Ce vendredi 05 avril, Donald Trump se rend à Calexico une ville frontière avec le Mexique. Il entend se rendre compte par lui-même de la situation sur place, qu’il qualifie de « crise majeure ». Mais à la veille de ce déplacement, le président américain a reculé sur sa menace de fermer la frontière. Donald Trump évoque maintenant l’idée de taxer les voitures mexicaines si le pays ne fait pas plus pour empêcher l’arrivée de migrants.
Le président américain Donald Trump a abandonné jeudi sa menace de fermer la frontière avec le Mexique, jugeant que son voisin du sud avait fait des efforts ces derniers jours contre l’immigration clandestine.
Tout en éloignant le spectre d’une décision aux conséquences économiques potentiellement désastreuses pour les deux pays, le milliardaire américain a ouvert un nouveau front en menaçant d’utiliser l’arme commerciale pour forcer la main de Mexico. « Nous avons besoin du mur, mais nous avons besoin de beaucoup d’autres choses », a mis en garde Trump à la veille de son déplacement à Calexico, petite ville frontalière située à quelque 300 km au sud-est de Los Angeles.
« Si le Mexique ne veut pas aider, pas de problème, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs voitures qui arrivent aux États-Unis », a-t-il ajouté. Cette annonce a provoqué une vive réaction de Mexico, qui a déploré que Washington mêle les deux sujets. « Pour le gouvernement mexicain, il est très important de maintenir séparés les thèmes migratoires et commerciaux », a déclaré la ministre mexicaine de l’Économie Graciela Marquez Colin lors d’une conférence de presse.
Pour rappel, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’un des sujets centraux de son mandat. Il appelle régulièrement le Mexique à interpeller les migrants originaires d’Amérique centrale (essentiellement du Honduras, du Guatemala et du Salvador) qui transitent sur son sol.
Ces derniers jours, de plus en plus, le président américain agitait la menace de fermer la frontière. Mais cette hypothèse avait été vivement critiquée au sein même de son camp, tant son impact économique serait dévastateur. « Cela aurait un impact catastrophique sur l’économie du pays j’espère que cela n’arrivera pas », a déclaré mardi le chef de la majorité au Sénat, Mitch Mc Connell.
Jeudi 04 avril, l’hôte de la Maison Blanche a opéré un revirement. Il donne finalement un an au Mexique pour freiner le flux de migrants. Et parle de taxer les voitures. « Franchement c’est mieux et moins drastique de taxer les voitures que de fermer la frontière. Et je le ferai, vous savez que je le ferai, je ne plaisante pas. Donc on va leur donner un an pour stopper les migrants et on taxera leurs voitures. Et si cela ne suffit pas, on fermera la frontière. » A-t-il déclaré.
Selon RFI, chaque jour, 1,7 milliards de dollars de produits transitent par la frontière entre les deux pays. Le Mexique est la première source de produits agricoles importés aux États-Unis. La fermeture de la frontière aurait un effet immédiat sur les prix des fruits et légumes que consomment les Américains.
Danielle Ngono Efondo