Dans un hôtel de Yaoundé, le président du Cameroon Democratic Party, Bate Benz Enow, a donné une conférence de presse pour donner sa position sur un certain nombre de question d’actualité, notamment la crise anglophone et la création, le 30 novembre 2018 par le président de la République, du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (Cnddr).
Il salue la naissance de cette structure dont le rôle est d’organiser, d’encadrer et de gérer le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants de Boko Haram et des groupes armés des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest désireux de déposer les armes.
Membre du groupe des 20 partis politiques (G20) qui ont soutenu Paul Biya lors de la récente élection présidentielle, le CDP appelle les groupes sécessionnistes actifs dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest à «saisir la main tendue» du Chef de l’Etat en déposant les armes et en sortant des forêts, «tant l’avenir de tous, insiste-t-il, est dans la République».
Bate Benz Enow est convaincu que ce n’est qu’à cette condition qu’un dialogue franc pourra s’ouvrir entre le gouvernement et les sécessionnistes.
En rappel, le président Paul Biya, a annoncé, par voie de décret, la mise sur pied d’un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR) des ex-combattants de la secte islamiste Boko Haram et des groupes armés des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest désireux de répondre favorablement à l’offre de paix du chef de l’Etat en déposant les armes.
Placé sous l’autorité du Premier ministre, le CNDR disposera de ressources constituées par les subventions de l’Etat, les dons et legs, les contributions des partenaires techniques nationaux et internationaux. Il bénéficiera également de toutes autres ressources qui pourraient lui être affectées conformément à la législation en vigueur, souligne le décret.
En matière de désarmement, le CNDDR a pour missions d’accueillir et de désarmer les ex-combattants, de collecter, de répertorier et de stocker les armes et munitions remises volontairement par les ex-combattants, de prendre toutes les dispositions appropriées pour la destruction desdites armes, munitions et explosifs, en liaison avec les administrations compétentes.
S’agissant de la démobilisation, le Comité devra mettre en place des sites de cantonnement d’ex-combattants et en assurer la gestion, assurer l’encadrement des ex-combattants, leur apporter une assistance multidimensionnelle dans le cadre de leur préparation à un retour à la vie civile.
Au plan de la réintégration, il s’agira de prendre les dispositions nécessaires à la déradicalisation des ex-combattants, de mener des actions de sensibilisation et d’apporter une assistance multidimensionnelle aux communautés d’origine aux fins de faciliter la réintégration des démobilisés, d’aider à leur réinsertion dans la vie civile, notamment par l’organisation, la formation, la mise à disposition d’outils ou moyens de production et l’assistance à la création d’activités génératrices de revenus.
Depuis décembre 2017, des dizaines de combattants repentis de Boko Haram ont été accueillis dans plusieurs localités de l’Extrême-Nord du Cameroun, puis rassemblés dans un camp de la Force multinationale mixte (FMM) situé dans la localité de Mehé, d’où ils n’ont pas le droit de sortir.
Quant aux sécessionnistes anglophones, qui poursuivent leur activisme armé sur le terrain, aucune reddition n’a été officiellement annoncée à ce jour en dépit d’un appel pressant de Paul Biya qui, lors de sa prestation de serment, le 6 novembre dernier, avait demandé «aux jeunes qui se sont laissés entraîner dans une aventure sans lendemain» de «retrouver le droit chemin».
Liliane N.