C’est une bouffée d’oxygène aux profit des deux régions déclarées zones sinistrées en 2019 par le Gouvernement du fait de la crise sécuritaire. Luc Stalon, le représentant du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), a signé le 05 mai 2020 à Yaoundé avec le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, un accord de financement d’une valeur de 8,9 milliards de FCFA.
Le représentant du PNUD explique que ce financement représente la contribution initiale du Gouvernement camerounais au Programme présidentiel pour la reconstruction et le développement (PPRD) des régions anglophones du pays. Cette enveloppe qui correspond à 10% du budget global va être mise à la disposition du PNUD, désigné par le Gouvernement comme partenaire d’implémentation dudit programme. Deux ans, c’est la durée du PPRD qui est une composante du Programme de développement national (PND) élaboré pour une période de dix ans.
Les villes mortes, l’insécurité, les destructions diverses et l’arrêt des chantiers d’investissement public causées par la crise sécuritaire entretenue par les combattants séparatistes, crise qui dure depuis trois années, est à l’origine d’importants manques à gagner pour les entreprises, selon le Groupement inter-patronal du Cameroun(Gicam). Cette association révélait, « en se focalisant sur 10 secteurs d’activités uniquement, ces pertes sont estimées à près de 800 milliards de FCFA au bout de trois ans. Le secteur de la distribution est le plus touché, l’insécurité ayant fait le lit des circuits d’approvisionnement informels dont plusieurs sont alimentés par les produits de contrebande ».
Cette reconstruction annoncée, permettra aux deux régions anglophones du Cameroun de renaître de leurs cendres. En août 2019, le journal Le Monde faisait savoir que plus de Cinq millions de personnes sont affectées par le conflit entre combattants indépendantistes et forces gouvernementales. Près de 2 000 d’entre elles ont été tuées et quelque 530 000 personnes ont pris la fuite, abandonnant maisons, champs, emplois, entreprises, à en croire les Nations unies.
Innocent D H