Le Président du Syntrapuircam, un autre de ces syndicats qui se bat pour le bien être des transporteurs, est en colère. Ecarté par d’autres syndicalistes dans les négociations en cours au Premier Ministère pour éviter les grèves des transporteurs annoncées à plusieurs reprises puis reportées plusieurs fois.
Prosper Essomba n’y est pas aller par 34 chemins. Très direct, il fait savoir que l’essentiel des présidents de syndicats qui mènent les démarches depuis le début de la crise, sont tous des « escrocs » qui se nourrissent sur le dos des travailleurs. Sur les antennes de Canal 2, le porte-voix des transporteurs de la ligne Yaoundé – Soa décrit des scènes de ce qu’il considère comme une mafia de syndicats.
Il raconte que dans le cours de la semaine, une réunion a été convoquée à l’Immeuble étoile. Prosper Essomba est d’abord surpris que cette fois encore, comme cela s’est fait jusqu’ici, les présidents des syndicats n’ont pas informé tous les autres syndicats. Pourtant ils parlent de grève générale. Toutefois, Prosper Essomba et les autres se précipitent vers l’Immeuble Etoile pour également prendre pas à cette réunion de négociation.
A son grand étonnement, des syndicalistes astreints au devoir de solidarité vont laisser des portiers pour chasser des syndicalistes qui ne font pas partie du club des « mafieux ». Mais après avoir fait un peu de boucan, ils auront finalement accès à la salle de conférence. Selon Prosper Essomba, une fois que ces patrons de syndicats « mafieux » l’ont vu, ils ont complètement changé d’attitude.
Cameroun : Les doléances des syndicats des transporteurs routiers après le débrayage désamorcé
Dans la suite de ses dénonciations, il fait savoir que ces syndicalistes d’un autre genre ne sont que des chasseurs de jetons de présence et de perdiem venant des membres de l’administration publique. Il est péremptoire, ils sont nombreux qui ont encaissés de grandes sommes d’argent. Et manifestement, ils n’ont aucunement l’intention de mener des actions qui satisfassent le plus grand nombre. Des égoïstes en puissance.
Pour Prosper Essomba, il est hors de question pour les transporteurs d’écouter ces vendeurs d’illusions. C’est dans cet ordre d’idée qu’il a mené, accompagné de plusieurs de ses camarades, à faire des communications pour demander aux transporteurs de ne pas céder à la manipulation. Un message qui semble avoir été suivie. Puisqu’il n’y a pas eu grève de transporteurs routiers ce lundi matin sur l’ensemble du territoire camerounais. Espérons que ça dure.
Stéphane NZESSEU
La baisse des prix du carburant et le gel du paiement des taxes, figurent en bonne place des principales demandes adressées au Gouvernement par les professionnels des transports routiers. C’est sans doute, pour trouver des réponses favorables à ces doléances que le ministre camerounais en charge des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe a présidé à Yaoundé le 06 avril dernier, une réunion regroupant les syndicats du secteur concerné.
En effet, les acteurs du sous-secteur des transports routiers proposent le gel du paiement des taxes afférentes au transport public de voyageurs ; la baisse des prix du carburant et l’augmentation des prix des transports publics ; la suspension des contrôles routiers répressifs ; la distribution des kits sanitaires à tous les chauffeurs de véhicules affectés au transport des personnes etc. Selon ces transporteurs, la prise en compte de ces demandes leur permettra de mieux accompagner les mesures des pouvoirs publics qui ont récemment réduit le nombre de passagers à bord de véhicules de transport public pour lutter contre la propagation du Covid-19.
Au sortir de la réunion du 06 avril dernier, l’on apprend que, le ministre des Transports s’est engagé à faire remonter les suggestions formulées par les syndicats des transporteurs routiers au premier ministre, chef du Gouvernement, en vue de leur examen dans le cadre du Comité interministériel mis en place au sein de ses services.
En rappel, lundi dernier, les transporteurs routiers au Cameroun avaient menacé d’entrer en grève à cause du récent durcissement des mesures gouvernementales de riposte contre le coronavirus dans le secteur des transports.
Cameroun : Les transporteurs routiers suspendent leur mot d’ordre de grève du 06 avril 2020
Innocent D H
Dans un communiqué signé le 04 avril 2020, les syndicats des transporteurs routiers du Cameroun entendent poursuivre des discussions avec le Gouvernement pour trouver des réponses favorables à leurs préoccupations. Ils décident ainsi de suspendre leur mot d’ordre de grève initialement prévue ce lundi 06 avril 2020.
Les syndicats des transporteurs ont été reçus le 03 avril dernier par le secrétaire général des services de la Primature après une correspondance adressée le 30 mars 2020 au Premier ministre.
Cette rencontre qui a connu la présence des ministres du Travail et de la sécurité sociale, du Commerce et des Transports a permis de passer au scanner l’ensemble des préoccupations des professionnels des transports routiers au Cameroun.
Il s’agit notamment de la nécessité de baisser des prix du carburant consécutives aux restrictions du nombre des passagers dans les transports décidés par le ministre des transports, mesure prise le 23 mars dernier dans l’optique de limiter la propagation du Covid-19.
S’agissant justement du prix du carburant, le ministre camerounais en charge du commerce et ses homologues du travail et des transports ont à l’issue d’une seconde réunion tenue avec les transporteurs le 04 avril dernier, décidé de libérer les véhicules arraisonnés ainsi que tous les transporteurs et conducteurs détenus dans le cadre de la répression des infractions liées aux mesures restrictives du ministre des transports.
Est aussi prévue, la tenue ce lundi, 06 avril d’une rencontre par le ministre en charge des transports et les syndicats des transporteurs. Il est question d’aménager des mesures initialement prescrites dans l’intérêt de tous.
Innocent D H
Les syndicats du secteur du transport sont en colères. Après qu’ils aient accepté de mettre en œuvre les prescriptions du gouvernement, ils ont essuyé une série de mépris venant des autorités du ministère des transports et du gouvernement camerounais. Un mépris qu’ils ne supportent plus. Dans un ras le bol exprimé dans un procès-verbal, les transporteurs annoncent une grève générale et illimitée à partir du Lundi 06 Avril 2020.
Tout commence avec l’annonce des 13 premières mesures édictées par le Chef de l’Etat le 17 mars dernier et publié par le Chef du gouvernement Joseph Dion Nguté. Dans ces mesures, le gouvernement annonce déjà l’interdiction des surcharges dans les transports et prescrits une limitation de passagers à moins de 50 places pour les bus transportant 70 places.
Suivant le principe des rassemblements de moins de 50 personnes. A cette époque, les différents syndicats du secteur du transport routier ont salué cette initiative. Ce d’autant plus que ce sont des mesures qui visent la protection sanitaire de tous.
Ils ont alors adressé au gouvernement le 23 mars, un courrier pour demander que soit discuté un certain nombre de modalités pour la mise en œuvre de ces prescriptions. Malheureusement, les autorités ont fait la sourde oreille. Pire encore, Ngalle Bibehe a choisi de durcir ces mesures. Un mépris difficile à digérer.
« Malgré ce durcissement et en dépit des abus et tracasseries diverses des forces de maintien de l’ordre dans l’application des mesures restrictives sus évoquées, nous avons continué de croire aux vertus du dialogue social en vous adressant une seconde correspondance qui est également restée lettre morte » dixit les syndicalistes. Un autre mépris de plus, un mépris de trop. Face à cette attitude, les présidents des syndicats nationaux ont décidé de programmer une grève illimitée à partir du lundi 06 Avril 2020. Une date qui porterait alors un mauvais karma ?
Il est encore possible de désamorce cette autre crise dans la crise qui arrive. On n’en a pas du tout besoin. L’heure est à la solidarité nationale. Il est temps de fédérer les efforts pour booter hors du Cameroun ce carnage qui nous guette. Ce d’autant plus que certains conducteurs sur le terrain ont trouvé un certain terrain d’entente avec les usagers. L’augmentation de 50 fcfa sur le prix des transports. Même si une telle décision est du ressort du ministre du commerce. De toute façon, à attaque globale, on devrait opposer une riposte globale. Or qui dit riposte globale interdit la frustration ou le musèlement, ou encore le mépris d’un maillon de la société.
Stéphane NZESSEU
C’est la salle des conférences du ministère du Commerce qui a servi de cadre de concertation, entre la plateforme des organisations professionnelles des transports routiers, le ministre du Commerce, le ministre des Transports et le ministre délégué de ce département ministériel, le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale et son secrétaire, le directeur général de la CSPH.
Les échanges ont entre autres porté sur la situation tragique de ce secteur d’activités, marqué par le récent incendie de la Sonara à Limbé, de même que par les avancées enregistrées par le gouvernement, par rapport à certaines recommandations, issues de la concertation de janvier 2019.
Le Consensus
Les accords ont été trouvés entre les différentes parties, portant sur la nécessité d’une stricte application des textes en vigueur en matière de transports routiers, ainsi que l’implication effective de l’ensemble des départements ministériels intéressés par les questions soulevées au cours des échanges.
Lorsque le préalable a été posé, les participants à cette réunion ont abordé de manière précise, les différentes doléances, objet de la grève annoncée.
- Suppression de la taxe à l’essieu demandée par la plateforme : le gouvernement prend note de la préoccupation des syndicats de voir cette taxe supprimée et, s’engage à faire examiner cette question lors des conférences budgétaires en préparation.
- Élaboration d’un contrat type de transport des produits pétroliers : le gouvernement intègre la préoccupation des syndicats de transports de voir l’activité de transport des produits pétroliers régie par un contrat type et, s’engage à faire aboutir ce processus, en relation avec l’ensemble des opérations du secteur d’ici la fin de l’année en cours.
- Tracasseries routières : le gouvernement s’engage, dans un délai de trente jours à trouver des solutions idoines aux préoccupations soulevées. Des concertations spécifiques seront organisées à cet effet avec l’ensemble des parties prenantes.
- Suppression du transport pour compte propre : les syndicats prennent acte de la transmission à la hiérarchie du projet de texte élaboré de manière consensuelle avec le gouvernement et émettent le vœu de le voir aboutir dans les meilleurs délais.
- Mise en application de la lettre de voiture obligatoire - LVO) : les syndicalistes souhaitent voir aboutir le projet sur lequel ils ont travaillé avec le gouvernement. De son côté, ce dernier s’engage à prendre les dispositions nécessaires pour faire aboutir ce projet dans les meilleurs délais.
- Suppression des frais d’escorte des camions en direction de la République Centrafricaine : Etant entendu que ce problème concerne un pays voisin, le gouvernement s’engage à prendre des dispositions appropriées pour qu’il soit examiné et résolu…
Nicole Ricci Minyem