Les Services du Contrôle supérieur de l’Etat ont organisé une séance de renforcement des compétences des femmes leaders lundi à Yaoundé. Une activité qui rentre dans le sillage de la journée internationale de la femme 2019.
Plusieurs rapports d’organismes de lutte contre la corruption évoquent régulièrement le concept, pour justifier des sanctions pécuniaires contre les managers: la faute de gestion. Cette notion-clé a des tentacules dans le management quotidien de nos entreprises et institutions. Les Services du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) ont saisi la célébration de la 34e édition de la Journée internationale de la Femme, pour organiser une séance de renforcement des compétences sur le sujet.
La rencontre a eu lieu hier à Yaoundé, sous la supervision de Mme Mbah Acha Rose Fomundam, ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat. Selon Cameroon Tribune, les participants se recrutaient parmi les femmes membres du gouvernement, les chefs d’entreprises publiques et parapubliques, entre autres.
La faute de gestion, à la lumière des exposés des experts du Consupe, trouve sa définition dans la jurisprudence et le cadre juridique existant, notamment la loi du 5 décembre 1974 relative au contrôle des ordonnateurs et gérants des crédits publics et des entreprises.
En effet, on peut la comprendre comme «tout acte, omission, négligence de l’ordonnateur contraires à l’intérêt de l’entreprise et ayant des conséquences préjudiciables aux intérêts de la puissance publique». De manière simplifiée, lorsqu’un chef d’entreprise, ordonnateur, gestionnaire, gérant de la fortune publique ou surveillant de crédits, commet une erreur, une imprudence, en exécutant ce qui n’avait pas été prévu par les dispositions légales. A titre d’illustration, l’engagement d’une dépense sans visa ou autorisation préalable de l’autorité compétente, sans crédit disponible ou délégué, ou sans pièces justificatives suffisantes.
De même, la violation des statuts et règlements intérieurs de l’entreprise ; la passation des marchés sans appel à concurrence ; l’utilisation à des fins personnelles des agents ou biens de la structure, alors que ces avantages n’ont pas été légalement octroyés ; le recrutement d’un agent en infraction à la réglementation en vigueur, sont autant de cas de fautes de gestion retenus contre les managers.
La séance de renforcement de capacités organisée par le Consupe, a permis de lever un pan de voile sur cet axe sensible de la gestion quotidienne des entreprises et institutions. Et comme l’a rappelé Mme Mbah Acha Rose Fomundam, l’objectif était d’éviter des pièges aux femmes leaders, dont la compétence et l’efficacité dans le management sont aussi attendues, au même titre que les hommes.
Otric N.