A l'occasion de la journée internationale pour les droits des femmes, le premier prix Simone Veil a été remis ce vendredi par Emmanuel Macron à Aissa Doumara Ngatansou. Cette militante camerounaise lutte contre les mariages forcés et les violences sexuelles dans son pays.
Pour la première fois, le prix Simone Veil de la République a été décerné ce vendredi par Emmanuel Macron pour la journée internationale pour les droits des femmes. Aissa Doumara Ngatansou, notamment coordinatrice pour l'Association de lutte contre les violences faites aux femmes, est récompensée pour son engagement depuis plus de 20 ans contre les mariage forcés et les violences sexuelles dans son pays, le Cameroun. Elle recevra également 100.000 euros pour la soutenir dans son combat.
Cette militante, mère de 3 enfants et elle-même mariée de force étant jeune, est notamment venue en aide avec son association aux femmes victimes du groupe terroriste Boko Haram.
"Votre combat et votre personnalité, aujourd'hui reconnue, est pour nous tous un exemple de courage, de remettre en cause le poids des héritages, d'affronter les préjugés et la réprobation de la société, de dénoncer l'injustice, de briser le silence", a déclaré Emmanuel Macron durant la cérémonie. Le chef de l'État a également salué sa "personnalité exceptionnelle" qui "ouvre la lignée des femmes qui lui succéderont pour ce prix."
Ce prix a été créé pour récompenser "des actions partout dans le monde en faveur des droits des femmes" a annoncé mardi Marlène Schiappa. Cela fait partie de la "diplomatie féministe" de la France "contre les violences sexistes et sexuelles, l'excision, les mariages forcés, pour l'accès à l'éducation des filles et des garçons, pour l'émancipation économique des femmes" ajoute la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.
Cette cérémonie s'accompagne également d'une enveloppe de 120 millions d'euros pour l'Agence française de développement. Ces fonds seront utilisés pour "soutenir les actions des ONG féministes et pour l'égalité femmes-hommes partout dans le monde et particulièrement dans les pays du Sud" précise Marlène Schiappa.
Emmanuel Macron a souhaité que 2019 soit une "année utile pour les droits des femmes", à l'occasion de la présidence du G7 par la France. Des mesures pour l'éducation des jeunes filles, notamment au Sahel, seront prises ainsi que la création d'une banque pour entrepreneuriat féminin en Afrique. La France a également proposé d'accueillir en 2020 la 5ème conférence mondiale sur les femmes 25 ans après celle organisée par l'ONU à Pékin en 1995.