Certains membres du gouvernement et des responsables de la chaîne judiciaire ont adressé des correspondances à leurs collaborateurs des services déconcentrés dans le but de désamorcer cette crise en gestation.
Selon le quotidien Mutations, sur du papier, les premières mesures d'urgence ont d'ores et déjà été prises. Le communiqué final ayant sanctionné les travaux du 04 septembre dernier entre les membres du gouvernement ou leurs représentants et les membres de l'Ordre national des avocats du Cameroun le prévoyait si bien.
« A bref délai, la chancellerie prescrira aux procureurs généraux des instructions pour mettre fin aux dysfonctions observés dans le libre exercice de la profession des avocats », a déclaré Jean de Dieu Momo. L’emboîtant le pas sur le même sujet, les représentants du ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense et celui du secrétaire d'Etat à la Défense avaient promis des mesures d'urgence.
Nos confrères informent que le 05 septembre dernier, soit un jour après les assises, le ministre d'Etat, ministre de la justice, garde des Sceaux, par le biais de son secrétaire d'Etat, Jérôme Pen-Baga, a saisi, par correspondance les délégués régionaux de l'administration pénitentiaire. « J'ai l'honneur, écrit-il, de vous demander, à titre de rappel, de bien vouloir veiller à la stricte application des dispositions pertinentes du code de procédure pénale en matière d'exercice de la profession d'avocats. A cet effet, vous devez veiller à ce que les mesures de police prescrites par le règlement intérieur de chaque prison soient implémentées de manière à faciliter l'accès des avocats à leurs clients détenus ».
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Allant dans le même sens, le ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de la justice, Garde des Sceaux, Jean de Dieu Momo, toujours au nom du patron de son département ministériel, a adressé une correspondance aux procureurs généraux près des 10 cours d’appels du Cameroun, les sommant « de veiller au respect du droit de défense par une saine application des dispositions du code de procédure pénale et des instruments juridiques internationales ». Entre autres entraves à l'exercice de la profession d'avocat évoquées dans la correspondance, sont cités, « les garde à vue et détentions abusives illégales prolongées, l'accès de l'avocat à son client, le suivi des requêtes et des dossiers procédures, entre autres ».
Se fait l'écho des précédents responsables, le directeur de la justice militaire, le colonel Didier Sipa, a également prescrit, aux personnels de son ressort de compétence, « le respect scrupuleux des droits humains, des droits de défense, de traiter les avocats ou leur conseil dans leurs offices avec égards dus à leur rang».
La correspondance date du 6 septembre dernier. Les mesures ayant déjà été prises par les hiérarchies respectives, leur effectivité sur le terrain s’impose avec acuité, si l’on veut éviter les grèves des avocats annoncées du 16 au 20 septembre prochain.
Otric N.