C’est dans le cadre d’une rencontre organisée à Yaoundé ce mercredi et qui marquait la clôture de ce projet qui facilite le diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons exposés au Cameroun.
Dans un contexte marque par la forte volonté gouvernementale d’améliorer la prise en charge pédiatrique du VIH/SIDA, notamment par le dépistage précoce des enfants exposés dans les structures sanitaires, la Fondation Elisabeth Glazer contre le VIH pédiatrique a été sollicitée par le ministère de la Santé Publique, afin d’apporter un appui dans le cadre du renforcement du système de santé et ainsi, répondre à l’urgence que constituait le diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons exposés dans quatre régions, notamment le Littoral, le Centre, le Nord Ouest et le Sud Ouest.
Une collaboration qui implique également Unitaid et, qui a permis au cours des cinq dernières années, une densification remarquable de son portefeuille ainsi qu’une augmentation conséquente des ressources financières techniques et humaines, mobilisées autour du projet : « Point of Care pour le diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons exposés au Cameroun ».
Statistique des personnes souffrant encore de cette maladie
Environ, 560 000 personnes vivent avec le VIH au Cameroun et, 330 000 d’entre elles sont des femmes en âge de procréer. Les enfants qui contractent la maladie avant la naissance ou à la naissance sont particulièrement vulnérables en raison de leur système immunitaire immature et, les risques de mortalité de pointe sont de 8 à 10 semaine d’âge.
En testant les nourrissons âgés de deux mois, le retour sans délai des résultats permet d’initier rapidement le traitement du VIH, POC EID fournit des soins nécessaires aux enfants séropositifs, contrairement aux tests traditionnels. Au total, 13,771 nourrissons exposés au VIH et qui ont entre 6 à 8 semaines ont bénéficié de cette nouvelle approche.
Les avancées
Le partenariat entre le Minsanté et cette fondation a permis d’introduire les nouvelles technologies de tests innovants. Des technologies qui, depuis Août 2015, permettent aux travailleurs de la Santé non spécialisés, d’effectuer des tests dans les cliniques décentralisées et, d’obtenir les résultats en quelques heures ; et, lorsqu’ils sont positifs, les enfants sont immédiatement pris en charge.
Depuis 2014, la technologie POC EID a été installée dans 154 sites à travers 42 districts de santé des régions du Centre et ouest Cameroun. Avant la mise en place des tests de point de prestations de services en Août 2015, il fallait 35 jours pour obtenir les résultats des tests des nourrissons, en utilisant des tests conventionnels. POC EID a réduit cette période d’attente à quelques heures.
Une avancée que salue le Dr John Ditekemena, directeur pays de EGPAF au Cameroun : « Le VIH pédiatrique est agressif et progresse rapidement. Le temps n’est jamais du côté de l’enfant malade. Tester et initier rapidement les enfants séropositifs au traitement leur donne la meilleure chance de vivre une vie pleine, saine et productive… Nous sommes fiers de faire partie de ce partenariat salvateur avec le ministère de la Santé du Cameroun et Unitaid…».
La cérémonie qui avait pour cadre l’une des salles des conférences de l’hôtel Djeuga, était présidée par le Secrétaire d’Etat à la Santé, Alim Hayatou. Il est chargé de la Lutte contre les Epidémies et les Pandémies.
Nicole Ricci Minyem
La pauvreté, l’urbanisation, les changements climatiques et de mauvais choix en matière d’alimentation contribuent à l’adoption de régimes alimentaires préjudiciables à la santé. Un enfant de moins de 5 ans sur trois souffre de malnutrition ; deux enfants de moins de 2 ans sur trois s’alimentent mal.
Un nombre bien trop élevé d’enfants subissent les conséquences d’une mauvaise alimentation et d’un système alimentaire qui ne tient pas compte de leurs besoins, alerte l’UNICEF aujourd’hui dans un nouveau rapport sur les enfants, la nourriture et la nutrition.
Ce rapport, intitulé La Situation des enfants dans le monde 2019 – Enfants, nourriture et nutrition, signale qu’au moins un enfant de moins de 5 ans sur trois, soit plus de 200 millions d’enfants, souffrent de dénutrition ou de surpoids. Près de deux enfants âgés de 6 mois à 2 ans sur trois ne consomment pas d’aliments capables de soutenir la croissance rapide de leur corps et de leur cerveau. Cette situation est susceptible d’entraver leur développement cérébral, de nuire à leur apprentissage et d’affaiblir leur système immunitaire, et augmente les risques d’infections et, dans de nombreux cas, de décès.
« Malgré toutes les avancées technologiques, culturelles et sociales des dernières décennies, nous avons perdu de vue l’essentiel : les enfants qui mangent mal vivent mal », indique Henrietta H. Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Des millions d’enfants ont une mauvaise alimentation pour la simple raison qu’ils n’ont pas d’autre choix. Le regard que nous portons sur la malnutrition et la manière dont nous traitons ce problème doivent évoluer : l’enjeu n’est pas tant de donner aux enfants suffisamment de nourriture, mais de leur donner les bons aliments. Voilà le défi que nous devons tous relever aujourd’hui. »
Ce rapport livre l’évaluation la plus complète à ce jour de la malnutrition infantile sous toutes ses formes au XXIe siècle. Il décrit le triple fardeau de la malnutrition, à savoir la dénutrition, la faim insoupçonnée induite par des carences en nutriments essentiels et le surpoids, que subissent les enfants de moins de 5 ans, soulignant qu’à l’échelle mondiale :
Le rapport insiste sur le fait que les mauvaises pratiques en matière d’alimentation commencent dès les premiers jours de vie de l’enfant. Par exemple, bien que l’allaitement sauve des vies, seuls 42 % des bébés de moins de 6 mois sont exclusivement nourris au sein et de plus en plus d’enfants consomment des préparations pour nourrissons.
Les ventes de préparations à base de lait ont augmenté de 72 % entre 2008 et 2013 dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure comme le Brésil, la Chine, le Pérou et la Turquie, principalement en raison de pratiques de marketing inappropriées et de la faiblesse des politiques et des programmes visant à protéger, à promouvoir et à soutenir l’allaitement au sein.
Otric N.