Ils ont été appréhendé par la Gendarmerie le 1e septembre dernier alors qu’ils s’apprêtaient à orchestrer des enlèvements avec demande de rançon dans cette partie du Cameroun.
La police camerounaise vient de mettre la main sur quelques membres du groupe rebelle centrafricain 3R (Retour Réclamation Réhabilitation), qui sème la terreur en République Centrafricaine. Il s’agit d’Hamadou Bouba, capitaine du groupe, Mamadou Abdoul Aziz, Abdoul Aziz Nassir, Aliou Dang Assabé, Amine Hamat et Hassan Ibrahim.
Ils ont été arrêtés alors qu’ils se trouvaient en terre camerounaise, précisément à Ngaoundéré dans le but de se ravitailler en vivre, denrées et matériels nécessaire pour leurs activités. Pour se faire, ces derniers selon Cameroun tribune en kiosque ce mercredi avait misé sur des enlèvements avec demande de rançon.
Pour s’assurer d’un mouvement fluide, ils avaient tous des cartes nationales d’identité camerounaise et centrafricaine. D’après Cameroun tribune, ces derniers ont été appréhendé par les éléments de la Gendarmerie nationale de Ngaoundéré le 1er septembre dernier alors qu’ils s’apprêtaient à enlever un certain Modibo.
« C’est sur exploitation de renseignement d’une personne digne de bonne foi, nous signalant la présence de certains immigrants clandestins dans la ville de Ngaoundéré avec intention de procéder aux enlèvements des individus que nous avons mené cette opération avec succès » a confié le Colonel Jean Pierre Kagombé Keffien, commandant de la légion de Gendarmerie de l’Adamaoua aux confères de Cameroun tribune.
Après son incursion dans un domicile au quartier Bali a Ngaoundéré, les éléments du bureau de lutte contre la grande criminalité ont interpellés Hamadou Bouba et Mamadou Abdoul Aziz tous deux de nationalité centrafricaine et camerounaise respectivement. Après ouverture d’une enquête et exploitation de ces deux suspects, la police a mis la main sur les quatre autres rebelles.
Pendant la perquisition des différents domiciles, les forces de défense ont retrouvé de faux documents, des registres d’actes de naissance vierges, des cachets de plusieurs autorités de la république, de la justice ainsi que de faux diplômes.
Déférés dans les locaux de la gendarmerie, ils vont comparaitre devant le tribunal militaire pour répondre des actes d’infraction internationale, tentative de trouble à l’ordre publique, faux en écriture publique et authentique, et immigration clandestine avec complicité.
Ariane Foguem
Selon le quotidien Le Jour, les rebelles centrafricains ont fait irruption dans la localité de Mandjou dans la nuit du 8 au 9 mars 2021.
Dans son édition du 10 mars 2021, le quotidien Le Jour dont le Directeur de publication est Haman Mana rapporte que l’armée camerounaise présente dans la région de l’Est, a repoussé une attaque de rebelles venant de la République centrafricaine. Le journal dit être sûre de l’attaque car ayant procédé à un travail de vérification sur le terrain qui a conduit à la collecte de certains témoignages des habitants de Mandjou.
«L’association de mon épouse organisait une réception à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme. Nous sommes rentrés vraiment tard et à peine nous avons essayé de trouver le sommeil que j’ai entendu les premiers tirs qui venaient du côté du péage», raconte dans les colonnes de Le Jour un certain Ephraïm Bélékou présenté comme étant un riverain.
«Au début j’ai pensé à un braquage au niveau de la station Bocom, mais avec l’intensité des tirs j’ai fini par comprendre que c’était plus sérieux. J’ai immédiatement réveillé ma femme et elle m'a dit que c'est certainement nos voisins qui nous rendent une mauvaise visite», déclare un autre riverain répondant au nom de Frédéric Igor Zock.
Selon donc le quotidien Le Jour, les échanges de coup de feu entre l’armée et les rebelles centrafricains ont duré entre 1 heure et 4 heure du matin. Cependant, le journal d’Haman Mana souligne qu’on ne saurait dire avec conviction s’il s’agit des rebelles du Mouvement de Libération du Cameroun (MLC). On sait que le MLC se présente comme étant un mouvement composé d’anciens soldats de l’armée de la République du Cameroun. Ses éléments arborent même des tenues de l’armée de terre de notre pays. Leur but est de mettre à mal les institutions de la République du Cameroun, renverser le Chef de l’Etat et installer à la tête du pays des personnes pour qui ils se battent visiblement.
Liliane N.
La journée du dimanche 16 juin 2019 était une journée de joie pour la famille d’Aboubakar chauffeur de profession, âgé de 39 ans, enlevé le 22 avril dernier en République centrafricaine, par des rebelles du Fdpc, une bande de rebelles d’Abdoulaye Miskine de ce pays frontalier au Cameroun. Le père de famille composée de cinq enfants à qui un accueil chaleureux a été réservé, a été libéré après de nombreuses négociations. Il a d’abord été remis à la Mission des Nations unies pour la stabilité de la Centrafrique (Minusca). Celui qui a indiqué que les conditions de sa détention et de sa nutrition étaient mauvaises.
« Nous avons été enlevés vers 16h30. Mon camion était en panne. Nous n’étions pas en escorte. On était quatre avec une femme. La femme, après avoir passé une nuit en captivité, on l’a envoyée vers un autre village pour qu’elle signale que les rebelles ont enlevé trois personnes. Nous dormions sur des feuilles. On envoyait une personne pour nous acheter souvent à manger. Les rebelles mêmes avaient arraché un bœuf à un éleveur centrafricain. Ils l’ont égorgé et ont boucané sa chair. C’est ce que nous mangions tous.
Il y a eu une mésentente entre les rebelles qui nous ont kidnappés. Une faction est venue nous dire : « soyez prêts on va vous libérer ». Douze rebelles nous ont accompagné jusqu’à Zoufra. Avant de franchir la Minusca, dix se sont cachés dans une forêt. Deux rebelles nous ont remis à la Minusca. Je remercie les gouvernements centrafricain et camerounais pour ces efforts », raconte l’otage désormais libre.
Il a donc été remis aux autorités camerounaises qui étaient composées de deux Ministres, deux Préfets, des Sous-préfets et Maires. Cette délégation était conduite par Lamidou Issabi Amadou le Ministre délégué auprès du Ministre de l’Administration territoriale, chargé du Développement local. « Ce n’est pas la première fois que ce genre de kidnapping se réalise. Il y a souvent des situations heureuses comme celle que nous vivons aujourd’hui. C’est pour nous un motif de joie de revenir avec notre fierté qui est vivant. C’est un signal fort pour les relations de coopération entre la Rca et la République du Cameroun.
Vous savez le Cameroun et la Rca sont deux pays frères, qui ont toujours entretenu des relations séculaires de fraternité. Le Cameroun contribue à la sécurisation de la Rca, à la pacification du pays et rien ne peut justifier de la part de nos frères centrafricains le kidnapping de leur frère camerounais dans la mesure où nous avons les mêmes problèmes. Nos préoccupations sont communes », a déclaré Lamidou Issabi Amadou.
Après avoir procédé à l’organisation logistique de la récupération de ces otages à Foro, la Minusca les a remis à une équipe médicale de Banbat, laquelle a attesté que les otages sont en bonne santé. « C’est pour nous un motif de joie que de revenir avec notre frère qui est vivant, qui va retrouver désormais sa famille, son peuple, les populations camerounaises en bonne santé. C’est un signal fort pour les relations de coopération entre la RCA et le Cameroun », a souligné le chef de la délégation centrafricaine, accompagné de son collègue Maxime Mokom, ministre chargé du Désarment, la Démobilisation, de la Réinsertion et du Rapatriement.
Le Front démocratique du peuple centrafricain, souvent abrégé en FDPC, est un mouvement rebelle actif en République centrafricaine. Il a à sa tête le général Abdoulaye Miskine (de son vrai nom Martin Koumtamadji).
Liliane N.
Pour en apprendre plus sur les durées et les formalités nécessaires au passage des frontières pour les biens et les personnes dans la zone CEMAC, la Banque africaine de développement (BAD) affirme qu’elle a envoyé, début 2019, une mission qui a voyagé, entre autres, de Douala (Cameroun) à Bangui (Centrafrique) et Ndjamena (Tchad).
Long de 1 500 km, ce corridor est le principal axe routier sur le segment : Douala – Yaoundé – Bonis – Bertoua – Garoua-Boulaï – Bangui.
Les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena sont desservis par un peu plus de 5 000 camions. L’accord existant prévoit 60 % de camionneurs camerounais et 40 % de camionneurs centrafricains.
Cependant, indique la BAD, seulement cinq transporteurs centrafricains ont été observés. Ce qui signifie qu’il y a 4995 camionneurs de nationalité camerounaise.
Sur le terrain, la BAD a relevé que les délais de route peuvent atteindre facilement 5 à 8 jours, entrecoupés de nombreux points de contrôle et de stations de pesage.
Comment cela se passe-t-il ?
De fait, la BAD a compté 60 postes de contrôle entre Douala et Garoua-Boulaï. Chaque camionneur verse systématiquement entre 6 USD (près de 3 500 FCFA) et 10 USD (5 500 FCFA) à chaque poste.
En faisant un calcul rapide, les 4 995 camionneurs camerounais versent à ces 60 postes de contrôle par voyage entre 17,4 millions FCFA et 27,4 millions FCFA alors même qu’il n’y a pas d’aires de repos aménagées pour les transporteurs, augmentant ainsi les risques d’accident.
La mission de la BAD a relevé un problème d’insécurité entre Garoua-Boulaï et Bangui nécessitant le déplacement en convoi sous escorte ONU ou des Forces armées centrafricaines trois fois par semaine. Ce qui nécessite un paiement des frais d’escorte de 50 USD (près de 30 000 FCFA) par camion et par voyage tant au départ de Garoua-Boulaï que de Bangui.
Ce qui signifie que les 4995 camionneurs camerounais paient par voyage à peu près 150 millions FCFA.
Bien plus, révèle la BAD, il y a « le versement de 10 USD par conducteur aux rebelles centrafricains au départ de Garoua-Boulaï et ce malgré la présence de l’escorte onusienne ou centrafricaine ».
En d’autres termes, les rebelles centrafricains perçoivent des 4995 camionneurs camerounais, un montant de 27,47 millions de FCFA par voyage malgré la présence d’une escorte onusienne.
Enfin, au poste frontalier de Beloko tant du côté camerounais que centrafricain, chaque conducteur doit s’acquitter de la somme de 32 USD (environ 18 600 FCFA) pour franchir la frontière, sans reçu. Soit près de 93 millions de FCFA pour les 4995 camionneurs camerounais à chaque voyage.
En faisant le récapitulatif de tous ces postes de paiement, les camionneurs camerounais paient entre 287,8 millions et 297,87 millions de FCFA par voyage sur le corridor Douala-Bangui.
Source : Investir au Cameroun