Les syndicats du secteur du transport sont en colères. Après qu’ils aient accepté de mettre en œuvre les prescriptions du gouvernement, ils ont essuyé une série de mépris venant des autorités du ministère des transports et du gouvernement camerounais. Un mépris qu’ils ne supportent plus. Dans un ras le bol exprimé dans un procès-verbal, les transporteurs annoncent une grève générale et illimitée à partir du Lundi 06 Avril 2020.
Tout commence avec l’annonce des 13 premières mesures édictées par le Chef de l’Etat le 17 mars dernier et publié par le Chef du gouvernement Joseph Dion Nguté. Dans ces mesures, le gouvernement annonce déjà l’interdiction des surcharges dans les transports et prescrits une limitation de passagers à moins de 50 places pour les bus transportant 70 places.
Suivant le principe des rassemblements de moins de 50 personnes. A cette époque, les différents syndicats du secteur du transport routier ont salué cette initiative. Ce d’autant plus que ce sont des mesures qui visent la protection sanitaire de tous.
Ils ont alors adressé au gouvernement le 23 mars, un courrier pour demander que soit discuté un certain nombre de modalités pour la mise en œuvre de ces prescriptions. Malheureusement, les autorités ont fait la sourde oreille. Pire encore, Ngalle Bibehe a choisi de durcir ces mesures. Un mépris difficile à digérer.
« Malgré ce durcissement et en dépit des abus et tracasseries diverses des forces de maintien de l’ordre dans l’application des mesures restrictives sus évoquées, nous avons continué de croire aux vertus du dialogue social en vous adressant une seconde correspondance qui est également restée lettre morte » dixit les syndicalistes. Un autre mépris de plus, un mépris de trop. Face à cette attitude, les présidents des syndicats nationaux ont décidé de programmer une grève illimitée à partir du lundi 06 Avril 2020. Une date qui porterait alors un mauvais karma ?
Il est encore possible de désamorce cette autre crise dans la crise qui arrive. On n’en a pas du tout besoin. L’heure est à la solidarité nationale. Il est temps de fédérer les efforts pour booter hors du Cameroun ce carnage qui nous guette. Ce d’autant plus que certains conducteurs sur le terrain ont trouvé un certain terrain d’entente avec les usagers. L’augmentation de 50 fcfa sur le prix des transports. Même si une telle décision est du ressort du ministre du commerce. De toute façon, à attaque globale, on devrait opposer une riposte globale. Or qui dit riposte globale interdit la frustration ou le musèlement, ou encore le mépris d’un maillon de la société.
Stéphane NZESSEU