Dans cette missive, elle relève certes la situation de son père qu’elle juge préoccupante mais il n’en demeure pas moins que nombreux sont ceux qui se sont inquiétés depuis la survenance du corona virus des dispositions qui seront prises dans les prisons.
« A l'attention de Monsieur Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique du Cameroun
Excellence Monsieur le Ministre,
Je tenais à vous présenter mes vives félicitations, pour toutes les mesures sanitaires que vous avez initiées pour contenir la propagation du coronavirus dans notre pays.
De même que, la campagne de sensibilisation que vous assurez personnellement sur les réseaux sociaux et, les médias suscite une prise de conscience collective, et un élan de solidarité nationale autour des plus vulnérables exposés aux ravages de cette épidémie ...
A cet effet, je vous prierai de prendre des dispositions urgentes, pour endiguer ce fléau dans les prisons du Cameroun. Car, vous le savez, la surpopulation carcérale dans nos prisons ne permet pas de respecter toutes les mesures de restrictions sociales indispensables aujourd'hui pour stopper ce fléau ...
La prison centrale de Yaoundé compte à ce jour 5000 prisonniers pour 700 places, parmi lesquels, des prisonniers âgés de plus 75 ans qui doivent encore purger de très longues peines de prison ...
Ces prisonniers du troisième âge souffrent de diabète, d'asthme et d'autres complications liées à leur grand âge.
Vous l'avez compris, ils seront les premiers qui tomberont sur le champ de bataille de cette guerre que le gouvernement mène contre le coronavirus.
Je vous suggère la mise sur pied d'une unité d'urgence dans lesdites prisons pour une prise en charge adéquate des premiers cas qui se dévoileront dans les prochains ...
Par ailleurs, en collaboration avec le ministère de la justice, des aménagements des conditions de détention pourraient être envisagées pour les prisonniers les plus fragiles.
Je crois que le moment est venu de décongestionner les prisons du Cameroun, il y va de notre intérêt commun ...
L'insalubrité et la promiscuité des prisons camerounaises sont autant de facteurs susceptibles de nous faire payer le plus tribu dans cette guerre sanitaire.
Je suis convaincue, que des détenus de plus de 60 ans qui n'ont pas encore été jugés pourraient être sauvés, si l’Etat leur permet de bénéficier d'une liberté provisoire.
Quelle injustice, s'ils mourraient de coronavirus !
D'ailleurs les frontières sont fermées, il n'existe aucun moyen par lequel ces personnes échapperont à la justice.
Ainsi que des jeunes de moins de 21 ans qui sont condamnés à des peines de prison de moins de 2 ans pourraient obtenir des aménagements de peine.
Ceci dans le but de créer de l'espace dans les prisons pour améliorer les conditions de détention des prisonniers malades.
Dans l'espoir que ma correspondance rencontrera un écho favorable auprès de haute attention, recevez Excellence Monsieur le ministre mes cordiales salutations ».
N.R.M