Réunis en session extraordinaire, ce dimanche 15 septembre à Yaoundé, L’ordre des avocats a annoncé par voie de communiqué qu’il maintient le mot d’ordre de grève émis le 31 août dernier, ceux malgré les efforts du gouvernement.
Le conseil de l’ordre national des avocats a annoncé dimanche 15 septembre, par voie de communiqué le maintien du mot d’ordre de grève des hommes en soutane noire du 16 au 20 septembre. « J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que la session extraordinaire du Conseil de l’Ordre convoquée pour ce jour du dimanche 15 septembre 2019 n’a pas pu, faute de quorum, donner lieu à délibération en respect de l’article 11 alinéa 2 de notre règlement intérieur », a écrit le Bâtonnier, Me Charles Tchakouté Patie
« En conséquence, la Résolution du 31 août 2019 conserve ses pleins et entiers effets. Toutefois, le Barreau du Cameroun remercie le gouvernement pour les efforts entrepris en vue de l’examen des préoccupations exprimées par les avocats et entend poursuivre le dialogue engagé à cet effet », a-t-il expliqué.
« Le barreau du Cameroun remercie le gouvernement pour les efforts entrepris en vue de l’examen des préoccupations exprimées par les avocats et entend poursuivre le dialogue engagé à cet effet. », a-t-il conclut. En clair, l’opération de boycott des tribunaux du Cameroun commence ce lundi 16 septembre et ce jusqu’au 20 septembre.
Rappelons que, les avocats ont dans une résolution du 31 août égrené un certain nombre de griefs pour lesquels ils observeraient une grève du 15 au 20 septembre. Parmi ces récriminations, l’absence d’accès libre à leurs clients dans les différents lieux de garde à vue et de détention, la violation des droits de la défense, notamment en phase d’enquête, d’instruction et de défense ; l’exigence des frais de justice abusifs, notamment des taux de consignation disparates et illégaux ; l’accaparement des dossiers par certains chefs de juridictions, cause des lenteurs judiciaires ; les interpellations et détentions arbitraires des Avocats dans l’exercice de leur ministère ; la récurrence des violences physiques contre les Avocats.
De suite, le gouvernement du Cameroun avait montré sa bonne foi en ouvrant le dialogue et en instruisant à tous les magistrats le respect du travail des avocats. Le ministre Jean De Dieu Momo, a, vendredi dernier, lors d’une réunion avec les protestataires, les responsables de l’armée de la police, et de la gendarmerie, réitéré ce dialogue.
L’on se souvient aussi que c’est une grève des avocats, des régions anglophones du Cameroun en octobre 2016, qui est à l’origine de la crise anglophone qui a dégénéré en émeutes puis en conflit armés entre les séparatistes et le pouvoir central et qui continue de faire des victimes au jour d’aujourd’hui.
Danielle Ngono Efondo