Le journaliste Martin Camus Mimb suggère qu’on encadre les funérailles comme on pourrait le faire pour les levées de corps et les messes du dimanche.
Martin Camus Mimb n’est pas d’accord avec la décision d’Awa Fonka Augustine le gouverneur de la région de l’Ouest, qui vient d’interdire dans sa zone de commandement la tenue des funérailles. L’interdiction vaut pour une période de deux mois qui peut bien être renouvelée, a-t-il précisé dans sa note. Et la mesure est prise du fait de la résurgence de la pandémie du Coronavirus à l’Ouest. Pour le journaliste commentateur sportif, au lieu d’interdire, le patron de l’Ouest aurait plutôt pensé à encadrer ce type d’évènement.
«J'ai bien compris qu'il fait la différence entre obsèques et funérailles. C'est-à-dire qu'on peut enterrer, mais on ne peut pas célébrer ceux qu'on a enterré. Mais les funérailles ne sont pas simplement une messe de requiem où on prie pour l'âme de ceux qui sont partis. C'est très souvent un rituel de succession et de transmission. C'est-à-dire à dire qu'on ne peut pas s'en passer. Ou alors lorsqu'on s'en passe, il y a des mécanismes de régulation des communautés qui sont gelés. Si je pense comme lui que ces regroupements sont des véhicules de transmission facile du #Covid19, je pense qu'aux mêmes titres que les messes du dimanche, les levées de corps tous les jours dans les morgues, il faut juste encadrer et non interdire», écrit Martin Camus Mimb.
Pour Martin Camus Mimb, la décision du gouverneur de l’Ouest ressemble à un abus d’autorité. C’est une suspension d’un événement qui pour lui, ne constitue que la suite de l’industrie funéraire. Le mieux aurait donc été de décider une fois de la fermeture des morgues, pense-t-il.
«Mais cela trahit quelque chose devenu très banal, qui illustre la déchirure de notre société. La brimade permanente de l'autorité sur les traditions et la culture. Je pense que la première décision et plus simple à prendre, est la fermeture des morgues dans le sens de la sortie des corps. Sinon, j'ai du mal à comprendre la logique de stopper une industrie sur les circuits de distribution et non sur la production de base. Les funérailles sont la continuité de l'industrie funéraire. Il faudrait fermer la production pour stopper la distribution des produits. Sinon, quand on enterre, on a le droit de pleurer ou de chanter», écrit Martin Camus Mimb.
Liliane N.
Awa Fonka Augustine rappelle aussi que tout événement populaire doit se faire avec un quota de 50 personnes.
Jusqu’à nouvel avis d’Awa Fonka Augustine, les funérailles sont interdites dans toute la région de l’Ouest. Dans l’arrêté qu’il a rendu public à cet effet, le gouverneur précise que l’interdiction tient pour deux mois. Cependant cette période peut être renouvelée. Cette décision est prise du fait de la résurgence de la pandémie du Coronavirus. Et c’est donc en fonction de l’évolution de la pandémie, que le patron de la région de l’Ouest saura s’il faut maintenir ou non la décision qu’il vient de prendre.
Dans son arrêté, le gouverneur Awa Fonka Augustine rappelle par ailleurs que l’organisation de tout événement populaire comme les mariages, les obsèques, les concerts et autres doit absolument respecter la mesure du quota de 50 personnes. Il faut rappeler qu’il s’agit d’une mesure prescrite par le gouvernement l’année dernière dans le cadre de la riposte contre la pandémie du Coronavirus. Le patron de la région de l’Ouest appelle donc les autorités administratives, municipales, traditionnelles, les Forces de Défense et de Sécurité à veiller au strict respect du contenu de l’arrêté qu’il a signé.
L’arrêté du gouverneur est compréhensible, étant donné que le ministère de la Santé a fait état de ce qu’il y a eu résurgence de la pandémie du Coronavirus. Même si le département ministériel a toujours précisé que la situation épidémiologique n’est pas alarmante, il reste qu’il n’a de cesse de rappeler aux camerounais que le strict respect des mesures barrières édictées est ce qui va nous sauver la vie.
L'Ordre national des médecins du Cameroun ne s’est pas montré défavorable à l’idée d’un re confinement. D’ailleurs, il a interpelé en indiquant que cela favoriserait la limitation de la propagation du virus, face à l'indifférence et l’insouciance des populations.
En une semaine, le pays a enregistré 4112 nouveaux cas positifs. Ce qui porte le nombre de cas à 57.337 dont 51769 guéris et 851 morts.
Liliane N.