Par le biais de Me Label Elomo Manga - Avocat au Barreau du Cameroun, le Sénateur a rédigé un communiqué dans lequel il indique avoir été saisi “ Par plus de la moitié des membres de l’Assemblée Générale actuellement en fonction à la Fecafoot pour contester ledit accord - cadre devant le Tribunal Arbitral du Sport (Tas) à Lausanne en Suisse, conformément aux dispositions de l’article 48 des Statuts de la Confédération Africaine de Football ( Caf).
Le document
La journée de lundi 20 mai a connu des débats entre militaires et chefs de la contestation avec pour fil conducteur la formation du futur conseil de transition souverain ont pris fin vers minuit sans accord en bonne et due forme entre les principaux acteurs.
L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC, fer de lance de la contestation) et le Conseil militaire ont eu à trouver un terrain d'entente la semaine dernière concernant une transition de trois ans avant la tenue des élections. Mais une problématique subsiste sur le fait de savoir que des militaires ou des civils pourront contrôler l'autorité qui détient le pouvoir ultime de l'Etat.
"Le principal point de discorde entre l'ALC et le Conseil militaire reste le taux de représentation, entre civils et militaires", ont fait savoir deux partis dans un communiqué commun à l'issue des assises. Tout n'est pas perdu cependant, le Conseil militaire et l'ALC disent être conscients de leur responsabilité historique, ils promettent de travailler pour un accord urgent et répondant aux aspirations du peuple soudanais.
L'AFP Satea al-Hadj, un membre de l'ALC, a déclaré que ces négociations ne devront pas se poursuivre ce lundi, sauf en cas d'une avancée décisive sur les points de discorde. Il pense en outre que l'ALC exige la présence de 08 civils et de trois militaires au sein du Conseil souverain, qui est présenté comme la tête de proue de la transition et qui doit se substituer au Conseil militaire pour une période de 03 ans, avant la tenue des élections. Les généraux veulent avoir 07 militaires dans le Conseil souverain et 04 civils.
Chez les manifestants, l'on s'inquiète. Devant le QG de l'armée, ils ont procédé à un sit-in. "On sent qu'un piège est entrain d'être tendu. Un sale jeu mené par le Conseil militaire", a dit l'un d'eux Moustafa Sedik.
Innocent D H
Ornant les murs du QG militaire, des peintures représentent les manifestants aux poings serrés ou faisant le « V » de la victoire. Le 11 avril, après quatre mois d'une contestation populaire inédite, l'armée a renversé le président Béchir, qui régnait sans partage depuis 1989.
A proximité du siège de l'armée, devant lequel des manifestants continuent de camper jour et nuit pour réclamer l'instauration d'un pouvoir civil, des drapeaux soudanais et des portraits des leaders de la contestation ont été peints : « Même s'ils sont effacés un jour, les dessins laisseront une trace indélébile dans l'esprit des gens », affirme Lotfy Abdel Fattah, 35 ans, un artiste spécialisé dans les beaux-arts.
La chute du président Omar el-Béchir a libéré leur créativité
Au Soudan, les graffitis ont été pendant des années un art clandestin, considérés par les agents de sécurité comme un symbole de contre-pouvoir ou comme du vandalisme pur et simple, alors que s'exerçait une censure vigoureuse.
Les choses sont différentes aujourd’hui, selon Amir Saleh, interrogé par nos confrères de l’AFP. « Les gens ont apprécié nos dessins et nous avons estimé qu'il fallait commencer à peindre tous les murs. Tous ces murs étaient nus. Avec d'autres artistes, nous les avons recouverts de graffitis. Nous voulions simplement raconter l'histoire de ce qu'il se passe ici ».
Abdel Fattah dessine sur les murs de la capitale depuis plus de dix ans, malgré les difficultés et risques. Désormais, il souhaite avant tout montrer dans ses dessins le futur du Soudan, qu'il imagine radieux : « Je représente généralement le Soudan comme un pays recouvert d'une verdure luxuriante et de fleurs pour montrer qu'il a beaucoup à offrir », dit-il.
Les artistes déplorent une absence de matériel
Même si les graffeurs soudanais apprécient leur première bouffée de liberté, tous se plaignent d'un manque de matériel : « Les graffitis devraient être faits avec des bombes de peinture mais il n'y en a pas et c'est très cher à importer », explique M. Abderrahmane, qui, comme les autres, utilise de la peinture classique.
La situation économique du Soudan, confronté à un grave déficit en devises étrangères, s'est empirée au fil des années. Le mouvement de contestation pourrait fragiliser davantage l'économie, ce qui n'entame pas la détermination des artistes : « Nous voulons un Soudan plus ouvert, qui accepte l'art et promeut la liberté d'expression », dit M. Saleh.
Nicole Ricci Minyem
Depuis samedi dernier, des dizaines de milliers de personnes sont rassemblées sur la place devant le quartier général militaire. Les manifestants ont installé des tentes, ils vivent là et fêtent la parole libérée. Les femmes y participent largement à cette manifestation, et l'une d'elles est devenue l'icône de la révolution. À 22 ans, Alaa Salah incarne l'opposition au président Omar El-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans.
Un mouvement de contestation né en décembre s'est accéléré au début du mois d'avril au Soudan. Devant le QG de l'armée soudanaise, hommes et femmes, tous répondent à la voix claire d'Ala’a. Alaa. Depuis le 8 avril, ces images de la jeune femme haranguant la foule sont devenues virales su internet.
La révolte soudanaise a désormais son icône. Elle s'appelle Ala'a Salah. Elle est devenue le symbole des milliers de femmes soudanaises qui réclament leurs droits en manifestant dans un pays où les femmes sont jugées pour le simple fait de mettre un pantalon.
Toute de blanc vêtue, avec ses bijoux à la manière traditionnelle soudanaise, Ala’a Salah reflète la culture et l'âme de la société soudanaise. Elle se tient fièrement, débout sur le toit d'une voiture au milieu du rassemblement et chante la révolte en poésie populaire avec spontanéité, et la foule répète derrière elle en refrain : « Thawra ! thawra » (« Révolution ! Révolution ! »).
Alaa Salah n'a que 22 ans, mais elle est devenue le visage de la révolution qui agite le Soudan depuis décembre. Étudiante en ingénierie et en architecture de Khartoum, elle fait partie des nombreuses Soudanaises impliquées dans la contestation lancée contre le président Omar al-Bachir, qui règne sans partage sur le pays depuis 30 ans. Les manifestants exigent son départ, dénoncent la violence du régime et les difficultés financières auxquelles ils sont confrontés.
Alaa Salah a été saluée par de nombreux internautes pour son courage à s'exposer dans un pays qui applique la charia depuis 1983, et où des dizaines de milliers de femmes sont condamnées au fouet pour un voile mal placé ou un soupçon d'adultère. Mais sa tenue a aussi joué son rôle : une longue tunique blanche doublée d'un voile, et une paire de boucles d'oreilles dorées. L'ensemble rappelle les tenues portées par d'autres Soudanaises avant elle, lors de vastes contestations populaires qui ont contribué à faire tomber deux dictatures militaires, en 1964 et 1985.
D’après RFI, à plusieurs reprises, les hommes des services de renseignement ont tenté de déloger, manu militari, les manifestants.
Danielle Ngono Efondo