Il y’a quelques jours, cet homme qui répare les parapluies et autres bricoles a accusé un jeune enfant d’être l’auteur d’un vol dont il se dit victime. Il a affirmé que son matériel de travail a été détruit et la marchandise des clients emportés. Très en colère, il aurait proféré des menaces de mort à l’encontre de l’adolescent qui est décédé quarante huit heures plus tard.
Coup de sort ou conséquences de la menace du vieil homme, nul ne saurait le dire mais, c’est vers lui que se sont tournés les soupçons : “Nous savons que c’est lui, c’est un vieux sorcier. Chaque fois qu’il se passe quelque chose d’anormal dans son secteur, il n’est jamais loin mais, il n’avait jamais assassiné quelqu’un…”.
A la question de savoir si l’adolescent avait été conduit dans un hôpital ou alors, il avait été bénéficié d’une autopsie pratiquée par un médecin légiste, la réponse est surprenante : “ Donc il y’a les médecins légistes au Cameroun ? En tout cas, la famille n’est certainement pas au courant. Elle n’a même pas fait appel à la police ou à la gendarmerie. Ce sorcier a promis de liquider l’enfant qui n’est pas connu comme un voleur. Il se débrouillait à faire son pousse pousse ici au marché, maintenant, le voilà qui s’en va…”.
Considéré comme le meurtrier, des personnes se sont donc rendues devant sa boutique ce matin et l’ont patiemment attendu. Elles lui sont tombées dessus sans avertissement et l’homme qui a été sauvé grâce à un appel lancé aux forces de maintien de l’ordre a été conduit dans un centre hospitalier, en attendant la suite.
Seules les enquêtes pourront le définir. Toujours est–il que la scène de ce jour repose la problématique de ce phénomène qu’on croyait bannit dans la cité capitale politique camerounaise.
Comment peut-on s’en prendre à un individu en utilisant comme seul prétexte, ses propos? Qu’est ce qui pourrait justifier cette “ soif du sang” qui semble de plus en plus habiter certains camerounais, qui n’hésitent pas à ôter la vie et à se vanter de l’avoir fait ?
Il est aussi évident que cet incident qui peut coûter la vie à la victime est le fait des propos tenus alors qu’il était en colère. Peut être que s’il avait pu se maîtriser, la mort de ce jeune homme ne lui aurait pas été attribuée.
Les enquêteurs se sont saisis du problème et, les résultats sont attendus. On craint néanmoins une descente des forces de maintien de l’ordre dans ce marché, pour emmener ceux qui ont participé à ce “ lynchage”.
Nicole Ricci Minyem
Une affaire, très médiatisée et, qui doit durer jusqu'au 02 mai, devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour, à 80 km au sud-est de Dakar, est attendu depuis des années en raison de la stature du principal prévenu.
En liberté provisoire depuis février 2013, il avait été arrêté le 23 avril 2012, sept ans jour pour jour avant le début de ce procès, à la suite de la mort de deux de ses disciples, lors d'une rixe dans le village de Keur Samba Laobé (ouest), où il possède une résidence.
Les mis en cause sont notamment poursuivis pour meurtre avec actes de barbarie, association de malfaiteurs, recel de cadavres, inhumation sans autorisation administrative, détention d'armes sans autorisation et non-dénonciation de crime.
Selon les médias sénégalais, les familles attendent le verdict final avec impatience, elles qui n’ont pas eu la possibilité d’inhumer les victimes. Elles avaient été inhumées en brousse et, à l’heure où s’ouvre finalement le procès, les mobiles du meurtre n'ont pas été élucidés.
D'autres informations relayées par la presse laissent croire que le chef religieux n'est personnellement poursuivi que pour non-dénonciation de crime parce que n'étant pas présent au moment des faits qui lui sont reprochés et qu'il conteste vigoureusement », a précisé l’un de ses avocats, Moussa Sarr, avant le procès.
Ses fidèles, appelés « thiantacounes », avaient violemment protesté contre sa détention en 2012. A Dakar, ils avaient notamment brisé les vitres de plusieurs dizaines de véhicules le 22 octobre 2012. Ils avaient également manifesté devant l'ambassade du Sénégal à Paris, crevant les pneus de véhicules diplomatiques avant d'être dispersés par la police. Sept parmi eux ont été condamnés à Dakar en novembre 2012 pour ces violences. Ils ont écopé chacun d’un an de prison ferme tandis que 28 adeptes ont pris six mois ferme.
Cheikh Bethio Thioune, un responsable de la confrérie mouride, une des plus influentes au Sénégal, compte de nombreux fidèles dans le pays et à l'étranger : « Depuis janvier 2019, il est absent du territoire. Il reçoit des soins intensifs à Bordeaux (sud-ouest de la France). Il ne peut pas se déplacer, a indiqué Me Seye au président du tribunal, Thierno Niang, lui demandant de constater son absence et de surseoir à son jugement ».
Nicole Ricci Minyem