Dans un ouvrage intitulé « Et maintenant Maurice Kamto…Comme Moïse », l’ancien avocat inscrit au Barreau du Cameroun, dans un style laudateur, vante les qualités du président du Mrc et invite instamment tous les leaders de l’opposition à s’aligner derrière son nouveau « champion » afin de chasser le Chef de l’Etat Camerounais.
Extrait
« Personnellement, je ne suis ni du parti politique de Maurice Kamto, ni de sa communauté ethno-tribale, et ne suis membre avec lui de quelque organisation sociale que ce soit.
Mais par amour de la patrie et dans l’intérêt de la Nation, j’appelle le peuple de l’opposition à lui apporter son soutien, tout son soutien, comme cela s'est vu sous d'autres cieux, afin que de nos efforts communs et de la volonté de tous, naisse un Cameroun Nouveau.
.
J’affirme humblement que le Professeur Maurice Kamto est une chance pour le Cameroun en ce début du siècle. Dans le monde politique, il apparaît en effet, comme le meilleur du moment ;
Le meilleur parce que par ces temps difficiles où une autocratie confisque tout sans partage et n’hésite pas de mettre à mort, le Président Maurice Kamto a un discours rassembleur.
Il ratisse large, il nourrit un rêve pour son pays et ceci n’est guère surprenant, car avec son « Urgence de la Pensée », il avait déjà élaboré dans sa tête l’idée du Cameroun qu’il voulait.
Il sait, sans les rendre, recevoir des coups de la part de ceux qui, par amour propre, ne veulent pas reconnaître qu’ils ont perdu. Il sait éviter toute polémique qui ne serait qu’une débauche sans intérêt d’énergie à une passe de la vie où le pays a besoin de la contribution de ses enfants, de tous ses enfants.
Il est venu faire la politique autrement, ce qui l’expose à la vindicte de la vieille école où la compromission, le clanisme, le népotisme, la corruption, la secte sont à la base de toute promotion sociale ».
Une belle utopie !
C’est ainsi que l’on pourrait considérer le point de vue de l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, lorsqu’on sait que jusqu’à présent, ils sont nombreux, les partis politiques de l’opposition qui vont prendre part aux élections Régionales, les premières qui seront organisées en terre Camerounaise.
Après la tenue, en début d’année des élections Législatives et Municipales, ceux qui ont sollicité le suffrage de leurs compatriotes ont ressenti le besoin de ces derniers, de voir l’implémentation de la Décentralisation.
Avec cette dernière, ils espèrent vivre de manière concrète, le développement de leurs contrées respectives. Ils crient au quotidien, leur raz le bol des discours politiciens, dont certains font planer au dessus de leur tête, le spectre de la Côte d’Ivoire, de la Lybie et de tous les autres pays de l’Afrique qui ont connu la guerre.
Les Camerounais aspirent à un mieux être, et pour y parvenir, leur quasi majorité a fait le choix des solutions républicaines.
Elections: ces partis politiques qui tournent le dos aux 1ères régionales du Cameroun
Nicole Ricci Minyem
Dans un contexte d'union sacrée pour la lutte contre le Covid-19, l'avocat au Barreau du Cameroun, pense que personne ne doit être exclue de cette synergie d'actions quelque soit son bord socio-politique. Me Yondo Black monte au créneau pour s'exprimer sur les attaques récurrentes ces derniers temps contre Maurice Kamto.
Dans un texte, l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats du Cameroun écrit, "non Maurice Kamto n'est pas un ennemi de la Nation. Il vient encore d'apporter la preuve de sa disponibilité à la servir". Dans le même sillage, il s'interroge, "qui aujourd'hui oserait sérieusement soutenir que sa mise en demeure à l'adresse du président de l'Assemblée nationale de saisir le Conseil constitutionnel pour faire constater la vacance du pouvoir n'a pas porté?".
L'homme de Droit pense que l'union sacrée pour la vaincre la pandémie de Covid-19 posée comme une nécessité n'est que "normal". Cependant, elle ne doit pas être "une camisole de force destinée à entraver les contre-pouvoirs dans les pays où la corruption est endémique", fait-il savoir. A propos justement de la corruption, Me Yondo Black évoque, un certain nombre d'événements, notamment, "des milliards de francs englouties pour une CAN, pour laquelle le Président de la République s'était engagé en personne", "des milliards de francs CFA détournés pour une autoroute Yaoundé-Douala dont les travaux qui sont bien loin de parvenir à termes durent depuis plus de dix ans!", de ces milliers morts enterrés dans le NoSo suite à une guerre civile.
Au regard de tous ces éléments, il affirme que le Cameroun se trouve en situation d'urgence, jamais vécue dans son histoire. A cette situation, Me Yondo Black propose des solutions urgentes, car selon lui, "il y va de la vie ou de la mort des citoyens".
"Avant de fustiger le comportement des uns ou des autres, il faut encore savoir qui se trouve à la tête des opérations de survie. Une question qui ne se serait pas posée en temps normal car c'est naturellement le Président de la République, Chef de l'Etat, Chef des armées(...)", souligne l'avocat.
Innocent D H
Me Yondo Black affirme que la mort «précoce» de l’avocat qui défendait les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, laisse un grand vide dans le monde judiciaire.
Comme tous les avocats qui se sont exprimés jusqu’ici sur la mort de Me Sylvain Souop, l’avocat Yondo Black affirme que le Barreau du Cameroun connaît une grande perte. Cette affirmation, il la justifie en indiquant que son défunt confrère avait non seulement une parfaite maîtrise du droit, mais aussi, des dédales des règles de procédure. Yondo Black dans son hommage, salue le courage avec lequel l’avocat faisait face à l’adversité. Il souligne que le défunt parvenait toujours à s’en sortir dans notre pays « où le Pouvoir Exécutif, omnipotent et omniprésent, a propension à tout régenter et n’hésite pas à tenir sous influence les autres pouvoirs d’Etat, à savoir le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire ».
Pour Me Yondo Black au vu de ses qualités, Me Souop était sans nul doute, un avocat hors du commun. Il avait le sens du discernement. Il possédait le réflexe juridique. Ce qui fait que son départ laisse aujourd’hui un grand vide dans le monde judiciaire. « Sa courtoisie, sa pondération et son mot juste en ont fait un membre incontesté du Conseil de l’ordre des Avocats au Barreau du Cameroun, maîtrisant à souhait nos règles de déontologie et ‘’l’amicus curiae’’, fondement de notre Confraternité », déclare Me Yondo Black.
Dans l’hommage qu’il rend à Me Sylvain Souop, Me Yondo Black ouvre aussi une brèche à la polémique qui entoure son décès. En reconnaissant qu’on peut mourir suite de tout, l’avocat Yondo Black indique pour sa part, que cette mort rend actuelle, les problèmes des formations sanitaires publiques du Cameroun.
« Cette mort nous interpelle tous... Elle pose le problème de nos structures médicales, des moyens mis à la disposition de notre corps médical pour prodiguer des soins appropriés aux camerounais malades eu égard à l’importance des fonds que le Gouvernement met à contribution pour des soins prodigués à l’Etranger à des rares privilégiés du pays ; on fait très souvent état de milliards de francs CFA. S’il y a dans cette mort, une faute médicale, celle-ci engage la responsabilité civile de l’Etat du Cameroun. Qui paiera l’ardoise ? Qui en sera la victime, naturellement la famille de Me Sylvain SOUOP, mais aussi le Barreau du Cameroun qui pleure son talentueux Confrère, sans oublier le Camerounais et les sociétés, futurs plaideurs, qui resteront sevrés de l’assistance et des conseils d’un brillant Avocat en défense de leurs intérêt », ajoute-t-il.
Me Yondo Black n’écarte pas également la thèse du complot largement relayé dans les réseaux sociaux. « Me Sylvain SOUOP a dirigé de main de Maître la phase judiciaire de la résistance nationale contre le hold-up électoral à la tête d’un collectif des Avocats, et ne pouvait de ce fait que s’attirer les foudres de tous ceux qui se trouvent dans le camp d’en face. Sa mort viendrait-elle de ce côté ? », poursuit-il.
Lire aussi : CAN 2021 : Le décès de Me Souop inquiète les footballeurs internationaux
Liliane N.
Tel est la quintessence de la lettre ouverte envoyée par Me Yondo Black, Ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Cameroun, alors que le pays fait face à de nombreuses crises, dont celle annoncé par les Hommes en robe noire, qui ont décidé d’entamer dans quelques jours, une grève
« On a, en effet, rarement vu au monde un peuple de l’espèce du peuple camerounais. S’il embrasse son ennemi, ce n’est pas pour l’étouffer, mais pour le conforter. Il n’y a pourtant pas d’autre chemin pour vivre en paix et dans l’unité que d’œuvrer pour la paix, l’amour de l’autre, sans discrimination ni dévalorisation, le tout dans la crainte de Dieu, à l’idée que demain nous aurons à rendre compte pour chacun de nos actes.
Et la paix, ce n’est pas la horde d’hommes armés jusqu’aux dents, soit disant pour assurer l’ordre et la sécurité ; le vivre ensemble, ce n’est pas contraindre les citoyens, dans la peur, à sortir de force de leur tanière, pour aller à la rencontre des autres ; ce n’est pas du faire semblant avec la bouche, cela veut dire poser des actes concrets au quotidien, et envers tous sans exception, des actes d’amour pour le prochain, des actes de partage, pour le bonheur des uns et des autres.
Comment pouvons-nous imaginer que pendant que des milliers de familles endeuillées pleurent leurs enfants tombés injustement sous les balles d’un ennemi qu’ils ne connaissent pas, que des villages entiers se vident de leurs habitants, pour un ailleurs, en quête d’un mieux vivre, que des compatriotes en nombre toujours croissant croupissent dans une misère qui n’honore pas les princes qui nous gouvernent, dans un pays aux richesses multiples et variées mais constamment détournées sans contrôle, que ces princes organisent dans un faste à nul autre pareil ce qu’ils appellent pompeusement la fête de l’unité.
Le monde entier avait les yeux rivés sur le boulevard du 20 Mai et le Palais d’Etoudi, ce temple de l’unité, à l’idée de lire dans les yeux et sur les visages des uns et des autres la tristesse, la désolation, la peine et l’angoisse. Que nenni. A la place, qu’avons- nous vu ? Des militaires danser sous les acclamations d’une foule en liesse, admirative, des militaires qui dansent pendant que le pays se meurt, que le pays est en guerre, des youyous à tout rompre à l’arrivée du ‘’Messie’’ sous forte escorte de policiers, gendarmes, militaires et autres gardes du corps, à bout de souffle, agrippés à la Mercedes blindée et dernier cri de l’homme qui préside aux destinées du pays.
Au Palais de l’Unité, le spectacle était plus révoltant encore. On y côtoyait ce qui est censé être la crème de la Nation, mais c’était plutôt pour l’essentiel un parterre hétéroclite, venu on ne sait d’où, chacun jouant des coudes pour se trouver aux premières loges sur le passage du Président, lui serrer la main et si possible se voir honoré de quelques civilités, je dirais… saisies à la volée. Oui !
Du rarement vu ! On a en effet rarement vu au monde un peuple de l’espèce du peuple camerounais. Le jour du 20 Mai aurait dû être pour le Cameroun une journée de réflexion pour un peuple en guerre et en quête de solutions pour l’avenir du pays, une journée de recueillement à la mémoire des compatriotes qui nous ont injustement quittés. Pour Paul BIYA et ses affidés, le 2O Mai n’aura été qu’une journée de fanfaronnade et de gloriole. Ils fêtaient en effet pour avoir vu les rangs s’étoffer à la place du 20 Mai, sans la moindre étincelle, sans la moindre bavure ; ils fêtaient pour avoir démontré, croient-ils, aux prétendus alliés du Cameroun que la force, la légitimité et la légalité sont toujours de leur côté. C’est à la fois puéril et irresponsable.
Les divers commentaires sur le spectacle dont nous a généreusement gratifié le couple présidentiel ne font qu’augmenter notre écœurement. Que la Reine Chantal Biya ait perdu des kilos, en quoi l’avenir du Cameroun est-il concerné. Sans cynisme aucun, ce fait nous ramène-til les milliers de Camerounais disparus, tant du côté des forces publiques que du côté de la société civile, et à jamais perdus par son fait et celui de son déifié d’époux ? Je m’interroge ! Le moment venu, ne venez surtout pas nous demander pardon et dire « nous avions les mains et les pieds liés ». Il sera trop tard pour l’éveil des consciences. Nous en avons assez des pères de la nation. Un Président de la République est un mandataire du Peuple Souverain. Il doit en tout temps rendre compte à ce Peuple et ce n’est pas au Peuple de lui rendre compte.
Le peuple est son mandant, n’inversons pas les rôles. Aujourd’hui le Président Biya nous parle de ‘’pardon’’, savoir pardonner pour organiser l’avenir. Qu’a-t-il fait au moment où, tout auréolé de la gloire dont son illustre prédécesseur l’avait gratifié, le pays était calme, prospère et respecté. Longtemps il nous a tenus par la peur, aujourd’hui la peur a changé de camp D'aucuns disent que le pays vit les heures de la succession de Monsieur Paul Biya, Président de la République. Il est vrai qu’aux yeux de tout observateur objectif et de bonne foi, notre Président donne les signes physiques d’un homme malade. Mais serait-il malade au point que l’on puisse évoquer le problème de sa succession ?
Du rarement vu
De parler de la succession d’un Président qui vient à peine d’être élu à plus de 71% du corps électoral. Cela signifie que son état de santé est tel qu’il serait dans l’incapacité physique ou morale d’exercer les pouvoirs liés à sa charge, bref d’assumer sa charge de gouverner le pays au mieux des intérêts de tous.
Or, il n‘échappe à personne et il ne saurait surtout pas vous échapper que le Cameroun vit une des périodes les plus difficiles de son histoire, confronté à des problèmes multiformes : la crise anglophone dans le NOSO, les perturbations imposées par la nébuleuse BOKO HARAM dans le grand Nord, le nombre sans cesse croissant de migrants en provenance des Etats voisins, eux aussi en troubles, l’insécurité dans laquelle vit le Cameroun et qui porte gravement atteinte à l’économie du pays, la chasse ouverte par l’opération ‘’Epervier’’ en lutte contre ceux qui portent atteinte à la fortune publique, le tribalisme exacerbé comme arme de gouvernement, l’état de nos villes et de nos hôpitaux, ce sont-là autant de sujets qui meublent au quotidien notre actualité.
La gravité de toutes ces préoccupations nécessite que le ’’Navire-Cameroun’’ ait à son bord un Capitaine solide, sûr, qui non seulement a la confiance du plus grand nombre de ses compatriotes, mais dispose de toutes ses facultés physiques, mentales, intellectuelles, que sais-je encore, pour assumer les plus hautes fonctions attachées à sa charge du Premier d’entre nous. Je n’ai pas besoin de vous dire que pour le citoyen lambda que je suis, ces bruits qui courent et parcourent le monde sont pour le moins alarmants. Aussi, avons-nous besoin d’être informés, éclairés pour bien augurer de l’avenir avec optimisme.
Je n’ignore pas que beaucoup d’entre vous êtes membres du RDPC, parti politique majoritaire au pays dont notre Président de la République est aussi le Président. Mais comme vous le dites vous mêmes en bombant le torse, vous êtes députés de la Nation, représentants du peuple souverain, et en cela, vous avez bien raison. Vous avez entre autres missions de veiller aux intérêts supérieurs de l’Etat, et l’état de santé du Chef de l’Etat en est un. Parler de l’état de santé du Chef de l’Etat est au Cameroun, semble-t-il, un sujet tabou, une provocation, un appel à la déstabilisation. Mais Paul Biya n’est pas un chef dans la tradition de nos ancêtres.
On ne devient pas Chef, on naît chef. En démocratie, Paul Biya est un élu du peuple, de ce peuple souverain qui lui a confié la gestion de son destin. A ce titre, il a des comptes à lui rendre, surtout sur son état de santé, car il faut que ce peuple soit assuré qu’il dispose encore de l’énergie nécessaire pour accomplir la lourde tâche qu’il lui a confiée pour la survie des millions de ses compatriotes. Paul Biya n’est pas un Dieu, il est, comme nous, un simple être humain, né des entrailles d’une femme, et partant appelé à être malade, et à mourir. Le portail des camerounais de Belgique.
On finira par l’annoncer, mais on ne mettra pas le Cameroun dans la tombe avec lui et il n’emportera pas non plus le Cameroun avec lui au paradis, si tel pourrait être son chemin. Honorables, tout en ayant raison gardée, vous avez le devoir de défendre l’honneur de ce pays qui vous a donné mandat de le représenter sans que des leçons nous viennent d’ailleurs. Il ne s’agit pas du nombre d’années que le Président Biya a passées au pouvoir, ni de son âge civil, mais tout simplement de son état de santé que vous, comme nous, n’étant pas des spécialistes du monde médical, ne pouvons apprécier qu’aux dires des experts, et je crois savoir que vous avez votre mot à dire dans les cas d’impeachments, mais vous ne pouvez valablement et objectivement le faire qu’après recours à l’avis des spécialistes.
C’est l’objet de cette lettre que je me suis donné le droit de vous adresser. Nous ne vivons pas en autarcie et nous devons tirer des leçons du monde qui nous entoure. C’est grâce à un certificat médical exigé des Avocats des barreaux d’Algérie que le Président BOUTEFLICKA a été amené à renoncer à la quête d’un cinquième mandat. Il est temps que le peuple camerounais, par sa représentation nationale, prenne ses responsabilités pour éviter au pays une dévolution monarchique du pouvoir.
La guerre de succession a sa solution dans le verdict des urnes, démocratiquement, loyalement et légalement organisé. Ceux qui trouvent leur compte dans l’exercice actuel du pouvoir, soit matériellement, soit pour des raisons ethno-tribales, verront dans ma démarche, à n’en pas douter, plus une volonté de déstabilisation du régime que le souci d’éviter au pays une descente aux enfers dont il ne pourra se relever qu’au prix de sacrifices incommensurables que le bon sens et un sentiment quelque peu patriotique auraient permis d’éviter.
Chers Honorables, vous n’êtes pas des mercenaires dans ce pays qui vous a vus naître et vous a certainement tant donné pour le laisser aujourd’hui dépérir sans réagir, et sous vos yeux. S’il y a un vide juridique qui puisse faire obstacle à votre démarche pour parvenir à une situation d’impeachment que seul le Conseil Constitutionnel est autorisé à constater, alors faites œuvre créatrice qui servira de précédent pour les générations futures afin d’éviter ce ridicule auquel le Cameroun est exposé.
Et la Patrie vous le revaudra ».
« Monsieur Paul Biya, que vous a-t-il donc fait le Cameroun, pour lui faire tant de mal, l’humiliant et l’exposant de la sorte pour en faire la risée du monde, chaque fois que la moindre occasion s’offre à vous. Aujourd’hui, vous vous trouvez en Europe, après – fait inédit – 280 jours passés, malgré vous dans votre pays d’adoption, le Cameroun, et je me surprends à vous entendre dire, fier comme Artaban, bombant le torse : « Me voici donc en Europe ! », Tel un cri de victoire. Mais une victoire contre qui ? Vous êtes en Europe, et vraisemblablement à Genève en Suisse avec votre garde rapprochée qui sillonne ses rues, contrôlant tout ce qui, coloré, bouge comme si ce pays ami du Cameroun n’était pas outillé pour assurer la sécurité sur ses terres d’un Chef d’Etat Étranger. Humiliation, mais humiliation pour qui ? La Suisse, le Cameroun ? Honte à vous, Monsieur le Président.
Las et ayant épuisé toutes leurs réserves d’imagination pour vous faire entendre raison, vos compatriotes, résignés, en sont arrivés à lancer depuis des pays étrangers des appels de fonds pour l’achat d’armes afin d’assurer la sécurité de ceux des leurs qui, osant s’opposer à vous à mains nues, trouvent en face vos sbires et autres escouades de militaires armés jusqu’aux dents qui n’hésitent pas à les arrêter sans titre, à les jeter en prison sans jugement, quand ils ne vont pas jusqu’à leur ôter la vie, non sans d’atroces tortures.
Le Roi ne peut mal faire ! Vous avez fini par contraindre au silence la Communauté internationale qui, pour éviter des bains de sang, toute hypocrisie mise à part, tourne aujourd’hui le dos au Cameroun, abandonnant ainsi les pauvres Camerounais à leur triste destin, un air de dire, débrouillez-vous entre vous. Si cette attitude de la Communauté internationale, malgré de tonitruantes déclarations d’intention peut se comprendre, en politique seuls comptent les intérêts, nous n’avons pas le droit de nous résigner.
Aussi avons-nous le devoir de nous donner les moyens de notre combat pour la dignité et la liberté. Je ne dirais donc pas comme ce célèbre chanteur français, Serge Reggiani, dans "le Déserteur’’, "…Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps.
Je viens de recevoir mes papiers militaires pour aller à la guerre… Monsieur le Président, je ne vais pas la faire. Je ne suis pas sur terre pour tuer de pauvres gens… Ce n’est pas pour vous fâcher, ma décision est prise, je m’en vais déserter et je dirai aux gens : refuser d’obéir, refuser de la faire. N’allez pas à la guerre. Refusez de partir. Si vous me poursuivez, Monsieur le Président, prévenez vos gendarmes que je n’aurai pas d’armes et qu’ils pourront tirer …’’
Bien chers compatriotes, ne vous laissez surtout pas gagner par un sentiment d’impuissance qui profiterait à ceux qui ont tout à gagner parce qu’il est aujourd’hui clair qu’ils ont tout perdu ; ils ont en effet perdu toutes les batailles : politique, médiatique, diplomatique, judiciaire et économique. Se résigner au silence après avoir parcouru un si long chemin est tout simplement impensable.
A ce stade, on deviendrait les complices de Paul Biya et de ses sbires, contre lesquels des voix de tous bords se sont levées depuis un bon nombre d’années déjà. Il faut briser cette loi du silence qu’entretiennent par les armes des forces de l’ombre, multiformes et multi-couleurs, pour la survie de ceux qui ne sont au pouvoir que pour des intérêts privés, personnels et ceux d’un clan, et qui entendent sans rémission garder leurs situations de rente.
La lutte pour les droits et la dignité de l’homme est une bataille longue, rude et fortement éprouvante, surtout lorsqu’on a en mémoire le travail de sape de la puissance coloniale, pour laquelle le Dr Louis Paul AUJOULAT, à l’époque le cerveau et le cœur de la France, avait clairement défini la mission en faisant à Pierre Mesmer des recommandations pour formater le profil des dirigeants Camerounais : « nous ne devons en aucun cas, instruisait-il, laisser des gens sans filiation religieuse et ésotérique européenne prendre le pouvoir au Cameroun.
L’élite politique Camerounaise doit impérativement être issue de nos loges, de nos cercles philosophiques, sinon elle ne saura pas nous être loyale et nous témoigner entière allégeance… Intéressons-nous à ceux qui se refusent toute critique à l’égard de la France… »
Ceci explique pourquoi le Président BIYA a déclaré, en son temps, que ne dure pas au Pouvoir qui veut mais qui peut, car tout l’art pour y perdurer consiste donc à témoigner entière allégeance à la France, qui de son côté donne pleine absolution à toutes les forfaitures de Yaoundé. Maurice KAMTO, pour ce partenaire historique, en est fort éloigné. C’est pourquoi la position de la France vis-à-vis de ce tireur gagnant de penalty est non seulement ambiguë, mais en dents de scie. Il faut en effet, pour être à la tête du Cameroun, une sorte de complicité entre l’heureux élu et la France tutélaire qui n’est pas disposée à laisser ses anciennes colonies voler de leurs propres ailes.
Ce n’est donc pas sans raison que la diaspora camerounaise qualifie le Président MACRON de complice de Paul BIYA dans tous les maux que celui-ci fait subir à son pays, tout en sachant bien que le régime est fait pour l’enrichissement de quelques-uns et des loups venus d’ailleurs qui viennent se servir dans la mangeoire de l’argent sale, loin de toute considération de l’intérêt public. On est loin de cette France généreuse qui, pour la conquête de ses droits et libertés, de la dignité de l’homme, n’a, tout au long de son histoire, pu s’imposer l’économie de luttes armées, s’est offert moultes révolutions, au prix de bains de sang et de millions de morts.
Si en effet aucune lutte ne peut se faire, si aucune bataille ne peut se mener, si aucune victoire ne peut se gagner sans qu’on en accepte les risques, fussent-ils au péril de la vie, il est donc temps que nous sortions enfin de cette résignation soigneusement entretenu par le déploiement d’une répression outrancière. Pourquoi toujours accepter l’inacceptable, pourquoi toujours se résigner
• Quand on sait que des milliards de nos francs sont détournés des caisses de l’Etat sans espoir de remboursement par les Seigneurs (saigneurs) d’un clan
• Quand on sait que des dizaines de milliers de nos compatriotes croupissent dans les geôles de Yaoundé et d’ailleurs sans motifs fondés sur des lois et règlements de la République tout simplement pour avoir osé demander le libre exercice de leurs droits de citoyen (liberté d’expression, liberté de penser, liberté de manifester, droit au logement, aux soins de santé, à la bonne scolarisation, aux infrastructures de base, à la sécurité…)
• Quand on sait que la promotion sociale se fait non sur le mérite mais sur une cooptation fondée sur le clanisme, la tribu, la région, etc…
• Quand on sait que le pouvoir foule aux pieds lois et règlements de la République parce que seule sa volonté compte
• Quand on sait que nos compatriotes anglophones sont considérés comme des citoyens de seconde zone et réduits à la portion congrue et que lorsqu’ils lèvent la tête, c’est la matraque qui leur répond quand ce n’est pas un embastillement sans jugement, voire la torture et la mort le cas échéant
• Quand on pense à nos villes et villages qui se vident de leurs populations par crainte de la torture et la mort qu’y sèment les forces armées au nom d’une prétendue défense de nos institutions …
Alors le moment est venu de tourner définitivement cette page de la résignation car on ne peut pas manger d’omelettes sans casser les œufs, comme on ne peut aller à la résurrection sans passer par la mort. C’est donc d’un appel à l’intensification de la révolution qu’il s’agit.
Ne prêtez surtout pas l’oreille à ceux qui vous disent que l’élection présidentielle de 2018 est terminée et vous invitent à participer aux nouvelles que le Pouvoir, dans son embarras, n’arrête pas de repousser par une prorogation abusive de mandat des députés et autres conseillers régionaux et municipaux. Comment pouvons-nous nous résigner à accompagner un homme qui nous méprise du haut d’on ne sait quoi, puisqu’il n’a été candidat à rien toute sa vie durant, tout lui ayant été donné, la malice, la ruse, la roublardise et les moyens de l’Etat dont il s’est accaparé ayant fait le reste.
Voilà un homme qui prétend être à la tête d’un pays et d’un peuple, mais qui n’a jamais parcouru le territoire d’est en ouest et du nord au sud… un homme dont on ne se souvient pas qu’il ait subi la moindre prise de sang dans un établissement hospitalier du pays qu’il prétend donc diriger. Un homme qui voit ses enfants s'entre-tuer et qui, pas une seule fois, ne prend la parole pour appeler à l’apaisement, pas une seule fois ne prend la peine de descendre sur le théâtre des opérations pour montrer qu’il s’offre symboliquement en apôtre de la paix, cet homme-là mérite-t-il qu’on le laisse conduire un pays si riche droit dans le mur et assurément vers le chaos ?
Le mépris qu’il a vis-à-vis de ses compatriotes touche à sa fin car voici venu le temps de l’errance pour celui qui traîne la malédiction d’avoir humilié son père spirituel, de l’avoir laissé mourir dans l’indifférence totale en terre étrangère. Qui tue par l’épée… ! Le goût amer de l’errance a commencé comme pour tous les autres qui l’ont précédé dans cette stratégie du mépris. Les Bokassa, Mobutu, c’est de l’histoire… Compaoré c’était avant-hier, Bouteflika c’était hier. A qui le tour ?
Le séjour actuel au bord du lac Léman n’est sûrement pas un projet de vacances, car nul ne peut aller au-devant d’un danger certain, surtout pour notre homme qui n’est pas très connu au bataillon des braves…. Téméraire, mais pas courageux ! Ce séjour répond sans aucun doute à un impératif lié à la santé du couple princier qui commence à mesurer l’étendue de la colère des Camerounais cristallisée dans les manifestations de la diaspora organisée. Fallait-il en arriver là ? Aurait-on pu éviter tout cela ? Assurément oui, mille fois oui, si Paul BIYA avait pris ses responsabilités en ayant conscience, ne serait-ce qu’une seule fois, qu’il est bien mortel et non au rang des dieux ! D’un autre côté, on peut aussi se convaincre que la malédiction est en marche et qu’il va en goûter les affres et boire le calice jusqu’à la lie. C’est le moins qu’on puisse lui souhaiter.
Tôt ou tard, avec ou sans lui, nous aurons notre dialogue inclusif et il est temps que les uns et les autres, pays-amis, partenaires au développement comprennent que le Cameroun va se débarrasser de son despote ».
J’ai dit/ (°) Avocat au Barreau du Cameroun
Ancien Bâtonnier de l’ordre Président du Mouvement Social pour la Nouvelle Démocratie M.S.N.D