Décidément, le député français ne lâche plus son pays au sujet de la crise anglophone au Cameroun. Dans une interview accordée à notre confrère Muntu News, Sébastien Nadot dénonce le fait que pour le conflit socio-politique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la France se cache derrière le principe de la non-ingérence dans les faires internes du pays pour justifier son inaction.
L’élu français a déclaré au Muntu News : « La France considère que la situation est gérée par le Gouvernement actuel, par le Président actuel, et, de ce fait, qu’elle n’a pas à intervenir. Le fait est que la position française consiste à valider actuellement tout ce qui émane du Gouvernement camerounais, du président, en argumentant sur le fait que la France n’a pas à s’ingérer dans les affaires internes du Cameroun. Ce qui pose naturellement un problème puisque dans bien de situations la France s’ingére à l’évidence dans les affaires du Cameroun pour le pire comme parfois le meilleur ». Sébastien Nadot refuse ainsi, d’admettre que son pays avance le principe de la non-ingérence pour blanchir son inaction dans la crise anglophone.
L’élu français fait d’ailleurs remarquer que l’intervention de la France est salutaire dans la résolution de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun. Pour lui à ce niveau, c’est en même temps très facile de comprendre. « Attention ! Il y a des fois où une intervention française doit être perçue aussi comme quelque chose de positif. Mais très clairement, sur la manière dont la France considère la situation au Cameroun, et particulièrement à l’égard de la zone anglophone, c’est « on soutient l’action du gouvernement camerounais dans sa démarche » sans considérer notamment les drames humains, les massacres qu’il y a pu avoir. Manifestement cette démarche n’est pas satisfaisante », a déclaré en outre Sébastien Nadot.
Innocent D H
Le remerciement est contenu dans une sortie du député français sur son compte Twitter 16 décembre 2020. En effet, ce mercredi, Reporters sans frontières (Rsf) et l’Acaf-France ont fait un focus sur la mort du journaliste camerounais.
A la suite d’un communiqué rendu par Rsf ce mercredi faisant des révélations sur la mort de cet homme de média, Sébastien Nadot écrit sur la page de son compte Twitter : « Merci @Rsf de clarifier les faits suite à la publication des résultats de l’enquête demandée par le Président de la République Paul #Biya ».
Reporters sans frontières, l’organisme de défense des droits des journalistes indique dans son document, « Le décès du journaliste a été annoncé en juin 2020, plus de 10 mois après les faits, sa famille n’a jamais été informée. 14 audiences se sont tenues devant la justice camerounaise alors que le journaliste était déjà mort. Le journaliste serait décédé le 17 août 2019 d’une infection généralisée quelques jours après son transfert à une unité militaire alors qu’il était en parfaite santé et ne souffrait d’aucune pathologie au moment de son arrestation ».
« Le corps du journaliste n’a pas été restitué à sa famille et n’avait pas fait l’objet d’une autopsie lorsque le décès a été confirmé. Les zones d’ombres sont trop nombreuses pour que les autorités camerounaises puissent rester silencieuses », publie Rsf.
Innocent D H
Ce député français de la Haute Garonne ne cesse de multiplier des sorties depuis la survenue de la tuerie de Ngarbuh dans le Nord-Ouest pour décrier la lutte qui oppose l’armée camerounaise aux ambazoniens. Pour lui, une seule enquête sur les récentes violences n’est pas assez conséquente.
Sébastien Nadot vient de faire de la crise anglophone au Cameroun son cheval de bataille. A la suite de son président Emmanuel Macron, l’élu français semble penser lui aussi « mettre la pression » sur Paul Biya, le président de la République du Cameroun. Selon lui, une seule enquête sur les récentes violences dans le Nord-Ouest n’est pas assez conséquente.
Rappelons que la crise anglophone perdure depuis trois ans. Et, à en croire les données fournies par les organisations non gouvernementales, près de 3.000 personnes ont perdu la vie dans cette crise. C’est la semaine dernière que le député, membre du Mouvement des Progressistes a saisi la Commission des affaires générales de l’Assemblée nationale française au sujet du massacre de Ngarbuh dans le Nord-Ouest Cameroun, le 14 février 2020. Sébastien Nadot sollicite que les parlementaires de son pays fassent une grande pression sur le régime de Yaoundé.
L’enquête de l’Onu sollicitée
A travers l’Onu, le député français dit demander une enquête indépendante par rapport à la tuerie de Ngarbuh qui a coûté la vie à plusieurs femmes et enfants. Sébastien Nadot a le 02 mars dernier fait une autre sortie sur son compte twitter. « Cameroun : l’enquête indépendante sur le massacre de Ngarbuh est nécessaire mais ne suffit pas. Une enquête Onu sur toutes les exactions commises depuis 2016 s’impose », note-t-on.
Innocent D H