été les premiers à découvrir leur virginité d’hommes libres, mais dociles prêt à rendre service aux maîtres. Il est important de se souvenir de ces valeureux martyrs : Um Nyobe, Felix roland Moumie, Ernest Ouandjie, Abel Kingue, Michel Ndoh, Samuel Mack-Kit, Moukoko Priso, Woungly Massaga, Anicet Ekane ...etc.
Presque tous assassinés parce qu’ils rêvaient d’un Kamerun meilleur, un kamerun libre et d’un kamerun prospère. Nos héros sont des victimes et leur sacrifice était involontaire ; voilà pourquoi en ce 10 avril, il est urgent et impératif de rendre hommage à tous ces valeureux combattants de la liberté.
Le devoir de mémoire a été reconnu officiellement dans certains cas (dans certains pays), à travers des déclarations officielles et des textes de loi (lois mémorielles) à partir de la fin du siècle dernier. Honorer la mémoire relève du souvenir, mais il s’agit d’aller au-delà, maintenir présent à l’esprit de tous les souffrances et humiliations de nos martyrs. C’est pourquoi je propose que le mois de Mai soit dans pays reconnu comme le mois des martyrs en mémoire de tous ces patriotes tués lâchement à Douala au mois de Mai 1955 parce qu’ils revendiquaient pacifiquement la réunification et l’indépendance de ce pays le Kamerun.
Le devoir de mémoire consiste d'abord à reconnaître la réalité de l'état de victime et de persécutions subies par des populations et leur environnement ; pour des raisons éthiques, pour répondre aux besoins de l'Histoire, et parce que la psychologie a montré combien cette reconnaissance était essentielle à la résilience pour la reconstruction des individus et des sociétés après les crises, et pour que ces crises n'en engendrent pas d'autres; on peut notamment rapprocher la question du devoir de mémoire de la catharsis. Ainsi donc pour éviter toute récupération politicienne et même gain politique, il est important d’honorer nos martyrs loin du mouvement nationaliste, mais les kamerunais comprendront bien que l’âme immortelle est le flambeau de la lutte dans ce pays, ses divisions apparentes que je considère comme une source de vitalité va bientôt disparaître avec la nouvelle génération qui est loin des conflits du passé.
En effet, une des limites du devoir de mémoire est qu'imposé à des générations nouvelles, qui n'ont pas été partie prenante dans les régimes politiques ou les phénomènes politico-sociaux ayant conduit à des crimes de masse, il peut provoquer chez celles-ci le rejet de ce devoir, si elles se sentent culpabilisées par le seul fait d'appartenir à une nation jugée responsable de ces crimes. On voit l'exemple au Kamerun quand les héritiers du régime UC-UNC-RDPC ont peur d’être des victimes de notre histoire, ils entretiennent ainsi le mythe des faux champions et des passagers de l’histoire.
Une autre limite du devoir de mémoire vient de ce que les victimes d'actes graves ont souvent dans un premier temps, voire toute leur vie, des difficultés à parler de ce qu'elles ont vécu, sans pour autant que le traumatisme, non-dit ou profondément refoulé, puisse être réellement oublié. Conscientes et inconscientes, individuelles et collectives, les conséquences socio-psychologiques sont durables. Il faut donc dans notre contexte donner la parole aux acteurs encore vivants, pour restituer l’histoire réelle des événements, éviter surtout en l’absence des acteurs de valoriser ces faux héros qui meublent nos plateaux de télévisions pour perpétuer l’insulte à l’égard de nos vrais héros et martyrs. »